soir du dimanche de Pâques
18 heures 06 + Messe du matin de Pâques, homélie
malheureusement lue, ce qui fait toujours perdre le contact mutuel. Piété
certaine, foi certaine de notre recteur, mais je ne m’accorde pas avec ses
arguments (le Saint-Suaire authentique, la véracité des évangiles). Cependant,
de plus en
plus, j’admets tout chemin, y compris l’intégrisme et le rite, pourvu qu’il y
ait bonne foi, c’est le cas de le dire, et tolérance, compréhension,
curiosité-même pour les manières et la ferveur de l’autre. Pour moi, mais je
n’en fais pas un absolu, et sans doute le soubassement scripturaire que j’ai
beaucoup lu depuis mes quinz ans est indispensable, l’expérience sinon
spirituelle, du moins psychologique et intellectuelle, plus qu’utile, oui, pour
moi, la preuve ? est tout simplement la foi qui m’est donnée. La foi est à
elle-même sa preuve et sa cohérence, car elle ne peut venir que Dieu-même. Elle
peut m’être retirée à tout instant, je le sais, et je n’y suis maintenu que par
grâce insigne. Au temps de mon scoutisme, ce qui m’émouvait et me fortifiais le
plus, c’était le chemin e Dieu en chacun de « mes » scouts. Il y avait aussi
l’analogie de ce que d’humbles curés de campagne prêchaient avec ce que nous
avions reçu si fortement structuré, des Jésuites. Aujourd’hui, il y a les
questions de notre fille, et la conversion sans phrase de ma chère femme. Sa
participation à la messe, intense et vraie, ce qui n’aplanit aucune des
difficultés et des usures quotidiennes. Mais la ressource est là, puisque
la foi. J dois
mon équilibre, l peu que j’en ai à la foi qui m’est maintenue, et puis il y a ds
événements, parfois grands, au moins pour ce que je reçois d’en discerner le
sens. De mon ami musulman, un nouveau dire que je mets sur mon blog.
« mauritanien » [1]. Où en
suis-je moi-même ? quitte à m’étonner et sans doute à me trouver en chemin, non
à une quelconque arrivée : à mesure que je vieillis, que j’ai vieilli, et je le
vois plus que je ne le ressens, la mort n’est plus du tout une circonstance que
je redoute, même si j’en ignore tout, comme tout un chacun, puisque nous ne la
voyons qu’opérer chez d’autres, ou plutôt car elle n’existe pas en elle-même, ou
plutôt nous ne voyons que la mort des autres, et certains ont vu la mort de Dieu
fait homme. J’ai deux problèmes, l’un qui est encore de l’orgueil : laisser
quelque chose, la trace de ma pensée et de mon expérience, ce que j’ai reçu et
plus ou moins compris, du bien pour notre fille, une base de départ, et l’autre
problème : le bonheur de ma femme. J’en suis loin
encore.
Déjeuner de
Pâques et « petites cloches ». Décoration clandestine de la table, puisqu’il
pleut. Marguerite a le génie de faire de la sérénité son
mannequin et la costume.
Texte, elle veut une nouvelle fois le récit de sa naissance.
Nous le lui donnons, chaque fois un peu plus, et il y a nos
photos.
Maintenant, mon livre. En
donner l’état à FALLOIS avant Val Thorens, mais idéalement l’avoir bouclé quitte
à bien souligner que tout est à relire et à approfondir en forme et en fond.
Pour vraiment finie, il me reste quinze chapitres à écrire, soit 150 pages, soit
30 pages par jour, y compris ce soir, pour avoir vendredi à me relire. C’est
encore presque possible. J’ai vu la chute, le dialogue d’Ondine ayant perdu la
mémoire de Hans… le livre s’eface de lui-même à sa fin, c’était un rêve, du
moins pour la fiction politique et la rencontre du demandeur d’audience avec
l’homme en place, mais Ondine avoue que dans d’autres circonstances, cet inconnu
que lui st devenu son Hans adoré, elle l’eût certainement aimé, il reste
toujours quelque chose. La grâce accordé par le Shah à MOSSADEGH : on ne
condamne pas à mort une spérance nationale.
Minuit + Bouclé mon
chapitre 7 en trois quarts d’heure avant huit heures, puis le chapitre 8 dont je
suis incertain, juste à l’instant. – L’évangile de Luc n’est pas au programme
des lectures sur la Résurrection, il n’est proposé que pour suivre les disciples
vers Emmaüs et leur enseignement par le Christ. Je prends le récit du tombeau
vide selon les « saintes femmes » [2]. C’est l’étonnement, la stupeur qui dominent, le
ressenti des chrétiens : elles ne
savaient qu’en penser… il s’en retourna chez lui, tout surpris de ce qui était
arrivé. Luc plus vivement encore qu les
autres, met en scène des anges, lesquels ont quelque chose à dire. Le message le
plus explicite de nos quatre évangélistes : Pourquoi cherchez-vous parmi les
morts celui qui est vivant ? Il n’est pas ici ; il est ressuscité. Rappelez-vous
comment il vous a parlé, lorsqu’il était encore en Galilée. Les femmes sont nommées, ce qui rend de
première main le récit de Luc Deux groupes, le premier Marie de Magdala,
Jeannne et Marie, et un autre plus
nombreux, de même qu’il y a les Onze, manifestement réunis et tous les
autres. Les deux hommes qui leur apparurent en habits
éblouissants, peuvent être rapprochés des
inconnus venus à Abraham, sous le chêne de Mambré, de trois à deux. La Trinité
alors … pas des anges… Matériellement, les faits concordent, le tombeau est
ouvert, il est vide, incrédulité générale, mais Pierre va vérifier, se
penchant, il ne vit que des bandelettes.
Ces deux
soirs, diffusion sur la 9 d’un récit très chaleureux imagé, convaincant de toute
la Bible, mes aimées le regardent. Je suis monté aujourd’hui pour l’appel de
Matthieu, puis le chemin de Damas et le martyr des Apôtres, la résidence et les
visions de Jean à Patmos où j’ai moi-même passé plusieurs jours, montant à
l’aube lire l’Apocalypse dans « la » grotte. Grâce exceptionnelle
tandis que je vivais ce que je ne savais pas être la conclusion d’une de mes
liaisons amoureuses, et collectionnais les cailloux, plage par plage. Ils sont
sur nos terrasses. Hier, le sacrifice d’Isaac, le sacre de Saul. – L‘intérêt du
film est évidemment le personnage de Jésus et l’abrupt des discours de fond. Il
fallait à la fois un charme exceptionnel et en même temps une foi donnée d’en
haut à ses premiers disciples.
Livre, après
ces huit chapitres (2ème registre, la mémoire réfléchie) de vie
sensuelle et affective, errante et indécise, l’enfant et ce que je prévoyais
vient d’être enrichi, un chapitr spirituel et celui de la conviction politique.
La confluence se fera alors avec le 1er registre, la fiction
politique (le changement de cap du président régnant, annoncée par son
interventio-surprise à la suite d’une rediffusion du Dictateur de
CHAPLIN)
Sent: Sunday, April 20, 2014 3:21
PM
Subject: re: deux registres mais un seule
respiration et prière
Les pâques, une opportunité
spirituelle pour un musulman ?
Pour les chrétiens, les fêtes de
pâques sont les plus habitées de sens spirituel, comme Aïd el-adha l’est pour
les musulmans.
Les Pâques ont plus de
correspondances avec l’Islam que beaucoup de musulmans ne le
pensent.
Le récit chrétien fait du vendredi le
jour de la mise à mort de Jésus ; le samedi se passe dans l’attente et la prière
et le dimanche le tombeau où il a été mis est trouvé vide et Jésus réapparaît
une première fois aux chrétiens.
Vendredi est donc le jour du sacrifice
de Jésus, qui renvoie le musulman au sacrifice d’Abraham. Ce jour là, Ismaël
devait aussi être sacrifié. Ici le bélier ne s’est pas substitué à Jésus qui est
aussi fils d’Abraham.
Plus important que la dispute autour
des faits « historiques » à ce sujet, ce qui importe c’est la convergence de
l’expérience spirituelle.
Comme pour Aïd el-adha, c’est le même
effroi devant la perspective de mort, la même difficulté de compréhension du
mystère de Dieu, mais aussi la même confiance et totalité de foi d’Abraham et de
ses fils ; Ismaël d’abord, Jésus bien plus tard.
Samedi, les chrétiens prient et
attendent. Du samedi au samedi, depuis des siècles les musulmans prient et
attendent le mahdi.
Dimanche, les chrétiens voient une
première fois l’objet de leur espoir qui s’en va néanmoins et promet son retour définitif à la fin des
temps.
Musulmans et chrétiens sont de façon
similaire dans la même espérance, au quotidien et pour le futur, de la venue du
mahdi et tous vivent dans l’amour ou l’estime de Jésus.
Il est bon de s’attacher à ce qui
unit les fils d’Abraham dans le respect de leurs différences.
Ce qui n’empêche pas la fermeté
fraternelle pour les fondamentaux divergents : Pour un musulman ; non, la
rédemption et le rachat des pêchés de l’humanité ne se sont pas effectués sur
la croix.
Non, le Prophète de l’Islam n’est pas venu alors que « tout
était déjà accompli ».
Mais tous comptes faits, ces
fondamentaux, sont-t-ils si importants pour vivre, partager et s’aimer
fraternellement au quotidien ?
[2] - évangile selon saint Luc
XXIV 1 à 12
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