Accablé parfois de fatigue.
Physiquement, ainsi hier soir, me suis couché dès après
dîner. Comme le répliquait notre « entraineuse » en
gymnastique douce, groupe de gérontes en bon état de
conservation, à l’UCK, « le tatami n’est pas une maison de
retraite », les mouvements que je ne peux plus faire, mon
dos d’enfance mal veillée, mes soixante-douze et mon très
peu de sports entre ces deux époques… Accablé aussi du souci
de certains proches, de ce qu’ils subissent ou souffrent.
Les ambiances et contraintes à la KAFKA dans lesquelles se
débat mon cher S… privé de ressort, il ne lui reste plus
guère que le scandale et le découragement comme état d’âme
tandis qu’il implore la présence de celle de ses filles qui
s’y refuse… Nicole, la cadette de notre cher Jean, en
effondrement. La stupidité des intitulés de la Fondation
Charles de Gaulle pour un séminaire : « le gaullisme et la
protection sociale, réflexion sur un modèle français »,
modèle aujourd’hui détruit méthodiquement, systématiquement,
glorieusement et que personne ne sait légitimer comme un
acquis national, comme le fruit des efforts et convictions
de nos ascendants, de nos prédécesseurs dans la construction
nationale de notre collectivité. Rien que ce travesti du
legs gaullien, commencé dès le 28 Avril 1969 à midi…, la
prononciation naguère quand il était à Matignon, par AJ, le
« gollisme », accent grave sur le o… avoir fait des soutiens
à de GAULLE le parti de droite, puis plus rien au point
d’avoir pour bulletin de liaison le Figaro, un numéro historique
sur le début de la campagne pour les primaires dans
l’ex-U.M.P. : « les grandes manœuvres » et surtout le
« clairement à droite » comme critère et boussole. Ces
dégénérescences et ces impuissances, ce climat politique et
social, les détresses personnelles, les peurs d’exister en
tant que pays et en tant que personnes : ainsi cette mère de
famille dont un des fils est soutenu scolairement par ma
chère femme, est dissuadée par leur médecin d’attaquer la
ville alors que celle-ci n’entretenant pas ses parcs, y
laissant trainer des tessons de bouteille, est manifestement
responsable de l’accident immobilisant le jeune homme et
ayant fait s’interrompre sa scolarité (jurisprudence Bianco
contre le Sénat en 1872, fondement de la responsabilité
civile des collectivités publiques) : cela ne coûtera que le
timbre fiscal de 35 euros et d’éditer le projet de lettre en
recours gracieux que je vais lui suggérer. Et mes propres
limites rapportées à mes dernières ambitions, et à l’ordalie
que je veux, et dont je crois qu’elle est voulue par les
circonstances du pays et par ce que Dieu a fait de mes
parcours, de mes rencontres, et de ma vie : plume et regard.
Le recepisse d’une existence, parmi d’autres. Il nous faut
le salut, il nous faut à chacun l’accompagnement et le soin.
Je suis venu pour qu’ils aient la vie, et qu’ils l’aient
en abondance.
La prière, gloire de la misère
parce que conscience de ce que nous sommes et résurrection
de tout notre être par la foi. Pas un paradis mièvre, ni un
au-delà pour nous faire marner sinon tenir tranquille. Hier
séduit par l’image qui me venait, l’avenir et l’origine,
j’avais tort dans une identification de la vie éternelle, du
Royaume avec un retour au paradis originel. Opportunément
repris par ma chère M. [1].
Je crois en Dieu et en Ses promesses parce qu’Il intervient
constamment dans ma vie et me relève chaque jour, chaque
matin et que je lis dans le regard d’autrui, chaque fois que
je rencontre celui-ci, la délicatesse d’un Sauveur qui nous
confirme l’humanité et la beauté de chacun. Ainsi, dimanche
matin, en pique-nique paroissial et hier matin, notre fille
se rendormant dans la voiture pour notre petit trajet vers
le collège.
Regardé, deviné, connu : plus que
l’amour dans nos formes déjà extraordinaires et
consubstantielles à tout le créé (les deux petits marcassins
orphelins, restant solidaires, après l’assassinat de leur
mère samedi après-midi), la prédilection divine, le choix
que Dieu fait de nous. Je te dis que je t’ai vu sous le
figuier, et c’est pour cela que tu crois ! Tu verras des
choses plus grandes encore … Je vous le dis : vous verrez les
cieux ouverts, avec les anges de Dieu qui montent et
descendent au-dessus du Fils de l’homme. Le lieu et le moment
d’arrivée. L’attraction universelle, le Christ. Comment
me connais-tu ? [2]
Ce dialogue d’hier avec M. se continue, en communion, avec
les textes de ce matin : qu’est-ce que « le ciel ». Un effet
physique, d’optique ? un vide qui aurait parure et
mouvements, pourtant ? le vide de nos incroyances ? il
y eut un combat dans le ciel… ils furent les moins forts et
perdirent leur place dans le ciel… Mais délivrez-nous du mal,
qui se résume dans toute
sa force et toute sa nuisance par la mort si elle n’était
que péremption de la vie. Voici maintenant le salut, la
puissance et la royauté de notre Dieu, et le pouvoir de son
Christ ! … Ciel, sois donc dans la joie, ainsi que vous tous
qui demeurez aux cieux.
Extraordinaire puissance, extraordinaire talent de ce si
jeune homme, presque un adolescent, et sans doute
séduisant : Jean, fils de Zébédée, aux filets sur la plage.
Viens et suis-moi… le disciple que Jésus aimait. Mais d’autres aussi,
diaphanes, transparents, justes et vrais, on ne sait que
cela de certains d’entre eux : voici un véritable fils
d’Israël, un homme qui ne sait pas mentir. Et le plus simple mais
étonnant est que Nathanaël, sans s’en enorgueillir, se
reconnaît dans le portrait que, de lui, fait Son maître,
déjà. Lorsque Jésus voit Nathanaël venir à lui…
Bonheur
par ma femme chérie, l’écoutant respirer bien régulièrement,
en confiance, paisiblement, à mon éveil. Puis, encore
nocturne, le ciel très simple, la lune haute au-dessus de
notre toi et envoyant vers l'est un tapis diaphane, comme
une poussière étalée de nuages fins, une sorte de tapis pour
le ciel. Ce silence et cette enveloppe ténue pour le jour
qui va commencer. Une démarche ensemble, et notre dialogue
pour nous y rendre. Puis la journée avec en fin de matinée,
la messe dans la chapelle du collège ex-jésuite de notre
fille. L’y rencontrer de regard puis d’un mot à la sortie,
car elle aura à se hâter pour le réfectoire. La vie…
préparation de mes cours pour Nantes, rédaction d’une
nouvelle circulaire aux députés, réclamation énième pour
obtenir la liste – qui existe – des adresses
institutionnelles des grands électeurs. La vie… et
maintenant, un chant unique d’oiseau… dehors tout n’est
encore que noir ciselé et finement découpé sur lumière
laiteuse. Un second oiseau… Ciel, sois donc dans la joie, ainsi
que vous tous qui demeurez aux cieux.
[1]
- Le 28/09/2015 10:39, M. a
écrit :
Cher
Bertrand,
Toujours heureuse et intéressée de vous lire, je prends prétexte de votre dernière remarque, avec laquelle je ne suis pas d'accord - pour une fois ! - pour continuer notre dialogue épisodique !
La promesse du Royaume va bien au-delà d'une restauration d'un état originel de la création et de l'homme. Cet état originel n'a, d'ailleurs, selon moi et bien d'autres, jamais existé : sa description dans la Genèse est celle du projet, du dessein que Dieu avait en créant. Mais il fallait tout le déroulement d'une histoire - "la création gémit dans les douleurs de l'enfantement" - et ce long parcours de l'humanité dans sa liberté vulnérable, l'incarnation du Verbe pour ouvrir le chemin du salut, pour que s'accomplisse ce dessein originel d'amour, de paix et de justice de notre Dieu créateur.
Bien amicalement
M.
Toujours heureuse et intéressée de vous lire, je prends prétexte de votre dernière remarque, avec laquelle je ne suis pas d'accord - pour une fois ! - pour continuer notre dialogue épisodique !
La promesse du Royaume va bien au-delà d'une restauration d'un état originel de la création et de l'homme. Cet état originel n'a, d'ailleurs, selon moi et bien d'autres, jamais existé : sa description dans la Genèse est celle du projet, du dessein que Dieu avait en créant. Mais il fallait tout le déroulement d'une histoire - "la création gémit dans les douleurs de l'enfantement" - et ce long parcours de l'humanité dans sa liberté vulnérable, l'incarnation du Verbe pour ouvrir le chemin du salut, pour que s'accomplisse ce dessein originel d'amour, de paix et de justice de notre Dieu créateur.
Bien amicalement
M.
Le 28/09/2015 11:03, Bertrand
Fessard de Foucault a écrit :
Ma bien chère M.,
plus que d'accord avec vous. Je vous donnerai - anonyme
- en note demain matin, et dirai comment cela m'est venu
de plume mais pas d'esprit. Et sans doute, en sus de
cette histoire d'amour entre Dieu et l'homme, bien plus
explicite que l'anonyme (d'une certaine manière) de la
création et d'Adam et Eve, il est certain que la vie
éternelle et le définitif, l'achevé de la création sont
bien "supérieurs" au par&adis originel : la
conscience de notre rédemption et du salut dont nous
bénéficions, donnera une lumière et une tonicité
incomparables à notre chair ressuscitée et à la
plénitude de notre existence, alors.
D'accord avec vous.
Très heureux de ce nouvel état de vie, et quelle intelligence de votre part. Soyez bénie dans votre union d'âme se renouvelant avec J., si cher et pur. Vrai.
D'accord avec vous.
Très heureux de ce nouvel état de vie, et quelle intelligence de votre part. Soyez bénie dans votre union d'âme se renouvelant avec J., si cher et pur. Vrai.
[2]
- apocalypse de saint Jean XII
7 à 12 ; psaume CXXXVIII ; évangile selon saint Jean I 47
à 51
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire