Hier
soir, monté et joué par les terminales du collège de notre fille
(Saint-François-Xavier) : douze
hommes en colère. L’avais-je vu au cinéma, pas sûr. Le professeur de
français de Marguerite comme des terminales ne pouvait trouver mieux comme
texte de préparation à l’un des éléments du programme de bac. le « discours
argumentatif » (sic). En soi passionnant. Plus encore, le jeu des jeunes
acteurs, jouant tous vraiment en adultes. Deux d’entre eux, Tristan et Jeanne
(que connaît Marguerite en internat et qui serait une boute-en-train d’une
belle drôlerie) sont encore plus brillants que la moyenne. J’ai été transporté. Cf. à Almaty, les parents terribles. Et comme
alors, la pièce jouée, l’enfance revient, sa vulnérabilité affective, son doute ;
le plaisir que j’ai fait en félicitant deux d’entre eux, de façon précise, et
évidemment avec mon visage de presque quatre fois leur âge. Marguerite,
toujours d’une logique rigoureuse. – Ce matin, donc avec Hervé P. auprès de qui
je teste mon projet. Le tableau qu’il fait non de notre situation mais de la
jachère totale de la réflexion et du commentaire publics (journalistes et
politiques), noté comme j’ai pu ci-dessus et qui aurait mérité l’enregistrement,
est digne d’une écriture pouvant synthétiser le drame français : ce qu’il
appelle le marécage, dont il ne voit pas la durée mais pas non plus, ce qui est
pour moi le point décisif, que cet état de chose est en train de nous tuer
collectivement. Directement en intelligence, et indirectement par le vide, le
manque de toute sauvegarde de notre patrimoine, notre absence de l’entreprise
européenne, laquelle va à un échec concluant plus de soixante ans d’efforts :
la directive européenne sur le secret des affaires, le traité transatlantique…
dans la pratique, pour ce que je projette, je suis vraiment seul, mais si mon
scenario réussit… c’est aussi la parabole de la pièce d’hier soir, une
solitaire, seule de son opinion : le doute sur la culpabilité, aboutit à
faire une unanimité sur son opinion et donc sur l’inverse de ce qui prévalait
au commencement de la délibération.
Prier…[1] ce matin, bonheur de
la messe ensemble, Marguerite et moi, dans la « petite chapelle » de
son collège. Les textes d’abord entendus et que maintenant je lis. Les leçons d’évangélisation
(c’est vraiment ma thèse depuis deux-trois ans : les Actes nous
donnent toutes les « recettes » d’une « nouvelle évangélisation »
simple et féconde, n’inventons rien d‘autre que comment y revenir et les transposer) mais aussi le rayonnement du premier martyre :
celui d’Etienne. La qualité des hommes : la main du Seigneur était
avec eux, un grand nombre de gens devinrent croyants et se tournèrent vers le
Seigneur… c’était en effet un homme de bien, rempli d’Esprit Saint et de foi. Paul et Barnabé, pendant toute une
année, ils participèrent aux assemblées de l’Eglise, ils instruisirent une
foule considérable. Et le mouvement qui
va se faire : à l’initiative de Pierre et selon un rêve de Paul (le
Macédonien qui lui apparaît), le changement de destination, les Gentils, puisqu’au
commencement, ils sont sans annoncer la Parole à personne d’autre qu’aux
Juifs. Leçon pour maintenant, sortir
résolument de nos soi-disant acquis dans l’Eglise actuelle et propager au
dehors. La question posée par le pape François à Lesbos, notre paroisse où
dimanche il n’a été question ni de ce voyage ni non plus de l’ouverture voulue
par le synode sur la famille et consacrée par Amoris laetitia. La personne du Christ parlant d’elle-même.
L’écoute directe et selon Lui, non selon nos questions, objections,
raisonnements et même curiosités : combien de temps vas-tu nous tenir
en haleine . ? Si c’est toi le Christ, dis-le nous ouvertement ! – Je
vous l’ai dit et vous ne croyez pas. Les œuvres que je fais, moi, au nom de mon
Père, voilà ce qui me rend témoignage. C’est
notre appartenance-même au Christ qui répond. Notre foi n’est pas conditionnée
par ce que nous apprenons du Christ. Elle est directement notre écoute, et
cette écoute-même scelle notre appartenance. Ce n’est pas un mouvement, mais un
fait. Vous ne croyez pas parce que vous n’êtes pas de mes brebis.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire