Mardi 25 Mars 2014
Prier… l’Annonciation, les textes ultra-connus. Le
paradoxe de Dieu avec Acaz qui est de bonne volonté comme Caïn, mais qui n’est
pas sur la bonne « longueur d’ondes ». Et le dialogue de l’Ange et de
la Vierge, l’affirmatif d’un côté, l’interrogatif de l’autre. Il ne s’agit pas
d’un ralliement de Marie à une volonté extérieure et à une destinée offerte à l’improviste.
Les deux sont serviteurs, l’un par nature, l’autre par prédilection. La liberté
st une réponse, Dieu se
présente en nous comme la constante proposition, celle de la
confiance en Lui selon notre propre disponibilité. Je relis, lécher les plats
pour les mieux goûter ? N’être pas
rassasié, ne pas venir sachant déjà… [1] et j’ai tant besoin de
secours, secours qui serait nouveau apparemment ? non, il a été constant
malgré toutes mes défaites et aujourd’hui ma fatigue, les limites du temps et
de la
physiologie. Comment cela va-t-il se faire, puisque je suis vierge ?
Pas un vœu mais un état, pas le futur mais le présent. Je ne discute
cependant pas le dogme, il est vrai simplificateur, car une descendance du
Christ en collatéral dans notre humanité ? ces frères et sœurs de l’évangile ?
de même la nécessité et la logique de l’Ascension, sinon le corps du Christ et
sa mort humaine, à nouveau, de vieillesse. Le dogme est moins élucubrant que
les explications contemporaines des incrédules, que celles trouvées par l’Islam,
celui-ci profondément respectueux cependant de la Vierge et de la personne du
Christ. Je suis au plus simple… Fra Angelico…
comment ? … puisque ? … elle est déjà disponible : comment cela va-t-il se faire ?
La question pour elle n’est pas qu’il
soit disposé d’elle, la question n’est que de moyen. La réponse de l’ange est
celle du Christ à ses apôtres à propos du riche et du cha de l’aiguille à
travers lequel passe le chameau : car rien n’est impossible à Dieu. Dieu nous donne à connaître son projet ?
rarement : la Vierge en cela est privilégiée. Pour moi comme pour tous, le
projet de Dieu sur moi, sur nous est le bonheur et l’accomplissement. Comment ?
Son écoute. L’ange Gabriel fait-il une
réponse claire ? l’Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut
te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint,
et il sera appelé Fils de Dieu. La
révélation trinitaire est donnée à Marie, comme à personne avant elle. La révélation
par la réalité, et c‘est elle qui fait cette réalité, la permet. Littéralement,
Gabriel ne demande pas son avis ni son consentement à Marie, il lui annonce ce qu’il
va se passer : voici que tu vas concevoir et enfanter un fils, tu lui
donnera le nom de Jésus. Contrairement à
tous les usages, c’est Marie, mère, qui donnera à l’enfant son nom, et non pas
Joseph. Toute la généalogie historique et spirituelle est là… Fils du Très-haut…
le trône de David son père… la maison de Jacob. Dessein universel, mais Marie a compris parfaitement sa liberté, son
propre rôle, sa participation. Que tout se passe pour moi selon ta parole. Elle est la première concernée : pour
moi, pas passive, ni au spectacle. Acaz n’a
pas su dialoguer : demande pour toi (Marie…que tout se passe pour moi.. Dieu nous donne le premier rôle, le rôle principal dans son plan d’amour
et de rédemption) demande pour toi un signe venant du Seigneur ton Dieu,
demande-le au fond des vallées ou bien en haut sur les sommets. La prière de demande que Dieu, mon Dieu,
notre Dieu attend de moi, de nous. Je la fais, la vis intensément ce matin, en
confiance, ces textes résonnent de nouveau en moi comme si je les lisais, non la
première fois, mais en une nouvelle profondeur, en un acte nouveau et
initiateur de foi et d’espérance, dans l’amour de mes aimées et de toutes
celles, tous ceux qui me sont confiés, à qui je suis confié, sans que nous le
sachions les uns ni les autres, vivants et morts au sourire de nos souvenirs et
de nos rencontres, d’hier, bien précises, de toute notre existence. Non, je
n’en demanderai pas, je ne mettrai pas le Seigneur à l’épreuve. Marie, par son acceptation et sa
disponibilité « renvoie » Dieu au défi qu’Il s’est donné : l’impossible. Le défi de la
rédemption qui est le défi du bonheur et de l’accomplissement pour une Création
que nous faisons manquer, péricliter … nos larmes, notre fatigue et notre
terrible bilan d’inconséquences. Vois, je ne retiens pas mes lèvres,
Seigneur, tu le sais... c’est par cette
volonté de Dieu que nous sommes sanctifiés.
[1] - Isaïe VII 10.14 & VIII 10 ; psaume XL ; lettre aux Hébreux
X 4 à 10 ; évangile selon saint Luc I 26 à 38
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire