Commémorée
le 20 septembre (dies natalis) par le Martyrologe Romain
et le 30 octobre par la Famille Carmélitaine.
M arie-Thérèse de St Joseph (dans le siècle Anna Maria Tauscher van den
Bosch) naît le 19 juin 1855 à Sandow,
dans le Brandebourg, en Allemagne (actuellement en Pologne), d’une famille
luthérienne, son père est pasteur. Anna Maria hérite de la charité chrétienne
de ses parents et de la piété mariale de sa mère. Ermanno Tauscher van den
Bosch est un pasteur luthérien ; sa femme, Maria Paolina est aussi
luthérienne, tout en nourrissant un grand amour pour la Mère de Dieu. C’est
pourquoi, lorsqu’elle a son premier enfant, une fille, et que le grand-père
paternel, lui aussi pasteur, la baptise, le 24 juillet, sa mère tient à
l’appeler Anna Maria.
L’enfant s’épanouit dans ce foyer heureux et paisible, qui s’enrichit
par l’arrivée de deux autres filles. En 1862, lorsque la fillette a six ans,
le père est nommé pasteur ‘Surintendant’ à Arnswalde. Dans ce nouveau poste
de travail, la vie des parents devient très occupée par différentes activités
pastorales et caritatives. La maman, accompagnée de sa fille aînée, visite
les pauvres et les malades, éveillant en elle un grand amour pour le
prochain.
Nouvelle mutation du père en 1865 : il est nommé à Berlin, mais
cette vie citadine trépidante ne convient pas à la petite ; elle dépérit
et doit parfois interrompre l’école. Ses parents envoient les deux aînées,
Anna Maria et Lisa, dans une maison d’éducation à la campagne, chez “les Frères Moraves”
(descendants des Hussites). La ferveur qui anime certains de ces Frères fait
naître en elle le désir de devenir ‘Sœur’. Par ailleurs, au grand air, sa santé se rétablit
et elle devient une jeune fille ouverte et appréciée de tous, mais
inaccessible à la flatterie.
À Pâques de l’année 1872, son père décide de la faire revenir pour sa
confirmation, ce qui constitue pour elle une grande épreuve, car sans le dire
explicitement, elle a toujours ressenti - et cela de plus en plus - une
grande incompatibilité avec le luthéranisme. Plus d’une fois, quand on lui
demande quelle est sa religion, spécialement au pensionnat, elle reste sur la
réserve, répondant qu’elle a sa religion personnelle. D’ailleurs, quand des
pasteurs qui fréquentent la maison paternelle discutent avec elle, ils lui
disent qu’elle a un esprit catholique.
Autre difficulté : en 1873, on lui fait une proposition de
mariage qu’elle repousse d’emblée, déclenchant la colère de son grand-père
paternel, qu’elle aime pourtant beaucoup. L’année suivante, elle a la grande
douleur de perdre sa chère maman qui meurt prématurément à l’âge de 45 ans,
et Anna-Maria doit assurer la charge de maîtresse de maison, jusqu’au
remariage de son père cinq ans plus tard. Libre dès lors de ses activités,
elle réalise un rêve ancien en constituant un groupe de jeunes filles qui
confectionnent des objets, mis en vente au profit des missions. Puis on la
nomme directrice d’une maison d’aliénés à Cologne ; elle accepte ce
poste comme un sacrifice offert à Dieu. Cependant, c’est parmi ces handicapés
mentaux qu’elle trouve la pleine révélation de la vérité catholique après
laquelle elle a toujours aspiré.
Elle se convertit publiquement le 30 octobre 1888 en faisant
profession de foi catholique dans une église de Cologne, mais sans prononcer
d’abjuration, parce qu’elle n’a jamais appartenu librement, “pas même une heure”, à
l’église luthérienne. Le désir de se consacrer à Dieu se fait de plus en plus
insistant. Là-dessus, elle lit l’autobiographie de sainte Thérèse d’Avila.
Elle pense alors au Carmel, mais son confesseur lui dit que sa voie n’est pas
d’entrer dans un carmel classique déjà existant. Après réflexion, elle
comprend qu’il lui faudrait un carmel sans clôture. Cela lui permettrait,
après avoir contemplé, de mettre en pratique cette contemplation en assistant
les enfants pauvres.
Sa conversion ne s’est pas faite sans déchirement car son père refuse
désormais de la recevoir. Elle est licenciée de son poste de directrice et
elle erre quelques temps sans travail, jusqu’au jour où elle trouve une place
de ‘dame de compagnie’ dans une famille berlinoise. Là, en se promenant dans
la ville, elle est choquée au spectacle de tous ces enfants, surtout
italiens, qui, après un travail harassant, traînent dans les rues sans aucun
soutien de la part des adultes.
En pensant à eux, elle veut fonder une communauté qu’elle appelle “Sœurs Carmélites du Divin Cœur de Jésus”, et pour les enfants, elle crée près de Berlin, un premier refuge auquel elle donne ce nom suggestif : “Maison pour les sans maison” (2 juillet 1891). Épreuve aussi du côté catholique, puisque le cardinal Kopp, évêque de Breslau, lui interdit de porter l’habit religieux.
Finalement, elle se rend en Hollande, où, en 1897, le général des
Carmes Déchaux lui fait parvenir son admission dans la famille carmélitaine.
Là elle crée des maisons, notamment à Sittard où elle établit un premier
noviciat. Tous ces établissements sont appelés “Maison de Saint Joseph”, car en bonne
fille de Thérèse d’Avila, Anna Maria met toutes ses fondations sous sa
protection.
Puis elle va pour la première fois à Rome en 1903. Elle crée un maison italienne à Crémone et en 1904, un cardinal lui donne la permission d’acheter à Rocca di Papa une pauvre maison, pour en faire la Maison mère de sa nouvelle Congrégation. C’est le début officiel du “Carmel du Divin Cœur de Jésus”.
Avec ses compagnes, elle émet ses premiers vœux religieux, le 3
janvier 1906. Elle devient Sœur Marie-Thérèse de Saint Joseph ; le même
jour, 50 postulantes prennent l’habit. La fondatrice leur dit : « Nous ne devons pas nous
contenter d'être seulement tabernacle, habitation de Dieu, mais instruments
de Dieu dont le Divin Sauveur puisse se servir pour le salut des âmes ».
Apostolat qui ne se limite pas seulement aux enfants ; elles se doivent
aussi d’accueillir les fils de l'Église qui ont perdu le vrai chemin et ceux
qui sont en quête de consolation. « Chaque Carmélite du Divin Cœur de Jésus doit,
comme un ange de réconfort et de paix, descendre des hauteurs du Carmel vers
les hommes chargés de douleurs et sans paix ».
Les Sœurs essaiment jusqu’en Amérique. La maison mère italienne de
Rocca di Papa est expropriée par le gouvernement après la première guerre
mondiale, sous prétexte qu’elle est propriété allemande. Noviciat et maison
mère se replient donc sur Sittard (Pays-Bas).
À la fin de sa vie, Mère Marie-Thérèse, atteinte dans sa santé, peut de moins en moins voyager et reste à Sittard où elle s’occupe de la formation des jeunes sœurs et des affaires de la Congrégation, notamment en rédigeant les Constitutions. De plus en plus s’aiguise en elle la nostalgie du retour vers la Maison du Père. Elle y parvient sereinement le 20 septembre 1938.
Marie-Thérèse de Saint Joseph a été béatifiée, dans la
Cathédrale de
Roermond (Pays Bas), le 13 mai 2006. La cérémonie a été présidée par le card. Adrianus
Johannes Simonis, archevêque d’Utrecht, qui représentait le Pape Benoît XVI.
Source principale : abbaye-saint-benoit.ch/ (« Rév. x gpm »). |
BEATA MARIA TERESA DI SAN GIUSEPPE (ANNA MARIA TAUSCHER VAN DEN BOSCH) FONDATRICE / -anna Bosch-a
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