Prier… les voix, les images, la force de la vie n’est
pas biologique, elle est dans ce que le vivant fait d’elle. Deux petits
marcassins courant devant nous, charmants, merveilleusement la paire, mais
évidemment orphelins, Bambi naguère… et se réfugiant dans le fossé latéral de
la petite route goudronnée… la chasse s’auto-justifiant par l’écologie, l’économie
rurale des cultures, l’éthique et le respect notamment des laies suitées… chez
nous, quand nous sommes contraints de subir une battue administrative aux
sangliers, souvent des laies suitées sont tirées ou nous retrouvons des
cadavres de biche. On débarque avec des treillis neufs, la gourde d’alcool au
flanc, départ pour la guerre au Vietnam. Le plaisir de tuer… la vilenie totale.
La vie et le travail de vivre, impeccablement, fignolant. Notre recteur, dans
la seule journée d’hier, obsèques (celles de notre grand ami, première lecture
donnée sans préparation par Marguerite), baptêmes, un mariage, la messe
paroissiale anticipée et aujourd’hui les deux messes du matin pour tenir à peu
près les quatre paroisses, puis le pique-nique de toutes celles-ci. La foi pour
tenir plus que machinalement. Le pape trébuchant à sa montée d’avion à
Philadelphie, un programme que je n’ai jamais lu comme aussi lourd, densité et
perspicacité de chacun des textes : le salut aux immigrés, à l’immigration
d’un immigré italien à tous les immigrés d’Amérique et du monde, le mot et l’œuvre
justes. Vincent de Paul, conseiller des rois et bienfaiteur quotidien, ma
première rencontre avec l’Abbé Pierre, rejeté de tous (« l’affaire
GARAUDY), seul dans un hôtel de Zermatt. Les voix plus sûres mémoires que l’image
photographie. Celles de Jean pourtant fidèle, l’ange transparaît quel que soit
le support et d’abord celui du moment vécu. Mais pour tant d’autres, c’est le
masque qui tombe, et souvent une assurance qui est négative ou une imploration
qui était déguisée. Hier soir enfin la perfection d’une improvisation
apparente, le compte-rendu de notre civilisation donné à des moins de vingt
ans, et même à une majorité de dix-quinze ans, j’étais le doyen du grand chapiteau
de Lorient-Lanester, le spectacle de NORMAN… il y a quatre cinq ans, l’apparition
de youtube permettant la mise en ligne de videos : alors, Natoo, Norman,
Cyprien… j’en apprends d’autres hier, un petit Isman, lui aussi entré juste en
sixième, déposé par son père qui le reprendra à la sortie, vocation : l’armée
de terre donc Saint-Cyr. Deux filles en terminale, l’une ne sait la suite, l’autre :
la Marine nationale. Nous sommes à Lorient. Norman, recalé trois fois au bac…
et puis…. Enregistrées sans aucun moyen ou presque, une technique d diffusion,
un support de communication à la portée d’un enfant, Marguerite dès ses
sept-huit ans, les sites, les noms et notre apprentissage à nous, ma chère
femme et moi, une partie de franglais, périmant le « vieux Français »,
selon ma fille, la langue que je parle encore. L’autobiographie, les « vignettes »
de l’école freudienne, et les colonnes de lumière en scène, les apostrophes de
la salle, la technique et le don du commandement de ce très jeune homme :
immanquablement, le précédent complet de ces fêtes de nuit, de cette « orgonie »
élucidée par Wilhlem REICH (Psychologie
de masse du fascisme) il y a une quarantaine d’années, HITLER à
Nuremberg. Salubrité pourtant hier soir, le rire et l’applaudissement mieux que
donnés par nous tous, le public, ils n’étaient que respirés, ils étaient
retenus tant ils étaient denses et vivants. – Première nuit de tombe pour notre
ami.
Dureté et cruauté même de l’évangile de ce jour,
médité à quelques-uns mercredi dernier. Vous
avez semé sur terre une vie de luxe et de délices, et vous vous êtes rassasiés
au jour du massacre. Vous avez condamné le juste et vous l’avez tué, sans qu’il
vous oppose de résistance… Si ta main
est pour toi une occasion de chute, coupe-la. Mieux vaut entrer pour toi
manchot dans la vie éternelle que de t’en aller la géhenne avec tes deux mains,
là où le feu ne s’éteint pas. Si ton pied est pour toi une occasion de chute,
coupe-le… si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le. Mieux vaut
pour toi… La géhenne, selon ce que j’apprends
l’autre jour, crémation des enfants sacrifiés dans les premiers temps des
civilisations du Proche-Orient (guillemets pour civilisations tant qu’elles
furent cela… mais nos avortements… !), puis déchetterie et combustion
permanente, pas un bel enfer coloré à la BOSCH. [1]. La richesse qui
exclut du Royaume, les riches stigmatisés par l’Apôtre, mais Jean lui-même, le
disciple que Jésus aimait, a pu avoir ce
comportement de riche, et se fait rappeler à la réalité des proximités de Dieu :
Maître, nous avons vu quelqu’un expulser les démons en ton nom ; nous ‘len
avons empêché, car il n’est pas de ceux qui nous suivent (nous suivent… et non pas Te suivent). Jean s’approprie le Christ et la mission et les
pouvoirs de Celui-ci… Ne l’en empêchez pas, car celui qui fait un miracle
en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi… Hors l‘Eglise, point de salut, tant de dévôts en sont encore là,
chargeant autrui de leurs critères et préceptes. La vie droite d’un agnostique
ne professant que l’amour de la vie et la sympathie respectueuse pour autrui me
paraît excellemment chrétienne et proche de Dieu. Celui-ci collera l’étiquette
quand Il le voudra, si nécessaire. Le nom, le caillou brûlant sur notre front. Là
est la vraie marque, il n’appartient pas aux hommes de la donner, et
responsable chacun de nous-mêmes, nous n’avons pas non plus à nous juger. Mais
ce qui dépend de nous, est attendu de nous par Dieu, par autrui, par nous-mêmes,
c’est cette conduite et cette vigilance de vie. Elles sont « grosses »
de vie éternelle.
[1] - Nombres XI 25 à 29 ; psaume XIX ; lettre de saint Jacques V 1
à 6 ; évangile selon saint Marc IX
38 à 48
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