Lundi 12 Décembre 2016
10 heures 27 + Déchirant car ce
n’est pas que de
l’organisation ou du technique, c’est au-delà du deuil et
d’un départ, d’une
séparation [1].
J’en écris à JPJ [2]et
compte saisir ce que vit l’un de nos camarades pour
illustrer la démarche que
je souhaite continuer, mais avec moyens et notoriété, auprès
du prochain
pouvoir. Je reçois de mon cher et exigeant Daniel cette
appréciation d’Emmanuel
MACRON [3],
rejoignant celle de
Jean-François, normalien, de gauche, sinon communiste à la
fin des années 1950.
J’en écris aussi à JPJ, mais en sauçant surtout sur ce qu’il
m’est venu, la
perspective. [4]
– MACRON et FF : surtout, d’eux à
moi, je les sens insensibles, imperméables à ce qui n’est
pas eux et leur
système. L’envie même de leur écrire quoi que ce soit, je ne
l’aurais pas s’ils
arrivent au pouvoir. A FF, je vais cependant adresser par la
poste l’édition de
mes trois courriels du mois dernier. Et sur le premier
encore un témoignage
favorable [5].
Gaudete ?hier et avant-hier.
Alep, dix mille
exfiltrés, 85% (horreur des statistiques) des zones de la
ville encore tenues
par les résistants, la marque de notre époque avec les
barques de migrants retournées
en mer et le cadavre d’un enfant sur une plage, celle de la
liberté, sans
doute beaucoup d’autres, non photographiées. Le précédent de
la guerre
d’Espagne… DG dans ses premières pages de mémoires de
guerre, pour
l’intervention de la France : nos rois ne s’y seraient
pas trompés. Les
attentats en Turquie, la revendication
paraît-il d’extrêmismes kurdes, de nature à combler ERDOGAN
et à discréditer
dans le monde ce peuple si méritant, si solide. La fête du
Maouloud en Islam et
l’horreur à la cathédrale copte du Caire. J’apprends que les
Coptes dont je
savais seulement qu’ils sont l’icône et le témoignage brut
de l’Eglise de nos
origines, et aussi 12% de la population égyptienne, ont pris
partie pour SISSI,
lequel est venu à deux reprises à leur liturgie. Je
comprends aussi qu’Al
Qaïda n’a pas fait
allégeance à l’Etat
islamique, et enfin
qu’en sus du clivage
sunnites-chiïtes, il y a – sauvagement – le clivage
islamistes/nationalistes
dans le monde arabe. Gaudete ? ce
que vit le cher Pierre-Marie. Mais cette demi-heure de
voiture avec notre
fille, vers son collège, la nuit encore noire, sa gaité et
ses mots, les
portraits qu’elle sait donner de tel surveillant, de tel
camarade, de son
père : moins gros que le surveillant ou « encylopédie à deux
pattes,
comment fais-tu ? Papa ». Réponse, tout ce que je sais ma
fille
chérie, c’est à ton âge entre 10 et 20 ans que j’en ai reçu
le fond. Mais je
n’ai pas de mémoire, tuas mieux : l’intelligence, et en
classant et
accrochant, tu mémoriseras. – Tu veux que je te raconte,
poursuit-elle, une
histoire très triste mais si belle ? – Oui – C’est
l’histoire d’un garçon
qui reçoit un cadeau de son père à son anniversaire. Quelque
temps temps, il
demande à son père, et l’an prochain, que’ m’offriras-tu ?
Tu verras, mon
garçon. Un peu plus tard, le garçon est hospitalisé et cela
dure, il ne rentre
chez lui que pour son anniversaire. Un mot de son père : je
t’ai donné mon
cœur… Marguerite encore quand nous montons en voiture,
pourquoi tant de mots ou
de synonyme pour fils, garçon, et si peu pour fille ? –
Politique
internationale : le président d’Exxon sera le prochain secrétaire d’Etat américain. Il
est bon, je crois,
que les Etats-Unis ne s’enveloppent plus de faux textes et
de sourires, les
vérités se faisant en douce : Guantanamo toujours pas rendu
au souverain
territorial ni au moins à une autre affectation, la relation
commerciale
transatlantique tout à fait hégémonique et unilatérale.
Depuis des années, rien
n’avance ce qui doit avancer : notamment l’ensemble des
questions au
Proche-Orient, la place à tous égards de la Chine dans le
monde actuel, les
migrations transméditerranéennes, la construction
européenne, la gouvernance
planétaire, la « régulation » des marchés financiers, le
droit des
peuples et des personnes, la liberté religieuse, etc…
Prier… oui, Gaudete ! puisque Dieu nous aime
et qu’Il est
en nous, même si nous ne Le connaissons pas, ne Le
connaîtrons jamais assez
sure ce côté-ci, le versant précaire, de la vie éternelle.
Exemple de
retournement comme ce que vécut Paul approchant de Damas…
exemple de
non-connaissance que soudain l’Esprit prend en charge et
transforme… levant
les yeux, le prophète païen Balaam vit Israël qui campait,
rangé par tribus.
L’esprit de Dieu fut sur lui, et il prononça ces paroles
énigmatiques… [6]
Il prend conscience de
ce qu’il devient,
l’instrument de Dieu, pas de plus grande utilité que cette
transformation et
cette dépendance, ni une vocation (il avait été mandé pour
tout autre
chose : pour maudire l’adversaire de ses commanditaires) : il
voit ce que ke Puissant lui fait voir, il tombe en extase, et
ses yeux
s’ouvrent. Et c’est la
redondance de tout
l’Ancien Testament, JL disait que Jésus est la chose de
toute la Bible (l’objet,
le sujet voulait-il dire mais son
expression est plus forte à mémoriser) : un héros
sortira de la
descendance de Jacob… un astre se lève, issu de Jacob, un
sceptre se dresse,
issu d’Israël. Quelle
responsabilité
autant spirituelle que politique – aujourd’hui – pour les
chrétiens de ne
savoir toujours pas susciter dans l’Etat d’israël les
vocations et le ressort
de la paix, et quelle responsabilité pour le judaïsme et
toute la diaspora
qu’endosse l’Etat d’Israël en se refusant à la seule paix
belle et durable, la
vie de tous en Palestine, à égalité des personnes, en un
seul Etat
multi-ethnique, multiconfessionnel et donc laïc et
démocratique… ce serait
« géant »… Mais la cécité n’est pas d’aujourd’hui… pendant
qu’il
enseignait, les grands-prêtres et les anciens du peuple (les plus au fait de toutes les prédictions
annonçant et anticipant
Jésus, le Christ) s’approchèrent de lui et lui
demandèrent :
« Par quelle autorité fais-tu cela, et qui t’a donné cette
autorité ? » Aux
envoyés du
Baptiste, Jésus avait répondu par une référence, celle
d’Isaïe et son
accomplissement par Lui, au vu et au su de tous, pour le vu,
le su et le
témoignage de tous. A ceux-là qui le feront crucifier, Il ne
répond que selon
eux-mêmes, et donc ils « sèchent », une colle qui les
enferment. Et
toujours, le Baptiste en exemple et en qualification dans
l’histoire du
Salut : le baptême de Jean, d’où venait-il ? du ciel ou
des
hommes ? – Nous ne savons pas ! g – Moi,
je ne vous dis
pas non plus par quelle autorité je fais cela. Passionnants
évangiles,
passionnant : chacun des livres de la Bible. Passionnée la
Parole de Dieu,
qui nous cherche, et qui nous trouve. Amen ! Dirige-moi
par ta vérité,
enseigne-moi, car tu es le Dieu qui me sauve.
Cher
Christian,
merci pour
ce message et merci
à Bertrand qui se démène avec talent et conviction pour
« réunir ce qui
est épars".
Je ne me
suis pas manifesté
pour une raison simple : je ne voulais ennuyer personne
car je viens de perdre
mon fils ainé dans des circonstances assez révoltantes le
samedi 10 septembre
dernier. Jean Baptiste, 42 ans, docteur en Géologie mais
ingénieur en
informatique (cherchez l’erreur s’il y en a …) avait
ressenti de vives
douleurs dans la poitrine et dans le dos alors qu’il
tondait la haie de son
jardin. Voyant sa pâleur et sa souffrance, son épouse
appela, avec son accord,
le SAMU 37 qui refusa de se déplacer, prétextant qu’il ne
s’agissait que d’une
douleur musculaire. Nous avons eu copie de
l’enregistrement de l’entretien
téléphonique : le médecin « régulateur » ne demande pas à
parler à
mon fils, conclut d’emblée, coupe quatre fois la parole à
ma belle-fille,
refuse manifestement de prendre en compte tous les
symptômes qu’elle décrit, et
conclut textuellement : « il ne va pas mourir
aujourd’hui ». La
souffrance empirant, mon fils et son épouse décidèrent
d’aller aux urgences de
la clinique la plus proche en emmenant leur fils Maxence,
8 ans. Un quart
d’heure après son arrivée aux urgences, mon fils faisait
un arrêt respiratoire
et cardiaque et fut déclaré mort après 3/4 d’heures de
vaines tentatives de
réanimation.
Sans parler
de ma belle-fille
et du petit Maxence, mon épouse et moi-même sommes
évidemment dans un état de
révolte. Ne parlons pas de la douleur. Le
dysfonctionnement du SAMU 37 nous a
révélé une faille monstrueuse et peut-être délibérée dans
le système de la
médecine d’urgence, et ce qui nous est arrivé va forcément
se reproduire.
J’applique à cette dénonciation tout ce que j’ai pu
retenir de mes fonctions de
responsable d’Audit. En ce mot, tout le système d’alerte
se concentre sur une
personne qui, seule, doit décider si l’appel est sérieux
ou pas. C’est -
disent-ils - le niveau du « front office » ! Pour le cas
de
Jean Baptiste, le « front-office », ce fut une femme non
qualifiée aux urgences médicales et prise dans le corps de
pompiers. Et elle
orienta l’appel de ma belle-fille sur le médecin
« bobologue" chargé
de répondre en « conseil » aux gens qui appellent pour
rien, alors
qu’à côté un véritable médecin urgentiste était
disponible, ainsi que l’équipe
du SMUR qui intervient en déplacement d’urgence. Et le
médecin bobologue, payé
pour calmer les gens, a fait son boulot de la façon la
plus conne et la plus
crasse qui soit, sans écouter...
L’état
de notre pays est
vraiment, vraiment préoccupant.
A toi et à
Bertrand de voir
s’il est utile d’informer tous les anciens de ce que nous
avons subi…A mon
avis, cela a un intérêt réel de les prévenir…Ce d’autant
plus que l’affaire
semble faire du bruit au niveau de l’ARS et sans doute
au-dessus.
Très
amicalement à toi et à
Bertrand
Pierre
[2]
- Le 12/12/2016 à 07:12, Bertrand Fessard de
Foucault a écrit : il
n'y a pas de fait divers ni ce qui concerne les autres
Cher ami, Monsieur le Secrétaire général,
rien que la performance probable et le
calme de Bernard
Cazeneuve vont remettre les pendules à l'heure. La
candidature Peillon - à la
primaire socialiste - va être le vote de beaucoup qui ne
veulent ni Valls ni
Montebourg. Je persiste à ne pas croire en Macron, et
tout autant à ne pas
vouloir Fillon.
Ma lettre au Président part cet
après-midi. Je vous dirai par
prochain courriel davantage ce que je vois pour
l'ensemble de notre pays et de
nos affaires.
Mais un de mes camarades de promotion -
chez les Jésuites à
Paris de 1950 à 1960, me rapporte ceci qui vaut la
peine d'enquêter et de
réfléchir. Je puis vous mettre en relation directe avec
lui.
Il y a des détresses ponctuelles si
fortes qu'elles sont
révolutionnaires. Et nous en avons de plus en plus
manifestement en France
parce que nous sommes un peuple, un pays qui devraient"
marcher" et
que nous avons un Etat qui peut être exceptionnellement
bon, gratifiant.
Chaleureusement
Bonjour
Bertrand
Merci pour
la soirée du 6
Décembre, étonnante retrouvaille avec des gens que je
n’avais pas vus depuis 57
ans – et pourtant, après une phase de dégel assez rapide,
capacité de dialogue
et d’écoute.
Je suis en
train de lire
« révolution « , le livre de Macron, et cela correspond
très bien à
ce que je pense utile pour le pays. Les priorités et les
valeurs me paraissent
cohérentes. Il parait que son épouse était prof à
Franklin ? Ce serait
amusant.
La mise en
œuvre ne sera pas
facile, dans ce pays figé par les conservatismes de droite
et de gauche, et par
le refus de la classe médiatique de sortir de
l’affrontement qui fait de la
copie. L’harmonie dérange et déplait. Il est préféré de
parler de racisme, de
ségrégation ou de terrorisme que de réussites permanentes
pourtant du melting
pot à la française.
Amicalement
Daniel
[4]
- Le 12/12/2016 à 10:50, Bertrand Fessard de Foucault
a écrit : la
référence Léon Blum
Cher ami, Monsieur le secrétaire général,
simplement, la France, la gauche, le
Président ont besoin de
perspectives. Nous tous en famille et dans notre vie
personnelle. Il me semble
que le Président a créé quelque chose et une dynamique -
encore difficile à
qualifier, mais réelle et pas seulement en sa faveur,
mais en réflexion sur le
pouvoir, ce qu'est le pouvoir, et un peu aussi sur
l'élection, sur ce que
c'est. Ce fut cette sorte de révélation produite, par la
renonciation de Benoît
XVI, d'un homme et d'une fonction, qui étaient très
figés dans l'esprit des
chrétiens et dont le monde n'avait guère conscience.
S'étant gardé d'appuyer qui que ce soit
aux primaires, puis au
premier tour si la gauche n'y figure que plurielle, mais
s'étant engagé et
évidemment en le motivant pour le second tour, seulement
si la gauche y est (et
je pense qu'elle y sera) - le Président me semble-t-il
pourrait, quel que soit
l'élu de Mai 2017, se consacrer au Parti socialiste, à
le refaire, et à en
faire le pôle réfléchi et militant de la vie politique
française et des gauches
européennes. Léon Blum fit ce choix et l'énonça au
général de Gaulle qui le
voulait au gouvernement. S'il fut un mois président du
Conseil, au tout début
de la IVème République, une fois la Constitution
adoptée, c'était pour servir
de caution en Amérique en vue d'un concours financier
vital, important
immédiat.
Le Président vivrait ainsi le prochain
quinquennat, et n'aura
que 68 ans, mais - alors - une très grande autorité
morale (celle qui commence,
peut-être, mais je le crois) à se construire en ce
moment. Encore faut-il qu'il
ne communique pratiquement plus et confirme l'impression
d'une lucidité et d'un
désintéressement, ce qu'attendent les Français des
politiques.
Très chaleureusement.
N B
D'un autre camarade de promotion Franklin
. les Jésuites à
Paris, je reçois ceci que je ne partage pas, quoique je
n'ai pas encore lu
Macron. Je le ferai peut-être l'été prochain pour
"savoir" ce qu'il
pensait avant d'être à l'Elysée, ou l'histoire des idées
politiques s'il passe
à la banque faute de politique, mais la banque doit
moins griser Brigitte...
que la politique. Elle était co-invitante pour le raout
de Villepinte dont
Valls, à ce que j'entends, fait faire l'éloge. Tactique
du Figaro, avoir
pitié des adversaires
pour ne pas parler de soi. Pour moi, Emmanuel Macron
demeure comme
l'inspirateur d'une ligne que je réprouve, le rédacteur
de textes que je
réprouve et surtout j'entends son mot sur les jeunes
chômeuses d'une affaire
d'abattoir en Bretagne et je vois son comportement
vis-à-vis de celui à qui
il doit tout. Je ne juge pas un livre, mais un homme. Je
préfère les étapes de
François Mauriac vis-à-vis de l'homme du 18 Juin : la
personnalité, le
comportement, puis - quelques années ensuite - la
surprise (dont je suis étonné
qu'il en ait éprouvé une, car les discours du
Général...) que de Gaulle soit un
tel écrivain : il venait d'ouvrir l'exemplaire dédicacé
du premier volume des Mémoires
de guerre.
Il
n'est
pas indispensable de lire le bouquin de Macron pour se
faire une idée de lui.
Il suffit de le suivre sur la toile. on y trouve ses
discours en vidéo, ses
interviews. Révolution est un titre cocasse venant
de ce coming man qui
veut gouverner la France au centre, comme jadis Valéry
Giscard d'Estaing (d'où
l'ire d'un Bayrou devenu inutile et qui finira sans doute
par rallier Fillon
!)
Je
trouve
Manu Macron un peu fébrile ce derniers temps mais il
n'empêche que ses
propositions sont plus réformatrices que celles de Fillon,
qu'elle s'inscrivent
dans un social-libéralisme modernisé, qu'il a réfléchi à
tout le dossiers,
qu'il fait preuve d'un solide bon sens, qu'il est de
gauche sur les question de
société et de justice, qu'il est courageusement pro
Européen, qu'il a piqué le
slogan de campagne de feu Hollande sur "l'Etat et l'Europe
qui
protègent" (c'était déjà le thème de Mitterrand au
référendum Maastricht
de 1992).
Dans son
meeting
de samedi, peu de cheveux blancs, ce qui change
agréablement des réunions
publiques PS et LR !
En ce
qui me
concerne, j'inclinerai à voter pour lui, mais je réserve
mon jugement au
déroulement de la campagne, aux débats avec le solide
Mélenchon.
Voyons
déjà
comment se développe la campagne de Vincent Peillon, un
type de qualité, bon
orateur mais qui ne va pas facilement vers les gens, qui
développe peu
d'empathie. Un Cincinnatus helvétisé qui devait ruminer
son échec au ministère
de l'Education nationale et ne s'est certainement pas mis
en situation
psychologique et politique de diriger le pays dans six
mois. Tout juste un
futur 1er secrétaire d'un PS à reconstruire.
Tout ce
cirque me
désole et me décourage. On dirait que l'on recherche un
président du Conseil en
1956 !
[6]
- Nombres XXIV 2 à 17 passim ; psaume XXV ; évangile
XXI 23 à 27
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