Je
lis, puis relis pour mes aimées, tiré de mon fascicule prions en Eglise
cet écrit du futur pape François : Jorge Mario BERGOGLIO, à la veille de
son ordination sacerdotale.
Je crois en la petitesse de
mon âme.
Je veux croire en Dieu le
Père, qui m’aime comme un fils,
et en Jésus, le Seigneur,
qui a insufflé son esprit
dans ma vie pour me faire
sourire et me mener ainsi
au royaume éternel de vie.
Je crois en mon histoire,
qui a été transpercée par le regard d‘amour de Dieu (…).
Je crois en la bonté des
autres,
que je dois aimer sans
crainte (…).
Je crois en la patience de
Dieu,
accueillante et douce comme
une nuit d’été . (…)
J’attends la surprise de
chaque jour dans laquelle
se manifesteront l’amour la
force, la trahison et le péché,
qui m’accompagneront jusqu’à
la rencontre définitive
avec ce visage merveilleux
dont j’ignore les traits,
que je fuis continuellement,
mais que je veux connaître et
aimer. Amen
Mes aimées parties en reconnaissance pour le matériel, les forfaits
divers. Nous ne serons opérationnels que samedi matin à leur retour la veille
de Strasbourg. Val-Thorens… et déjà les Menuires… totalement méconnaissables,
changées depuis les trois-quatre étés que j’y passais à la fin des années 1970.
Les Menuires, un simple arc de cercle d’immeubles tirant vers les sommets les quelques
flèches des remontées mécaniques. Val Thorens, guère d’immeubles alors que le Club-Hotel où j’avais ma propriété à temps partagé, et deux ou trois bétonnages pour
un petit restaurant-ravitaillement. Nous en sommes non loin. Les pistes et remontées
sont accessibles d’ici. J’y venais l’été, herbe rèche, pas d’arbres que ces
végétations sauvages, fleuries abritées par les riches, ou au contraire s’y
incrustant, la Vanoise nous jouxtant, le ski sur une calotte arrondie de
glacier. J’étais alors au début de ma vie « indépendante » avec
maison de location au Portugal que j’aimais et mes débuts de « carrière »
à l’étranger. Aujourd’hui, peut-être trente ou cinquante mille personnes en « saison »
et quelques milliers en permanence, et même ici, une jolie église. Desservie
quand ? comment ? Et moi cette nuit, ce matin, à vue humaine, j’ai
raté ma vie sur le plan professionnel et financier, et les vingt ans écoulés
depuis mon vidage de tout emploi de droit ou sollicité dans d’autres secteurs
ont été vains : des procès, beaucoup d’écrits personnels, mais rien d’édité,
la biographie de MCM pas commencée, ratage à un nouveau degré ? non !
mariage et enfant. Notre pays enfoncé, déjà en pré-coma. Les industries de
vallées alpestres, le long de la route, je les regarde comme vouées à la simple
casse, ou déjà tuées. Ce qu’il me reste de force est d’affectation simple,
quoique d’apparences diverses. C’est lié. Le bonheur de ma femme, l’avenir de
notre fille, la transmission de ce que je sais et de ce que j’ai vu et compris,
une ultime et forte tentative d’intervenir dans la vie de notre pays. – L’auto-portrait
de LA ROCHEFOUCAULT et cette prière de BERGOGLIO… modèle de deux petits écrits de
cette sorte, comme résumé : état-situation-apparence de moi y compris pour
moi-même et élévation-offrande-foi-espérance. Je crois surtout à l’université
du salut, à la responsabilité collective mais à la douce force d’être tous
sauvés et que le dilemme de nos refus, de notre liberté et d’un plan de Dieu erga
omnes se résoudra dans les faits, à
défaut de nos logiques égotistes et excluantes.
Prier…[1]
réponse directe à cette sensation de ratage qui me submergeait intimement sur
la route d’hier, à celle d’être vraiment vieux à notre arrivée ici, les
précautions pour ne pas glisser sur des marches enneigées, ou monter les
bagages et autres pour nos trois étages : comment est-il possible de naître quand on
est déjà vieux ? Le dialogue Nicodème, visiteur nocturne du Maître, fait pendant
ou suite à celui de la Samaritaine rencontrée par le Christ. Personne, à
moins de renaître, ne peut voir le règne de Dieu. L’entrelacement de tout, dans la Bible, et donc dans la vie terrestre
du Christ qui en est la quintessence et le sens… Nicodème et la vie, la
naissance, le Royaume est de ceux qui descendent de croix le cadavre du
Seigneur, Nicodème homme d’intelligence, de culture mais aussi très pratique,
les aromates pour le premier apprêt, c’est lui qui les apporte. La vieillesse,
la mort, l’échec, il sait ce que c’est. Il est minoritaire au grand conseil. Jésus
ne répond pas sur les moyens mais sur la réalité : naître de l’eau et
de l’Esprit…ce qui est né de la chair n’est que chair : ce qui est né de l’Esprit
est esprit. Certainement le baptême,
certainement l’eau du côté du Christ tandis que le sang qui s’échappe du cœur mort
a déjà été recueilli dans la coupe de la dernière Cène. L’Esprit
de Pentecôte, mais l’être de chair – la résurrection de la chair – et l’être
spirituel, clairement évoqué ici, se combinent, ne feront qu’un : vie
éternelle, vie terrestre de nos débuts, de notre épreuve, et de nos premières
expériences du bonheur et de notre faiblesse. Le vent souffle où il veut :
tu entends le bruit qu’il fait, mais tu ne sais pas d’où il vient ni où il va. Il
en est ainsi de tout homme qui est né du souffle de l’Esprit. … Comme leur
prière se terminait, le lieu où ils étaient réunis se mit à trembler, ils furent
tous remplis de l’Esprit Saint et, comme
à chacune des apparitions du Christ ressuscité les envoyant n mission après
leur avoir insufflé l’Esprit, ils annonçaient la parole de Dieu avec
assurance. La vie éternelle est cette réintégration dont les éléments sont déjà existants
et nôtres. Résumé faisant écho à BERGOGLIO ou à mes de plus en plus fréquents
projets écrits de profession de foi, la première grande prière de l’Eglise
naissante, qui a les élans du Notre Père qui êtes aux cieux…c’est toi qui
as fait le ciel, la terre et la mer, et tout ce qu’ils contiennent….qui reprend toute l’attente messianique
jusqu’aux derniers moments de la Passion du Sauveur : c’est vrai, on a
conspiré dans cette ville contre Jésus, ton Saint, ton Serviteur que tu as
consacré comme Messie… qui se conclut par
la demande confiante des moyens de la mission, de l’évangélisation (au lieu de
se creuser les méninges sur le « comment faire », prier sur l’obtention
de ces moyens dont nous n’avons plus l’idée, ni donc la capacité) : donne
à ceux qui te servent d’annoncer ta parole avec une parfaite assurance … c’est bien ce qu’il va arriver : ils
annonçaient la parole de Dieu avec assurance… et puis une prédication accompagnée comme celle de Pierre, suivi de
Jean (ce don de Jean : la proximité, proximité du Maître et Seigneur tant
aimé et si gratifiant en retour, proximité ensuite de Pierre) : étends
donc ta main pour guérir les malades, accomplis des signes et ds prodiges, par
le nom de Jésus, ton Saint, Ton Serviteur, Celui
que nous savons maintenant Fils de Dieu et frère de tous les hommes.
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