Journée de grâce hier,
particulièrement apaisante et reconstituante. Quelques-une
de mes urgences traitées donc, recherche infructueuse de ma
carte d’identité mais réappropriation de quantité de mes
archives et surtout de photos d’époques tournantes ou
heureuses, en coincidence forcément non fortuites avec mes
cheminements de pensée, puis le film réalisé par Marguerite
et sa chère Fanny, que ma femme, pourtant critique
particulièrement difficile, a apprécié – le jour où elle
jugera convenable un de mes essais de livres ou de papiers,
c’est que ceux-ci seront excellents. Art déjà consommé des
deux filles pour les dialogues non écrits mais seulement
envisagés puis tentés une première fois avant de tourner.
Outil, le dispositif de son ordinateur. Actrices, quelques monsterhighs et everaferhighs. Des bases pour ne pas
sécher d’inquiétude sur l’avenir et sur notre époque. G. me
courielle car je m’inquiétais d’elle et de sa probable
solitude : Il ne faut pas toujours tout mélanger et
chercher sans cesse des responsables. Certes, la vie à Paris
est devenue difficile à tous égards, les gens, les impôts, les
égoîsmes, les travaux incessants dans cet immeuble (nouveaux
arrivants) les inquiétudes pour tout ce qui se passe en ce
moment in et out.! A lire Attali,on serait promis au pire en
2O35 !! mais il est souvent triste et négatif dans ses
prédictions. Alors, aller voir Fragonard ou les Tudors au
Sénat ... J’avais coupé
toute relation quoique déjà réduite à lui souhaiter par
courriel son anniversaire, puisqu’elle avait laissé tomber
son frère cadet, qu’elle aimait tant, uniquement par crainte
d’avoir à payer ses dettes. Celui-ci, mort sans doute
misérablement au Maroc, ayant joué tout, divorcé d’une
première et la seconde se suicidant au fusil de chasse, à
midi, sur la plage de Nice devant lui… et même fraudé la
bourse scolaire de son fils. Drame m’ayant beaucoup frappé,
et je n’avais pu intervenir à temps auprès de notre
ambassade à Rabat.
Prier… le monde entier a toutes ses
chances. Il est bon que beaucoup regimbent exténués de
misère ou d’indignation, les réfugiés occupant ou tentant
d’occuper le tunnel sous la Manche, et pourquoi ne pas
regarder aussi Daech comme une protestation, sans doute
forcenée et réactive, barbare donc autant que le fut le
nazisme, ses folies (les archives de ROSENBERG qui viennent
d’être publiées en traduction…). De GAULLE, ce ne fut pas
assez remarqué, souligna dès Juin 1940 que l’ennemi n’était
pas tant l’Allemagne que des forces d’asservissement dont
forcément triompherait la liberté. C’est un futur gaulliste
s’il en est, René CAPITANT qui de Strasbourg analysa ce
qu’avait de monstrueuse, notamment sur le plan juridique, la
base du régime et la dénaturation de la constitution de
Weimar par les nazis. Nous avons à nous contenir et nous
apprendre les uns les autres. Il y faut, pour chacun, des
bases pacifiantes et heureuses. Le destin de chacun ne peut
se construire dans le tumulte. Marguerite s’est faite un
marque-pages, qu’il y a évidemment à commenter : « peace and
love & destiny »…. Celui qui sanctifie et ceux qui sont
sanctifiés doivent tous avoir même origine ; pour cette
raison, Jésus n’a pas honte de les appeler ses frères… Si donc
il a fait l’expérience de la mort, c’est, par grâce de Dieu,
au profit de tous. [1] Toujours, dans
l’évangile, le modèle de l’enfance auquel, répétitivement,
nous appelle le Christ, le plus souvent fort du contresens
habituel de ses disciples. Des gens présentaient à
Jésus des enfants pour qu’il pose la main sur eux ; mais les
disciples les écartèrent vivement. Voyant cela, Jésus se fâcha
et leur dit : « Laissez les enfants venir à moi, ne les
empêchez pas, car le royaume de Dieu est à ceux qui leur
ressemblent. Amen, je vous le dis : celui qui n’accueille pas
le royaume de Dieu à la manière d’un enfant n’y entrera pas ».
Il les embrassait et les bénissait en leur imposant les mains.
Cet ouvrier dans le
machinisme agricole (quarante ans chez LENORMAND) nous
donnant les clés de la chapelle de Brangolo où j’avais
oublié mon carnet de terrain, embrasse spontanément sur le
front Marguerite… Marc relie le constat de la conjugalité :
ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Donc, ce que
Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas !, à ce que l’enfant
apporte aux adultes : le modèle, le socle de toute vie, de
toute paix. La grâce m’a été donnée de ce socle de l’enfance
et du mariage, chacun m’enseigne et me porte. Voilà
comment sera béni l’homme qui craint le Seigneur… A cause de
cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à
sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un. Il est vrai que mes
passionnants parents m’avaient, l’un puis l’autre, quitté
vingt-quatre et douze ans avant notre mariage et la
naissance de notre fille. Celle-ci a les yeux de mon père. Il
ne trouva aucune aide qui lui corresponde. Ce fut la recherche du
Créateur : il les amena vers l’homme pour voir quels
noms il leur donnerait. La
curiosité de Dieu envers l’homme…Cette fois-ci, voilà
l’os de mes os et la chair de ma chair !
Coincidence sidérante, la mémoire
festive de François d’Assise commentée en catéchèse par
l’admirable Benoît XVI est aussi celle de l’anniversaire de
l’ouverture des camps nazis de la mort, que j’évoquais
juste.
[1]
- Genèse II 18 à 24 ;psaume
CXXVIII ; lettre aux Hébreux II 9 à 11 ; évangile selon
saint Marc X 2 à 16
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