mardi 27 décembre 2016

saint Jean, Apôtre et évangéliste . † v. 103




Jean occupe une place de choix et dans l'Évangile et au sein du collège apostolique. Représentant l'Amour, il marche à côté de Pierre, qui symbolise la Doctrine. Jésus semble avoir réservé à cet apôtre les plus tendres effusions de son Cœur. Plus que tout autre, en effet, Jean pouvait rendre amour pour amour au divin Maître.

Le Sauveur prit plaisir à multiplier les occasions de témoigner envers son cher disciple une prédilection singulière : il le fit témoin de la résurrection de la fille de Jaïre ; il lui montra sa gloire sur le Thabor, au jour de sa transfiguration. Mais surtout, la veille de sa Passion, à la dernière cène, il lui permit de reposer doucement la tête sur son Cœur divin, où il puisa cette charité et cette science des choses de Dieu, qu'il répandit dans ses écrits et au sein des peuples auxquels il porta le flambeau de l'Évangile.

Une des gloires de saint Jean fut d'être le seul, parmi les apôtres, fidèle à Jésus dans ses souffrances ; il le suivit dans l'agonie du calvaire ; il accompagna, dans ces douloureux instants, la Mère du Sauveur.
« Jésus, voyant sa mère, et près d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère :Femme, voici ton fils.Puis il dit au disciple : “Voici ta mère.” Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui. » (Jn 19,26-27)     

L'Apôtre, en cette circonstance, nous disent les saints docteurs, représentait l'humanité tout entière ; en ce moment solennel Marie devenait la Mère de tous les hommes, et les hommes recevaient le droit de s'appeler les enfants de Marie.

Il était juste que saint Jean, ayant participé aux souffrances de la Passion, goûtât, l'un des premiers, les joies pures de la Résurrection. Le jour où le Sauveur apparut sur le rivage du lac de Génésareth, pendant que les disciples étaient à la pêche, saint Jean fut le seul à Le reconnaître. C'est le Seigneur, dit-il à Pierre. Jean était donc bien, comme tout l'Évangile le prouve, le disciple que Jésus aimait.

Pour approfondir, lire les Catéchèses du pape Benoît XVI :



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BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 5 juillet 2006

Jean, fils de Zébédée
Chers frères et soeurs,
Nous consacrons notre rencontre d'aujourd'hui au souvenir d'un autre membre très important du collège apostolique: Jean, fils de Zébédée et frère de Jacques. Son nom, typiquement juif, signifie "le Seigneur a fait grâce". Il était en train de réparer les filets sur la rive du lac de Tibériade, quand Jésus l'appela avec son frère (cf. Mt 4, 21; Mc 1, 19). Jean appartient lui aussi au petit groupe que Jésus emmène avec lui en des occasions particulières. Il se trouve avec Pierre et Jacques quand Jésus, à Capharnaüm, entre dans la maison de Pierre pour guérir sa belle-mère (cf. Mc 1, 29); avec les deux autres, il suit le Maître dans la maison du chef de la synagogue Jaïre, dont la fille sera rendue à la vie (cf. Mc 5, 37); il le suit lorsqu'il gravit la montagne pour être transfiguré (cf. Mc 9, 2); il est à ses côtés sur le Mont des Oliviers lorsque, devant l'aspect imposant du Temple de Jérusalem, Jésus prononce le discours sur la fin de la ville et du monde (cf. Mc 13, 3); et, enfin, il est proche de lui quand, dans le jardin de Gethsémani, il s'isole pour prier le Père avant la Passion (cf. Mc 14, 33). Peu avant Pâques, lorsque Jésus choisit deux disciples pour les envoyer préparer la salle pour la Cène, c'est à lui et à Pierre qu'il confie cette tâche (cf. 22, 8).
Cette position importante dans le groupe des Douze rend d'une certaine façon compréhensible l'initiative prise un jour par sa mère: elle s'approcha de Jésus pour lui demander que ses deux fils, Jean précisément et Jacques, puissent s'asseoir l'un à sa droite et l'autre à sa gauche dans le Royaume (cf. Mt 20, 20-21). Comme nous le savons, Jésus répondit en posant à son tour une question: il demanda s'ils étaient disposés à boire la coupe qu'il allait lui-même boire (cf. Mt 20, 22). L'intention qui se trouvait derrière ces paroles était d'ouvrir les yeux des deux disciples, de les introduire à la connaissance du mystère de sa personne et de leur laisser entrevoir l'appel futur à être ses témoins jusqu'à l'épreuve suprême du sang. Peu après, en effet, Jésus précisa qu'il n'était pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa propre vie en rançon pour une multitude (cf. Mt 20, 28). Les jours qui suivent la résurrection, nous retrouvons "les fils de Zébédée" travaillant avec Pierre et plusieurs autres disciples au cours d'une nuit infructueuse, à laquelle suit, grâce à l'intervention du Ressuscité, la pêche miraculeuse: ce sera "le disciple que Jésus aimait" qui reconnaîtra en premier "le Seigneur" et l'indiquera à Pierre (cf. Jn 21, 1-13).
Au sein de l'Eglise de Jérusalem, Jean occupa une place importante dans la direction du premier regroupement de chrétiens. En effet, Paul le compte au nombre de ceux qu'il appelle les "colonnes" de cette communauté (cf. Ga 2, 9). En réalité, Luc le présente avec Pierre dans les Actes, alors qu'ils vont prier dans le Temple (cf. Ac 3, 1-4.11) ou bien apparaissent devant le Sanhédrin pour témoigner de leur foi en Jésus Christ (cf. Ac 4, 13.19). Avec Pierre, il est envoyé par l'Eglise de Jérusalem pour confirmer ceux qui ont accueilli l'Evangile en Samarie, en priant pour eux afin qu'ils reçoivent l'Esprit Saint (cf. Ac 8, 14-15). Il faut en particulier rappeler ce qu'il affirme, avec Pierre, devant le Sanhédrin qui fait leur procès: "Quant à nous, il nous est impossible de ne pas dire ce que nous avons vu et entendu" (Ac 4, 20). Cette franchise à confesser sa propre foi est précisément un exemple et une invitation pour nous tous à être toujours prêts à déclarer de manière décidée notre adhésion inébranlable au Christ, en plaçant la foi avant tout calcul ou intérêt humain.
Selon la tradition, Jean est "le disciple bien-aimé" qui, dans le Quatrième Evangile, pose sa tête sur la poitrine du Maître au cours de la Dernière Cène (cf. Jn 13, 21), qui se trouve au pied de la Croix avec la Mère de Jésus (cf. Jn 19, 25) et, enfin, qui est le témoin de la Tombe vide, ainsi que de la présence même du Ressuscité (cf. Jn 20, 2; 21, 7). Nous savons que cette identification est aujourd'hui débattue par les chercheurs, certains d'entre eux voyant simplement en lui le prototype du disciple de Jésus. En laissant les exégètes résoudre la question, nous nous contentons ici de tirer une leçon importante pour notre vie: le Seigneur désire faire de chacun de nous un disciple qui vit une amitié personnelle avec Lui. Pour y parvenir, il ne suffit pas de le suivre et de l'écouter extérieurement; il faut aussi vivre avec Lui et comme Lui. Cela n'est possible que dans le contexte d'une relation de grande familiarité, imprégnée par la chaleur d'une confiance totale. C'est ce qui se passe entre des amis; c'est pourquoi Jésus dit un jour: "Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis... Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ignore ce que veut faire son maître; maintenant je vous appelle mes amis, car tout ce que j'ai appris de mon Père, je vous l'ai fait connaître" (Jn 15, 13, 15).
Dans les Actes de Jean apocryphes, l'Apôtre est présenté non pas comme le fondateur d'Eglises, ni même à la tête de communautés déjà constituées, mais dans un pèlerinage permanent en tant que communicateur de la foi dans la rencontre avec des "âmes capables d'espérer et d'être sauvées" (18, 10; 23, 8). Tout cela est animé par l'intention paradoxale de faire voir l'invisible. Et, en effet, il est simplement appelé "le Théologien" par l'Eglise orientale, c'est-à-dire celui qui est capable de parler en termes accessibles des choses divines, en révélant un accès mystérieux à Dieu à travers l'adhésion à Jésus.
Le culte de Jean apôtre s'affirma à partir de la ville d'Ephèse, où, selon une antique tradition, il oeuvra long-temps, y mourant à la fin à un âge extraordinairement avancé, sous l'empereur Trajan. A Ephèse, l'empereur Justinien, au VI siècle, fit construire en son honneur une grande basilique, dont il reste aujourd'hui encore des ruines imposantes. Précisément en Orient, il a joui et jouit encore d'une grande vénération. Dans l'iconographie byzantine, il est souvent représenté très âgé - selon la tradition il mourut sous l'empereur Trajan - et dans l'acte d'une intense contemplation, presque dans l'attitude de quelqu'un qui invite au silence.
En effet, sans un recueillement approprié, il n'est pas possible de s'approcher du mystère suprême de Dieu et de sa révélation. Cela explique pourquoi, il y a des années, le Patriarche oecuménique de Constantinople, Athénagoras, celui que le Pape Paul VI embrassa lors d'une mémorable rencontre, affirma: "Jean est à l'origine de notre plus haute spiritualité. Comme lui, les "silencieux" connaissent ce mystérieux échange de coeurs, invoquent la présence de Jean et leur coeur s'enflamme" (O. Clément, Dialogues avec Athénagoras, Turin 1972, p. 159). Que le Seigneur nous aide à nous mettre à l'école de Jean pour apprendre la grande leçon de l'amour de manière à nous sentir aimés par le Christ "jusqu'au bout" (Jn 13, 1) et donner notre vie pour lui.
* * *
J’accueille avec joie les pèlerins de langue française, en particulier les séminaristes du diocèse d’Avignon et leur Archevêque, Mgr Jean-Pierre Cattenoz, ainsi que le groupe de jeunes du diocèse de Blois et leur Évêque, Mgr Maurice de Germiny. Que le temps des vacances vous permette de revenir à l’essentiel et de vous mettre à l’écoute du Christ qui est la source de tout amour !

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BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 9 août 2006

Jean, le théologien
Chers frères et soeurs,
Avant les vacances, j'avais commencé de brefs portraits des douze Apôtres. Les Apôtres étaient les compagnons de route de Jésus, les amis de Jésus et leur chemin avec Jésus n'était pas seulement un chemin extérieur, de la Galilée à Jérusalem, mais un chemin intérieur, dans lequel ils ont appris la foi en Jésus Christ, non sans difficulté, car ils étaient des hommes comme nous. Mais c'est précisément pour cela, parce qu'ils étaient compagnons de route de Jésus, des amis de Jésus qui ont appris la foi sur un chemin difficile, qu'ils sont aussi des guides pour nous, qui nous aident à connaître Jésus Christ, à l'aimer et avoir foi en Lui. J'ai déjà parlé de quatre des douze Apôtres:  Simon Pierre, son frère André, Jacques, le frère de saint Jean, et l'autre Jacques, dit "le Mineur", qui a écrit une Lettre que nous trouvons dans le Nouveau Testament. Et j'avais commencé à parler de Jean l'évangéliste, en recueillant dans la dernière catéchèse avant les vacances les informations essentielles qui définissent la physionomie de cet Apôtre. Je voudrais à présent concentrer l'attention sur le contenu de son enseignement. Les écrits qui feront l'objet de notre intérêt aujourd'hui sont donc l'Evangile et les Lettres qui portent son nom.
S'il est un thème caractéristique qui ressort des écrits de Jean, c'est l'amour. Ce n'est pas par hasard que j'ai voulu commencer ma première Lettre encyclique par les paroles de cet Apôtre:  "Dieu est amour (Deus caritas est); celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui" (1 Jn 4, 16). Il est très difficile de trouver des textes de ce genre dans d'autres religions. Et ces expressions nous placent donc face à un concept très particulier du christianisme. Assurément, Jean n'est pas l'unique auteur des origines chrétiennes à parler de l'amour. Etant donné qu'il s'agit d'un élément constitutif essentiel du christianisme, tous les écrivains du Nouveau Testament en parlent, bien qu'avec des accents divers. Si nous nous arrêtons à présent pour réfléchir sur ce thème chez Jean, c'est parce qu'il nous en a tracé avec insistance et de façon incisive les lignes principales. Nous nous en remettons donc à ses paroles. Une chose est certaine:  il ne traite pas de façon abstraite, philosophique ou même théologique de ce qu'est l'amour. Non, ce n'est pas un théoricien. En effet, de par sa nature, le véritable amour n'est jamais purement spéculatif, mais exprime une référence directe, concrète et vérifiable à des personnes réelles. Et Jean, en tant qu'apôtre et ami de Jésus, nous fait voir quels sont les éléments, ou mieux, les étapes de l'amour chrétien, un mouvement caractérisé par trois moments.
Le premier concerne la Source même de l'amour, que l'Apôtre situe en Dieu, en allant jusqu'à affirmer, comme nous l'avons entendu, que "Dieu est Amour" (1 Jn 4, 8.16). Jean est l'unique auteur de Nouveau Testament à nous donner une sorte de définition de Dieu. Il dit par exemple que "Dieu est esprit" (Jn 4, 24) ou que "Dieu est Lumière" (1 Jn 1, 5). Ici, il proclame avec une intuition fulgurante que "Dieu est amour". Que l'on remarque bien:  il n'est pas affirmé simplement que "Dieu aime" ou encore moins que "l'amour est Dieu"! En d'autres termes:  Jean ne se limite pas à décrire l'action divine, mais va jusqu'à ses racines. En outre, il ne veut pas attribuer une qualité divine à un amour générique ou même impersonnel; il ne remonte pas de l'amour vers Dieu, mais se tourne directement vers Dieu pour définir sa nature à travers la dimension infinie de l'amour. Par cela, Jean veut dire que l'élément constitutif essentiel de Dieu est l'amour et donc toute l'activité de Dieu naît de l'amour et elle est marquée par l'amour:  tout ce que Dieu fait, il le fait par amour et avec amour, même si nous ne pouvons pas immédiatement comprendre que cela est amour, le véritable amour.
Mais, à ce point, il est indispensable de faire un pas en avant et de préciser que Dieu a démontré de façon concrète son amour en entrant dans l'histoire humaine à travers la personne de Jésus Christ incarné, mort et ressuscité pour nous. Cela est le second moment constitutif de l'amour de Dieu. Il ne s'est pas limité à des déclarations verbales, mais, pouvons-nous dire, il s'est véritablement engagé et il a "payé" en personne. Comme l'écrit précisément Jean, "Dieu a tant aimé le monde (c'est-à-dire nous tous), qu'il a donné son Fils unique" (Jn 3, 16). Désormais, l'amour de Dieu pour les hommes se concrétise et se manifeste dans l'amour de Jésus lui-même. Jean écrit encore:  Jésus "ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu'à la fin" (Jn 13, 1). En vertu de cet amour oblatif et total, nous sommes radicalement rachetés du péché, comme l'écrit encore saint Jean:  "Petits enfants [...] si quelqu'un vient à pécher, nous avons comme avocat auprès du Père Jésus Christ, le Juste. C'est lui qui est victime de propitiation pour nos péchés, non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier" (1 Jn 2, 1-2; cf. 1 Jn 1, 7). Voilà jusqu'où est arrivé l'amour de Jésus pour nous:  jusqu'à l'effusion de son sang pour notre salut! Le chrétien, en s'arrêtant en contemplation devant cet "excès" d'amour, ne peut pas ne pas se demander quelle est la réponse juste. Et je pense que chacun de nous doit toujours et à nouveau se le demander.
Cette question nous introduit au troisième moment du mouvement de l'amour:  de destinataires qui recevons un amour qui nous précède et nous dépasse, nous sommes appelés à l'engagement d'une réponse active qui, pour être adéquate, ne peut être qu'une réponse d'amour. Jean parle d'un "commandement". Il rapporte en effet ces paroles de Jésus:  "Je vous donne un commandement nouveau:  vous aimer les  uns les autres; comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres" (Jn 13, 34). Où se trouve la nouveauté dont parle Jésus? Elle réside dans le fait qu'il ne se contente pas de répéter ce qui était déjà exigé dans l'Ancien Testament, et que nous lisons également dans les autres Evangiles:  "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Lv 19, 18; cf. Mt 22, 37-39; Mc 12, 29-31; Lc 10 27). Dans l'ancien précepte, le critère normatif était tiré de l'homme ("comme toi-même"), tandis que dans le précepte rapporté par Jean, Jésus présente comme motif et norme de notre amour sa personne même:  "Comme je vous ai aimés". C'est ainsi que l'amour devient véritablement chrétien, en portant en lui la nouveauté du christianisme:  à la fois dans le sens où il doit s'adresser à tous, sans distinc-tion, et surtout dans le sens où il doit parvenir jusqu'aux conséquences extrêmes, n'ayant d'autre mesure que d'être sans mesure. Ces paroles de Jésus, "comme je vous ai aimés", nous interpellent et nous préoccupent à la fois; elles représentent un objectif christologique qui peut apparaître impossible à atteindre, mais dans le même temps, elles représentent un encouragement qui ne nous permet pas de nous reposer sur ce que nous avons pu réaliser. Il ne nous permet pas d'être contents de ce que nous sommes, mais nous pousse à demeurer en chemin vers cet objectif.
Le précieux texte de spiritualité qu'est le petit livre datant de la fin du Moyen-Age intitulé Imitation du Christ, écrit à ce sujet:  "Le noble amour de Jésus nous pousse à faire de grandes choses et nous incite à désirer des choses toujours plus parfaites. L'amour veut demeurer élevé et n'être retenu par aucune bassesse. L'amour veut être libre et détaché de tout sentiment terrestre... En effet, l'amour est né de Dieu et ne peut reposer qu'en Dieu, par-delà toutes les choses créées. Celui qui aime vole, court, et se réjouit, il est libre, rien ne le retient. Il donne tout à tous et a tout en toute chose, car il trouve son repos dans l'Unique puissant qui s'élève par-dessus toutes les choses, dont jaillit et découle tout bien" (Livre III, chap. 5). Quel meilleur commentaire du "commandement nouveau" énoncé par Jean? Prions le Père de pouvoir le vivre, même de façon imparfaite, si intensément, au point de contaminer tous ceux que nous rencontrons sur notre chemin.
***
J’accueille avec joie les pèlerins de langue française. Chers amis, puisse votre pèlerinage à Rome faire grandir votre foi; que ce temps de vacances soit pour chacun l’occasion d’un vrai repos et le moment favorable pour refaire vos forces physiques et spirituelles!

Appel du Pape pour la paix au Moyen-Orient
Chers frères et soeurs,
ma pensée implorante se tourne une fois de plus vers la bien-aimée région du Moyen-Orient. En me référant au tragique conflit en cours, je repropose les paroles de Paul VI à l'ONU, en octobre 1965. Il dit à cette occasion:  "Jamais plus les uns contre les autres, jamais, plus jamais!... Si vous voulez être frères, laissez tomber les armes de vos mains". Face aux efforts en cours pour parvenir enfin au cessez-le-feu et à une solution juste et durable du conflit, je répète, avec mon prédécesseur immédiat, le grand Pape Jean-Paul II, qu'il est possible de changer le cours des événements dès lors que prévalent la raison, la bonne volonté, la confiance en l'autre, la mise en oeuvre des engagements pris et la coopération entre partenaires responsables (cf. Discours au Corps diplomatique, 13 janvier 2003). Telles sont les paroles de Jean-Paul II et ce qui a été dit alors est encore valable aujourd'hui, pour tous. Je renouvelle à chacun l'exhortation à intensifier sa prière pour obtenir le don tant désiré de la paix.


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BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 23 août 2006
 
Jean, le Voyant de Patmos
Chers frères et soeurs,
Dans la dernière catéchèse, nous étions arrivés à la méditation sur la figure de l'Apôtre Jean. Nous avions tout d'abord cherché à voir ce que l'on peut savoir  de  sa  vie.  Puis,  dans  une deuxième catéchèse, nous avions médité le contenu central de son Evangile, de ses Lettres:  la charité, l'amour. Et aujourd'hui, nous revenons encore une fois sur la figure de l'Apôtre Jean, en prenant cette fois en considération le Voyant de l'Apocalypse. Et nous faisons immédiatement une observation:  alors que ni le Quatrième Evangile, ni les Lettres attribuées à l'Apôtre ne portent jamais son nom, l'Apocalypse fait référence au nom de Jean, à quatre reprises (cf. 1, 1.4.9; 22, 8). Il est évident que l'Auteur, d'une part, n'avait aucun motif pour taire son propre nom et, de l'autre, savait que ses premiers lecteurs pouvaient l'identifier avec précision. Nous savons par ailleurs que, déjà au III siècle, les chercheurs discutaient sur la véritable identité anagraphique du Jean de l'Apocalypse. Quoi qu'il en soit, nous pourrions également l'appeler "le Voyant de Patmos", car sa figure est liée au nom de cette île de la Mer Egée, où, selon son propre témoignage autobiographique, il se trouvait en déportation "à cause de la Parole de Dieu et du témoignage pour Jésus" (Ap 1, 9). C'est précisément à Patmos, "le jour du Seigneur... inspiré par l'Esprit" (Ap 1, 10), que Jean eut des visions grandioses et entendit des messages extraordinaires, qui influencèrent profondément l'histoire  de  l'Eglise et la culture occidentale tout entière. C'est par exemple à partir du titre de son livre - Apocalypse, Révélation - que furent introduites dans notre langage les paroles "apocalypse, apocalyptique", qui évoquent, bien que de manière inappropriée, l'idée d'une catastrophe imminente.
Le livre doit être compris dans le cadre de l'expérience dramatique des sept Eglises d'Asie (Ephèse, Smyrne, Pergame, Thyatire, Sardes, Philadelphie, Laodicée), qui vers la fin du I siècle durent affronter des difficultés importantes - des persécutions et également des tensions internes - dans leur témoignage  au  Christ.  Jean  s'adresse à elles en faisant preuve d'une vive sensibilité pastorale à l'égard des chrétiens persécutés, qu'il exhorte à rester solides dans la foi et à ne pas s'identifier au monde païen si fort. Son objet est constitué en définitive par la révélation, à partir de la mort et de la résurrection du Christ, du sens de l'histoire humaine. La première vision fondamentale de Jean, en effet, concerne la figure de l'Agneau, qui est égorgé et pourtant se tient debout (cf. Ap 5, 6), placé au milieu du trône où Dieu lui-même est déjà assis. A travers cela, Jean veut tout d'abord nous dire deux choses:  la première est que Jésus, bien que tué par un acte de violence, au lieu de s'effondrer au sol, se tient paradoxalement bien fermement sur ses pieds, car à travers la résurrection, il a définitivement vaincu la mort; l'autre est que Jésus, précisément en tant que mort et ressuscité, participe désormais pleinement au pouvoir  royal et salvifique du Père. Telle est la vision fondamentale. Jésus, le Fils de Dieu, est sur cette terre un agneau sans défense, blessé, mort. Toutefois, il se tient droit, il est debout, il se tient devant le trône de Dieu et participe du pouvoir divin. Il a entre ses mains l'histoire du monde. Et ainsi, le Voyant veut nous dire:  Ayez confiance en Jésus, n'ayez pas peur des pouvoirs opposés, de la persécution! L'Agneau blessé et mort vainc! Suivez l'Agneau Jésus, confiez-vous à Jésus, prenez sa route! Même si dans ce monde, ce n'est qu'un Agneau qui apparaît faible, c'est Lui le vainqueur!
L'une des principales visions de l'Apocalypse a pour objet cet Agneau en train d'ouvrir un livre, auparavant fermé par sept sceaux que personne n'était en mesure de rompre. Jean est même présenté alors qu'il pleure, car l'on ne trouvait personne digne d'ouvrir le livre et de le lire (cf. Ap 5, 4). L'histoire reste indéchiffrable, incompréhensible. Personne ne peut la lire. Ces pleurs de Jean devant le mystère de l'histoire si obscur expriment peut-être le sentiment des Eglises asiatiques déconcertées par le silence de Dieu face aux persécutions auxquelles elles étaient exposées à cette époque. C'est un trouble dans lequel peut bien se refléter notre effroi face aux graves difficultés, incompréhensions et hostilités dont souffre également l'Eglise aujourd'hui dans diverses parties du monde. Ce sont des souffrances que l'Eglise ne mérite certainement pas, de même que Jésus ne mérita pas son supplice. Celles-ci révèlent cependant la méchanceté de l'homme, lorsqu'il s'abandonne à l'influence du mal, ainsi que le gouvernement supérieur des événements de la part de Dieu. Eh bien, seul l'Agneau immolé est en mesure d'ouvrir le livre scellé et d'en révéler le contenu, de donner un sens à cette histoire apparemment si souvent absurde. Lui seul peut en tirer les indications et les enseignements pour la vie des chrétiens, auxquels sa victoire sur la mort apporte l'annonce et la garantie de la victoire qu'ils obtiendront eux aussi sans aucun doute. Tout le langage fortement imagé que Jean utilise vise à offrir ce réconfort.
Au centre des visions que l'Apocalypse  présente,  se  trouvent  également celles très significatives de la Femme qui accouche d'un Fils, et la vision complémentaire du Dragon désormais tombé des cieux, mais encore très puissant. Cette Femme représente Marie, la Mère du Rédempteur, mais elle représente dans le même temps toute l'Eglise, le Peuple de Dieu de tous les temps, l'Eglise qui, à toutes les époques, avec une grande douleur, donne toujours à nouveau le jour au Christ. Et elle est toujours menacée par le pouvoir du Dragon. Elle apparaît sans défense, faible. Mais alors qu'elle est menacée, persécutée par le Dragon, elle est également protégée par le réconfort de Dieu. Et à la fin, cette Femme l'emporte. Ce n'est pas le Dragon qui gagne. Voilà la grande prophétie de ce livre qui nous donne confiance. La Femme qui souffre dans l'histoire, l'Eglise qui est persécutée, apparaît à la fin comme une Epouse splendide, figure de la nouvelle Jérusalem, où il n'y a plus de larmes, ni de pleurs, image du monde transformé, du nouveau monde, dont la lumière est Dieu lui-même, dont la lampe est l'Agneau.
C'est pour cette raison que l'Apocalypse de Jean, bien qu'imprégnée par des références continues aux souffrances, aux tribulations et aux pleurs - la face obscure de l'histoire -, est tout autant imprégnée par de fréquents chants de louange, qui représentent comme la face lumineuse de l'histoire. C'est ainsi, par exemple, que l'on lit la description d'une foule immense, qui chante presque en criant:  "Alléluia! le Seigneur notre Dieu a pris possession de  sa royauté, lui, le Tout-Puissant. Soyons dans la joie, exultons, rendons-lui gloire, car voici les noces de l'Agneau. Son épouse a revêtu ses parures" (Ap 19, 6-7). Nous nous trouvons ici face au paradoxe chrétien typique, selon lequel la souffrance n'est jamais perçue  comme  le dernier mot, mais considérée comme un point de passage vers le bonheur, étant déjà même mystérieusement imprégnée par la joie qui naît de l'espérance. C'est précisément pour cela que Jean, le Voyant de Patmos, peut terminer son livre par une ultime aspiration, vibrant d'une attente fervente. Il invoque la venue définitive du Seigneur:  "Viens, Seigneur Jésus!" (Ap 22, 20). C'est l'une des prières centrales de la chrétienté naissante, également traduite par saint Paul dans la langue araméenne:  "Marana tha". Et cette prière, "Notre Seigneur, viens!" (1 Co 16, 22), possède plusieurs dimensions. Naturellement, elle est tout d'abord l'attente de la victoire définitive du Seigneur, de la nouvelle Jérusalem, du Seigneur qui vient et qui transforme le monde. Mais, dans le même temps, elle est également une prière eucharistique:  "Viens Jésus, maintenant!". Et Jésus vient, il anticipe son arrivée définitive. Ainsi, nous disons avec joie au même moment:  "Viens maintenant, et viens de manière définitive!". Cette prière possède également une troisième signification:  "Tu es déjà venu, Seigneur! Nous sommes certains de ta présence parmi nous. C'est pour nous une expérience joyeuse. Mais viens de manière définitive!". Et ainsi, avec saint Paul, avec le Voyant de Patmos, avec la chrétienté naissante, nous prions nous  aussi:  "Viens, Jésus! Viens, et transforme le monde! Viens dès aujourd'hui et que la paix l'emporte!". Amen!
* * *
Je salue cordialement les pèlerins francophones présents ce matin, en particulier le groupe de jeunes pèlerins cyclistes. Que le Christ, vainqueur du mal et de la mort, soutienne votre foi et ravive votre espérance, afin que vous soyez des témoins joyeux de l’Évangile au milieu des difficultés de ce monde!

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wikipédia à jour au 19 décembre 2016

Jean (apôtre)

Page d'aide sur l'homonymiePour les articles homonymes, voir Saint Jean.
 Ne doit pas être confondu avec Jean le Baptiste.
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Cet article contient une ou plusieurs listes. (15 décembre 2014).
Le texte gagnerait à être rédigé sous la forme de paragraphes synthétiques, plus agréables à la lecture.
Jean
Saint chrétien
Naissance
vers 101
Bethsaïde
Décès
vers 100 2
à Éphèse
Vénéré par
Fête
27 décembre (Église catholique)
26 septembre (Église orthodoxe)
Attributs
Livre (évangile), aigle
Jean (grec: Ἰωάννης; araméen ܝܘܚܢܢ ܫܠܝܚܐ, Yohanan Shliha, Jean l'apôtre ; hébreu יהוחנן Yehohānan) est un Juif du Ier siècle devenu disciple de Jésus. Dans les évangiles synoptiques (évangile de Marc, évangile de Matthieu et évangile de Luc) et le livre des Actes des Apôtres, ainsi que dans une fin ajoutée à l'Évangile de Jean, « Jean, fils de Zébédée », apparaît dans les premiers de la liste des douze apôtres (Mc 3. 16-19 [archive], Mt 10. 2-5 [archive] et Lc 6. 13-16 [archive]), avec son frère Jacques dit le Majeur.
La tradition chrétienne attribue à l'apôtre Jean l'Évangile de Jean (elle identifie l'apôtre au « Disciple que Jésus aimait »), ainsi que trois épîtres, et l'Apocalypse, dont l'auteur se présente comme ayant reçu une vision de Jésus-Christ dans l'île de Patmos : c'est le corpus johannique. Cette paternité est contestée, cependant, par un grand nombre d'historiens modernes. Certains de ces historiens assimilent l'auteur de l'évangile dit "selon Jean" à Jean le Presbytre, et non à l'apôtre Jean.

Sommaire

L'apôtre Jean, fils de Zébédée

Liste d'occurrences de Jean3

  • Mt 4,21; 10,2; 17,1; 20,20-23
  • Mc 1,19; 1,29; 3,17; 5,37; 9,2; 9,38; 10,35; 10,41; 13,3; 14,33
  • Lc 5,10; 6,14; 9,28; 9,49; 9,54; 22,8
  • Ac 1,13; 3,1-11; 4,1-19; 8,14-25; 12,2; 13,5

Jean fils de Zébédée dans les synoptiques

Pierre et Jean courant au tombeau le jour de la Résurrection de Jésus. (Burnand, 1898)

Jean l'apôtre est-il Jean l'évangéliste ?

Article détaillé : Évangile selon Jean.

La tradition chrétienne

La tradition chrétienne considère que Jean l'apôtre, Jean l'évangéliste et le "disciple que Jésus aimait" sont la même personne. Ainsi, vers 180, Irénée de Lyon, qui avait fréquenté Polycarpe, évêque de Smyrne qui lui avait vu Jean, écrivait :
« Après les autres disciples, Jean, le disciple du Seigneur qui reposa sur sa poitrine, donna lui aussi sa version de l’évangile comme il séjournait à Éphèse5. »

Les historiens modernes

De nombreux exégètes et historiens ont contesté que l'évangéliste soit Jean l'apôtre, fils de Zébédée. Selon Jean Colson, Jean serait Jean le Presbytre, cité par Papias, qui aurait été en sa jeunesse un riche patricien habitant Jérusalem6. Depuis, cette thèse a été reprise par Oscar Cullmann7, François Le Quéré8, Joseph A. Grassi9, James H. Charlesworth10, Xavier Léon-Dufour11. Jean, fils de Zébédée, n'est d'ailleurs plus mentionné après la réunion de Jérusalem12. Il faut ajouter que Jean, fils de Zébédée, est un simple pêcheur, alors que le rédacteur de l'évangile est un auteur savant et un théologien.
Il y a un quasi consensus pour dire que l'évangile attribué à Jean, « n'est pas l'œuvre d'un seul auteur, mais d'une écoleNote 1 », souvent appelée « école johanique ». Selon Jean Zumstein, « Dans cette dernière se sont succédé toute une série de personnages : le « disciple bien-aiméNote 1 », à l'origine des traditions qui nourrissent l'évangile ; l'évangéliste qui a donné sa forme au récit ; un cercle éditorial qui opéra une relecture de l'œuvre avant de la mettre en circulation et qui est peut-être à l'origine de la première épître de Jean ; le presbytre, enfin, qui a rédigé la Deuxième et la Troisième épîtres des Jean »13.

Mort de l'apôtre Jean

Chartres-Chapelle Vendôme-St Jean évangéliste.
Selon la tradition, Jean serait allé en Samarie prêcher avec Pierre, où il aurait montré beaucoup d'ardeur à organiser des églises dans les villes de Palestine. Puis, fuyant la répression des Romains, il aurait quitté la Palestine, et se serait réfugié à Éphèse où il aurait fait des miracles et baptisé de nombreuses personnes. La mère de Jésus aurait habité avec lui à Éphèse.
Vers 180, Irénée de Lyon écrit dans Contre les hérésies III,1,1 :
« Ensuite Jean, le disciple du Seigneur, qui a reposé sur sa poitrine, publia lui aussi l'Évangile, tandis qu'il habitait à Éphèse en Asie. »
Clément d'Alexandrie précise que Jean, fut ensuite exilé dans l'île de Patmos, en 94, à la suite de persécutions contre les chrétiens, il y aurait écrit l'Apocalypse14. Il aurait reçu une vision du Christ de l'Apocalypse, majestueux d'apparence, vêtu de blanc, le glaive de la « Parole » dans la bouche.
Jean s'agenouille et il est béni par l'apparition qui lui dit : « Écris donc ce que tu as vu, le présent, et ce qui doit arriver plus tard » 15.
Après la mort de Domitien en l'an 96, l'empereur Nerva permit à Jean de revenir à Éphèse16. De là, il rayonna dans la région, invité par les communautés chrétiennes locales, « tantôt pour y établir des évêques, tantôt pour y organiser des Églises complètes, tantôt pour choisir comme clerc un de ceux qui étaient désignés par l'Esprit17 ». Il serait mort à Éphèse en l'an 101, à l'âge d'environ 90 ans. Il serait enterré à Selçuk, près d'Éphèse, où il existait une basilique Saint-Jean aujourd'hui en ruine.

Débats

  • D'après l'évangile de Marc, Jésus aurait annoncé à Jean et Jacques, fils de Zébédée, leur mort en martyrs18. La distance temporelle qui sépare cet événement de la rédaction de l'évangile à la fin du Ier siècle est importante. Les évangiles de Matthieu et Marc rapportent comment Jésus les a prévenus qu’ils seraient tous deux associés à sa Passion et martyrisés19. Au moment où les évangiles furent composés, la mort des fils de Zébédée pourrait avoir incité les auteurs des évangiles à affirmer qu’elle avait été prophétisée. Mais il pourrait tout aussi bien s'agir d'une erreur du rédacteur de l'évangile de Marc, anticipant la mort de Jean, alors qu'il se trouvait emprisonné après la Grande révolte juive et la chute de Jérusalem (70).
  • Certains manuscrits, et notamment une notice attribuée à Papias et des textes plus tardifs, portent le nom de Jean pour ce qui est identifié comme le martyre de Jacques de Zébédée, et des textes beaucoup plus tardifs, comme un martyrologe syriaque relatant le martyre des deux frères à Jérusalem, un livre de la liturgie gallicane, un sacramentaire irlandais et un manuscrit conservé en Allemagne à la cathédrale de Trèves, indiquent que Jean, fils de Zébédée, serait mort soit en 43, soit peu après20. Cela a conduit Marie-Émile Boismard (prêtre catholique) à émettre l'hypothèse que Jean pourrait être mort vers 45 en même temps que son frère Jacques. Toutefois, cette thèse nouvelle est fortement contestée.

Célébration

Saint Jean est fêté par l'Église catholique le 27 décembre et par l'Église orthodoxe le 26 septembre (dormition) et le 8 mai.

Représentation de Jean dans l'art

Crucifixion par le Pérugin
Saint Jean, par El Greco.
  • De nombreuses représentations de la Cène le montrent au côté de Jésus, écoutant attentivement les paroles du Seigneur, les yeux quelquefois fermés pour mieux écouter (La Cène peinte par Dirk Bouts). En effet dans l'évangile que l'on attribue à Jean, il rapporte avec beaucoup de précisions les paroles prononcées par Jésus au cours de la Cène (Discours de la Cène, chapitres 14 à 17), et en particulier l'envoi de l'Esprit Saint ou Paraclet par le Père 21,22.
  • Dans de nombreuses représentations de la Crucifixion, Jean figure avec Marie au pied de la Croix23.
  • Plusieurs représentations de Jean le montrent tenant à la main un calice d'où émerge la tête d'un serpent, en référence au thème johannique du serpent24,Note 2 ». Mais il peut s'agir aussi de la légende de la coupe de poison d'AristodèmeNote 3.
  • Son symbole en tant qu'évangéliste dans la tradition du Tétramorphe est l'aigle, d'où le surnom « l'aigle de Patmos »[réf. souhaitée]. Il est représenté avec une coupe surmontée d’un serpent ou avec une chaudière remplie d’huile bouillante.

Miracles attribués à l'apôtre Jean

L'apôtre Jean et son aigle symbolique par Le Dominiquin.
On attribue à l'apôtre Jean de nombreux miracles.
Pour prouver à Aristodème et aux Éphésiens la supériorité du christianisme sur le culte des idoles25, Jean, sommé de boire une coupe de poison, en avale le contenu d'un trait et n'en est absolument pas incommodé, tandis que les deux goûteurs désignés pour tester ce poison s'écroulent foudroyés en quelques secondes (ils seront ensuite ressuscités par le saint).
Lors d'une fête en dévotion à la déesse Artémis, que vénéraient les habitants d'Éphèse, Jean monta sur la colline où se trouvait une grande statue de la déesse et commença à haranguer la foule païenne. Celle-ci, furieuse, tenta de le lapider, mais toutes les pierres frappèrent la statue qui fut mise en pièces, puis les pierres se retournèrent contre ceux qui continuaient à les lancer. À la prière de Jean, la terre trembla et engloutit les plus vindicatifs, mais après que la foule eut supplié Jean et fait appel à sa miséricorde, ils ressortirent tous des antres de la terre, vénérant le saint et demandant le baptême.
À Éphèse également, Jean fut arrêté et conduit au temple d'Artémis devant un officier impérial qui l'accusa de magie maléfique et voulut le mettre à mort. Jean se mit à prier Dieu, et le temple s'effondra sans porter atteinte à aucune vie humaine.
Un autre jour, à Éphèse, entouré d'une foule de disciples et d'habitants, il bénit la dépouille d'une femme particulièrement pieuse, nommée Drusiana, et celle-ci ressuscita.
Pendant son voyage d'exil vers Patmos, il guérit par ses prières les soldats de son escorte qui avaient tous la dysenterie.
À son arrivée dans l'île de Patmos, il y avait un mage maléfique, nommé Kynopse, servi par de nombreux serviteurs démoniaques. Les prêtres du temple d'Apollon demandèrent à ce dernier de les débarrasser de Jean, qui commençait à faire des conversions. Jean, par la seule puissance de sa prière adressée à Jésus-Christ, réussit à chasser les serviteurs démoniaques du mage, démontrant que le pouvoir de ce dernier n'était qu'illusion, et à sa prière, la mer engloutit le mage et l'emporta, comme autrefois le Pharaon lancé à la poursuite de Moïse.
En arrivant dans l'île, il guérit aussi par ses prières le fils d'un notable de l'île, atteint d'un « esprit impur », ce qui lui permit de baptiser toute la maisonnée dès son arrivée.
Au moment de sa mort, il se fait creuser une fosse et y descend en priant Dieu. Dès qu'il a fini sa prière, il est entouré d'une lumière si vive que personne ne peut la regarder. Une fois la lumière disparue, on trouve la fosse remplie de manne divine. Une autre version de sa mort veut qu'il se soit fait enterrer encore vivant et recouvrir de terre par ses serviteurs, mais, lorsque ses disciples arrivèrent et voulurent le déterrer, il avait disparu. Tous pensèrent que son corps avait été ressuscité et était monté au ciel, selon la parole de Jésus-Christ répondant à Pierre qui le questionnait sur Jean : « Si je veux qu'il demeure jusqu'à ce que je vienne, que t'importe ? » (Jn 21. 22 [archive]).

Articles connexes

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Notes et références

Notes

  1. a et b Le « disciple bien-aimé » reste inconnu ; l'identifier à Jean reste hypothétique. Voir Rodolpho Felices Luna, Qui est le disciple bien-aimé ? [archive]. Dans Découverte du monde biblique, Faculté de théologie et d'études religieuses, université de Sherbrooke, Québec. 21 février 2014.
  2. Voir le vitrail contemporain de l'église de Toulon-sur-Allier.
  3. Plutôt relative au fils de Zébédé, voir plus haut.

Références

  1. « Saint Jean l'Évangéliste, apôtre et "Théologien" : un géant trop méconnu » [archive], sur www.youtube.com,‎ 20 janvier 2015 (consulté le 24 février 2015)
  2. Saint Sophrone de Jérusalem, "The Life of the Evangelist John", The Explanation of the Holy Gospel According to John, House Springs, Missouri, USA: Chrysostom Press, 2007, p. 2 et 3,
  3. http://www.portstnicolas.org/Jean-Fils-de-Zebedee.html [archive]
  4. Matthieu et Luc reprenant Marc selon la Théorie des deux sources.
  5. Irénée, Contre les hérésies, III, 1, 2.
  6. Jean Colson, L’Énigme du disciple que Jésus aimait, Paris, Beauchesne, 1969.
  7. Oscar Cullmann, Le Milieu johannique, étude sur l’origine de l’évangile de Jean, Neuchâtel-Paris, Delachaux et Niestlé, 1976.
  8. François Le Quéré, Recherches sur saint Jean, F.-X. de Guibert, 1994.
  9. J.A. Grassi, The Secret Identity of the Beloved Disciple, New York, Paulist, 1992.
  10. J.H. Charlesworth, The Beloved Disciple, Valley Forge, Trinity, 1995.
  11. Xavier Léon-Dufour, Lecture de l’Évangile selon Jean, Paris, Seuil.
  12. Ga 2. 9 [archive]
  13. Le Nouveau Testament commenté, Sous la direction de Camille Focal et de Daniel Marguerat, Bayard, Labor et Fides, 2012, p.402.
  14. Jean-Christian Petitfils, Jésus, éd. Fayard, décembre 2011, p. 533 et 534.
  15. Apocalypse I:17.
  16. Jean-Christian Petitfils, Jésus, éd. Fayard, décembre 2011, p. 534.
  17. Jean-Christian Petitfils, Jésus, éd. Fayard, décembre 2011, p. 526.
  18. Mc 10. 35-40 [archive]
  19. Matthieu, 20, 28 & Marc, 10, 35-45.
  20. Marie-Émile Boismard, « Le Martyre de Jean l'apôtre », Paris, éd. Gabalda, coll. Cahiers de la Revue biblique, n° 35, 1996.
  21. chapitre 14 v. 15 à 31 : l'Esprit Saint que le Père enverra
  22. la Bible, Traduction œcuménique, texte intégral, le Livre de poche, 1979
  23. Jn 19, 25-27[1] [archive]
  24. Dans l'évangile selon Jean (3,14) : Jésus déclare à Nicodème « Comme Moïse a élevé le serpent dans le désert, il faut que le Fils de l'homme soit élevé, afin que quiconque croit ait, en lui, la vie éternelle
  25. Jacques de Voragine, La Légende dorée, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 2004, publication sous la direction d'Alain Boureau, chapitre 9, p. 68-76.
Dernière modification de cette page le 19 décembre 2016, à 10:02.

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