Fidèle
(dans le siècle Markus Roy) naît le 1er octobre 1577 à Sigmaringen, petite
ville d'Allemagne voisine de la Suisse. Son éducation fut soignée, même
brillante, et ses vertus étaient si appréciées de ses condisciples, qu'ils
l'appelaient le Philosophe chrétien. Dès lors il s'approchait souvent des
sacrements, visitait et soignait les malades dans les hôpitaux et passait des
heures entières au pied des autels, dans une intime conversation avec
Jésus-Christ.
Il
exerça plusieurs années la profession d'avocat à Colmar, en Alsace, et s'y
fit remarquer par sa loyauté, sa haine du mensonge et la sagesse de ses
plaidoyers ; il mérita le surnom d'Avocat des pauvres
Bientôt
pourtant la Lumière divine lui fit comprendre qu'il était difficile d'être en
même temps riche avocat et bon chrétien : aussi il quitta sans hésiter le
monde, où il eût fait bonne figure, pour se retirer chez les Capucins de
Fribourg; il y prit l'habit en 1612, à l'âge de trente-cinq ans.
Les
premières années de sa vie religieuse, d'abord remplies de consolations,
furent bientôt éprouvées par de rudes et persistantes tentations de doutes
sur sa vocation. Des doutes, il eut la prudence de les confier au guide de
son âme, qui le rassura et lui dit de prier Dieu avec ferveur pour connaître
sa volonté définitive. Dieu lui rendit dès lors la force et la paix; il fit
vendre tous ses biens, dont il distribua le prix en bonnes œuvres, et
dépouillé de tout, il se réjouit d'être désormais un véritable enfant de
saint François. Il se félicitait souvent depuis de l'heureux échange qu'il
avait fait avec Dieu : « J'ai rendu, disait-il, les biens de la terre, et Dieu me donne en
retour le royaume du Ciel ! »
Fidèle
ajoutait aux mortifications de la règle bien d'autres mortifications. Les
meubles les plus pauvres, les habits les plus usés étaient l'objet de son
ambition; les haires, les cilices, les ceintures armées de pointes de fer,
les disciplines, suppléaient au martyre après lequel il soupirait ; l'Avent,
le Carême, les vigiles, il ne vivait que de pain, d'eau et de fruits secs: « Quel malheur, disait-il, si je
combattais mollement sous ce Chef couronné d'épines ! »
Lorsqu'il
fut devenu prêtre, ses supérieurs l'envoyèrent prêcher, et ses succès furent
tels, que la congrégation de la Propagande le choisit pour aller évangéliser
les Grisons, envahis par le protestantisme
Son
zèle fut celui d'un apôtre, sa vie sainte et austère était une prédication si
éloquente, qu'elle convertit beaucoup plus d'âmes que les sermons et les
raisonnements. Parmi des sectaires furieux, il était chaque jour exposé à la
mort. Le martyre vint enfin couronner ses vœux et ses mérites. Plusieurs
protestants, par trahison, le 24 avril 1622, s'emparèrent de lui, et le
transpercèrent à coups de poignards.
Fidèle de Sigmaringen fut béatifié le 24 mars
1729, par Benoît XIII (Pietro Francesco Orsini, 1724-1730),
et canonisé le 29 juin 1746, par Benoît XIV (Prospero Lorenzo
Lambertini, 1740-1758).
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SAN FEDELE DA SIGMARINGEN SACERDOTE E MARTIRE / C
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