Film que je prévoyais
intense et auquel j’ai emmené ma chère femme et une Marguerite, plus que
réticente ? Film encore plus… que je ne l’avais supposé ou imaginé. Au bord du monde de Claus
DREXEL, images de Sylvain LESER. Film dont l’histoire est donnée à la suite de
la projection par le donneur des photograghies. J’ai été empoigné comme
rarement, sans doute l’initiation aux cathédrales gothiques de l’Ile de France (Gilbert
LAMANDE, sj), ou la Grèce « antique » à Delphes, depuis la Pnyx à
Athènes, à Olympie, ou un 4 Juillet 2012 l’exposition REMBRANDT sur le visage
du Christ à Emmaüs ou en croix. Paris plus une personne qu’une ville,
photographiée uniquement en pleine nuit, circulation et population « ordinaire »
absentes, Paris des monuments et des ponts et de la Seine, en toute saison mais
qu la nuit et l’éclairage public font constamment bistre, des images plus que
splendides, celles d’un inconnu magnifique, quasi-divin, et des hommes et des
femmes, donc sans abri, à la rue, « dehors » comme ils disent tous,
ce qui suppose la conception d’un dedans qui est maison. Un texte de chacun à
peiune suscité par une voix chaleureuse et neuve, sans doute Claus… aux
questions évidentes mais totalement décalées par rapport à ce que celles et
ceux qu’il regarde le regarder et l’accepter… une poésie intense. Des notes
donc, presque un verbatim que j’essaierai de mettre au net : un trésor sur
la vie, l’humanité, l’amour, pire que la folie, pire que la chute, la vie donc.
Un ensemble images-textes au-delà du chef d’œuvre puisque c’est une trace, un
mouvement de prise de conscience possible que ce qui se vit à côté de nous. Unanimité,
avoir disparu du regard des passants, des gens… Sylvain continue depuis quatre
ans de rencontrer, voir. On ne réveille pas un sqns-abri, il a eu tellement de
mal à s’endormir. La
reine Christine, qui n’est ni Greta GARBO ni OCKRENT, mais
cette femme, depuis sept ans, assise à une encoignure, la grille et une pile ou
une guérite Louis XV, le long du Jardin des plantes, la pancarte « dinosaures »
avec l’adresse courriel, faisant sa légende. Une intensité de parole, de
regard, son espérance d’une maison avec ses trois enfants, eux aussi « dehors ».
– Marguerite avait eu ce mot avant que nous y allions. Peut-être, serai-je sans
maison, plus tard… quant à moi qui depuis vingt ans lutte depuis que j’ai été
exclu de tout ce qui constitue une carrière et une vie professionnelle avec les
relationnements, les émoluments et le crédit à tous les sens du terme, je sais
que je suis à la merci d’une défaillance de procédure ou de quelques centaines
d’euros, et que j’y ai entrainé celle qui m’a épousé en connaissance de cause
et y entrainerai notre fille, celle qu’il nous est donné d’accompagner pour ses
premières étapes et de doter d’un bagage, si possible. – En 1997, deux
personnes à caser notamment pour la gauche revenant au pouvoir, entre autres,
conversation avec Jean-Maurice RIPERT, conseiller diplomatique à Matignon, tout
énamouré des égards de CHIRAC traversant un salon à l’Elysée pour lui serrer
la main (le mot terrible de JF sur André FONTAINE, on l’achèterait pour un déjeuner,
celui-ci refusa l’ambassade à Pékin faute que le Conseil d’Etat lui soit
garanti pour la suite). Donc moi, pour un autre poste diplomatique, et Henri
GUAINO puisque la gauche supprimait le Commissariat au Plan et le remplaçait
par quelques… analysant pour le Premier ministre… Pierre-René LEMAS, sous NS,
passant de la Lorraine au Journal
officiel… exil, et maintenant du
secrétariat général de la Présidence à la Caisse des dépôts… le système des pensions sous l’Ancien Régime
ou la noblesse de robe et d’épée, dont on ricane depuis un siècle… ce qui n’empêchait
pas et n’empêche pas la qualité des âmes ni les services rendus. Mais cela
fabrique de l’exclusion et ne favorise ni le grand angle dans les
considérations et réflexions, projets des dirigeants, ni la compassion. L’altitude
sociale inculque le sentiment d’une rétribution de l’excellence que l’on
incarne donc. Ces milieux où il n’y a pas de pôle emploi… dehors ou dedans, précisément pas de
milieu. – Au bord du monde… les coquilles, les abris, on sait qu’en théorie,
quelqu’un est dedans… et l’image finale de saint Jérôme ou du Baptiste,
demi-nu, chauve et barbu, épaule décharnée, un homme passe la tête par la fenêtre
minuscule d’un tunnel sur voie rapide. Puis attend, muette proclamation qui n’a
de sens que de la présence, le même, une sorte de bâche en houppelande, pieds
nus sur le large trottoir des Champs Elysées, la pluie, deux heures du matin. –
Demain, la France dans ses monuments, tout ayant été vendu et le désert du non-espoir
étant désormais toute notre réalité nationale. Derniers feux, le folklore indigène
pour recevoir le président de convention d’un pays comptant en administrés le
tiers de la population mondiale.
Prier… les
Juifs allèrent de nouveau chercher des pierres pour lapider Jésus. Cette propension est presqu’un refrain dans
l’évangile de saint Jean. Rxtes denses, comme celui du discours après la Cène. Les Juifs cherchaient de nouveau à l’arrêter, mais il leur
échappa. Il repartit pour la Transjordanie, à l’endroit où Jean avait commencé
à baptiser. Et il y demeura… Et à cet endroit beaucoup crurent en lui. [1] Les
deux prières de l’astreint. Jérémie, la foi mais aussi, tout humainement, le
désir de vengeance, à ceci près qu’il sait bien ne pouvoir l’obtenir de lui-même.
Ce n’est qu’acte de foi et d’espérance : le Seigneur est avec moi,
comme un guerrier redoutable… c’est à toi que j’ai confié ma cause. Et la prière du psalmiste qui est plus réminiscences
et action de grâce qu’espérance de la délivrance in extrêmis. Les liens de
la mort m’entouraient, le torrent fatal m'emportait ; des liens infernaux m’étreignaient,
j’étais pris aux pièges de la
mort. Dans mon angoisse, j’appelai le Seigneur ; vers
mon Dieu, je lançai un cri ; de son temple, il entend ma voix, mon cri
parvient à ses oreilles. Nous, moi, sans
doute… mais le Christ au Jardin des Oliviers et en croix. J’ai multiplié
sous vos yeux les œuvres bonnes de la part du Père. Pour laquelle voulez-vous
me lapider ? C’est Dieu qui appelle,
qui implore, qui plaide, le Fils de l’homme qui n’a pas une pierre où reposer
sa tête. Le Fils de Dieu fait homme qui se nomme lui-même Fils de l’homme.
Ma chère
femme et moi, nous avons aimé que l’Abbé Pierre soit explicitement dit, photo affichée
dans le squatt et larmes aux yeux de celui qui l’a connu et lui associe
Coluche. Il y eut des géants chez nous, il y a en encore, il y en aura de plus en plus. Ces médecins
des sans-abri, ce « flic » qui apporte les provisions de Noël à… du côté
de Bir-Hakeim… et ce dire d’un passant marchant avec un autre, tous deux
décrits, identifiés comme très corpulents. Je ne leur donne rien car ils ne
servent à rien. Papa, bureau de tabac à Cannes, j’ai quatre-cinq ans, un
mendiant, il passe, nous passons, je supplie, Papa s’arrête, revient, sort le
billet. – Au secrétaire général de la présidence de la République,
démissionnaire à la nomination de Manuel VALLS et accusant réception exceptionnellement
de mon commentaire d’alors, je suggère qu’il emmène le Président, l’élu du 6
Mai 2012, voir ce film puis « marauder » une nuit dans Paris… rue du
Cirque, que ce ne soit pas l’image du mandat, que d’autres la rachètent. Devant
le ciel et la misère, notre égalité et notre pauvreté à tous. Tout geste reste
possible jusqu’à la fin… de la vie… du pouvoir… Et à cet endroit, beaucoup crurent en lui… Jean le
Baptiste n’a pas accompli de signe, mais tout c qu’il a dit au sujet de
celui-ci (le Christ) était vrai.
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