Mon
travail pour relire JMC m’a beaucoup plu et stimulé, une fois compris le mouvement de mon ami et son parti d’audace
et d’empathie (tout le contraire de la langue de bois de nos diplomates)sa
réelle, puisque j’ai dû réfléchir dans un mouvement que je n’avais pas initié,
et aussi m’informer un peu en démographie et sur des personnages emblématiques
tunisiens. Nous n’avons pas cette personnification de la contestation en France
depuis Mai 68 (COHN-BENDIT, du fait de la photo.) : les manifestations
anti-réformes depuis 1995 n’ont fait paraître personne, et la manif’pour tous
a viré « Frigide BARJOT ». Nuit Debout, que son site montre organisé, ne se personnalise pas non, au moins
jusqu’à présent. Réflexion sur la jeunesse [1]comme forme positive,
probablement la plus positive en ce moment tandis que politiques, entreprises
et syndicats sont – au point de vue de la pensée, et plus encore de l’élan – à
bout de souffle et de mots… et aussi sur internet (ce que « mes » InfoSup à YNOV et notre fille m’apprennent) [2]. Curieusement, ce
thème du conflit entre générations, me poursuit – au plan intellectuel depuis
cette composition, ainsi titrée, pour le concours d’entrée à l’E.N.A. à
l’automne de 1964. Si à mon moment parisien, avant l’Ascension, Nuit Debout
travaille et manifeste toujours, j’irai certainement : étant inconnu de
visage et de nom, je ne risque pas le sort du jeune académicien FINKELKRAUT.
Aucun politique ne s’y est frotté. VGE aux portes de Renault-Billancourt en 1968 pour « comprendre », PMF
à Charléty mais silencieux.
Prier…
que votre cœur ne sois pas bouleversé :
vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. [3] Noter puis comprendre ce mouvement, surtout
dans l’évangile selon Jean : le Christ dans la généralité de Sa mission,
puis à l’approche de la Passion et dès les multiplications des pains, Son « positionnement »
comme référence : le « moi » de Jésus. Pas seulement, la
grammaire pour les verbes notamment d’action, mais la personne elle-même,
distincte. Magnifique et très important Thomas : l’incrédule peut-être,
mais surtout le positif, le logique, le précis et qui suscite une réponse
décisive du Christ, alors que d’habite, c’est le Christ et l’Esprit qui
suscitent les Apôtres, Pierre principalement, en réponse aux questions qu’Il
leur pose. Pour aller où je vais, vous savez – Seigneur, nous ne savons pas
où tu vas. Comment pourrions-nous savoir le chemin ? – Moi, je suis la Voie,
la Vérité et la Vie (plutôt que le chemin,
mon enfance appréciait les trois V). Mais l’identité personnelle du Christ,
Dieu fait homme, est toujours en relation avec le Père : une relation d’intériorité
mais aussi de mouvement, d’action, enfin d’inspiration et de missionné à
mandant. Personne ne va vers le Père sans passer par moi. Ce qu’ont compris, à la Pentecôte, les
disciples se remémorant la voix au Baptême et à la Transfiguration, déjà
entendue selon le psalmiste : Tu es mon Fils : moi, aujourd’hui,
je t’ai engendré. Les disciples faisant
le lien entre l’ensemble de l’Histoire Sainte et le dénouement de la Pâque
nouvelle : nous vous annonçons cette Bonne Nouvelle : la promesse
faite à nos pères, Dieu l’a pleinement accomplie pour nous, leurs enfants, en
ressuscitant Jésus. La suite du texte
reprenant le psaume II, appelle notre réflexion priante sur ce lien précis, que
je ne remarquais pas jusqu’à présent : résurrection et engendrement.
Le
printemps a ses étapes, grâce aux chronologies de la végétation : les
glycines maintenant. Leçon du chêne, celui que très malheureusement j’avais
fait abattre et entre les branches déjà fortes, Marguerite et l’une de ses
amies aimaient grimper et jouer, a multiplié ses élancements et nous aurons
dans trois-quatre ans un faisceau passionnant. Mais Marguerite aura lors
quinze-seize ans : grimper aux arbres ? et la cabane depuis sept ans !
je promets de lui construire : un sol bétonné qui n’est pas de moi, des
piliers et des parois qui le sont. Elle symbolise – tristement aussi – mes velléités
et la profusion des promesses non tenues, des engagements sincères mais non
tenus, des multiples projets non réalisés… Oui, j’ai besoin de chemin.
[1] - La jeunesse,
force pour la sortie de la crise du développement mondial
Précarité
mentale (drogues et addictions), précarité physique (conséquences : les
migrations)
La
crise et les misères migatoires soulignent d’ailleurs ce que vivent dans chaque
pays visés ou espérés par les nouveaux arrivants, les jeunes des populations
originelles. Fondamentalement, c’est le même constat d’échec pour organiser les
sociétés nationales et équilibrer la société mondiale. Ce qui donne absolument
tort à ceux qui dans les pays les mieux dotés, croient y maintenir le bien-être
en se protégeant du dehors.
L’explosion
démographique est derrière nous : 2 milliards d’habitants de notre planère
en 1900, 7 aujourd’hui), et les taux de croissance se sont ralentis mais
l’accroissement annuel est à un niveau jamais atteint et il devrait se
maintenir pendant au moins quatre générations encore. Ce qui veut dire une
population mondiale de 8 milliards vers 2025 et de 9 en 2050. Le stock de
terres arables est en limite de saturation, d’autant que cette augmentation se
fera à 90% dans des régions jusqu’à présent moins développées que l’espace
euro-atlantique : Asie, Afrique, Amérique du sud. Comment alors doubler la
production agricole ? rien que pour maintenir le niveau alimentaire par
personne où nous sommes parvenus et qui est si inégalitaire. (Tufts University
- www.ase.tufts.edu/gdae/pubs/te/enre/3/populationetenvironment.pdf)
L’enjeu
des politiques publiques repose donc sur la mobilisation de cet accrosisement
démographique aux fins du développement. L’éducation à l’environnement ne peut
être manquée, et ne peut pas de pas être absolument prioritaire : une
éducation à la prévention et à l’adaptation des jeunes générations.
A
ces diverses problématiques liées à la forte évolution démographique s’ajoute
la menace globale du terrorisme, tel qu’il se manifeste au Moyen-Orient,
au Mali, au Liban, en Côte d’Ivoire, au Cameroun mais aussi en Europe
(Bruxelles, Istanbul, Paris). Nous sommes ainsi dominés par des facteurs
naturels, à l’évolution et à l’impact prévisibles : l’augmentation de
notre nombre sur cette planète, les révolutions climatiques notamment, et par
des facteurs irrationnels : le dérèglement de la psychologie humaine
Les
3 attentats revendiqués par l’Etat Islamique dont a été frappée la Tunisie en
2015 ont marqué l’histoire et la mémoire du pays. L’objectif de Daesh est de
lever les jeunes contre le modèle occidental et de provoquer un conflit
irrépressible entre modèles de développement et de gouvernement. Mais Daesh s’y
prend par la contrainte et la participation qu’il feint d’accueillir, est du
recrutement pour la mort, pas pour la délibération ni la fraternité. Ni bien
sûr pour la réflexion. C’est à terme ce
qui le condamne à disparaître bien plus l’étreinte militaire et stratégique qui
le cerne.
Mais
pour l’heure, cette menace terroriste est aujourd’hui universelle – je préfère
dire : cette dramatique erreur terroriste - nous fait nous interroger –
tous - sur le rôle de l’éducation et la place de l’école, c’est-à-dire sur les
lieux, les territoires, les moments de vie où naît le goût de participer :
soi-même et avec d’autres, à notre ressemblance d’idéal.
En
France, le mouvement actuel de la « Nuit
debout », né le 31 Mars, place de la République, est devenu une
véritable assemblée populaire qui porte le modèle de la démocratie
participative. Des commissions thématiques (environnement, logement, tirage au
sort, migrations, répressions policières, économie, etc.) sont organisées afin
que s’expriment, ressurgissent et s’approfondissent les revendications
populaires, sociales, culturelles de toujours. Dans le monde actuel, ces
revendications sont toutes des constats d’injustice ou d’occasions perdues,
confiquées. Elles prennent visage. Des autorités morales, des références
apparaissent, communicatives, contagieuses. Sans porter de jugement politique
sur le sens de ce mouvement ou le réalisme de ses revendications, il me parait
traduire, comme l’avait été d’une certaine façon le mouvement des « veilleurs » lors des manifestations
contre le mariage pour tous, une repolitisation bienvenue de la jeunesse
occidentale et de ses aspirations. Il semble périmer les partis et les
institutions traditionnels et exige que la démocratie soit sincère, pas
seulement un mot. C’est la seule voie pour un développement durable parce qu’il
sera porté par tous et non pas imaginé, conceptualisé par quelques-uns comme
depuis vingt ou vingt-cinq ans. Autant d’années d’espérance très grande mais de
très peu de résultats.
Certes,
les questions qui se posent doivent aujourd’hui être clarifiées : comment
intégrer cette approche bottom-up – de
bas en haut - dans le processus de décision au niveau des institutions locales, nationales et
internationales ? Comment s’assurer que ces mouvements trouvent une
traduction de leur programme dans un champ politique souvent monopolisé par les
experts et les professionnels ? La réponse est simple. Aucun mouvement
participatif ou de revendication ne peut être organisé par un pouvoir déjà
installé et qui prétendrait en reprenant du vocabulaire capter à son profit,
une spontanéité qui s’est faite contre lui – ou pire en complète indifférence
de lui, comme s’il était déjà du passé.
Certainement,
les jeunes constituent une identité collective dans un monde globalisé. Il
s’agit de prendre en compte – eux-mêmes et leur force de contagion dans
l’agenda prospectif du développement durable. Alors que l’on parle d’une
convergence des agendas dans les thématiques portées par les institutions
internationales, peut-on parler d’une convergence des revendications manifestées
par les jeunes depuis 2010/2011 ? Je le crois. Pourquoi ? parce qu’il
y a de moins en moins de perspective dans la perpétuation de l’état de choses
et des rapports de forces actuels – à l’intérieur de chacun des pays et dans
l’ordre international.
La
France se reconnaît pleinement et dans ce mouvement mondial d’aspiration de
tous à la décision, et dans son émergence tunisienne depuis plus de six ans.
Elle s’y reconnaît parce que l’explosion est populaire, spontanée, spirituelle.
Une mise en mouvement d’un peuple sans préméditation ni encadrement. 1789,
1830, 1848 et même 1968 ont été en France des étapes nationales, devenant
mondiales. Les révolutions américaine et russe étaient délibérées, encadrées,
elles étaient l’évaluation d’une situation. En Tunisie et en France, elles ont
été, elles sont une force, de la force. Elles ne sont plus violentes. Elles
s’apparentent à cette résistance à l’occupation nazie ou à cette contestation
de l’ordre colonial. Elles se fondent sur l’égalité entre tous et la dignité de
tous, et contestent tous les accaparements.
La
suite de l’histoire du monde, de chacun de nos peuples dépend de la capacité
des dirigeants à accepter que le souhait populaire, exprimé par des sacrifices
personnels et par des mouvements collectifs, a autant de valeur et de possible
fécondité que tous les plans et toutes les expériences des gouvernements et des
systèmes installés.
La
jeunesse et la maturité, l’idéal et le sens du possible peuvent et doivent se
rencontrer. Il me semble que c’est ce que nous commençons de vivre – encore
plus fortement et universellement – que l’inarticulation terroriste.
[2] - l'internet
. le bénéfique déjà en expérience : une révolution mi-psychologique mi-socio-politique considérable : pour la première fois dans nos civilisations la profondeur et la vitesse des évolutions technologiques en matière informatique et de communication par internet, fait que les enfants (notre fille de onze ans) ont autant à apprendre à leurs parents, même si ceux-ci sont encore jeunes) que les parents aux enfants. Donc un puissant facteur de cohésion familiale et sociale, inter-générationnel.
. l'ambivalent
l'addiction aux réseaux sociaux, la communication-importation avec des sites, des videos sur youtube (vg. les phénomènes chez nous : Norman, Cyprien, Natoo, Enjoy Phénix) : pratiques solitaires physiquement, isolant de l'environnement immédiat en lieux, en affections, en conscience du temps mais produisant une initiative de recherche et de compilation, voire de véritables et parfois passionnantes créativités. Cela - quels que soient le pays, la civilisation. Ainsi l'une des filles du jeune Ousmane Ould Bah, pour lequel je tends la main, est accro aux sites internets et aux vidéos importées amateurs... sous la tente maure et dans le sable, faute que la maison en dur soit assez retapée. Le mode de connaissance et la novation culturelle sont analogues dans le monde entier. La jeunesse en faisant l'entier ou presque de son univers, mais amenée à le partager avec l'ancienne génération attirée, curieuse puis s'adonnant à son tour, ou bien souhaitant exercer sa responsabilité sécuritaire.
. le probablement régressif : l'amnésie collective, déjà sensible dans le commentaire des médias et le discours politique, trouve son instrument et même une contrainte la légitimant. Nous n'aurons plus d'archives que virtuelles, ce qui suppose une archéologie des logiciels, une profession, des industries de reconstitution de matériels et de logiques antérieurs pour y récupérer vivante les archives des générations antérieures. Les Egyptiens, Sumer ont laissé des archives. Depuis deux ou trois millénaires, il y a des archives (les rouleaux du Deutéronome, et - malheureusement brûlée - la bibliothèque d'Alexandrie, vg.), à la suite de nos générations actuelles qui n'éditent plus "papier" qu'accidentellement et rarement, il n'y en aura plus qui soient matérielles.
. le bénéfique déjà en expérience : une révolution mi-psychologique mi-socio-politique considérable : pour la première fois dans nos civilisations la profondeur et la vitesse des évolutions technologiques en matière informatique et de communication par internet, fait que les enfants (notre fille de onze ans) ont autant à apprendre à leurs parents, même si ceux-ci sont encore jeunes) que les parents aux enfants. Donc un puissant facteur de cohésion familiale et sociale, inter-générationnel.
. l'ambivalent
l'addiction aux réseaux sociaux, la communication-importation avec des sites, des videos sur youtube (vg. les phénomènes chez nous : Norman, Cyprien, Natoo, Enjoy Phénix) : pratiques solitaires physiquement, isolant de l'environnement immédiat en lieux, en affections, en conscience du temps mais produisant une initiative de recherche et de compilation, voire de véritables et parfois passionnantes créativités. Cela - quels que soient le pays, la civilisation. Ainsi l'une des filles du jeune Ousmane Ould Bah, pour lequel je tends la main, est accro aux sites internets et aux vidéos importées amateurs... sous la tente maure et dans le sable, faute que la maison en dur soit assez retapée. Le mode de connaissance et la novation culturelle sont analogues dans le monde entier. La jeunesse en faisant l'entier ou presque de son univers, mais amenée à le partager avec l'ancienne génération attirée, curieuse puis s'adonnant à son tour, ou bien souhaitant exercer sa responsabilité sécuritaire.
. le probablement régressif : l'amnésie collective, déjà sensible dans le commentaire des médias et le discours politique, trouve son instrument et même une contrainte la légitimant. Nous n'aurons plus d'archives que virtuelles, ce qui suppose une archéologie des logiciels, une profession, des industries de reconstitution de matériels et de logiques antérieurs pour y récupérer vivante les archives des générations antérieures. Les Egyptiens, Sumer ont laissé des archives. Depuis deux ou trois millénaires, il y a des archives (les rouleaux du Deutéronome, et - malheureusement brûlée - la bibliothèque d'Alexandrie, vg.), à la suite de nos générations actuelles qui n'éditent plus "papier" qu'accidentellement et rarement, il n'y en aura plus qui soient matérielles.
[3] - Actes des Apôtres XIII 26 à 33 ; psaume II ; évangile selon
saint Jean XIV 1 à 6
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