Eveillé vers cinq heures. M’étais
effondré sur ce clavier. Porte ouverte aux chiens qui
préfèrent aller à la pointe de notre lit, chant maintenant
des oiseaux, appel de Dieu à la vie. Nous nous remuons au
moins en France sur une épave, notre pays en ruine
structurellement, mentalement où l’on ne compte plus que les
vautours et les malversations (la dernière : vente du palais
de notre Institut culturel à Vienne, sans appel d’offres et
à des Qatari. Nous laissons prendre chez nous par la Chine
et les monarchies pétrolières, certainement plus et
pratiquement sans discussion, que ce que nous ont pris (et
rendu) les Allemands sous l’Occupation. Le comble est notre
vie publique entre les histoires de cadavres que sont les
attaques de victimes de pédophilie : Lyon et ailleurs, mon
cher collège des Bons Pères, et les candidatures à l’avenir
et à l’Elysée que légitimerait leur échec respectif :
SARKOZY légitime parce qu’il a déjà eu la fonction, et
HOLLANDE légitime par je ne sais quel minicollage sur un
régime social, la pénibilité : vingt ministres hier pour six
cent militants, crier « hohé, la gauche » ou pleurnicher sur
la fierté qu’inspire un tel bilan… Et toujours l’occulte :
la négociation transatlantique, les pourparlers dans les
transports ferroviaires, aux multiples statuts et
organisations (les "réformes" JUPPE toujours pas mises en
cause), les intermittents et leur régime, qu’on croyait
réglé par VALLS dès son arrivée à Matignon, les dettes de
nos entreprises publiques à caractère industriel et
commercial alors que la politique financière de notre pays
n’est plus que cela (l’intitulé même du ministère
actuellement dit son inertie : ministère du Budget et des
Comptes publics, où* est l’époque où le budget de l’Etat et
des collectivités étaient des outils, des moyens et non le
panneau donnant le plan du cimetière à l’entrée)… Les
installés, soit au pillage (les nantis), soit dans la peur,
les Européens se barricadant. Dans cette ambiance, l’appel
de Lesbos n’a pas même suscité quelque homélie et nouveau
partage des logements inoccupés…
Réveillé par l’appel à la vie et à
la confiance. Les dons essentiels aux pauvres gens que nous
sommes, des dons pour nous en pitié de nos besoins d’âme
incarnée. Et le don de l’amitié, du partage et de l’entente
vécue (nous, hier, à Nantes, les salles réaménagées et
réaffectées où naguère Lefèvre-Utile…
et nos amis collègues d’YNOV, et Benjamin B. reprenant les
livres que nous présentions à sa dédicace). Le Christ et les
siens, avant l’horreur, mais aussi la gloire et l’avenir, le
vrai. Chant des oiseaux, le matin dans nos vies. Je
vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la
manière du monde que je vous la donne [1]. Le Christ et ses amis, le
Christ et Sa mission : il faut que le monde sache que
j’aime le Père, et que je fais comme le Père me l’a commandé.
Le Christ « à tous les
fourneaux », tous les protagonistes à l’appel : le
prince de ce monde, les
disciples… que votre cœur ne soit pas bouleversé ni
effrayé. Le Christ
préparant et ordonnant tout, répondant de tout. Vous croirez. Et de fait, les Actes
des Apôtres, remis
à la grâce de Dieu pour l’œuvre qu’ils avaient accomplie… et là encore ce temps de
l’affection, du vivre ensemble et du discernement ensemble :
ils rapportèrent tout ce que Dieu avait fait avec eux, et
comment il avait ouvert aux nations la porte de la foi (instructions finales du
Christ, rapportées par Marc, présenté par Pierre comme son
fils). Ils passèrent alors un certain temps avec les
disciples.
Prions les uns pour les autres, que
nous changions enfin de dimensions, perdions enfin nos
présupposés au lieu d’adorer, vénérer, imiter le prince de ce monde. Peur et haine, qui vont
si bien ensemble…
[1]
- Actes des Apôtres XIV 19 à
28 ; psaume CXLV ; évangile selon saint Jean XIV 27 à 31
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