08 heures 31 + Marguerite continue de découcher, enchantée de sa nouvelle chambre… la salle-à-manger, l’organisation du canapé devant la cheminée et le poële, pour avoir la connexion… skype avec Bérénice. Et sa onzième dent de lait, la petite souris à laquelle elle assure ne plus croire, m’accusant de mentir, mais le petit billet sous un cahier près de son oreiller, il y a quatre jours, finalement repéré et mis en lieu sûr sans qu’elle nous en parle, est un aveu, elle y croit encore. Deux pièces près de sa lampe de chevet ce matin. Il pleut depuis quarante-huit heures, nos glycines denses et profondes de couleurs, d’amas à notre retour des 2.300-3.200 mètres nus, blanc, bleu, noir rochers et ciel de Val-Thorens ont blanchi comme un coup de vieillesse dans nos chevelures. – Happé ce matin par les liens que me donne Wladimir G. sur le Kazakhstan : cette réélection de NAZARBAEV à 97% comme la précédente est analysée par plusieurs sites comme le début de la catastrophe. Il y a eu les événements de 2011 que je n’apprends que depuis quelques semaines et qui semble de même importance – et hostilité contre N. – que ceux aussi sanglants de 1986. La relation avec POUTINE est ambivalente, irrédentisme russe ou… Vacuité, superficialité aussi bien de FH dont les visites à l’étranger n’ont ni rayonnement sur place ni impact sur l’intelligence française des situations locales, que de FABIUS tout occupé à vivre son dernier mandat ministériel. Mauritanie et Kazakhstan, j’en ai l’expertise. Me faire inviter là et là, en direct délibérer avec le dictateur de ses vues et des issues…
Prier…
nous, chacun… ce frère étonnant qu’est Gabriel MATZNEFF,
dispersion et
stérilité ? mais une telle continuité dans un seul genre, la
drague et l’amour
de ce remuement des sens et du cœur les instants de
rencontre, et leurs
compte-rendus répétitifs depuis quarante ans – comme les
harangues de
LAGUILLIER, lues et de voix monocorde – mais toujours
justes, passionnants. Avec
ce don rare, qui n’est pas celui du récit ou de la mémoire,
mais de donner au
lecteur la fraternité avec lui, une adoption presque
envoûtante. Mais paisible
et au fond très contrôlée. Prier pour lui, ses rencontres…
les miens… les
semi-secrets de nos drames familiaux, ma chère et vraie
belle-famille, chacun
de mes sœurs et frères, et celles qui me donnent équilibre,
amour, bonheur,
santé de corps et d’âme, ma chère femme et notre fille, don
de Dieu, ensemble
et chacune.
Demeurez en moi, comme
moi en vous. Le mystère
trinitaire, nos mystères
humains d’amour et de communion, notre relation au monde
sont toujours dits et
fondés par le Christ selon des comparaisons, lesquels
viennent toujours à Sa
relation de personne à personne et d’unité avec le Père. Et
Dieu nous élisant
pour que nous participions à Sa vie propre, et – d’une
certaine manière – à plus
encore : à Sa création, à Son activité-même d’amour et de
création :
Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous portiez
beaucoup de fruit
et que vous soyez pour moi des disciples [1]. Exacte paraphrase du Notre
Père comme si la gloire
de Dieu dépendait de
notre propre dépense pour Celle-ci… que
Votre nom soit sanctifié, que Votre règne arrive. Relation toute puissante pour notre propre
fécondité, donc l’équilibre
de notre existence et de nos amours, affections et travaux.
Mais vous, vous
voici déjà purifiés grâce à la parole que je vous ai dite.
Demeurez en moi
comme moi en vous. Mode
opératoire, l’amour
et l’attention les uns pour les autres. Saul introduit par
Barnabé auprès des
Apôtres, passionnant et juste comme un bon roman, à ceci
près que c’est la
vérité qui nous a fondés, le début de la chaîne de
transmission. Alors,
Barnabé le prit avec lui et le présenta aux Apôtres ; il leur
raconta
comment, sur le chemin, Saul avait vu le Seigneur, qui lui
avait parlé, et
comment, à Damas, il s’était exprimé avec assurance au nom de
Jésus. Appel personnel,
de personne à personne,
comme les premiers Apôtres au bord du lac ou à la table du
percepteur. Travail
apostolique immédiat. Effet : l’Eglise était en paix
dans toute la
Judée, la Galilée et la Samarie ; elle se construisait et elle
marchait
dans la crainte du Seigneur ; réconfortée par l’Esprit Saint,
elle se
multipliait. Les Actes…
« évangile
de l’Esprit »… les six évangiles, les quatre portant
explicitement ce
titre, et le livre d’Isaïe, et celui-ci… les épîtres faisant stricts commentaire et
redondance aux paroles du
Fils de l’homme. Voici comment nous reconnaissons qu’Il
demeure en nous,
puisqu’il nous a donné part à son Esprit… nous aimer les uns
les autres comme
Il nous l’a commandé.
Hier
21
heures 35 + Marguerite…
une dizième ou
une onzième dent de lait. Décidée à dormir encore dans sa
nouvelle chambre.
Skype avec Bérénice dès notre retour de son cours de
claquettes et de la
médiathèque. Chorégraphie qu’elle cherche sur un air à
peine audible. Elle a un
don certain, un geste coupant, des poses hiératiques comme
en contradiction
avec la continuité de ce qu’elle écoute. Lui faire
apprendre la
notation-écriture des ballets ? Son actelle passion pour
ce site
movie-star (deux mois seulement et identifié par Eva…) ou
pour ses
conversations à longueur de journée et même de nuit, ne
m’inquiètent pas. Ses
engouements sucessifs sont de quelques semaines ou mois,
les poupées l’an
dernier, elle continue de lire. Edith « devant » sa
nouvelle série
policière, Francis PERRIN, barbe grise à l’italienne,
seyante ; gros plan
des visages, le dialogue par le visage en demande ou en
écoute : c’est
original et très bien filmé. Avant-hier soir, couché tard,
elle, tandis que je
m’étais couché dès le dîner : les
choristes, que je crois film d’importance mais
dont je n’ai vu qu’un
dernier plan, d’ailleurs émouvant. Ses lectures et ce à
quoi elle m’introduit
par ses vues et expériences sur l’économie bancaire et la
spéculation-corruption
du genre et des personnes. – Il me semble que tous trois
nous sommes en train
d’intégrer (enfin ? grâce à la maturation de notre fille ?
par
fatigue ?) d’intégrer notre vie à chacun et notre mode de
vie ensemble,
malgré tant d’étranglements et d’astreintes. J’en suis
très heureux. – L’UCK,
un quart d’heure à lire les premières pages du nouveau
paru de Gabriel
MATZNEFF, son journal 2009-2013 [2].
Je me sens très jumeau
de lui dans l’exercice, le comptage du temps qu’il lui
faudrait pour la mise au
point de ses manuscrits, neuf-dix ans. Et surtout,
puisqu’il sait être publié
quand il écrit, ne pas donner le spectacle de la
décrépitude. Né en 1936, il
arrive aux quatre-vingt ans…
c’était ma
question et mon attente, qu’écrirait-il ? le draguer et
l’irrésistible,
l’hédoniste et l’amoureux du corps, du sexe encore plus
précisément, du sexe de
chaque visage et rencontre ? j’y suis. Vais lui écrire,
essayer de le
rencontrer pendant que je serai à Paris.
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