07 heures 12 + Soirée de cafard, mais à la piscine
nageotant quelques longueurs tandis que s’amusaient les filles, j’ai été à
l’aise. Un seul corps possiblement beau, une jeune fille-jeune femme terminant
de s’ajuster à la sortie… mais dans les bassins, au mieux les tendresses
maternelles qui ont de chair et font rire et jouer les très petits enfants.
Chapelet que je peux faire des « raisons » de ce cafard…de notre pays, de l’état
du monde, des cynismes de certains chez nous, de ce que je ne comprends pas ou
de ce que je vois trop… je souffre de tout et principalement de moi-même :
l’impasse de mon livre, mais aussi… et encore… et les exultations qui me
manquent. Dit mon sentiment à nos deux
prêtres de dimanche : à l’un pourquoi ne pas avoir organisé ou demandé une
exhortation spirituelle d’une des moniales, étions-nous d’ailleurs accueillis ?
autrement qu’en diaporama et en librairie ? à l’autre ce que peut être un
dialogue et un propos en assemblée chrétienne [1], mais me suis retenu de donner une « leçon de
maintien » [2] au candidat « le mieux placé » pour nos municipales,
qui m’est antipathique : cela ne servirait qu’à m’en faire un ennemi s’il gagne.
Moment seul tranquille d’âme et de cœur et même de chair : l’heure devant la
mer, l’horizon sans vague seulement surligné par Houat, Hoedic, Quiberon,
Belle-Ile… les plans apaisants de la ligne d’algues d’une laisse de mer
précédente, puis l’ourlet qui était silencieux de l’au venant au sable, du beige
très clair, du gris non agressif, du
bleu désert, un bateau, sans doute homardier, rentrant… tandis que je lisais,
passionné, quoiqu’apparemment le sujet ne soit pas entraînant, une approche
complète, intime, pratique, intelligente de la liturgie catholique
[3]. Ce fut hier, qui m’a préparé à ce
matin.
Prier…
le cœur de l’homme st compliqué et
malade ! Qui peut le connaître ? Moi, le Seigneur, qui pénètre les cœurs et qui
scrute les reins… [4]
mais les comportements et ce qui semble,
dans nos inconscients collectifs et dans la lettre de tous les textes « sacrés »
de nos religions sont clairs : riches et pauvres, jugements divins… afin de
rendre à chacun selon ses actes, selon les fruits qu’il porte… le Seigneur
connaît le chemin des justes, mais le chemin des méchants se perdra. Dialogue du mauvais riche post mortem avec
Abraham : tu as reçu le bonheur pendant ta vie et Lazare le malheur.
Maintenant il trouve ici la consolation, et toi, c’est ton tour de souffrir. La leçon est connue, la conclusion
prophétique (Jésus est à Lui-même son plus insitant et précis prophète) :
S’ils n’écoutent pas Moïse ni les Prophètes, quelqu’un pourra bien
ressusciter d’entre les morts : ils ne seront pas convaincus. Les petits chiens de la Cananéenne sous la
table et leurs miettes… Lazare : il aurait bien voulu se rassasier de ce qui
tombait de la table du riche, mais c’étaient plutôt le chiens qui venaient
lécher ses plaies. Alors, quelle
douceur ? quelle perspective ? il est comme un arbre planté près d’un
ruisseau, qui donne du fruit en son emps, et jamais son feuillage ne meurt. …
Il sera comme un arbre planté au bord
des eaux, qui étend ses racines vcers le courant : il ne craint pas la chaleur
quand elle vient, et son feuillage reste vert ; il ne redoute pas une année de
sécheresse, car elle ne l’empêche pas de porter du fruit. Qui ? l’homme qui met sa confiance dans
le Seigneur, dont le Seigneur est l’espoir. Oui. Et
prier.
To:
Cc: - ma femme aimée & notre
recteur
Sent:
Wednesday, March 19, 2014 10:45 PM
Subject:
Campénéac en carême - dimanche dernier
Content, cher Père, de
vous avoir écouté et un peu rencontré.
Il m'a semblé que
votre exhortation spirituelle n'a vraiment attaché que quand elle a été
personnelle, c'est-à-dire d'expérience : la prière carmélitaine, la catéchèse ou
la rencontre pré-baptismale d'enfants de six-sept ans ou de pré-adolescents de
douze ans. En revanche, tout ce qui était apologétique et convenu ne peut plus
correspondre qu'à des auditoires qui ne seront pas contagieux.
Je me permets de vous
dire ce que ma femme et moi avons ressenti, tout en nous sentant en grande
sympathie avec vous. Les prêtres sont rares, le statut social appelé à encore
évoluer, l'état de vie célibataire ou pas probablement aussi. Il est probable
que vous aurez à vivre cette mutation qui a été à toutes forces retardée. Mais
ce qui reste - au moins pour ce que vous nous avez donné dimanche après-midi -
peut être travaillé assez facilement. Il nous a semblé que vous auriez gagné et
nous avec vous à ce qu'avant de parler ex cathedra vous nous fassiez parler sur
le carême, sur la vie chrétienne et ses conditions-paramètres aujourd'hui,
quelques minutes pour que votre propos soit en ligne et ne court pas le risque
d'être simplement plaqué et en tranche horaire. Sans doute, la plupart sont
tellement habitués aux usages habituels qu'ils s'en contentent, et comme il y a
des gemmes, tout passe...
Alors que nous ne nous
connaissons pas, je prends cette liberté car peut-être ainsi vous serai-je un
peu utile.
Ancien élève des
Jésuites à Paris, j'ai vécu mon adolescence au rythme de la vocation religieuse
de trois de mes camarades, deux sont morts probablement parce que leur vocation
n'avait pu s'épanouir, malgré les voeux, la congrégation, la Compagnie, l'un
jésuite l'autre franciscain. Le troisième, marié, cinq enfants, ayant quitté la
Compagnie, un an après avoir été ordonné, pilier ensuite d'ATD Quart Monde et
toujours interdit d'enseignement. J'y ai vu du gâchis tant pour l'Eglise que
pour chacun de ces trois amis, à la vocation certaine et belle. Je ne fais nulle
association avec vous, mais je m'interroge... je suis frappé de l'importance de
l'évêque en droit de l'Eglise et de son absence physique et spirituelle dans
beaucoup de diocèses, présent ni pour les ouailles, ni comme père spirituel,
père tout court pour ses prêtres. La désertification de nos églises peut-être,
mais les lacunes aussi bien dans "le petit reste" que dans la pratique
ecclésiale et la vie du clergé.
Si vous voulez, nous
pouvons entrer en relation davantage, comme en rester là.
Communion de pensée
peut-être, de prière sûrement.
[2] - Simone Veil dont je critiquais la candidature soi-disant
gaulliste à l’Académie
française diagnostiqua ainsi ma lettre… avec raison,
puisqu’elle a fait carrière et que, moi, je n’avais et n’ai toujours aucun
titre
[3] - Michel Steinmetz . Entrer en liturgie 1. Découvrir la
messe (Mame-Desclée . Janvier 2014 .
137 pages)
[4] - Jérémie XVII 5 à 10 ;
psaume I ; évangile selon saint Luc XVI 19 à 31
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