lundi 11 avril 2016

que devons-nous-faire pour travailler aux oeuvres de Dieu ? - textes du jour

Lundi 11 Avril 2016

Prier… la passion et la mort d’Etienne, exactement le procès à Jésus… Etienne, rempli de la grâce et de la puissance de Dieu, accomplissait parmi le peuple des prodiges et des signes éclatants.. Ils se mirent à discuter avec Etienne, mais sans pouvoir résister à la sagesse et à l’Esprit qui le faisaient parler. Alors, ils soudoyèrent des hommes pour qu’ils disent : « Nous l’avons entendu prononcer des paroles blasphématoires cotre Moïse et contre Dieu ». Ils ameutèrent le peuple, les anciens et les scribes… Le martyre, véritable identification au Christ. Même thème, la destruction du Temple…[1] combien de fois, le Christ, se séparant des disciples, quand une séquence se termine : après la multiplication des pains (et des poissons), Jésus disparaît, exactement comme après la guérison du paralytique, dans l’enceinte du Temple. Dialogue direct de Jésus avec la foule : rare.  Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? – Vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés.  Degré zéro de la foi, pas même un début de déchiffrement du miracle. Réponse permanente du Christ : la vie, la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle. Mais davantage en conclusion : la foi, par elle-même, est une œuvre, elle n’est pas le fait de l’homme, elle est de Dieu. Sens de la création, Dieu crée puis se fondant sur la liberté qu’Il nous a donnée pour notre propre essence, notre destinée propre (collaborer ou pas au dessein de Dieu sur nous, sur l’humanité, sur chacune et chacun de nous). Mais une foi, la foi précise, celle en Jésus, et donc en notre adoption, en Son chemin.
Lente reprise de possession de moi-même, les astreintes d’âme et de psychologie qui ne se desserrent pas, l’altitude qui nous oppresse pour la première fois, ma chère femme et moi, 2400 ou 2500 mètres. Une convivialité plus marquée : la dominance de la montagne. Hier, je prends en stop. Jusqu’à Saint-Martin de Belleville, Franck. Célibataire, habitant Albertville, une municipalité vendant les propriétés de la ville à tour de bras. Travaille ici, BTP ? je ne sais. Sa voiture, mal stationnée à Albertville, confisquée, il ne peut la reprendre qu’à 2.500 euros, cascade de contraventions et autres, y compris les lumières ou détail d’apparence. Je lui ai proposé de rédiger un recours contre le maire au tribunal administratif. Une grand-mère pieuse (je veux m’arrêter à la chapelle du XVIIIème, en bord de route et flanc de montagne, fresques baroques) mais lui et ses parents, divorcés, rien. Pas d’enfants non plus, ni beau ni laid, la quarantaine déjà ? un français excellent. N’a jamais voté, ne se reconnaît en rien ni dans les choix ni dans les personnages de la politique. Me demande la différence entre la droite et la gauche. Pas du tout le discours « tous pourris » ou raciste. Le calme de celui qui n’est en rien impliqué dans l’un des mécanismes de la vie collective. J’ajoute à sa question, les clivages de l’après-guerre, tout autres : la décolonisation ou pas, l’Europe ou pas. Il me rapporte les dires d’un avocat qui l’avait pris en stop, lui aussi : droits et salaires roumains s’appliquant à des Roumains chez nous, l’automatisme du RSA pour tout étranger autant que nous en France. Je lui explique, mais sans vraie pratique de ce dossier, les réciprocités dans toute l’Union, mais il est évident que l’Europe est mal vécue parce que pas du tout comprise et sujette à bobards. La pédagogie ? la fausse, faite de la supériorité que se croit le politique quand il est au pouvoir : pédagogie pour contraindre l’adhésion ou justifier une politique qui n’est ni bonne ni habile, mais la vraie serait de dire les procédures, les partages de la décision, et quelle est la norme. Au retour, c’est à moi, ayant garé ma voiture aux Menuires et après avoir tourné dans la vieille commune de Saint-Martin, d’être pris en stop, aussitôt que je me suis posté. David, saisonnier ici, Landais d’origine où il travaille selon le même principe en été. Comme un nomade, célibataire. Ici depuis onze ans : veilleur de nuit, sécurité dans les hôtels, restauration. Le « combi » VW antédiluvien. Lui non plus : pas d’écoute politique. Je comprends que pour beaucoup, même la télévision est désertée. La norme n’est pas pour autant le ripage vers les portatifs. Plus le goût de s’informer. Pas de curiosité, mais de la santé psychologique pourtant. Savoyarde par mariage depuis dix ans, une Anglaise aux guichets des forfaits de remontées mécaniques : elle ignore tout des Panama papers et de la situation du Premier ministre britannique, regrettant d’avoir mal géré le scandale, ce qui est tout différent d’un remord ou d’un regret d’avoir illégalement géré sa fortune. Les croix à contre-jour, une industrie et une décoration de plein air perdues en ville, persistant en campagne, en montagne, en bourgades que traversent nos routes : la ferronnerie, les grilles pour portail, d’admirables crucifixions.
La station : peu de monde, des Anglais, des locaux. Marguerite à l’aise dans son cours spécialisé « free style ». Il me semble que tout retient son souffle en ce moment : la contestation de ce texte arrivé sans préavis (la loi dite maintenant : loi travail), retouché comme la loi Macron mais toujours à la marge pour désarmer les oppositions. L’enjeu en ce moment est clair : la jeunesse. Je vois mal VALLS la convaincre et il est pitoyable de prétendre l’acheter. Les primaires, celle de la droite sera sincère, celle de la « gauche » (un des mots les plus cyniques du quinquennat en cours : il y a encore une gauche, puisqu’il y a une droite) sera contrainte. Personne n’ose attaquer le sortant, AUBRY en situation depuis 2012 critique autant FH que les notoriétés de la fronde. Pas mieux que FH, elle ne pense qu’à sa propre réélection : la primaire des… municipales à Lille.
La trempe des saints, même si le dolorisme ne me paraît pas le summum de la santé. Les écrits de cette sainte du jour ? Gemma GALGANI. Mais Stanislas de Cracovie… La pauvreté, la maladie, le dénuement, me paraissent les chantiers d’urgence, que cela soit ou non explicitement fruit d’une piété, d’une vocation ou simplement le cri et le scandale du cœur. Il me semble que la sainteté, que nous estampillons, soit en rumeur publique dans le premier millénaire de l’Eglise, soit en procédure depuis moins de siècles, est plus répandue encore quand elle est sans étiquette, même sans référence de foi ou de contemplation. L’humanité a aussi – sans foi ni loi, apparemment, que sa ressemblance à Dieu, par création – ses trésors de disponibilité et d’attention au drame des nécessiteux. Et pourtant Jésus nous ramène à cette référence. Devant la détresse, à laquelle je ne peux rien qu'imaginer un peu comment la soulager quand elle m'est devenue si intensément et quotidiennement proche (Ousmane), et devant le malheur (des existences entières "mal barrées", malchanceuses, des personnes jamais aimées vraiment et se contentant du dessous-même du minimum affectif), je ne peux que pleurer et souffrir. Il est vrai que c'est une grâce puisque cela me fait oublier ce dont je souffre moi-même, et donc mes aimées, surtout ma moitié.


[1] -  Actes des Apôtres VI 8 à 15 ; psaume CXIX ; évangile selon saint Jean VI 22 à 29

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