mardi 26 avril 2016

vous croirez - textes du jour

Mardi 26 Avril 2016

Eveillé vers cinq heures. M’étais effondré sur ce clavier. Porte ouverte aux chiens qui préfèrent aller à la pointe de notre lit, chant maintenant des oiseaux, appel de Dieu à la vie. Nous nous remuons au moins en France sur une épave, notre pays en ruine structurellement, mentalement où l’on ne compte plus que les vautours et les malversations (la dernière : vente du palais de notre Institut culturel à Vienne, sans appel d’offres et à des Qatari. Nous laissons prendre chez nous par la Chine et les monarchies pétrolières, certainement plus et pratiquement sans discussion, que ce que nous ont pris (et rendu) les Allemands sous l’Occupation. Le comble est notre vie publique entre les histoires de cadavres que sont les attaques de victimes de pédophilie : Lyon et ailleurs, mon cher collège des Bons Pères, et les candidatures à l’avenir et à l’Elysée que légitimerait leur échec respectif : SARKOZY légitime parce qu’il a déjà eu la fonction, et HOLLANDE légitime par je ne sais quel minicollage sur un régime social, la pénibilité : vingt ministres hier pour six cent militants, crier « hohé, la gauche » ou pleurnicher sur la fierté qu’inspire un tel bilan… Et toujours l’occulte : la négociation transatlantique, les pourparlers dans les transports ferroviaires, aux multiples statuts et organisations (les "réformes" JUPPE toujours pas mises en cause), les intermittents et leur régime, qu’on croyait réglé par VALLS dès son arrivée à Matignon, les dettes de nos entreprises publiques à caractère industriel et commercial alors que la politique financière de notre pays n’est plus que cela (l’intitulé même du ministère actuellement dit son inertie : ministère du Budget et des Comptes publics, où* est l’époque où le budget de l’Etat et des collectivités étaient des outils, des moyens et non le panneau donnant le plan du cimetière à l’entrée)… Les installés, soit au pillage (les nantis), soit dans la peur, les Européens se barricadant. Dans cette ambiance, l’appel de Lesbos n’a pas même suscité quelque homélie et nouveau partage des logements inoccupés…
Réveillé par l’appel à la vie et à la confiance. Les dons essentiels aux pauvres gens que nous sommes, des dons pour nous en pitié de nos besoins d’âme incarnée. Et le don de l’amitié, du partage et de l’entente vécue (nous, hier, à Nantes, les salles réaménagées et réaffectées où naguère Lefèvre-Utile… et nos amis collègues d’YNOV, et Benjamin B. reprenant les livres que nous présentions à sa dédicace). Le Christ et les siens, avant l’horreur, mais aussi la gloire et l’avenir, le vrai. Chant des oiseaux, le matin dans nos vies. Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne [1]. Le Christ et ses amis, le Christ et Sa mission : il faut que le monde sache que j’aime le Père, et que je fais comme le Père me l’a commandé. Le Christ « à tous les fourneaux », tous les protagonistes à l’appel : le prince de ce monde, les disciples… que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé. Le Christ préparant et ordonnant tout, répondant de tout.  Vous croirez. Et de fait, les Actes des Apôtres, remis à la grâce de Dieu pour l’œuvre qu’ils avaient accomplie… et là encore ce temps de l’affection, du vivre ensemble et du discernement ensemble : ils rapportèrent tout ce que Dieu avait fait avec eux, et comment il avait ouvert aux nations la porte de la foi (instructions finales du Christ, rapportées par Marc, présenté par Pierre comme son fils). Ils passèrent alors un certain temps avec les disciples.
Prions les uns pour les autres, que nous changions enfin de dimensions, perdions enfin nos présupposés au lieu d’adorer, vénérer, imiter le prince de ce monde. Peur et haine, qui vont si bien ensemble…


[1] - Actes des Apôtres XIV 19 à 28 ; psaume CXLV ; évangile selon saint Jean XIV 27 à 31

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