jeudi 3 septembre 2015

sur ta parole, je vais... l'ayant fait, ils... - textes du jour

Jeudi 3 Septembre 2015

                       L’heure aller-retour : déposer Marguerite à Saint-François-Xavier, la brume sur les prés, entre les lignes d’arbre, aucun horizon, tout est proche… que notre fille regarde comme des nuages tombés du ciel ou le rappel des paysages de montagnes, où n’émergent des nuages que les cîmes. Calme de notre route, pas encombrée du tout, et merveille à notre entrée dans Vannes et en descendant la rue Thiers. La ville n’est peuplée et n’est parcourue que par des enfants, adolescents ou plus jeunes, silence, pas vraiment une animation, pas du tout de la foule, mais la jeunesse comme totalité de la population, rien de coloré en vêtements, les cheveux longs pour les filles, courts mais pas rasés pour les garçons, pas de couple ni de mixité, groupes ou files, aisance et naturel. Sensation forte que là est le vrai, l’avenir, qu’il est simple et disponible. La responsabilité est celle de la société, de l’Etat, pas de cette jeunesse, pas non plus des familles qui ne peuvent que confier pour des études secondaires de la sixième aux « préparations », leurs enfants à des institutions. Les bâtiments jésuites de Saint-François-Xavier. Les évidences pas traitées. On n’a pas encore dit aux nouveaux élèves qui est le saint-patron du collège-lycée. – Retour, le soleil et le ciel sur la crête de notre cheminée, des fleurs-soleil. Puis la bataille pour les connexions internet, la bataille pour des virements bancaires. La technique devenue un empêchement. La politique qui devait être animation et débat inventif, fige et masque [1], détruit le naturel, elle empêche aujourd’hui et demain. Gaspillage des chances offertes par nos divers progrès en communications ou en capacités d’investigation.

                         Prier… nous demandons à Dieu de vous combler de la pleine connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle [2]. Discernement ? des disciples pour leur vocation, ou leur enlèvement par le Christ : ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent.  Evidence, toute l’initiative est de Dieu dans nos vies, mariage d’un dessein, celui de Dieu, et d’une personnalité, d’une liberté : nous. Par tout le bien que vous ferez, vous porterez du fruit…vous serez fortifiés. Dialogue et efficacité de notre rencontre avec Dieu : avance au large et jetez vos filets pour la pêche. – Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ta parole, je vais jeter les filets. La rencontre s’opère dans les faits, par les faits. La conscience soudaine de la grandeur, de l’incommensurable grandeur de Dieu remplit d’effroi,mais le Seigneur reste « maître du jeu ». Sois sans crainte… en effet, un grand effroi l’avait saisi, lui et tous ceux qui étaient avec lui, devant la quantité de poissons qu’ils avaient pêchés. Les faits ne sont pas hors de notre portée, ils se produisent dans notre champ, dans notre expérience, dans notre vie quotidienne, et ils ne s’apprécient précisément dans ce qu’ils ont d’extraordinaire, de miraculeux qu’à l’aune de notre expérience. Saisis où nous sommes et tels que nous sommes, en situation, nous éprouvons le toucher de Dieu, Son intervention. L’épisode n’est pas simplement le miracle d’une telle pêche alors que la nuit entière avait été infructueuse. Il montre que Jésus enseignant les foules a besoin de ses disciples : la foule se pressait autour de Jésus pour écouter la parole de Dieu, et Il insiste sur l’ensemble de la symbolique : c’est d’une barque de pêcheur qu’Il parle, et si les poissons sont si nombreux c’est bien parce que la foule à conquérir est nombreuse, elle surtout. Eloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur… Réplique du Christ, qu’à cela ne tienne : désormais, ce sont des hommes que tu prendras… rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints, dans la lumière. Ainsi soit-il !
 
                      Après quarante-huit heures de prolégomènes détendus mais précis : règlement intérieur et organisation d’ambiance et d’accoutumance, les cours, le rythme se prennent ce matin pour notre fille et quelques quinze-cent autres élèves. Sa réflexion : on ne prend vraiment pas les professeurs pour leur apparence. Elle est introduite à une autre dimension que le superficiel de la beauté ou du charme. Succession rapide hier soir, comme un paysage filmé qu’on revoit en accéléré, de ses humeurs, colères : je sais que je suis insupportable, je ne suis pas merveilleuse, je suis insupportable et cela ne vous fait rien ? cris, pleurs pour des points minuscules en controverse avec sa mère, agacement pour elle que je lui donne des noms doux. Et puis le calme de la prière au lit, et de cette route ce matin. Et maintenant, l’unité de lieu et d’ambiance, classes, études, sports, restaurant-« self », chambre ouverte seulement en fin d’après-midi, extinction des lumières bien plus tôt qu’avec nous, discipline pour la douche et le brossage des dents. – Nos vies ? un internat, ses limites et sa maïeutique avant l’éternité.


[1] - Le 03/09/2015 07:09, Olivier BRISSON a écrit :

Pour l’administration américaine, la moitié des prisonniers de Guantanamo, jamais jugés, devront rester enfermés indéfiniment…
Prison à vie ? ou prison à mort ?
Le 01/09/2015

L’Europe a été construite sur des valeurs généreuses et humaines. En matière d’asile, quelques pays  dont l’Allemagne, la Suède , continuent à les faire vivre ou survivre …
Messieurs Hollande et Valls, on se réveille ? quand ?  
Le 02/09/2015

D’ici à 2050, 99% des oiseaux marins auront avalé du plastique…
Avec un petit effort,  ou sans gros effort, on peut  même y arriver en 2040…
Le 03/09/2015

[2] - Paul aux Colossiens I 9 à 14 ; psaume XCVIII ; évangile selon saint Luc V 1 à 11

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