Les municipales, j’irai
voter quand nous rentrerons de la messe des familles à Theix, Marguerite tiendra
mon bulletin de vote. Ces élections ne doivent pas être ce qu’en font et ce
qu’en attendent les « politiques », avides de scènes, de tréteaux et de champs
de foire, de ring, avides d’un pouvoir public de plus en plus émollient en grande
partie par leur inanité et leur addiction à tout autre chose qu’une réflexion et
une action adaptées aux circonstances et les traitant. Les municipales sont d’un
objet appréhensible pour chacun. J’aurais été FH, j’aurai clos cette campagne en
pater familias, ces élections sont les vôtres, vous connaissez et vous voulez
vos affaires, vous vous connaissez les uns les autres, vous savez vos
nécessités, faites confiance à vos élus parce que vous les aurez élus avec soin,
dans le dialogue, dans l’étude ensemble. Disant cela, j’aurais désarmé le FN qui
a peu d’élus sortants, donc peu de gens en qui les électeurs ont à se fier,
selon moi, président de la République, qui évoque les élus et non des étiquettes
que dans ces élections d’ailleurs les sortants produisent encore moins que les
candidats nouveaux. Et j’aurai également par cette sérénité et par ce souci de
notre famille entière, répliqué à l’ex-président qui vocifère sous le filet du
rétiaire en train de tomber sur lui, la justice. Car sur le fond depuis
des années, jamais de réponse de Nicolas SARKOZY : je n’ai rien fait, pas tué ni
volé, comme le galérien.
Je réfléchis par petits
moments à ce que j’ai dans l’esprit depuis des années mais sans l’avoir formulé.
Salut, jugement, une conception terrorisante et échangiste : le salut selon
notre conduite et nos mérites. On est en plein dans le rite, on est dans la
terreur de ne pas faire assez, on est aussi dans le zèle des âmes (celle des
autres), dans la mission, dans le baptême de force, hors l’Eglise : point de
salut. Une sorte de déduction infernale dont bien de nos siècles chrétiens ont
dû vivre, heureusement sans trop se prendre au sérieux, car qui aura assez de
mérite devant Dieu et Ses propositions ? Les Jansénistes ont été sérieux et le
débat liberté/grâce, prédestinatio est sérieux. Il y a enfin la prétention qui
bloque tout, cette supériorité du dire de l’Eglise sur tout autre, sans doute
est-ce vrai et n’est-ce pas à relativiser, mais ce n’est pas à nous de le dire.
L’évangélisation de nos jours est bloquée parce que nous ne sommes pas en
dialogue, en empathie, en communion avec les autres et pas davantage avec ceux
qui peut-être seraient heureux d’être atteints et atteignables. Nous ne savons
pas propager. Ce qui vaut dans une entreprise, c’est le fichier clients, ce ne
sont plus ni les outils de production, ni le savoir-faire et le dévouement des
travailleurs. Aller au client, le convaincre d’un produit, c’est le plus
difficile, c’est le tête-à-tête ou le corps-à- corps. Alors on achète le plus
difficile, et on élimine tout le reste car la force de la concurrence, c’était
ses carnets de commande. Nous ne savons pas évangéliser. Less partis, les
syndicats en sont là aussi… alors que la générosité est partout latente, alors
que les circonstances, l’époque font s’interroger tout le monde sur le sens et
sur l’issue… Et je reviens à ce que je me formulais hier et vais écrire ces
temps-ci (essayer), le salut est pour tous, même pour ceux qui ne le savent pas
et même pour ceux qui le refusent. La miséricorde divine est là, c’est Dieu,
notre salut est et sera universel, total, toute la création reprise tant elle
est aimé, elle est intrinsèque de la Trinité. Dieu aime sa Création
parce qu’Il l’a voulue, elle est sienne, comme le Père aime le Fils, et l’Esprit
est leur amour, comme Il est l’amour de Dieu pour Sa création. Etre sauvé ans ls
autres, impensable, ce serait même pour nous l’enfer, ce serait la
contradiction-même de Dieu. Que le malheur soit possible, que l’enfer existe :
sans doute, mais ils nous seront épargnés. Le dire mieux, pour que nous soyons
dans la pâte humaine à faire lever, laquelle d’ailleurs nous suscite, nous
questionne, tous… puisque nous serons tous dans la main et le sourire de Dieu.
Et y sommes.
L’évangile de la
Samaritaine, après celui du prodigue [1]. Vie contre vie, soif contre soif, eau et eau. Prier
est vital, urgent. Cet évangile le rappelle. Comme je l’ai déjà noté grâce à
notre fille, me rapportant la réflexion de son petit voisin de classe :
Jésus, fatigué par la route, s’était
assis là, au bord du puits. Il était environ midi. Arrive une femme de Samarie,
qui venait puiser de l’eau. Jésus lui dit : « Donne-moi à boire ». Jésus n’a pas dit : s’il vous plaît, ou
s’il te plaît. Tout simplement parce qu’il est épuisé, au point de n’avoir pas
accompagné ses disciples au ravitaillement. On est en pays étranger, pas
question de demander de l’hospitalité, on achète la nourriture. Jean le note. Il
doit faire très chaud. Midi. Le Christ est épuisé, oui. Oui tout s’achète. Le
texte ne dit pas que la Samaritaine s’exécute et donne à boire au Christ… au
contraire. On est d’ailleurs au cœur du processus d’évangélisation. Jésus n’est
pas hors de la vie des gens, il la partage, et il sait provoquer le dialogue,
ouvrir le chemin de l’intelligence et du cœur. Si tu savais le don de Dieu,
si tu connaissais celui qui te dit : Donne-moi à boire, c’est toi qui lui aurais
demandé, et il t’aurait donné de l’au vive. Contre l’eau physique et quotidienne dont
son corps et sa fatigue ont la nécessité, Jésus propose : celui qui boira de
l‘eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; et l’eau que je lui
donnerai deviendra en lui source jaillissante pour la vie éternelle. Jean
qui soit n’était pas avec le « gros de la troupe » et était resté auprès du
Maître tant aimé, soit se fit raconter la scène par Jésus, en rajoute un peu.
Car le Christ disant cela a tout dit. Il n’y a pas conversion alors, il y a
lumière, tellement que la femme est prête à tout voir, comprendre, accepter,
propager. Uniquement parce que Jésus lui a fait ressentir non seulement la vie
complexe, dissolue au sens de nos jugements de maintenant sinon de nos
comportements polygames de fait, la vie triste qu’elle mène, mais surtout parce
qu’il a pénétré son souhait d’en sortir, de vivre autrement. Il la prend
totalement en charge. Elle est intelligente. C’est Marie à qui l’on annonce une
conception d’enfant alors qu’elle est vierge et entend le rester. Alors, la
grâce, alors la révélation – sans doute unique dans l’évangile de Jean – qui
n’est pas la profession de Pierre ni celle de Thomas, qui est le fait du
Christ-même se donnant à quelqu’un. Moi qui te parle, je le suis. Et ce Messie, qui n’est pas, pour cette
Samaritaine, le restaurateur d’Israël comme l’attendent les contemporains de
Jésus, et même ses disiciples, c’est celui qui – au contraire du serpent au
Paradis – exauce le rêve total de la créature, rôle tenu par la femme, Eve, la
Samaritaine : connaître toutes choses. Elle est « servie ». Le Christ qui n’entrait
pas dans la ville, y est accueilli de tous. Evangélisation spectaculaire : la
femme au puits a été celle qui ouvre ses concitoyens au Christ et transmet à
Celui-ci le relais. A ma femme, à notre fille qui m’apportent tant, je ne peux
donner que ce que Dieu a maintenu en moi, ensuite c’est à Lui de continuer en
elles. Il le fait. Ce n’est plus à cause de ce que tu nous a dit que nous
croyons maintenant. Nous l’avons entendu par nous-mêmes, et nous savons que
c’est vraiment lui le Sauveur du monde. Profession de foi collective. Les apôtres,
les disciples, le clergé, les spécialistes de l’évangélisation ont été à côté,
ils reçoivent la leçon assénée durement à ses parents par Jésus enfant, que
Marie et Joseph retrouvent enfin et « récupèrent » au Temple : ne savez-vous
pas ? Ils le trouvent ragaillardi.
Quelqu’un lui aurait-il apporté à manger ? En
fait, il avait soif… Réponse : ma nourriture, c’est de faire la volonté de
celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre. Texte au demeurant complet, l’eau, la
nourriture, le terrestre, le spirituel, les mouvements de foule, les
étonnements, celui de la Samaritaine, celui de ses concitoyens, celui des
disciples, la fête générale. Et l’espérance ne trompe pas, puisque l’amour
de Dieu a été répandu dans nos coeurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné.
Pour le plus concret aussi, l’eau sorti
du rocher que Moïse sur ordre de Yahé, a frappé. Pour le plus décisif : la
preuve que Dieu nous aime, c’est que le Christ est mort pour nous, alors que
nous étions encore pécheurs.
[1] - Exode XVII 3 à 7 ; psaume
XCV ; Paul aux Romains V 1 à 8 ; évangile selon saint Jean IV 5 à
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