jeudi 22 décembre 2016

oui, je me réjouis de ton salut ! - textes du jour

Jeudi 22 Décembre 2016

Avec mon cher camarade d'enfance studieuse chez les Jésuites, échange hier, à la suite de ma circulaire quotidienne

Le 21/12/2016 à 11:01, D. a écrit :
Un petit viatique
« l’habitude du désespoir est pire que le désespoir lui-même » (Les conquérants)
« démerdez-vous pour être heureux. Les autres ont besoin de notre bonheur «  ( Michel Jaouen – s.j – le Bel Espoir et le père Maucorps – qui nous a mariés il y a cinquante ans)
mon credo : « et l’on peut même imaginer Sisyphe heureux «  (Camus)
 bonne journée
Le 21/12/2016 à 14:26, B. a écrit :
Bravo. Merci. J'ai beaucoup aimé le Père Maucorps, sans l'avoir vraiment fréquenté ni connu. Mais toi ? Ginette ? Le Bel Espoir : le bateau pour détacher des jeunes drogués ou alccoliques de leur addiction ?
Et quoique prière et travail (marchant bien maintenant) m'aient re-cueilli, ce que tu me donnes me fait aussi réfléchir ; confirmation de ce que j'ai ressenti fortement ces vingt dernières années pourtant très difficiles à tous égards : finances, argent surtout, non retour à l'emploi quel qu'il soit... le décisif du bonheur, c'est l'unité intérieure. Merci.
Fraternellement.

Ce matin
Beaucoup avancé hier, je travaille comme si je préparais « en loge » une leçon d’agrégation : la pendule, la documentation, penser et consulter, aapprendre des confirmations encore davantage de la pertinence de ce que mémoire et circonstance ont structuré en moi, depuis mon adolescence et mon attachement à DG, à la geste qu’il nous fit vivre pendant son second exercice du pouvoir (1958-1969). En cette affaire écrire n’est pas inspiration mais travail. Je ne tiens donc pas la date que je m’étais donnée, mais je terminerai et bien d’ici la fin de l’année. Je veux ce livre, par défi vis-à-vis de moi-même et de toutes celles et ceux qui me sachant écrivant, ne voient jamais rien d’édité. Ma rentrée en édition et ma recherche d’espaces éditoriaux réguliers dans la presse écrite, en dépendent. Evidemment et immédiatement, ce texte est indispensable pour la suite de mon projet. J’aurai fait le point, comme je le fis en 1981. Ce que je travaille et dis depuis dix ans, n’est évoqué par personne dans cette campagne, dont les thèmes sont convenus, mécaniques et pauvres – alors que c’est la cohérence et l’avenir qui se jouent en ces termes, au lieu que nous soyons à subir les marchés, la Chine, la Russie et l’aléa américain, et tandis qu’il n’y a pas plus d’Europe que si rien n’avait été tenté et mis en place depuis 70 ans… GOETHE : l’admiration est la plus belle faculté de l’homme. En regard de la pauvreté de nos politiques (leurs décennies pour parvenir, et une fois arrivés : rien à dire, c’est aujourd’hui « assourdissant »,et même ne rien faire, cf. JC), ces saints, ces fondatrices, ces martyrs : exemplaires ce Jésuite [1]et cette religieuse, déclarée patronne des immigrants. L’Angleterre des suites d’Henri VIII, la guerre d’Espagne, la résistance aux arrivées coloniales, notre Révolution à la chute du roi... l’Eglise, les prêtres et missionnaires, hommes et femmes dérangent l’ordre établi et la culture ambiante, ou d’affreuses contraintes politiques : les démocraties populaires pendant quarante ans, et ce qu'avant ou depuis, en Russie, en Chine, que nous ne savons guère. Aujourd’hui ? l’Eglise dérange-t-elle ? vraiment. C'est-à-dire : nous... La popularité, souvent mondiale, de la plupart de nos papes cache malheureusement notre pauvreté missionnaire qui n’est plus d’aller au loin, mais d’enfoncer ici. Le rapport au financier et au social ne peut être seulement du texte, que d’ailleurs les responsables des injustices croissantes dans nos sociétés, savent s’approprier : l’ancien PDG d’AXA, poulain de BEBEAR, promis aux Finances par FF…
Prier… le Seigneur fait mourir et vivre ; il fait descendre à l’abîme et en ramène [2]. Les versions successives du Magnificat : Anne puis Marie, l’attente de l’une (son fils Samuel) et … de Marie : rien, elle vivait selon le Seigneur, ni plus ni moins, mais choisie, immaculée dès sa conception, cela sans le savoir. Elle n’attendait rien, elle accepte tout sans savoir complètement car la prophétie de l’ange à elle-même et à Joseph est telle quant au destin de ce fils, déjà exceptionnel de conception, dépasse l’entendement humain. Les cantiques de ces deux femmes sont tout bonnement la contemplation béatifique, laudative d’un ordre social et d’une prédilection divine sans pareil. Marie y ajoutera le sens de l’Histoire, c’est-à-dire l’aboutissement de la foi reçue d’Abraham, et aujourd’hui des Apôtres. Et cet aboutissement donnant structure et sens à nos vies personnelles, individuelles autant qu’à la marche de toute la création : c’est la Rédemption, c’est la Vie éternelle, et après-demain c’est Noël. L’une : mon cœur exulte à cause du Seigneur ; mon front s’est relevé grâce à mon Dieu !Face à mes ennemis, s’ouvre ma bouche : oui, je me réjouis de ton salut. L’autre, Marie, qui n’a aucun ennemi, n’attendait et ne demandait rien, toute de silence, de foi, nullement surhumaine, fiancée et tranquille : mais choisie, c’est ce qu’elle entend, c’est ce qu’elle reçoit. Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! Il s’est penché sur son humble servante : désormais tous les âges me diront bienheureuse… Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour, de la promesse faite à nos pères, en gaveur d’Abraham et de sa descendance à jamais.  L’exultation devant le changement du cours et des disparités sociales -  ces deux femmes ont le sens du collectif et de la justice – est analogue : l’arc des forets est brisé, mais le faible se revêt de vigueur. Les plus comblés s’embauchent pour du pain, et les affamés se reposent… (Anne) Déployant la force de son bras, il disperse le superbes, il renverse les puissants de leurs trônes, iol léève les humbles. Il comble de bien les affamés, renvoie les riches les mains vides. Chacune, d’un destin personnel réussi, accompli, fait une mission universelle, témoignant de Dieu, de notre Dieu.. Témoignant d’expérience intime, témoignant d’une analyse sociale inspirée de la geste divine. Anne se fait reconnaître du prêtre qui l’avait prise, pendant qu’elle priait, pour une ivrogne. Marie court chez sa cousine l’aider et l’assister, nullement pour raconter ni encore moins se faire exalter, mais elle est aussitôt reconnue, pour ce qu’elle est : la mère du Seigneur et Sauveur. Elle qui ne demande, ne demandait rien. Et ensuite, seulement une fois à Cana : ils n’ont plus de vin. Elle connaît alors son Divin Fils : faites tout ce qu’Il vous dira, alors qu’à ses douze ans, Jésus restait inconnu de ses parents : ne saviez-vous pas que je dois être aux affaires de mon Père ? Depuis, elle est médiatrice de toutes grâces selon notre foi, mais pas assez selon ma prière personnelle. Que celle-ci me soit donnée, s’il plaît à Dieu.


[1] - wikipédia donne d’abord le fils Thomas du président sortant, lui attribuant un rôle familial entre ses parents à « la séparation difficile », puis un chanteur britannique, et des acteurs… il faut spécifier que celui dont nous commémorons l’apostolat et le martyre est Jésuite et fut béatifié par Pie XI – la terrible Angleterre des XVIème et XVIIème siècles – celle aussi, dramatiquement vécue dans certaines de ses régions, au temps de « la dame de fer »

[2] - 1er Samuel I 24 à 38 ; cantique 1er Samuel II 1 à 8 passim ; évangile selon saint Luc I 46 à 56

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