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ario Vergara naît le 16 novembre 1910 à Frattamaggiore (Naples) dans le diocèse
d’Aversa. Ordonné prêtre au sein de la société des PIME en 1934, il est envoyé
la même année au service du diocèse de Toungoo, en Birmanie, alors protectorat
britannique.
Dès son arrivée, le P. Vergara se met à l’étude des langues locales
puis, très vite, se voit confier le district de Citacio, où vivent les Soku,
l'une des tribus de l’ethnie karen. Le missionnaire “se tue à la tâche”, rapportent
les témoins ; malgré de fréquents accès de paludisme, il parcourt son district
où sont éparpillés quelque 29 villages catholiques, se faisant tout à tour “prêtre, éducateur, médecin, administrateur
et parfois même juge”.
Avec la deuxième guerre mondiale, les missionnaires italiens en
Birmanie, considérés comme appartenant à une nation ennemie, sont poursuivis et
internés par les Britanniques dans leurs camps de prisonniers en Inde. Le P. Vergara
y restera de 1941 à 1944. A
sa libération, le missionnaire ne peut cependant retourner encore sur son lieu
de mission et devra patienter en Inde jusqu’en 1946. Très fragilisé par cette
longue période d’attente et de détention, au cours de laquelle il a subi
l’ablation d’un rein, le prêtre PIME accepte pourtant avec enthousiasme la
nouvelle mission qui lui est confiée par son évêque. Il s’agit d’évangéliser
une région à l’est de Toungoo où vivent des tribus isolées, dont une majorité
de villages suivant la « religion traditionnelle » (un mélange de bouddhisme et
d’animisme) et quelques missions baptistes.
Le P. Vergara, après avoir rapidement appris le dialecte local, s’intègre dans sa nouvelle communauté avec une facilité qui irrite les baptistes. Ces derniers, qui forment l’élite sociale des villages, s’inquiètent du soutien apporté par le missionnaire aux populations pauvres et sous-développées de la région.
Les premières menaces, accompagnées de campagnes de calomnie contre le
P. Vergara, suivent de près le déclenchement de la guerre civile, lors de
l’accession à l’indépendance de la Birmanie en 1948. Les tribus locales
rebelles, dont le nationalisme a été exacerbé par les suites décevantes de la
seconde guerre mondiale, sont désormais convaincues que les catholiques sont
les “héritiers” de l’ancien gouvernement colonial et les espions du nouveau
régime. La guérilla, soutenue par les baptistes, s’attaque désormais aux
missionnaires catholiques qui, comme le P. Vergara lors de l’occupation de
Toungoo par les milices rebelles, dénoncent les conséquences de la guerre
civile sur les populations, les réquisitions de vivres pour les troupes et les
taxes qui oppriment les villageois.
Cette même année 1948, un jeune missionnaire PIME, le P. Pietro
Galastri, est envoyé pour aider le P. Vergara ; ensemble, ils commencent à
construire écoles, églises, orphelinats et dispensaires.
En janvier 1950, Loikaw tombe aux mains des troupes gouvernementales. La mission des Pères PIME est alors coupée en deux et les missionnaires contraints à traverser fréquemment les lignes ennemies pour rejoindre, de leur résidence de Shadaw encore aux mains des rebelles, les autres villages situés sur le territoire reconquis par les troupes régulières, s’attirant menaces, perquisitions et de nombreuses accusations d’espionnage de la part des chefs de la guérilla.
Le 24 mai 1950, le P. Vergara se rend dans le centre de Shadaw avec son
catéchiste Isidore Ngei Ko Lat, afin de convaincre le chef de district, Tiré,
qui dirige les milices locales, de relâcher un autre catéchiste, James Colei,
récemment arrêté. Mais le rendez-vous est un guet-apens : les deux catholiques
se retrouvent face à d’autres chefs de la guérilla et sont soumis à un
interrogatoire à l’issue duquel ils sont ligotés et emmenés dans la jungle.
Après avoir marché toute la nuit, le P. Vergara et Isidore Ngei Ko Lat sont fusillés à l’aube du 25 mai. Leurs corps, enfermés dans des sacs, puis jetés dans la rivière Salween (Salouène), ne seront jamais retrouvés.
Quant à Isidore Ngei Ko Lat, les lettres
du P. Vergara et les témoignages de ses contemporains dressent de lui le
portrait d’un “apôtre zélé”,
animé de la volonté forte de “se
mettre au service des autres et de l’Evangile”. Issu d’une famille
de paysans convertis par le bienheureux P. Paolo Manna, Isidore a été baptisé
par le P. Dominic Pedreotti, PIME, en 1918 dans son village de naissance, Taw
Pon Athet, situé dans le diocèse de Toungoo. Ayant perdu ses parents à
l’adolescence, il est élevé avec son frère par l’une de ses tantes.
Lors de l’enquête de béatification, un cousin d’Isidore a certifié que
depuis son plus jeune âge le jeune Birman passait le plus clair de son temps
avec les missionnaires, “les suivant partout”. C’est sans surprise que sa
famille apprend qu’il désire devenir prêtre. Il entre au petit séminaire de
Toungoo où il se fait remarquer pour son attitude “humble, sérieuse et
honnête”, son ardeur missionnaire, ainsi que pour ses remarquables aptitudes
pour l’étude et l’apprentissage des langues, comme le latin et l’anglais, qu’il
maîtrise parfaitement.
Souffrant malheureusement d’une santé fragile (il est asthmatique), le
jeune Isidore Ngei Ko Lat doit quitter le séminaire et retourner dans sa
famille. N’ayant pas pu réaliser son rêve de devenir prêtre, il ne renonce pas
cependant à « se
consacrer au Seigneur ». Faisant vœu de célibat, il ouvre alors
dans le village de Dorokho une école privée où il enseigne aux enfants le
birman et l’anglais, donne des cours de catéchisme, de musique et de chant.
Selon tous les témoins de cette partie de sa vie, il entretenait de bonnes
relations avec tous et était très aimé.
En 1948, il rencontre le P. Vergara à Leiktho qui lui demande s’il veut
devenir catéchiste. Le jeune Birman accepte avec enthousiasme et suit le
missionnaire à Shadaw. Isidore, qui travaille étroitement avec le P. Vergara
pour améliorer le quotidien de la population locale, joue également le rôle
d’interprète pour le P. Galastri.
C’est sans hésitation qu’il soutient le P. Vergara dans sa lutte pour défendre les populations opprimées par la guérilla, s’attirant la même haine et les mêmes menaces que les missionnaires. C’est également sans hésitation qu’il accompagnera le missionnaire dans la tentative périlleuse de libération du catéchiste James Colei, une démarche qui lui vaudra de subir à ses côtés le martyre in odium fidei.
Le P. Mario Vergara et le jeune catéchiste Isidore Ngei Ko Lat ont été
béatifiés dans la cathédrale d’Aversa, en Italie, le 24 mai 2014. La cérémonie
a été présidée par le card. Angelo Amato s.d.b., préfet de la Congrégation pour
les causes des saints, qui représentait le Pape François (Jorge Mario
Bergoglio, 2013-), et le supérieur général des PIME.
Source principale : fr.radiovaticana.va/storico/(« Rév. x gpm »).
SERVO DI DIO MARIO
VERGARA MISSIONARIO MARTIRE / O
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