Submergé par ce que remue et provoque en moi ce qu’il m’est donné
de vivre ces jours-ci : l’amour et les communions fraternelles avec mon
cher aîné, nos lectures et récits mutuels de nos vies, de nos expériences, c’est
plus prenant, pacifiant et positifs que n’importe quelle retraite spirituelle
ou entretien psychothérapeutique, parce que le donné n’est pas univoque, qu’il
y a constamment une tension d’attention et de compréhension, un réajustement du
souvenir, de multiples mobilisations. Retrouvailles, dialogues en semi-tête-à-tête
avec mes nièces et petites-nièces, l’éclat aussi du visage, du sourire, de la
fraicheur, de la légèreté de comportement de l’unique petit-neveu présent aux
agapes d’hier. Vie de l’Eglise aussi avec la liturgie de confirmation à
Saint-Pierre de Neuilly, mal organisé, bruissante par excès de confirmandes,
absence de l’évêque J’ai dû prier en fin de messe pour demander d’être excusé pour
tant de pensées méchantes et critiques pendant l’office, l’homélie et les
diverses interventions. Rachetés cependant par l’exceptionnelle ferveur et le
recueillement de visage et de silhouette d’une des confirmées, grande, d’une
blondeur de cheveux jamais vue et si manifestement priante. Par l’émotion aussi
de diction d’une des prières « universelles ». Rencontres générales
sans commentaires qu’un constat lapidaire, mes neveux par alliance tout hier ou
un malouin rencontré à la sortie de l’église : faillite de nos dirigeants
politiques et des deux chefs depuis 2007, plus aucune prise dans l’intelligence
ni dans l’émotion du pays.
Action tranquille et heureuse de grâces et de remerciements pour
ces heures et jours. Prière de demande, le bonheur de ma chère femme dont je m’inquiète
et suis actuellement séparé, sans même la communication internet, et « en
creux » les échanges SMS (que j’ai appris d’elle avant-hier soir) avec
notre fille. La vie humaine n’a de prix et de vibration qu’aimante et communiante.
La dureté des stratégies, des libido et des cupidités, les courses aux
ambitions, aux notoriétés ou aux prétentions à construire, organiser, commander
sont contre-nature. – Pensées pour les isolés, silhouette de SDF le long de la
Seine, marchant en contre-bas de Saint-Cloud, son avoir sur le dos. Couple de
mes jeunes divorcés. Amis et rencontrés de toute ma vie. Voici en quoi consiste l’amour : ce n’est
pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés.
Prier [1] :
ce n’est ps vous qui m’avez
choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis afin que vous alliez, que vous
portiez du fruit, et que votre fruit demeure. L’amour est initiative de l’autre, il provoque l’accueil et même si le
mouvement – d’abord tout humain et de sensibilité aux attractions – vient de
nous, il n’a de portée et de fruit que selon l’autre. L’accueil n’est jamais
passivité mais initiative. La création entière a cette respiration fondamentale
et fondatrice. Voici ce que je vous commande : c’est de vous aimer les
uns les autres. Effet, l’anticipation de
la vie éternelle, la « demeurance ». Si vous gardez mes
commandements (et le commandement, c’est
l’amour mutuel), vous demeurerez dans mon amour. Modèle et voie : l’exemple de la relation Fils-Père : je
demeure dans son amour. Expérience des Apôtres,
Jean le disciple que Jésus aimait (mystère
de la réalité humaine car Dieu Lui-même… explicitement… ou telle rencontre :
posant son regard sur lui, Jésus se mit à l’aimer, lecture d’âme, intense) : celui qui n’aime pas n’a pas connu
Dieu, car Dieu est amour. Adam et Eve, au
« paradis », comportement à rebours, rien d’amoureux de Dieu, ils
cherchent une connaissance abstraite et de rétribution personnelle, et en quoi ?
Chaque soir, Yahvé se promène avec eux, vient à eux, et ils ne le connaissent
pas, car ils ne l’aiment pas… il nous faut le chemin de la Rédemption et de
notre conversion pour aimer et Dieu et notre prochain. Il nous a envoyé son
Fils en sacrifice de pardon pour nos péchés. … Il s’est rappelé sa fidélité,
son amour, en faveur de la maison d’Israël… Fruit ?
une nouvelle Pentecôte, une seconde Pentecôte comme Pierre arrivait à
Césarée chez Corneille, centurion de l’armée romaine… « Lève-toi. Je ne
suis qu’un homme, moi aussi »… Les
croyants qui accompagnaient Pierre, et et qui étaient juifs d’origine, furent stupéfaits
de voir que, même sur les nations, le don de l’Esprit Saint avait été répandu. En
effet, on les entendait parler en langues et chanter la grandeur de Dieu.
[1] - Actes des Apôtres X 25 à 48 passim, psaume CXVIII ; 1ère
lettre de Jean IV 7 à 10 ; évangile selon saint Jean XV 9 à 17
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