Samedi 12 Septembre 2015
Hier
Ensemble pour
visiter Jean-le-Bon, toujours assis sur son lit, maigri,
oreilles décollées,
j’oubliais de remarquer à ma première visite et sur le moment
aujourd’hui qu’il
n’a plus sa casquette. Mauvaise nouvelle qu’il a appris ce
matin et il est
placé sous anxiolytiques : la tache au poumon, maligne,
indication des
prélèvements par fibroscopie. Il est très vrai dans ce qu’il
dit et ce qu’il
est très fatigué, à fermer les yeux, mais heureux d’une
présence et de
« discuter » comme il dit en évoquant des tierces
conversations. La
si belle vue sur le lac au duc autour duquel est construit Chubert, lui donne le
regret de la vie. Il songe aux endroits, aux paysages, aux
rencontres de son
passé, ainsi la sœur d’un ami d’école primaire, DAGUSAN, sans
doute réfugié de
l’est ; je pense à de la noblesse byzantine, elle était très
jolie. Ce qui
vous attire ou retient chez une femme : la douceur, il répète.
Il dit
aussi qu’il ne regrette pas d’avoir vécu toute sa vie avec
Léone. Je dis ce qui
est vrai : courage, dignité et la conversation facile, pas
répétitive.
Edith nous a rejoints, Marguerite n’était pas mal à l’aise.
Les procurations à
établir, l’acte de naissance : conseils et prise en mains par
Edith..
Nicole arrive vers dix-heures quinze… Edith et Marguerite
parties auparavant
pour des emplettes à Vannes.
22 heures 20
+ Photos, prises par Marguerite à l’hôpital : Jean plus
impressionnant en
images détachées de sa présence. C’est la fin, tout va changer
pour nous, sa
présence, nos entre-visites, les plantes et arbrisseaux mais
surtout la
profondeur engagée de tous ses jugements, de toutes ses
répliques sans jamais élever
la voix. Explicitement une vision du monde, de la vie, des
gens, un jugement
juste et vrai.
Ce matin
09 heures 54
+ Memento… notre vieil ami mourant… l’amener à raconter et donc
à revivre avec témoin
du bonheur ancie, ces souvenirs et images qui le soutiennent
et lui font
oublier la peur de suffoquer et sans doute la peur-regret
d’avoir à mourir. Je
n’ai pas d’arthrose, je marche bien, j’entends et vois bien,
je peux bêcher et
planter, et voilà que… notre ami cerné par une femme méritant
tous les noms et
donc souffrant. Lucifer le souffrant. Avoir davantage de
ressources (et non
imposables) en étant assistée plutôt que vivant en famille, et
provoquer l’assistance
en f… le camp avec ses enfants à endoctriner et lobotomiser
contre leur père,
celui-ci l’ayant « ramassée » dans la rue, hébergé chez lui,
alors
logement social en lotissement, et c’est dans ce lotissement
qu’elle est
maintenant hébergée, près de trente ans après… ce jeune moine,
imprudemment mis
à l’air libre et facilement tombé dans les bras d’une grande
chrétienne
(aventure aussi de mon cher Michel, les médications des
« supérieurs »
à qui pourtant le novice a confié avenir, projets, formation
et cheminement
vers Dieu), son anniversaire aujourd’hui. Narcisse et
Goldmund, ce maître des
novices courant deux ans derrière son fils spirituel ayant
quitté le monastère,
et toujours à une étape derrière lui (Hermann HESSE) et vivant
souvent à
quelques heures les mêmes aventures, péchés et rencontres…
Prier… les
fondations, le maître livre de Thérèse d’Avila… il a creusé très profond et il a posé
les fondations
sur le roc. Quand est venue l’inondation, le torrent s’est
précipité sur cette
maison, mais il n’a pu l’ébranler parce qu’elle était bien
construite. Notre
éducation à « Franklin »
(Saint-Louis-de-Gonzague, les Jésuites à Paris, mon enfance),
le point des vies
et de la pratique religieuse, spirituelle de mes camarades. Je
vais chercher à
en faire le point. Quelles étaient nos fondations ? réponse :
la grâce,
mais elle a travaillé différemment, a été reçue différemment,
les ciseaux et le
burin de la vie. mon cher Hubert : qu’est-ce qui t’a fait
abandonner ?
réponse : la saturation. Celle du Christ s’applique-t-elle à
lui ? je
ne le crois pas, alors ? celui qui a écouté et n’a
pas mis en
pratique ressemble à celui qui a construit sa maison à même le
sol, sans
fondations. Le torrent s’est précipité sur elle, et aussitôt
elle s’est effondrée ;
la destruction de cette maison a été complète. La réponse, je crois, est qu’il reste disponible,
consciemment ou pas,
qu’une certaine superficialité de caractère et de parcours a
été son déguisement
pour des faims, des attentes et des curiosités. Rien n’est
terminé puisque rien
n’est abouti encore. Deux commandements pour moi : prier,
memento… et puis
mooi-même, on ne met jamais assez « en partique »… la parole
de Dieu,
le testament du Golgotha, la résurrection sans rien faire ?
ans être même ?
leçon et expérience de Catherine de Gênes. Catéchèse trop
brève de Benoît XVI
qui devait être fatigué, ce jour-là : 2011. De la
poussière, il relève
le faible, il retire le pauvre de la cendre. Mes héros de ce matin…Moi, je suis le premier des
pécheurs (lire mieux : je
suis le plus misérable
des hommes…). Mais s’il m’a été fait miséricorde, c’est
afin qu’enmoi, le
premier, le Christ Jésus montre toute sa patience… souvent les textes de Paul nous amèneraient au
jansénisme et à la
prédestination, on rejoint alors une des incompréhensions que
peut susciter l’Islam :
tout est écrit, laquelle se résout dans la certitude de la
compassion et de la
miséricorde divines. Faustine de Pologne et Jean Paul II.
L’intelligence de la
foi, l’âme et le trésor qu’elle reçoit : la personne du Fils,
l’itinéraire
et la confiance des saints, de ceux qui totalement sont au
pied de la lettre et
de la croix. Mon ami, camarade aussi de Franklin, Eric de L.
demeuré
célibataire et ne vivant que pour les autres, sous quelque
forme de travail et
de don de lui-même que ce soit : j’ai pris au pied de la
lettre la
rénovation des vœux de notre baptême. Je m’attache à
Jésus-Christ pour toujours.
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