Stanislas (Stanisław en polonais) naît à Cracovie en 1030 de parents fort avancés
en âge, mariés depuis trente ans et encore sans postérité. Dieu, qui avait
des vues élevées sur cet enfant, lui inspira dès son bas âge de grandes
vertus, surtout la charité pour les pauvres, et une mortification qui le
portait à jeûner souvent et à coucher sur la terre nue, même par les plus
grands froids.
Après
de brillantes études, il n'aspirait qu'au cloître ; à la mort de ses
parents, il vendit leurs vastes propriétés et en donna le prix aux pauvres.
Stanislas dut se soumettre à son évêque, qui l'ordonna prêtre et le fit
chanoine de Cracovie.
Il
fallut avoir recours au Pape pour lui faire accepter, en 1072, le siège de
Cracovie, devenu vacant. Ses vertus ne firent que grandir avec sa dignité
et ses obligations ; il se revêtit d'un cilice, qu'il porta jusqu'à sa mort
; il se fit remettre une liste exacte de tous les pauvres de la ville et
donna l'ordre à ses gens de ne jamais rien refuser à personne.
La
plus belle partie de la vie de Stanislas est celle où il fut en butte à la
persécution du roi de Pologne, Boleslas II. Ce prince menait une conduite
publiquement scandaleuse. Seul l'évêque osa comparaître devant ce monstre
d'iniquité, et d'une voix douce et ferme, condamner sa conduite et
l'exhorter à la pénitence. Le roi, furieux, attendit l'heure de se venger.
Stanislas
avait acheté pour son évêché, devant témoins, et il avait payé une terre
dont le vendeur était mort peu après. Le roi, ayant appris qu'il n'y avait
pas d'acte écrit et signé, gagna les témoins par promesses et par menaces,
et accusa Stanislas d'avoir usurpé ce terrain. L'évêque lui dit : « Au bout de ces trois jours,
je vous amènerai comme témoin le vendeur lui-même, bien qu'il soit mort
depuis trois ans. »
Le
jour venu, le saint se rendit au tombeau du défunt ; en présence d'un
nombreux cortège, il fit ouvrir la tombe, où on ne trouva que des
ossements. Stanislas, devant cette tombe ouverte, se met en prière, puis
touche de la main le cadavre : « Pierre, dit-il, au nom du Père, du Fils et du
Saint-Esprit, viens rendre témoignage à la vérité outragée. »
À
ces mots, Pierre se lève, prend la main de l'évêque devant le peuple
épouvanté, et l'accompagne au tribunal du roi. Le ressuscité convainc de
calomnie le roi et les témoins, et de nouveau accompagne l'évêque jusqu'au
tombeau, qu'on referme sur son corps, redevenu cadavre. Loin de se
convertir, le roi impie jura la mort de Stanislas, et bientôt l'assassina
lui-même, en 1079, pendant qu'il offrait le saint sacrifice.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame,
1950 (« Rév. x gpm »).
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