dimanche 4 octobre 2015

la chair de ma chair - textes du jour

Dimanche 4 Octobre 2015

Journée de grâce hier, particulièrement apaisante et reconstituante. Quelques-une de mes urgences traitées donc, recherche infructueuse de ma carte d’identité mais réappropriation de quantité de mes archives et surtout de photos d’époques tournantes ou heureuses, en coincidence forcément non fortuites avec mes cheminements de pensée, puis le film réalisé par Marguerite et sa chère Fanny, que ma femme, pourtant  critique particulièrement difficile, a apprécié – le jour où elle jugera convenable un de mes essais de livres ou de papiers, c’est que ceux-ci seront excellents. Art déjà consommé des deux filles pour les dialogues non écrits mais seulement envisagés puis tentés une première fois avant de tourner. Outil, le dispositif de son ordinateur. Actrices, quelques monsterhighs et everaferhighs. Des bases pour ne pas sécher d’inquiétude sur l’avenir et sur notre époque. G. me courielle car je m’inquiétais d’elle et de sa probable solitude : Il ne faut pas toujours tout mélanger et chercher sans cesse des responsables.  Certes, la vie à Paris est devenue difficile à tous égards, les gens, les impôts, les égoîsmes, les travaux incessants dans cet immeuble (nouveaux arrivants)  les inquiétudes pour tout ce qui se passe en ce moment in et out.! A lire Attali,on serait promis au pire en 2O35 !! mais il est souvent triste et négatif dans ses prédictions. Alors, aller voir Fragonard ou les Tudors au Sénat ... J’avais coupé toute relation quoique déjà réduite à lui souhaiter par courriel son anniversaire, puisqu’elle avait laissé tomber son frère cadet, qu’elle aimait tant, uniquement par crainte d’avoir à payer ses dettes. Celui-ci, mort sans doute misérablement au Maroc, ayant joué tout, divorcé d’une première et la seconde se suicidant au fusil de chasse, à midi, sur la plage de Nice devant lui… et même fraudé la bourse scolaire de son fils. Drame m’ayant beaucoup frappé, et je n’avais pu intervenir à temps auprès de notre ambassade à Rabat.
Prier… le monde entier a toutes ses chances. Il est bon que beaucoup regimbent exténués de misère ou d’indignation, les réfugiés occupant ou tentant d’occuper le tunnel sous la Manche, et pourquoi ne pas regarder aussi Daech comme une protestation, sans doute forcenée et réactive, barbare donc autant que le fut le nazisme, ses folies (les archives de ROSENBERG qui viennent d’être publiées en traduction…). De GAULLE, ce ne fut pas assez remarqué, souligna dès Juin 1940 que l’ennemi n’était pas tant l’Allemagne que des forces d’asservissement dont forcément triompherait la liberté. C’est un futur gaulliste s’il en est, René CAPITANT qui de Strasbourg analysa ce qu’avait de monstrueuse, notamment sur le plan juridique, la base du régime et la dénaturation de la constitution de Weimar par les nazis. Nous avons à nous contenir et nous apprendre les uns les autres. Il y faut, pour chacun, des bases pacifiantes et heureuses. Le destin de chacun ne peut se construire dans le tumulte. Marguerite s’est faite un marque-pages, qu’il y a évidemment à commenter : « peace and love & destiny »…. Celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés doivent tous avoir même origine ; pour cette raison, Jésus n’a pas honte de les appeler ses frères… Si donc il a fait l’expérience de la mort, c’est, par grâce de Dieu, au profit de tous. [1] Toujours, dans l’évangile, le modèle de l’enfance auquel, répétitivement, nous appelle le Christ, le plus souvent fort du contresens habituel de ses disciples. Des gens présentaient à Jésus des enfants pour qu’il pose la main sur eux ; mais les disciples les écartèrent vivement. Voyant cela, Jésus se fâcha et leur dit : « Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas, car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. Amen, je vous le dis : celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu à la manière d’un enfant n’y entrera pas ». Il les embrassait et les bénissait en leur imposant les mains. Cet ouvrier dans le machinisme agricole (quarante ans chez LENORMAND) nous donnant les clés de la chapelle de Brangolo où j’avais oublié mon carnet de terrain, embrasse spontanément sur le front Marguerite… Marc relie le constat de la conjugalité : ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas !, à ce que l’enfant apporte aux adultes : le modèle, le socle de toute vie, de toute paix. La grâce m’a été donnée de ce socle de l’enfance et du mariage, chacun m’enseigne et me porte. Voilà comment sera béni l’homme qui craint le Seigneur… A cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un. Il est vrai que mes passionnants parents m’avaient, l’un puis l’autre, quitté vingt-quatre et douze ans avant notre mariage et la naissance de notre fille. Celle-ci a les yeux de mon père. Il ne trouva aucune aide qui lui corresponde. Ce fut la recherche du Créateur : il les amena vers l’homme pour voir quels noms il leur donnerait. La curiosité de Dieu envers l’homme…Cette fois-ci, voilà l’os de mes os et la chair de ma chair !
Coincidence sidérante, la mémoire festive de François d’Assise commentée en catéchèse par l’admirable Benoît XVI est aussi celle de l’anniversaire de l’ouverture des camps nazis de la mort, que j’évoquais juste.


[1] - Genèse II 18 à 24 ;psaume CXXVIII ; lettre aux Hébreux II 9 à 11 ; évangile selon saint Marc X 2 à 16

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