dimanche 3 avril 2016

saint Luigi Scrosoppi 1804 + 1884



 Prêtre et fondateur de la Congrégation “Sœurs de la Providence” 
 
Luigi Scrosoppi naît le 4 août 1804 à Udine (ville italienne située dans la région Frioul-Vénétie julienne). Son père Domenico était orfèvre, sa mère Antonia était issue d'une famille aisée. Le foyerétait très chrétien et très pieux, l'éducation religieuse y tenait une grande place, d'ailleurs, les deux frères, Carlo et Giovanni Battista, de Luigi devinrent prêtres comme lui.

Dans les années 1814-1816, la région du Frioul avait connu de grands désordres climatiques, fragilisant une population pauvre qui avait subi disettes et épidémies. De nombreux orphelins avaient été ainsi laissés à l'abandon après la mort de toute leur famille. Le petit Luigi, voyant la misère des gens qui l'entouraient, décida de consacrer toute sa vie à ces pauvres.
À l'âge de 12 ans il entra au petit séminaire. Et le 31 mars 1827 il reçut lui aussi l'ordination sacerdotale.
Il collabora à l'œuvre entreprise par son frère Carlo, qui venait en aide aux orphelines abandonnées, s'adonnant aux tâches les plus humbles, quêtant dans la rue pour l'éducation des petites filles qu'ils avaient rassemblées. Il consacra tous ses biens à son œuvre, ralliant aussi d'autres prêtres et des professeurs, afin d'éduquer ces enfants pour qu'ils aient une vie digne de ce nom.
C'est ainsi que naquit la Congrégation des “Sœurs de la Providence”, le 1er février 1837, placée sous la protection de saint
Gaetano de Thiene (1480-1547), misant sur la tendre providence qui n'abandonne jamais ceux qui se confient à elle.
Tenté par la pauvreté et la fraternité universelle de saint François d'Assise, il suivra pourtant les pas de St Filippo Néri (1515-1595)et, en 1846, devint Oratorien.
Luigi Scrosoppi consacra toute sa vie à son œuvre, formant les jeunes maîtresses, fondant de nombreuses maisons, étant le guide spirituel de tous et de toutes dans la plus grande humilité et l'anonymat le plus total. Non content d'avoir fondé la congrégation des Sœurs de la Providence, Luigi participait à toutes les autres œuvres du diocèse, s'occupait des séminaristes pauvres, et créait un institut de sourds-muets.
Atteint d'une grave maladie de la peau, il mourut dans la nuit du 3 avril 1884, ses dernières paroles furent « Charité, charité ! ».
Quant aux Sœurs de la Providence, elles œuvrent encore aujourd'hui dans diverses parties du monde : au Brésil, en Uruguay, en Afrique, en Inde, en Bolivie, en Roumanie, en Birmanie et bien sûr en Italie.
Déclaré Vénérable le 12 juin 1978, par le Bx Paul VI (Giovanni Battista Montini, 1963-1978), Luigi Scrosoppi à été béatifié le 04 octobre 1981 et canonisé le 10 juin 2001, à Rome, par Saint Jean-Paul II (Karol Józef  Wojtyła, 1978-2005)
Au cours de la même cérémonie ont été canonisés : Rafqa Pietra Choboq Ar-Rayès, première sainte du Liban ; Bernardo de Corleone (1605-1667), du Tiers-Ordre des capucins ; Agostino Roscelli (1818-1902), prêtre italien du diocèse de Gênes et Teresa Eustochio Verzeri (1801-1852), fondatrice de l'Institut des filles du Sacré-Cœur de Jésus (>>> Homélie du pape Jean-Paul II le 10 juin 2001).
Luigi Scrosoppi a été déclaré protecteur des malades atteints du SIDA.
Source principale : wikipédia.org (« Rév. x gpm »).


HAPELLE PAPALE POUR LA CANONISATION DE 5 BIENHEUREUX
HOMÉLIE DU PAPE JEAN PAUL II
Dimanche 10 juin 2001, Solennité de la Sainte Trinité 

1. "Béni soit Dieu le Père, et le Fils unique de Dieu, et l'Esprit Saint:  car son amour pour nous est grand" (Antienne de début).

La liturgie tout entière est toujours orientée vers le mystère trinitaire, source  de vie pour chaque croyant, mais elle l'est encore plus spécialement en la fête d'aujourd'hui de la Très Sainte Trinité.
"Gloire au Père, gloire au Fils, gloire à l'Esprit Saint":  chaque fois que nous proclamons ces paroles, synthèse de notre foi, nous adorons l'unique et véritable Dieu en trois Personnes. Nous contemplons émerveillés ce mystère qui nous enveloppe totalement. Un mystère d'amour, un mystère de sainteté ineffable.

"Saint, Saint, Saint est le Seigneur, Dieu de l'univers" chanterons-nous d'ici peu, en entrant dans le coeur de la prière eucharistique. Le Père a tout créé avec sagesse et une providence aimante; le Fils par sa mort et sa résurrection nous a rachetés; l'Esprit Saint nous sanctifie par la plénitude de ses dons de grâce et de miséricorde.

Nous pouvons à juste titre définir la solennité d'aujourd'hui comme une "fête de la sainteté". En ce jour, la cérémonie de canonisation de cinq bienheureux trouve donc son cadre le plus harmonieux:  Luigi Scrosoppi, Agostino Roscelli, Bernardo da Corleone, Teresa Eustochio Verzeri, Rafqa Pietra Choboq Ar-Rayès.

2. "Ayant donc reçu notre justification de la foi, nous sommes en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ" (Rm 5, 1).

Pour l'Apôtre Paul, comme nous l'avons entendu dans la seconde Lecture, la sainteté est un don que le Père nous communique à travers Jésus-Christ. En effet, la foi en Lui est un début de sanctification. A travers la foi l'homme entre dans l'ordre de la grâce; à travers la foi il espère prendre part à la gloire de Dieu. Cette espérance n'est pas une vaine illusion, mais le fruit sûr d'un chemin ascétique face à de nombreuses épreuves, affrontées avec patience et une vertu éprouvée.
Ce fut l'expérience de saint Luigi Scrosoppi, au cours d'une vie entièrement consacrée à l'amour du Christ et de ses frères, en particulier des plus faibles et sans défense.

"Charité! Charité!":  cette exclamation jaillit de son coeur au moment de quitter le monde pour le Ciel. Il exerça la charité de façon exemplaire, en particulier à l'égard des jeunes filles orphelines et abandonnées, entraînant un groupe d'éducatrices, avec lesquelles il fonda l'Institut des "Soeurs de la Divine Providence".

La charité fut le secret de son apostolat long et inlassable, nourri d'un contact permanent avec le Christ, contemplé et imité dans l'humilité et dans la pauvreté de sa naissance à Bethléem, dans la simplicité de sa vie laborieuse à Nazareth, dans la complète immolation sur le Calvaire, dans le silence éloquent de l'Eucharistie. C'est pourquoi l'Eglise le présente aux prêtres et aux fidèles comme modèle d'une synthèse profonde et efficace entre la communion avec Dieu et le service aux frères. Le modèle, en d'autres termes, d'une existence vécue en intense communion avec la Très Sainte Trinité.

3. "Son amour pour nous est grand". L'amour de Dieu pour les hommes s'est manifesté de manière particulièrement évidente dans la vie de saint Agostino Roscelli, que nous contemplons aujourd'hui dans la splendeur de la sainteté. Son existence, toute imprégnée de foi profonde, peut être considérée comme un don offert pour la gloire de Dieu et pour le bien des âmes. Ce fut la foi qui le rendit toujours obéissant à l'Eglise et à ses enseignements, dans une adhésion docile au Pape et à son propre Evêque. Il sut puiser dans la foi le réconfort pour affronter les heures sombres, les âpres difficultés et les événements douloureux. La foi fut le roc solide auquel il sut s'accrocher pour ne jamais céder au découragement.

Il sentit le devoir de communiquer cette même foi aux autres, en particulier à ceux qu'il approchait dans le mystère de la confession. Il devint un maître de vie spirituelle, en particulier pour les Soeurs qu'il fonda, qui le virent toujours serein même face aux situations les plus critiques. Saint Agostino Roscelli nous exhorte nous aussi à avoir toujours confiance en Dieu, en nous plongeant dans le mystère de son amour.

4. "Gloire au Père, au Fils et à l'Esprit Saint". A la lumière du mystère de la Trinité le témoignage évangélique de saint Bernardo da Corleone, lui aussi élevé aux honneurs des autels, acquiert également une éloquence singulière. Tous s'émerveillaient devant lui et se demandaient comment un frère laïc pouvait parler de façon aussi éminente du mystère de la très Sainte Trinité. En effet, sa vie fut entièrement tendue vers Dieu, à travers un effort constant d'ascèse, tissée de prière et de pénitence. Ceux qui l'ont connu attestent de façon unanime qu'il "était toujours occupé à la prière", "jamais il ne cessait de prier", "il priait sans cesse" (Summ., 35). De ce dialogue ininterrompu avec Dieu, qui trouvait dans l'Eucharistie son centre dynamique, il tirait la lymphe vitale pour son courageux apostolat, en répondant aux défis sociaux de l'époque, qui ne manquait pas de ten-sions et de problèmes.

Aujourd'hui aussi le monde a besoin de saints comme Fra' Bernardo plongés en Dieu et précisément pour cette raison capables d'en transmettre la vérité et l'amour. L'humble exemple de ce Capucin constitue un encouragement à ne pas se lasser de prier, la prière et l'écoute de Dieu étant précisément l'âme de la sainteté authentique.

5. "L'Esprit de vérité vous guidera à la vérité tout entière" (Antienne de Communion). Teresa Eustochio Verzeri, que nous contemplons aujourd'hui dans la gloire de Dieu, se laissa conduire docilement par l'Esprit Saint au cours  de son existence, brève mais intense. Dieu se révéla à Elle comme une présence devant laquelle on doit s'incliner avec une profonde humilité. Sa joie était de se considérer sous la constante protection divine, en se sentant entre les mains du Père céleste, en qui elle apprit à avoir toujours confiance.

S'abandonnant à l'action de l'Esprit, Teresa vécut l'expérience mystique particulière "de l'absence de Dieu". Seule une foi inébranlable l'empêcha de ne pas perdre la confiance en ce Père porvidentiel et miséricordieux, qui la mettait à l'épreuve:  "Il est juste - écrivait-elle - que l'épouse, après avoir suivi l'époux dans toutes les peines qui accompagnèrent sa vie, prenne encore part avec lui à la plus terrible" (Livre des devoirs, III, 130).

Tel est l'enseignement que sainte Teresa laisse à l'Institut des "Filles du Sacré-Coeur de Jésus", qu'elle fonda. Tel est l'enseignement qu'elle nous laisse à tous. Même face aux contrariétés et aux souffrances intérieures et extérieures, il faut conserver vivante la foi en Dieu le Père, Fils et Esprit Saint.

6. En canonisant la Bienheureuse Rafqa Choboq Ar-Rayès, l'Eglise met en lumière d'une manière toute particulière le mystère de l'amour donné et accueilli pour la gloire de Dieu et le salut du monde. Cette moniale de l'Ordre libanais maronite désirait aimer et donner sa vie pour ses frères. Dans les souffrances qui n'ont cessé de la tourmenter durant les vingt-neuf dernières années de son existence, sainte Rafqa a toujours manifesté un amour généreux et passionné pour le salut de ses frères, puisant dans son union au Christ, mort sur la croix, la force d'accepter volontairement et d'aimer la souffrance, authentique voie de sainteté.

Puisse sainte Rafqa veiller sur ceux qui connaissent la souffrance, en particulier sur les peuples du Moyen-Orient affrontés à la spirale destructrice et stérile de la violence! Par son intercession, demandons au Seigneur d'ouvrir les coeurs à la recherche patiente de nouvelles voies pour la paix, hâtant les jours de la réconciliation et de la concorde!

7. "Yahvé, notre Seigneur, qu'il est puissant ton nom par toute la terre!" (Ps 8, 2.10). En contemplant ces lumineux exemples de sainteté, l'invocation du Psalmiste revient spontanément dans le coeur. Le Seigneur ne cesse de donner à l'Eglise et au monde d'admirables exemples d'hommes et de femmes, dans lesquels se reflète sa gloire trinitaire. Leur témoignage nous pousse à regarder vers le Ciel et à chercher sans répit le Royaume de Dieu et sa justice.

Marie, Reine de tous les Saints, qui la première a accueilli l'appel du Très-Haut, soutiens-nous dans notre service à Dieu et aux frères. Et vous, marchez avec nous, saint Luigi Scrosoppi, Agostino Roscelli, Bernardo da Corleone, Teresa Eustachio Verzeri, Rafqa Pietra Choboq Ar-Rayès, afin que notre existence, comme la vôtre, soit une louange au Père, au Fils et à l'Esprit Saint. Amen!
 


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SAN LUIGI SCROSOPPI SACERDOTE /



 





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