Lutter et vaincre contre l’asphyxie
et la noyade. Plus que l’amoncellement ou le poids des
choses, des accumulations de toute une vie même amputées de
garde-meubles, de déménagements perdus ou bâclés et de
pertes matérielles, l’agenda hebdomadaire, les préparations
et rendus de cours, les instances contentieuses parfois
laissées de côté depuis des semaines et des mois avec en
vis-à-vis le silence ou la non-intervention des prestataires
ou des garanties sur lesquelles on compte. Expérience de
vingt ans qui s’accentue
ces mois-ci. Tout y est. En sus, ce que je me dois parce que
je crois le devoir à ceux et celles de maintenant, témoigner
bien plus que transmettre, dans plusieurs domaines, dont
deux au moins sont de mon ressort unique, si je ne le fais,
ce ne sera pas fait. – En regard, notre amour conjugal
qu’aucun verbatim ou aucune image ne peut décrire ou cadrer,
et de plus en plus l’approche fraternelle et accompagnante
de notre fille, de ma fille. Avec le débat maintenant, la
laisser en semi-internat ou pas. Elle n’y est pas vraiment
heureuse alors que pour le reste son collège est
certainement à ses dimensions à tous égards, ce n’est pas
une question de gagner des heures en faisant moins de
déplacement, mais bien – elle me le dit – de pouvoir nous
parler tous les jours. Et cet âge de sa vie est tellement
éphémère, quatre-cinq ans encore, au plus… avec la question
des études supérieures et de Paris où retrouver un minimum
d’habitation et intramuros. Le RER, la banlieue seraient
plus couteux en temps que d’aller de chez nous à Rennes ou à
Nantes, et s’est révélé parfois un coupe-gorge. Evidemment,
nous avons Strasbourg.
Etouffement aussi de notre pays :
plus rien n'y semble viable, c’est maintenant le tour d’Air France avec un nouvel entrisme des boîtes
à soupe sans foi ni loi : Ryan Air et des groupes pétroliers arabes,
qui ont parfaitement compris qu’il leur faut s’établir sur
du solide avant que se tarisse la manne. Ils s’établissent
hors sol, tandis que leurs Etats sont en double jeu entre
les extrêmistes, Daech et autres d’une part et nous
d’autre part. Ce que l’ « Occident » et surtout les
Européens (car les Etats-Unis comme naguère l’Angleterre
sont protégés par la mer) ne comprennent pas, c’est que le
danger n’est pas dans les migrations sud-nord des malheureux
dont nous n’avons pas su en colonisant-décolonisant préparer
l’avenir et la démocratie, la véritable auto-gestion, il est
dans la pénétration de capitaux complètement étrangers à
nous, et n’ayant de fin que leur rentabilisation,
inassimilables à nos destins nationaux. Alors qu’hommes et
femmes sont assimilables, et que beaucoup le souhaitent de
bonne foi.
Ne pas se laisser étouffer. La
lucidité est manifestement le coup de pied au fond faisant
revenir à la surface, à l’air libre. Une lucidité qui voit
mieux et plus que le poids, l’étranglement, mon
vieillissement, mes pertes de puissance de travail. La
lucidité qui se mue en espérance d’autant plus forte et
argumentée que les dimensions de ce qui fait détresse ou
m’enserre sont bien reconnues, balisées et acceptées. – Je
le dois à ma femme, à notre fille, et maintenant à
quelques-uns de mes élèves à Nantes, et aussi, je le crois,
à mon-notre pays. Car
Dieu viendra sauver Sion et rebâtir les villes de Juda. Il en
fera une habitation, un héritage, patrimoine pour les
descendants de ses serviteurs, demeure pour ceux qui aiment
son nom [1] tandis que des réfugiés
et migrants ont envahi le tunnel sous la Manche…
Prier… vous avez irrité votre Créateur en
offrant des sacrifices aux démons et non à Dieu. Vous avez
oublié le Dieu éternel, lui qui vous a nourris. Textes durs et constat
de malédiction. Prosopopée de Jérusalem, de l’humanité, de
chacun de nous Textes difficiles mettant Dieu-même en cause,
pas seulement en miséricorde mais en châtiment. Les textes
ne sont pas mièvres. Votre pensée vous a égarés loin de
Dieu ; une fois convertis, mettez dix fois plus d’ardeur à le
chercher. Car celui qui a fait venir sur vous ces calamités
fera venir sur vous la joie éternelle, en assurant votre
salut. L’évangile aussi
– le retour de mission des Soixante-Douze – qui nous
présente à nouveau après les figures des archanges et puis
des anges (les « anges gardiens ») une personnification d’un
autre être spirituel, décisif : je regardais Satan
tomber du ciel comme l’éclair. Dans cette ambiance si
mouvementée de salut et de désastre, peuplée d’êtres dont
l’existence et le mouvement nous dépassent, ne nous sont pas
ou ne nous sont plus du tout familiers, nous poseraient même
question si nous restons dans le rationnel : les saints et
Dieu fait homme font partie de l’histoire et de la
chronologie humaine, ce sont eux qui attestent Dieu, l’être
spirituel suprême (la tentative de la Révolution pour une
telle dénomination n’étant pas, au sens premier, tellement
irreligieuse ni impie : elle niait seulement l’Eglise
temporelle, mais balançait entre paganisme et christianisme,
cela dura peu). Tandis que des êtes spirituels, les anges…
sont hors du temps et de l’histoire. Il est vrai que c’est
aussi le sort de nos morts et notre propre avenir que cette
sortie. Sortie où ? dans le néant ? qui ne peut cependant
être rétrospectif. On arrive ainsi à Dieu quand même, sinon
surtout. Personne ne connaît qui est le Fils, sinon le
Père ; et personne ne connaît qui est le Père, sinon le Fils
et celui à qui le Fils veut le révéler. Nous, l’Eglise,
l’humanité à terme, et chacun selon sa marche et selon la
grâce. Tu
l'as révélé aux tout-petits, ce que tu as caché aux sages et
aux savants.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire