célèbre théologien, évêque de
Bénévent (1302) et de Naples (1303)
Jacques (Giacomo)
Capocci naît à Viterbe, en Italie, entre 1255 et 1256. Certains
historiens du dix-huitième siècle l'ont considéré comme appartenant à la
famille noble Capocci, mais il y a beaucoup de doutes à cet égard.
Il
étudie certainement au couvent de la Ste Trinité de Viterbe, qui appartient
aux Ermites de St Augustin, ordre dans lequel il entre vers 1272, dans ce
même monastère.
Il
est envoyé à l'université de Paris où il aurait eu pour maître St Thomas
d'Aquin et pour condisciple, Gilles de Rome (théologien et philosophe
italien, surnommé Docteur très fondé et Prince des théologiens).
De
retour en Italie, il assume à plusieurs reprises entre 1281 et 1286 et sur
les conseils de Gilles, les postes de conseiller et de visiteur dans la
province romaine de son ordre.
Il
retourne à Paris pour achever ses études, et obtient le premier degré du
baccalauréat (1288), puis, en 1293, un doctorat en théologie. Au cours de ces
années, il montre de grandes compétences littéraires et philosophiques, si
bien qu'il en vient à succéder à Gilles de Rome, (qui avait entre-temps été élu prieur
général de l'Ordre), à l'Université de Paris et il obtient le titre de "doctor speculativus" (docteur spéculatif).
En
1300, il reçoit la charge de Premier Lecteur (directeur de l'enseignement) à
l'université fondée à Naples à par les Augustins.
Il
écrit son œuvre la plus connue, le traité "De regimine christiano" (Du Gouvernement chrétien),
dans les années les plus graves de la confrontation entre le pape Boniface
VIII (Benedetto Caetani, 1294-1303) et le roi de France Philippe IV le
Bel (le roi de fer), entre 1296 et
1303. Ce travail réitère l'argument de la bulle papale "Unam Sanctam",
défendant l'idée hiérocratique (système politique basé sur le sacré), ou
théocratique (mode de gouvernement dans lequel l'autorité est exercée
par les prêtres), et le droit de la
papauté d'exercer le pouvoir temporel.
Boniface
VIII lui montre son estime en le nommant premier archevêque de Bénévent, le 3
septembre 1302, puis le 12 décembre de la même année, après seulement trois
mois, archevêque du prestigieux siège
de Naples. Là, grâce à l'appui du roi Charles II d'Anjou et de son fils
Robert, avec qui il a d'excellentes relations, il donne une impulsion
considérable aux travaux de la construction d'une nouvelle cathédrale.
Son
rôle est également important lors de la canonisation du pape Célestin V
(Pietro Angeleri) dont la cause lui est confiée par le pape Clément V
(Bertrand de Gouth, 1305-1314) : pour enquêter, en 1306, il entend pas moins
de trois cents témoins, venant de Campanie et des Abruzzes.
Il
meurt vers 1308. On en ignore la date précise ainsi que le lieu de son inhumation.
Il est béatifié par saint Pie X (Giuseppe Melchiorre
Sarto, 1903-1914) en 1911 ;
son culte est confirmé ab immemorabili, le 14
juin 1914, par le même Pape.
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Jacques de Viterbe
Jacques de Viterbe
Jacques de Viterbe, en italien Giacomo da Viterbo (Viterbe, vers
1255 - Naples,
1307) était un théologien et philosophe
italien,
appartenant à l'ordre des Augustins. Il est béatifié par le pape Pie X en 1911.Sommaire
- 1 Biographie
- 2 De regimine christiano
- 3 Autres ouvrages
- 4 Bibliographie
- 5 Notes et références
- 6 Bibliographie
- 7 Source de la traduction
Biographie
Il est né à Viterbe en Italie, entre 1255 et 1256. Certains historiens du dix-huitième siècle l'ont considéré comme appartenant à la famille noble Capocci, mais il y a beaucoup de doutes à cet égard1. Il étudie certainement au couvent de la Sainte Trinité de Viterbe, qui appartient aux Ermites de Saint Augustin, ordre dans lequel il entre vers 1272, dans ce même monastère. Il est envoyé à l'Université de Paris où il aurait eu pour maître Thomas d'Aquin, et pour condisciple, Gilles de Rome. De retour en Italie, il assume à plusieurs reprises entre 1281 et 1286 et sur les conseils de Gilles, les postes de conseiller et de visiteur dans la province romaine de son ordre.Il retourne à Paris pour achever ses études, et obtient le premier degré du baccalauréat (1288), puis, en 1293, un doctorat en théologie2. Au cours de ces années, il montre de grandes compétences littéraires et philosophiques, si bien qu'il en vient à succéder à Gilles de Rome — qui avait entre-temps été élu prieur général de l'Ordre — à l'Université de Paris et il obtient le titre de Docteur spéculatif (doctor speculativus). En 1300, il reçoit la charge de Premier Lecteur (directeur de l'enseignement) à l'université fondée à Naples par les Augustins3.
Il écrit son œuvre la plus connue, le traité Du Gouvernement chrétien (De regimine christiano), dans les années les plus graves de la confrontation entre le pape Boniface VIII et le roi de France Philippe IV le Bel, entre 1296 et 1303. Ce travail réitère l'argument de la bulle papale Unam Sanctam, défendant l'idée hiérocratique, ou théocratique, et le droit de la papauté d'exercer le pouvoir temporel.
Boniface VIII lui montre son estime en le nommant premier archevêque de Bénévent, le 3 septembre 1302, puis le 12 décembre de cette année, après seulement trois mois, archevêque du prestigieux siège de Naples. Là, grâce à l'appui du roi Charles II d'Anjou et de son fils Robert, avec qui il a d'excellentes relations, il donne une impulsion considérable aux travaux la construction d'une nouvelle cathédrale.
Son rôle est également important lors de la canonisation du pape Célestin V dont la cause lui est confiée par le pape Clément V : pour enquêter, en 1306, il entend pas moins de trois cents témoins, venant de Campanie et des Abruzzes. Il meurt fin 1307. On en ignore la date précise ainsi que le lieu de son inhumation.
Le 14 juin 1914, son culte est confirmé ab immemorabili par le pape Pie X, sa fête liturgique est célébrée le 4 juin .
De regimine christiano
L’œuvre la plus importante de Jacques de Viterbe est certainement le De regimine christiano, dédié au pape Boniface VIII et vraisemblablement achevé en 1303, dans lequel le religieux examine les thèmes de la papauté, conçue comme une théocratie et le pouvoir temporel de l’Église. Il se divise en deux parties, la première traite de l'Église, la seconde de la puissance du Christ roi et de son vicaire.Dans cet ouvrage, il se fonde sur les théories d'Augustin d'Hippone, selon lesquelles le pouvoir temporel a une base naturelle, améliorée par l’œuvre de l’Église. Ce document a suscité l'intérêt d'un grand nombre de théologiens et de savants au cours des siècles, car il est généralement considéré comme le premier traité systématique sur le gouvernement de l'Église. Il existe actuellement plusieurs traductions en différentes langues; en italien l'édition la plus récente est celle de 1993, édité par A. Rizzacasa et G.B. Marcoaldi, qui a précisément pour titre significatif Il Governo della Chiesa.
Autres ouvrages
Comme biblicus, il a écrit les Explications des Épîtres de saint Paul et des Évangiles selon saint Mathieu et saint Luc ; comme sententiarius, un commentaire sur les quatre livres des Sentences de Pierre Lombard, ainsi qu'une Lecture sur ces quatre livres. Il a également écrit Cinquante Questions touchant le Saint-Esprit, d'autres sur la théologie sacrée, sur les anges et leur composition, un Abrégé sur les Sentences de Gilles de Rome, une Somme des articles de foi, un traité de l’Éternité du monde selon la foi catholique, un Recueil de pensées patrologiques sur les Épîtres de Saint Paul, les Questions, disputées à Paris, sur les Prédicaments In Divinis, les Quodlibeta, également exposés et disputés dans la grande ville.En Jacques, le théologien et l'exégète étaient doublés du philosophe qui a donné aussi des témoignages de la solidité de ses études, dans ses Principes de la nature, ses Commentaires sur la Physique et la Métaphysique d'Aristote, et son traité sur la Question de l'animation des Cieux. Plutôt qu'une influence de la doctrine de Thomas d'Aquin, Haureau note l'influence de Henri de Gand, d'un péripatétisme platonisant, et lui reproche un certain Idéalisme philosophique.
Son Liber de regimine civitatum, traité politique d'inspiration gibeline, aurait influencé Brunetto Latini et Dante Alighieri qui reprendront sa théorie des deux pouvoirs, empire et papauté, et la formule symbolique des deux glaives comme séparation des pouvoirs4.
Bibliographie
- (fr) Jacques de Viterbe (trad. Antoine Côté), L’Âme, l'Intellect et la Volonté, Paris, Éditions Vrin, 2011 (ISBN 9782711623075)
- (fr) Article "Jacques de Viterbe", in Benoît Patar, Dictionnaire des philosophes médiévaux, FIDES, Presses philosophiques, p.211-214.
- (it) Ugo Mariani, O.E.S.A., Chiesa e Stato nei teologi agostiniani del XIV secolo, cap.Giacomo da Viterbo, Roma, Edizioni di Storia e Letteratura, 1957
- (it) Giacomo da Viterbo, Il Governo della Chiesa, note e commento di A.Rizzacasa e G.B.Marcoaldi, Firenze, Nardini, 1993
- (it) Giuseppe Signorelli, Viterbo nella Storia della Chiesa, Viterbo, Cionfi, 1907
Notes et références
- L'argument est élaboré par Ugo Mariani,James de Viterbo in L'Église et État dans la théologie augustinienne du XIVe siècle, Rome, 195. Les études augustiniennes, après une longue recherche, n'ont trouvé aucune mention de Jacques parmi les membres de la famille Viterbo Capocci.
- Beaucoup de faits sur la vie de Giacomo sont trouvables en ligne dans la monographie de Paolo Vian, Giacomo da Viterbo, sur le Dizionario Biografico degli Italiani [archive] de Treccani, qui apportent une bibliographie considérable.
- Le livre de Jacques de Viterbe Il Governo della Chiesa (De regimine christiano), Nardini, Florence, 1993, avec traduction et commentaires de G.B.Marcoaldi et A.Rizzacasa, apporte une intéressante et importante notice bio-bibliographique riche d'éléments sur la vie de ce religieux.
- André Pézard, Dante sous la pluie de feu, Librairie philosophique J. Vrin, Paris, 1950. (Google) [archive]
Bibliographie
- (fr) Haureau, Histoire de la philosophie scolastique, p. 159 et suiv., Paris, 1880. (Google) [archive]
- (fr) Pierre Féret, La Faculté de théologie de Paris et ses docteurs les plus célèbres, vol. III, Paris, 1894-1897. (Gallica) [archive]
Source de la traduction
- (it) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Giacomo da Viterbo » (voir la liste des auteurs).
Dernière modification de cette page le 22 août 2016, à
13:07.
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