C orentin n’est pas venu d’Angleterre en Bretagne, comme la plupart des
premiers Saints de cette province de Cornouailles. On met sa naissance au
commencement du IVe siècle, époque où la Foi de Jésus-Christ, étant devenue
maîtresse de l’empire romain, avait déjà pénétré dans les pays les plus
barbares de l’Occident et du Nord.
Ayant été élevé dans la piété, il embrassa l’état ecclésiastique et
fut promu aux Ordres Sacrés. Puis il se retira dans un ermitage, en la paroisse
de Plouvodien, où Dieu fit de grands miracles pour sa nourriture. Il
contracta une étroite amitié avec saint Primel, qui était aussi un solitaire
d’une très grande piété ; et il fit sourdre une fontaine à son ermitage,
pour l’exempter d’aller chercher de l’eau en un endroit fort éloigné.
Souvent il nourrit des hôtes, venus le voir, par des multiplications
surnaturelles, trouvant même du poisson où il n’y en avait point auparavant.
Entre autres, il fit un festin à un prince nommé Grallon et à des chasseurs
de sa compagnie, avec un morceau de poisson qui n’aurait pas suffi pour
rassasier un de ces hommes affamés. Ce prince, en reconnaissance, lui donna
un grand espace de terre, où il fit bâtir un monastère qui fut bientôt rempli
de très saints religieux. Les enfants nobles y étaient aussi reçus, pour être
formés aux sciences humaines et à la piété : de sorte qu’il servit
extrêmement à la bonne éducation de la jeune noblesse de Cornouailles et de
toute la Bretagne.
Les seigneurs du pays, charmés de la prudence et de la sainteté de
Corentin, prièrent le prince de procurer un nouvel évêché à Quimper-Odets et
d’en faire nommer saint Corentin premier évêque. Grallon y consentit ;
et, ayant fait venir ce saint Abbé, il l’envoya vers saint Martin, archevêque
de Tours, dont la juridiction s’étendait sur toute la Bretagne, afin de
recevoir de lui la consécration épiscopale.
Saint Corentin mena avec lui à Tours deux excellents religieux, Vennolé et Tudin, pour être bénis abbés de deux nouveaux monastères que le prince voulait fonder. Mais saint Martin, l’ayant sacré, lui dit que, pour la bénédiction des abbés de son diocèse, c’était à lui à la faire ; et il l’envoya ainsi gouverner le peuple que la divine Providence lui avait commis. On lui fit une entrée magnifique dans Quimper ; et on lui donna de quoi fonder un Chapitre de chanoines, pour sa nouvelle cathédrale.
Comme il n’oublia point dans l’Épiscopat qu’il était religieux, de
même les exercices de la vie solitaire, qu’il continua toujours de pratiquer,
ne lui firent point oublier qu’il était Évêque. Il visita tout son
diocèse ; il ordonna de bons ecclésiastiques pour les distribuer dans
les paroisses ; il corrigea les abus qui s’étaient glissés parmi les
fidèles ; il combattit les restes du paganisme et il s’acquitta de
toutes les autres obligations d’un bon pasteur. Enfin, Dieu le retira de
ce monde pour lui donner la couronne de l’immortalité.
Son corps fut enseveli avec beaucoup d’honneur dans son église
cathédrale, devant le grand autel ; et son convoi fut illustré par
plusieurs miracles signalés. Il s’en est fait depuis quantité à son tombeau.
Une femme avait promis de présenter de la cire à son église, en
reconnaissance d’un insigne bienfait qu’elle avait reçu de son intercession.
Elle en apporta en effet ; mais comme elle était prête à l’offrir, elle
retira sa main par avarice et ne l’offrit point. Alors cette même main se
ferma si fort, qu’il lui fut impossible de l’ouvrir, jusqu’à ce que le Saint,
ayant égard à ses larmes, lui apparut par deux fois et la guérit de ce mal
qu’elle s’était attiré par sa cupidité. Il apparut aussi à un pauvre homme,
que des scélérats avaient enfermé dans un coffre pour le faire mourir de faim
et le délivra de cette horrible prison en levant la serrure qui la tenait
fermée.
Ses reliques sont maintenant au monastère de Marmoutier-lez-Tours,
après avoir été à Saint-Martin de la même ville, où la crainte des Normands
les avait fait transporter. La vie de notre Saint est dans Benoît Gonon et
dans le P. Alexandre Legrand, de Morlaix. Sa ville épiscopale a pris son
nom et ne s’appelle plus Quimper-Odets, mais Quimper-Corentin… jusqu’à ce que
la révolution intervienne.
Pour
un approfondissement :
>>> Saint Corentin, Évêque de Quimper (5ème s.) Source principale : cassicia.com/FR/Vie-de-saint-Corentin (« Rév. x gpm »). |
wikipédia à jour au 1er décembre 2016
Corentin de Quimper
Corentin de Quimper
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L’icône de saint Corentin (avec son attribut le poisson) peinte pour l’Association orthodoxe sainte Anne (Bretagne). |
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Saint
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Naissance
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Décès
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Fête
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Sommaire
Histoire et tradition
Sa vie légendaire est racontée dans la Vita de saint Corentin écrite vers 1220-1235 et publiée par Dom Plaine2, cette publication ayant fait l'objet de commentaires et de mises à jour apportant rectificatifs et compléments, en particulier la découverte d’une « Vie ancienne » de saint Corentin3,4. La chanson d'Aiquin l'évoque également5.D’après l'hagiographe Albert le Grand, saint Corentin serait né en Cornouaille armoricaine. Il devint ermite à Plomodiern, au pied du Ménez-Hom6, où sa grande piété faisait déjà des miracles.
Corentin en évêque et avec comme attribut une truite.
Sa légende lui attribue, près de son ermitage, un poisson miraculeux qui se
présentait chaque jour dans une fontaine et dont il coupait quotidiennement,
pour se nourrir (agrémentant à son menu le pain dur qu'il mendiait et les
herbes et racines sauvages), un fin morceau qui repoussait7.
Corentin aurait nourri le roi Gradlon et sa cour d’un morceau de ce poisson un jour où,
s’étant égarés lors d’une chasse, ils étaient arrivés affamés à son ermitage.
Certains prédicateurs y ont vu une allusion au poisson qui
symbolisait les chrétiens au début du christianisme,
le mot grec "ichtus" voulant dire "poisson". Or le signe du
"poisson" et le mot "ichtus"
(ΙΧΘΥΣ), qui est un acronyme en grec pour "Iesous CHristos THeou Yios
Sotèr" ("Jésus le Christ, fils de Dieu, le Sauveur") étaient des
symboles pour les premiers chrétiens et leur permettaient de se reconnaître
sans subir les persécutions des romains, mais l'Ichthus des catacombes n'a
guère franchi les frontières de l'Italie8.
Le fait donc que le morceau du poisson repousse symboliserait sa piété
grandissant chaque jour.Le jour où le roi Gradlon décida de fonder le diocèse de Quimper, il appela Corentin pour qu’il en devienne le premier évêque. Il l’envoya à Tours se faire consacrer évêque par le futur saint Martin.
Gradlon lui aurait accordé un palais à Quimper à l’emplacement de l’actuelle cathédrale de la ville.
Saint Guénolé, fondateur de l’abbaye de Landévennec et saint Tudy, auraient été ses contemporains et ses disciples.
Après sa mort, il aurait été enterré devant le maître-autel de la cathédrale de Quimper. Une abbaye royale lui a été dédiée, en 1201, par le roi Philippe Auguste, près de Mantes, l'Abbaye Saint-Corentin.
Chapelles et statues de saint Corentin
Briec : la chapelle Saint-Corentin (ou chapelle du
Kreisker) et son calvaire
Pont-l'Abbé :
église Notre-Dame-des-Carmes, statue de saint Corentin
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Voir aussi
Sur les autres projets Wikimedia :
- Corentin de Quimper, sur Wikimedia Commons
- La vie de saint Corentin par Albert le Grand, sur Wikisource
Bibliographie
- Vie inédite de saint Corentin : écrite au IXe siècle, par un anonyme de Quimper, édité par Dom Plaine, Quimper, M. Diverrès, 1886, 336 p. (extrait du B.S.A.F.).
- Albert Le Grand, Vie du bienheureux saint Corentin : premier évêque de Cornouaille, édité par Félix du Marhallarch, Quimper, M. Diverrès, 1886, 80 p.
- Abbé Alexandre Thomas, Saint Corentin : histoire de sa vie et de son culte, Kemper [Quimper], A. de Kerangal, 1887, 336 p.
- Irien, J. an, Cormerais, J., et Daniélou, H., Saint Corentin, vie et culte / Sant Kaourantin, Tréflévenez, éd. Minihi Levenez, 1999 (avec traduction en breton et en français de la Vita Chorentini (BHL 1954) p. 110-129, et de la Vie ancienne de saint Corentin p. 130-151).
Articles connexes
- Corentin, prénom masculin breton
- Hagiographie bretonne
Liens externes
Notes et références
- Saint CORENTIN [archive] sur infobretagne.com
- Dom Plaine, « Vie inédite de saint Corentin » (avec traduction), dans Bulletin de la Société archéologique du Finistère, t. 13 (1886), p. 118-153, d’après (1°) le ms. Bruxelles, Bibliothèque royale, n°3472, et (2°) le Breviarium Corisopitense, imprimé au début du XVIe siècle, dont le seul exemplaire connu est conservé chez les bollandistes, à Bruxelles.
- E. C. Fawtier-Jones, « La vita ancienne de saint Corentin », dans Mémoires de la Société d’histoire et d’archéologie de Bretagne, t. 6 (1925), p. 8.
- André-Yves Bourgès, "À propos de la Vita de saint Corentin" consultable http://www.scribd.com/doc/2348350/A-propos-de-la-vita-de-saint-Corentin [archive], 2008
- André-Yves Bourgès, "La chanson d'Aiquin et saint Corentin, Hagiohistoriographie médiévale", 2009, consultable http://andreyvesbourges.blogspot.com/2009/05/la-chanson-daiquin-et-saint-corentin.html [archive]
- Bulletin de la Société archéologique du Finistère, Société archéologique du Finistère, 1874, Quimper, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2081934.r=menez-hom.f426.langFR.hl [archive]
- Les Sept Saints Fondateurs de la Bretagne : Saint Corentin [archive]
- Étude hagiologique et iconographique [archive]
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modification de cette page le 1 décembre 2016, à 16:13.
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