Condamné à la vieillesse ?
qu’est-ce que vieillir ? à la diminution ? contre-attaquer
par l’enfance, par la jeunesse puisqu’elles sont avec nous,
leurs historiettes, leur va-tout, chaque matin, les six
kilomètres, les dix minutes, la conversation-récit de notre
fille. Contre-attaquer toutes perspectives apparentes de fin
par la réalité des recommencements, des nouveaux
commencements. Attaquer la mort au plus vif et au plus
précis par le vivant. Et alors passer et aller au suprême,
au sublime, à la promesse décisive : la résurrection de la
chair. Avec sa redondance en Credo : la vie éternelle.
Leçon que m’offre ce moment-ci de ma vie. Parabole pour
notre pays, apparemment en voie s’accélérant de finir… quand
un ministre de l’Education nationale glose sur l’Islam plus
propice à la démocratie que le christianisme, le point n’est
pas la comparaison entre les deux approches de Dieu chez les
Français, il est que cent-dix ans après le vote de la
séparation de l’Eglise et de l’Etat, la République et la
conscience, la responsabilité qu’en ont reçue nos
gouvernants soient dans une telle régression. Comme nous
avons beaucoup changé en deux-trois décennies, et le monde
ici, ce qui n’est pas sans de multiples précédents en notre
histoire presque bimillénaire, nous avons certainement à
naître selon nos nouveaux paramètres mais sous le même ciel,
enracinés et nourris dans la même terre, selon le même
esprit, ce qui est appelé l’esprit français. Yes, we can… Veillez
sur vous-mêmes, et surtout le troupeau dont l’Esprit Saint
vous a établis responsables… [1] Paul à ceux qu’il a institués à
Ephèse, le Christ à son Père : garde mes disciples unis dans ton
nom, le nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un, comme
nous-mêmes. Le grand
discours rapporté par saint Jean et vécu pendant la dernière
Cène n’est pas que théologique, n’est pas que la première
messe célébrée, enseignée par le Souverain Prêtre, notre
Frère et Sauveur, il est une obsession d’amour fraternel et
d’adoption pour ce groupe formé depuis trois ans, qui va
péricliter dans quelques heures et cependant, dans les
cinquante jours, inaugurer, faire l’une des plus fortes
révolutions qu’ait jamais opéré l’humanité, rien que sur un
plan historique, contingent, temporel : la christianisation
du monde gréco-romain. Jésus se soucie de leur destin
propre, pratique : qu’ils aient en eux ma joie, et
qu’ils en soient comblés. Moi, je leur ai donné ta parole et
le monde les a pris en haine… Et dès la seconde
génération apostolique, ces débordements d’affectivité,
d’amour mutuel. Le départ de Paul, tous se mirent à
pleurer abondamment, ils se jetaient au cou de Paul et
l’embrassaient. Oui, la
résurrection de la chair, la vie éternelle, la communion des
saints. Et pour un pays comme le nôtre – toujours la
parabole du matin qu’est l’application de nos textes
liturgiques à notre moment personnel et aussi à notre moment
national et européen – la communion avec les autres pays qui
nous sont frères et analogues, si différents qu’ils
paraissent et l’œuvre commune pour le bien commun universel.
Royaumes de la terre, chantez pour Dieu.
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