Georges naquit à Lydda (aujourd’hui Lod en Israël), en Cappadoce de mère chrétienne ; son éducation fut toute chrétienne. Jeune encore, il est réputé avoir combattu le paganisme et brisé des idoles dans les temples païens. C'est probablement cela qui donna naissance à la légende tardive transmise par Jacques de Voragine du combat contre le dragon.
Georges suivit la carrière des armes comme son père, et devint tribun militaire dans la garde impériale. Dioclétien ayant rallumé la persécution contre les chrétiens, tous ses sujets furent instamment invités à offrir des sacrifices aux dieux de l'empire. Cet ordre fut tout spécialement appliqué aux militaires : ce geste marquerait leur fidélité aux ordres impériaux.
Georges refusa. Sa noble audace lui mérita le reproche d'ingratitude et des menaces de mort. La légende raconte que Georges profita de ses derniers jours de liberté pour distribuer ses biens aux pauvres et affranchir ses esclaves. Ainsi préparé aux combats du Christ, le tribun aborde l'empereur lui-même et plaide devant lui la cause des chrétiens.
- « Jeune homme, lui répond Dioclétien, songe à ton avenir ! »
- « Je suis chrétien, dit Georges, je n'ambitionne ni ne regrette rien dans ce monde ; rien ne saurait ébranler ma foi. » Il est alors battu de verges, puis il subit l'affreux supplice de la roue, après lequel un ange descend du Ciel pour guérir ses blessures.
Quelques jours après, le martyr reparaît plein de vie en présence de l'empereur, qui le croyait mort ; il lui reproche de nouveau sa cruauté et l'engage à reconnaître le vrai Dieu. Trois jours il est abandonné sur un lit de chaux vive ; on lui met ensuite des chaussures de fer rougies au feu, on lui fait avaler un poison très violent.
Georges, par la grâce de Dieu, subit toutes ces épreuves sans n’en ressentir aucun mal ; plusieurs païens même se convertissent à la vue de tant de merveilles. Reconduit de nouveau dans sa prison, l'athlète invincible de la foi vit en songe Jésus-Christ descendre vers lui :
- « Georges, lui dit-il en lui présentant une couronne de pierres précieuses, voilà la récompense que je te réserve au Ciel ; ne crains rien, je combattrai avec toi demain, et tu remporteras sur le démon une victoire définitive. »
Le jour suivant, Dioclétien tâcha d'ébranler le martyr par des flatteries : « Conduisez-moi devant vos dieux » dit Georges. On l'y conduit, croyant qu'il va enfin sacrifier. Parvenu devant la statue d'Apollon, il fait le signe de la Croix et dit : « Veux-tu que je te fasse des sacrifices comme à Dieu ? » La voix du démon répond : « Je ne suis pas Dieu ; il n'y a de Dieu que celui que tu prêches. » Et en même temps la statue tombe en poussière. Le peuple s'enfuit épouvanté, et l'empereur vaincu, humilié et furieux, fait trancher la tête au martyr.
Saint Georges est le saint patron des Cavaliers (arme blindée - cavalerie) et le saint protecteur des Scouts.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950 (« Rév. x gpm »).
SAN GIORGIO MARTIRE
DI LYDDA / Ag
wikipédia . en ligne 23 avril 2016
Georges de Lydda
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Saint Georges de Lydda
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Saint patron
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Son nom vient du grec ancien γεώργος / geôrgos, « agriculteur ». Il est honoré le 23 avril, le 3 novembre (translation des reliques et dédicace de l'église de Lydda (Israël), au IVe siècle) et le 23 novembre en Géorgie.
Sommaire
- 1 La Légende dorée
- 2 Folklore
- 3 Saint patron protecteur
- 4 Symbolique
- 5 Iconographie
- 6 Bibliographie
- 7 Notes et références
La Légende dorée
Au XIIIe siècle, la légende de Georges de Lydda est adaptée par l’archevêque dominicain Jacques de Voragine dans La Légende dorée 1 qui raconte ceci :Georges de Lydda naît en Cappadoce, dans une famille chrétienne. Militaire, il devient officier dans l'armée romaine ; il est élevé par l'empereur Dioclétien aux premiers grades de l'armée.
Un jour il traverse la ville de Silène dans la province romaine de Libye, sur son cheval blanc2. La cité est terrorisée par un redoutable dragon qui dévore tous les animaux de la contrée et exige des habitants un tribut quotidien de deux jeunes gens tirés au sort. Georges arrive le jour où le sort tombe sur la fille du roi, au moment où celle-ci va être victime du monstre. Georges engage avec le dragon un combat acharné ; avec l'aide du Christ3, et après un signe de croix, il le transperce de sa lance. La princesse est délivrée et le dragon la suit comme un chien fidèle jusqu'à la cité. Les habitants de la ville ayant accepté de se convertir au christianisme et de recevoir le baptême, Georges tue le dragon d'un coup de cimeterre car il les effrayait toujours4, puis le cadavre de la bête est traîné hors des murs de la ville tiré par quatre bœufs5.
Après la publication des édits de Dioclétien contre les chrétiens, Georges est emprisonné. Sa foi ne pouvant être ébranlée, il y subit un martyre effroyable : livré à de nombreux supplices, il survit miraculeusement et finit par être décapité le 23 avril 303.
Saint Georges et le dragon
Raphaël, musée du Louvre
Raphaël, musée du Louvre
Folklore
Georges de Lydda a inspiré différentes représentations folkloriques de par le monde, dont une se déroule au cours de la ducasse de Mons6, en Belgique. Le combat (dit Lumeçon) de saint Georges et du dragon a lieu chaque année sur la Grand'place de Mons, le dimanche de la Trinité. Il est précédé par une procession dont l'origine remonte au XIVe siècle. La ducasse de Mons est reconnue comme chef-d'œuvre du patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'UNESCO (Géants et dragons processionnels de Belgique et de France).
Saint Georges terrassant le
dragon, palazzo San Giorgio (Gênes)
Saint patron protecteur
Saint Georges sur la croix
de Georges.
Statue de Saint Georges terrassant le Dragon de la
confrérie des gardians (église de la Major, Arles).
Saint Georges est vénéré :- en Géorgie, dont il est le saint patron ;
- en Éthiopie, dont il est également le saint patron ("patron céleste de l’Éthiopie") ;
- en Bourgogne, dont il est le saint protecteur ;
- en Angleterre, où il remplaça Édouard le Confesseur en tant que saint national lors de la fondation de l’ordre de la Jarretière par Édouard III en 1348. Le drapeau anglais porte d'ailleurs la croix de saint Georges ; et un autre ordre britannique porte son nom avec saint Michel (voir ordre de Saint-Michel et Saint-Georges) ;
- en Navarre, où son nom était scandé lors des batailles au Moyen Âge, notamment par les troupes du roi Charles II7 ;
- en Israël, où son tombeau est vénéré à Lydda (Lod) ;
- chez les scouts dont il est le saint patron ;
- chez les Grecs, qui lui ont conféré la qualité de Grand-Martyr (mégalomartyr) ;
- en Arménie, où un monastère dans la ville de Moughni est supposé avoir quelques reliques du saint ;
- à Beyrouth, dont il est le patron, avec un monastère remontant au IVe siècle (il est nommé Jergis par les chrétiens et Khodr par les musulmans) ;
- en Russie, qui l'a adopté comme principal emblème de ses armoiries et où le premier des ordres militaires porte son nom (voir ordre de Saint-Georges) ; au cours de la Seconde Guerre mondiale, une division de l’Armée rouge, constituée sous le patronage de l’Église orthodoxe, porta le nom de Saint-Georges ;
- en Bulgarie où il est le saint patron de l’armée bulgare ;
- à Moscou, Gênes, Venise et Barcelone, dont il est un des saints patrons ;
- en Espagne, il est aussi le saint patron de l’Aragon et la Catalogne, dont il est le saint patron et où la principale décoration, la creu de Sant Jordi ou croix de saint Georges porte son nom, bien qu'il soit aussi vénéré comme saint patron par quelques villes espagnoles importantes dans d’autres régions autonomes du pays, telles que Alcoy ou Cáceres.
- en Serbie, Balkans, par les communautés Slaves du Sud comme les Serbes de Croatie, de Bosnie, du Monténégro et les Macédoniens (Đurđevdan), Serbe (Sveti Georgije ou Djurdjic) fêté le 16 novembre en référence à saint Georges de Lyidie et chez les Rroms (Hıdırellez), il est fêté le 6 mai et marque le début du printemps.
- en Allemagne où il est le saint patron de la cité de Fribourg-en-Brisgau ;
- en Suisse où il est le saint patron de la commune de Chermignon ;
- au Brésil et plus particulièrement à Rio de Janeiro où il est très apprécié et où la journée du 23 avril lui est dédiée.
- dans toute la chrétienté, en tant que patron des chevaliers ;
- par les frères de l’ordre du Temple dont il était le saint patron et protecteur ;
- par les membres de l’ordre Teutonique, dont il est le saint patron ;
- ainsi qu’au Portugal où il est préféré à saint Jacques ;
- en Lituanie, où il est vénéré comme « deuxième patron » après saint Casimir ;
- en Belgique, saint patron des gendarmes à cheval et de la Cavalerie;
- dans l’arme blindée et cavalerie française, qui a pour devise : « Et par saint Georges...! »
- en Camargue, il est le patron de la Confrérie des gardians ;
- Il est représenté sur la bannière des Dauphins de Viennois, dont le cri de guerre était « Saint Georges et Dalphiné », et aussi sur la Croix de Georges, la médaille la plus haute pour la bravoure des civils dans le Royaume-Uni.
- Il est le saint patron des plumassiers
Symbolique
Saint Georges, par William Thomas Horton, 1898.
Saint Georges est traditionnellement représenté à cheval, souvent
blanc (signe de pureté), ayant un dragon (créature composite mi-crocodile,
mi-lion) à ses pieds. En armure, portant une lance souvent brisée à la main,
ainsi qu’un écu et une bannière d’argent à la croix de gueules (c’est-à-dire
blanche à croix rouge), couleurs qui furent celles des croisés (faisant
également de saint Georges, leur saint
protecteur) et devinrent celles de la Savoie et du drapeau national de l’Angleterre au XIVe siècle. Il est l’allégorie
de la victoire de la Foi sur un Démon (à différencier de Satan) désigné dans l’Apocalypse
sous le nom de dragon.Dans les romans médiévaux, la lance (ou dans certaines versions, une épée longue) avec laquelle saint Georges terrassa le dragon fut appelée « Ascalon », du nom de la ville d'Ashkelon en Terre sainte. Un forgeron de cette ville la lui aurait façonnée dans un acier spécial.
Le combat de saint Georges et du dragon peut être vu comme une version chrétienne du mythe de Persée délivrant la princesse Andromède attachée à un rocher et tuant le monstre marin auquel elle était offerte en sacrifice pour qu'il cesse de ravager le pays8. Néanmoins, le combat livré par Persée n'a pas la dimension spirituelle de celui de saint Georges, figurant l'idéal du vrai chevalier chrétien : un héros pur et intrépide défaisant le Mal.
La trame littéraire se retrouve aussi dans le sacrifice consenti par le roi de Troie Laomédon qui offre sa fille Hésione au monstre marin Céto envoyé par Poséidon en colère de ne pas avoir touché son salaire alors qu'il bâtissait avec Apollon le mur de la ville9.
Pour les minorités descendantes des auxiliaires germains présentes dans les Balkans depuis l'expansion de l'Empire romain, sans doute à l'origine du mythe originel avant que ce dernier ne soit comme bien d'autres, déformé par la nouvelle foi pour en faire son héros à partir du règne de Constantin Ier, le triomphe de Saint Georges sur le Dragon puis son martyre sont la représentation métaphorique tardive du mythe de Siegfried : ce personnage, alias Caius Julius Arminius de Xanten, fils de Segimerus, chef de la tribu burgonde des Cherusques, en l'an 9 de l'ère commune, terrassa Fáfnir, allégorie germanique de l'étendard en forme de dragon des trois légions du général romain Publius Quinctilius Varus qu'il était censé protéger, dans la sombre forêt de Teutobourg, avant d'être lui-même trahi à son tour par sa propre famille et dont les trophées, tels les anneaux sigillaires des hauts dignitaires romains, sont à l'origine du mythe de l'Or du Rhin.[pas clair]
Iconographie
L'imagerie suit la tradition d'Orient. Le combat de Georges contre le dragon est un sujet très souvent représenté, surtout à partir du XIIIe siècle. Georges terrasse le monstre, tandis que la princesse prie, au second plan. La scène se passe à l'abri des murs d'une ville, parfois au bord de la mer10.- Pisanello, 1435, Saint Georges et la Princesse, Église Santa Anastasia (Vérone)
- Andrea Mantegna, 1460, Saint Georges, Gallerie dell'Accademia de Venise
- Paolo Uccello : Saint Georges et le dragon, 1465, Musée Jacquemart-André et Saint Georges et le dragon, v. 1450, National Gallery de Londres
- Cosme Tura, 1460, St Georges, Collection Vittorio Cini
- Ercole de Roberti, 1473, St Georges, Collection Vittorio Cini
- Vittore Carpaccio :
- Cycle de la Scuola di San Giorgio degli Schiavoni 1501-1502 : Saint Georges et le dragon et Saint Georges triomphant du dragon à Silenà 141 × 360 cm
- Saint Georges et le dragon, retable, 1516, San Giorgio Maggiore.
- Pierre Paul Rubens, 1615, Le Martyre de saint Georges, Musée des Beaux- arts de Bordeaux.
- Eugène Delacroix, 1847 Saint Georges combattant le dragon, Musée du Louvre.
- École nationale supérieure des beaux-arts -Paris :
- Martyre de Saint-Georges, 1885, huile sur toile, par Louis Édouard Fournier (1857-1917)
Saint Georges est un saint sauroctone.
Bibliographie
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- L'identité de saint Georges, documentaire français de Bruno Aguila, KTO TV, Paris 2006.
Notes et références
- p. 312-315 de l'édition Bibliothèque de la Pléiade, 2004.
- La Légende dorée, éd. La Pléiade, p. 313.
- La Légende dorée, éd. La Pléiade, p. 314.
- La Légende dorée, éd. La Pléiade, p. 315.
- D'après La Légende dorée de Jacques de Voragine, Georges [archive] dans la version traduite par Jean-Baptiste Marie Roze et numérisée sur le site de l'abbaye Saint-Benoît de Port-Valais. Page consultée le 4 avril 2011.
- reconnue le 25 novembre 2005 au Patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'UNESCO
- Bruno Ramirez de Palacios, Charles dit le Mauvais, roi de Navarre, comte d'Evreux, prétendant au trône de France, 2015, p. 117, 232.
- Louis Vax, « Le dragon, bête nocturne dans la littérature orale [archive] », Le Portique, 9 | 2002. Consulté le 4 avril 2011.
- Diodore de Sicile, Bibliothèque historique [détail des éditions] [lire en ligne [archive]], IV, 42.
- Saint George terrassant le Dragon, Base Joconde [archive] et Portail des collections des musées de France [archive].
- Gaston Duchet-Suchaux, Michel Pastoureau, La Bible et les saints, Guide iconographique, Flammarion, Paris, 1990, p. 156-157.
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