Dimanche 9 Mars 2014
Restes de rêve, plein air, toute une aventure,
pas solitaire. Chaque éveil est psychologiquement difficile, la tentation de l’épouvante,
du désespoir et la perspective de catastrophes diverses. Tentation, non ?
je ne suis pas libre devant ces paysages, il me sont imposés. Par qui ? par
quoi ? Mon retour chaque matin à la prière est mon équilibre, il m’est
proposé, par Qui ? je le sais. Ma liberté n’est pas de l’inventer ce
retour à Dieu, une fois que je suis réveillé, elle n’est pas même d’y
consentir, j’y suis conduit avec tant de naturel et de douceur, comme au
bonheur éternel, elle est de m’en réjouir et surtout d’en remercier Ceui qui m’en
gratifie. Il est le Dieu fidèle. Les textes du jour [1], déjà entendus hier
soir et commenté de notre curé d’ici, dans la chapelle du baptême de notre
fille, desservant la maternité où sont nés ma chère femme et mes beaux-frères… Genèse
et tentations au désert, ne sont pas un enseignement sur le péché mais sur la liberté. La Genèse nous donne la psychologie
de celle/clui qui est « entré en tentation » et l’évangile des trois
tentatives du démon celle précisément de celui-ci. Regarder le catéchisme de l’Eglise
catholique sur la tentation et sur le émon. J’ai tendance à croire que le démon
est en chacun mais ni une personne ni un être spirituel. Le Crédo n’y fait pas
allusion, mais le Notre Père :
le mal, la tentation d’y succomber, autrement dit de l’accepter. Notre curé au
contraire y voit un être, une personne, dialogue de Dieu avec celui-ci dans Job
et dans l’évangile de ce jour. Jésus chassant les démons, et non LE démon.
Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu,
renouvelle et raffermis au fond de mon mon esprit. Ne me chasse pas loin de ta
face, ne me reprends pas ton esprit saint. Rends-moi la joie d‘être sauvé… c’est l’enjeu de notre vie terrestre, c’est
le point de départ et aussi l’aboutissement de toute épreuve pour notre
liberté. La femme représente toute l’humanité, l’homme, elle est dans l’affaire
l’homme par excellence, le premier exercice de liberté humain est fait par une
femme, la femme, la relation de l’homme à la femme dans ce qui est essentiel,
le spirituel, la relation à Dieu, la compréhension du monde, est une relation
de consentement et de foi ou de crédulité à la proposition de celle-ci. Comment
avons-nous pu, comment l’Eglise a-t-elle pu nous embringuer, s'embringuer dans
le reproche machiste. C’est tout le contraire et c’est d’ailleurs la vérité
psychologique, la femme peut-être pas maîtresse de son corps, des cycles et des
pulsions-désirs de celui-ci, pulsions d’amour, de générosité mais aussi de
refus, de mésestime de soi, mais elle est mentalement constamment en position
mentale de se donner pour centre du monde et en supériorité donc de point de
vu. Elle sait le commandement de Dieu,. Vous ne mangerez le fruit d’aucun
arbre du jardin ? – Nous mangeons les fruits des arbres du jardin, mais
pour celui qui est au milieu du jardi, Dieu a dit…Enjeu : vous mourrez… – Pas du tout ! vous ne mourrez
pas ! Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront
et vous serez comme des deux, connaissant le bien et le mal. Ce qu’il arrive est cela et pas cela. Ce que
voient ve et Adam c’est leur nudité, et celle-ci leur fait honte. Une lucidité
qui ne les amène nullement à la connaissance, au discernement du bien et du
mal, qui ne les amène pas non plus à supplier Dieu, dont ils sont pourtant
familiers – mais pas connaisseurs, comme notre foi et la tradition des
Ecritures et de l’Eglise, nous en donnent le privilège exceptionnel et si
bénéfique quotidiennement. Comment « entrée » en tentation, va
cheminer la femme, vont cheminer les hommes ? Elle est dominée, nous sommes dominés. La vue et la
conjecture. La femme s’aperçut que le fruit de l’arbre devait être
savoureux… Elle n‘y avait jusque là et avcec sagesse jamais prêté
attention. Découverte et méthode personnelle. Elle approche, et va être prise :
il avait un aspect agréable et il était désirable. L’approche émouvante et la première dans le couple humain. La démarche
d’ensemble, la considération de l’objet ne sont pas à condamner. Mais Eve au
lieu d’une tranquille familiarité avec ce qu’elle voit et analyse, y apporte
quelque chose, elle le fétichise, le fruit va être un accès, un truchement, une
supériorité qu’elle va choisir, elle se mésestime elle-même, elle se croit en manque, et elle
s’assure de la légitimité de son mouvement, de celui qu’elle se décide à faire :
il donnait l’intelligence. La
tentation ne se donne pas pour telle, nous l’habillons d’explications, de
justifications, nous la légitimons, elle est bonne selon nous, mais nous lui
conférons un absolu, le rapport est complexe entre l’objet, le sujet de la
tentation à laquelle nous sommes soumis et nous-mêmes. La consommation est
rapide, partage, la conséquence immédiate. L’agent n’a été ni le fruit ni l’humanité,
mais le serpent.
L’évangile
n’identifie ni le serpent de la Genèse ni le démon querens quem devoret, il montre le crescendo des tentations – psychologie de Satan – et surtout
l’exercice de la liberté. Il
a donc fallu que Dieu nous l’enseigne, puisque nous avions été pris au
dépourvu, confondant intelligence et liberté, appropriation et estime de nous-mêmes
et de nos situations (nous-mêmes en situation de créatures comblées au paradis
de Dieu). C’est hier soir, à la messe, que j’ai réalisé – première fois – que les
tentations et le désert ne sont pas la préparation au baptême de Jean mais leur
sont postérieurs. A ce baptême, Dieu s’est manifesté et en trinité. Jésus
pleinement Dieu est tenté parce que pleinement homme, le vivre, la disposition
de soi, la
domination. Jésus a une conscience de Soi et de Sa situation
que n’avait pas Adam : la nourriture, la possession et le règne de tout ce
qui existe dans le monde sont siens, ne tiennent qu’à Lui. La tentation d’éprouver
Dieu en se jetant au défi des lois physiques, la chronologie des trois
suggestions du démon ne m’est pas tout à fait claire. La rédaction de Matthieu –
vérifier les synoptiques – qui semble unique mais de source inconnue : inspiration
divine « pure et simple » ? relation du Christ à ses disciples ?
car évidemment aucun témoin, est surtout un dialogue, une mise en rapport de
passages de l’Ecriture. Ceux-ci sont tous d’affirmation de la primauté divine.
En fait, le démon qui prétendait faire entendre raison au Christ et lui faire
jouer un rôle tout humain, avec les libidos et illusions humaines, se fait
lui-même enseigner…
Paul
donne le lien entre les deux tentations et l’exercice de notre liberté. D’un
homme à l’autre, de la créature au Créateur, et la leçon n’est pleinement
donnée que par l’incarnation du Fils, incarnation lui faisant éprouver la
tentation dont la plus importante et décisive est celle du désespoir (le jardin
des Oliviers et le cri sur la croix, l’interpellation du Fils au Père,appelé
alors Dieu, sans précision ni relation), incarnation le mettant entre nos mains
(fruit de l’arbre, de la croix, fruit de la femme, fruit du Créateur et de la
créature ensemble, conçu du Saint Esprit, né de la Vierge Marie),
incarnation Le soumettant à la mort (preuve ultime de celle-ci). La justification qui donne la vie. Approfondir
le terme. En tout cas, elle est donnée par Dieu, nous ne nous la décernons pas :
écho de nos légitimations-justifications quand nous péchons. Paul n’écrit nulle
part : liberté. Ce serait même à vérifier dans ses textes et peut-être
dans tous les évangiles. Notion fondamentale et caractéristique de la vie et de
la conscience humaines, la liberté serait déduite, elle serait notre mouvement
propre, et l’enseignement d’aujourd’hui ne la montre féconde que si son
exercice est reçu de Dieu, inspiré par Celui-ci. Donc, la prière qui est
discernement et secours. L’humain et le divin.
[1] - Genèse II 7 à 9 & III 1 à 7 ; psaume LI ; Paul aux Romains
V 12 à 19 ; évangile selon saint Matthieu IV 1 à 11
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire