07 heures
+ Des faisans, la galopade des chiens, de la tombée du jour hier à ce matin
encore, la pleine lune : totamité. Prier… saint Joseph, la meilleure orée pour
le mystère humain (sexualité, couple, responsabilité, instinct, relation à Dieu
mais bonheur aussi d’être et vivre ensemble, sécurité du regard divin sur nous,
mouvement heureux de nos âmes vers Lui). Jésus lui doit son nom, sa lignée et
son premier accomplissement des Ecritures. Marie à l’Annonciation sait
parfaitement ce qu’est être enceinte et est capable de vœu de chasteté : ce qui
fait de son consentement au plus extraordinaire un acte adulte et plénier.
Joseph a lui aussi son annonciation sans laquelle il reste dans la relation et
le jugement d’homme, également adulte. Il s’est passé quelque chose, mais le
fiancé est délicat et aimant, il ne fera donc pas de tort à la jeune fille. Les
évangélistes, du moins les canoniques, ne lui font pas dire un mot. Retrouvant
leur enfant au Temple après des heures de calvaire, ce n’est pas Joseph qui
s’adresse à Jésus mais c’est lui qui reçoit en pleine figure… le rappel d’une
réalité encore plus humaine que divine. Je te donnerai un successeur dans ta descendance, qui
sera né de toi et je rendrai stable ta royauté…. Promesse à David pour
« faire passer la pilule ». Le plan humain, naturel et honorable : construire
une maison pour le Dieu d’Israël est dérangé par celui de Dieu bien plus
magnifique. Quel est le dédommagement de Joseph ? il est tout naturel. Il a, au
sens propre, un enfant adorable, une responsabilité magnifiante, une épouse
exceptionnelle. A-t-il donné son propre métier à son fils, Jésus fut-il son
apprenti ? lui qui n’a aucune comparaison, aucune parabole, en ministère public,
évoquant ce métier, comme d’ailleurs quelque métier que ce soit ? Il n’y a que
l’instrument de Son supplice qui évoque le bois, la charpenterie… Les paraboles
du Christ sont tirées de métiers ou de situations qu’Il n’a pas humainement
vécus, y compris les noces… [1]
Je serai pour lui un père, il sera pour moi un fils. Ce fils de David a pour père adoptif le
créateur de l’humanité, Dieu-même, Yahvé. Le genre de paternité de Joseph est
celui-même de Dieu : l’adoption. Il me dira : Tu es mon Père. A la suite du Christ, reconnaître les
grandes adoptions qui font notre vie. La Sainte-Famille inspire les diversités
de constitution et de pérennité des familles humaines : ma discussion d‘hier
après midi du texte de Fabrice HADJADJ…
Les textes de ce jour, le destin de Marie, de Joseph, de Jésus ont comme
texture ensemble, la promesse, les promesses divines, les soins et plans de
Dieu… l’objet de ces promesses, un héritage. Hériter de Dieu, plénitude et
gratitude du don. Promesse et confiance : foi. C’est par la foi qu’on
devient héritier. De même que Jésus fait
opérer le prodige par la foi de ceux qu’Il miracule, guérit, absout, de même
Dieu fait de notre foi l’instrument décisif de la réalisation de Ses propres
promesses. La promesse demeure valable pour tous ceux qui sont descendants
d’Abraham (chrétiens et musulmans en
lignée spirituelle), non seulement parce qu’ils font partie du peuple de la
loi, mais parce qu’ils partagent la foi d’Abraham, notre père à tous. … Il est
notre père devant Dieu en qui il a cru. Joseph a la foi d’Abraham, la lignée
décisive, c’est celle-là. Marie et son projet de virginité, ou simplement
d’attendre la « consommation » de son mariage jusqu’à la célébration : elle
n’est que « promise » lors de l’Annonciation. Joseph et son projet de
répudiation : ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse. L’enfant
qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint. Matthieu comme Luc attestent « l’opération
du Saint Esprit ». Paternité de Joseph aux yeux du monde, telle que tout
Nazareth en témoigne : un fils auquel tu donneras le nom de Jésus. Zacharie, Joseph, le sceau de la paternité,
donner le nom. Yahvé donne à Abram celui d’Abraham, et Jésus à Simon celui de
Pierre. Question récurrente de Marguerite (théorie du « gender » et
irréfragabilité de l’enfance), pourquoi toujours des hommes ? pourquoi Dieu
n’aurait-Il pas eu une fille au lieu d’un fils ? du Fils. Messe « à deux » avec
JL à Kergonan un petit matin avant que nous fassions ensemble vers Paris et
discutions d’une écriture de son autobiographie, qu’il entreprit mais qui avait
disparu à sa mort… c’était une saint-Joseph. Quand Joseph se réveilla, il
fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit L’obéissance est un
dialogue.
[1] - 2ème livre de
Samuel VII 4 à 16 passim ; psaume XXXIX ; Paul aux Romains IV 13 à 22 ; évangile
selon saint Matthieu I 16 à 24 passim
Hier
16 heures 52 +
Passionnants exercices. Portrait-interprétation d’un dictateur actuel et proche.
Dialogue-contradiction avec un exposant au « Grenelle de la famille » monté par
la manif.pour tous. Dans le premier cas, une commande que je me
suis donné à exécuter. Fonds de documentation ou de travaux antérieurs dont la
disponibilité m’a réjoui. Interrogation apriori de mes correspondants habituels,
et contrôle de mon esquisse ensuite par ceux qui le veulent bien, repos du
texte, écriture mentale, bouclage soudain. Conditions idéales pour composer.
Curiosité pour les apports, curiosité pour la logique propre au texte qui se
développe de lui-même. – Vécu cela il y a quinze ans en commençant de documenter
la biographie de mon cher MCM, un homme à la vie sans rupture apparente ni
profonde, donc une logique totale à rendre les circonstances si contingentes de
son époque (il y est actif de 1932 à 1995) nécessaires. Ce qui l’apparente à DG.
Revécu en écrivant ces dialectiques
de la Cinquième
République en 2004 et que je vais reprendre, la mort de
ce régime est à dire et epliquer.
La lecture critique d’un
texte… une appréhension immédiate puis son développement avec plaisir, mais
aussi recevoir du texte pas seulement l’exercice qu’il me donne à faire, mince
défi pour lequel il n’y a rien à imaginer, que suivre l’autre et le marquer de
sa contradiction, en recevant aussi des pistes et des éveils… je crois avoir
commencé ce genre de mouvement de l’intellect où l’écriture est tout à fait
seconde et instrument en rendant compte des discours et interventions du
président de la République : première, la congférence de presse de GP annonçant
le referendum de la saint-Georges (1972, l’entrée de l’Angleterre dans le Marché
Commun), depuis l’exercice ne l’a plus jamais quitté… encore aujourd’hui. Ce qui
à défaut d’une carrière au sens reçu du terme, m’a mis d’emblée et me maintient
au niveau du dirigeant du moment. Ecrivant mon mémoire de sciences politiques
sur MAURRAS et devant le raccrocher pour des raisons scolaires au socialisme, je
n’ai pas eu cet esprit critique. J’avais eu le bonheur et l’excitation de la
découverte (l’apparat de la logique, alors que celui du Général est le
patriotisme) en 1964 : bibliothèque de mon cher Tonton Roger… et je vécus en
1970 celle d’une construction en même que je rencontrais une partie de ma
famille d’esprit : les écrits de la Maison de France et le christianisme social,
le combat plus intérieur et profond, que la… manif. L’éciture est toujours
inspirée : l’auteur que je lisais hier, les personnages de mes amours lors de
mon premier roman, sans doute raté d’autant plus qu’il relatait un ratage. – Me
voici, en compte à rebours, à espérer reprendre après-demain ce livre de fiction
politique et de mémoire intime vécue, qui alternera deux logiques de l’écriture,
celle d’une conversion de FH à la réalité et au devoir, d’où la gloire, la
sienne, et l’adhésion consensuelle, la nôtre, celle des constructions
mémorielles qui devrait m’apprendre beaucoup et que je ne peux prévoir.
M’actualise dans la
conscience et la mémoire que j’ai de ma manière de fonctionner, sinon de
travailler (comment dire : intellectuellement ? ou d’écrire ce que je comprends
ou saisis par application ou au vol de l’inspiration qui me traverse, la queue
de la comète…).
C’est tout autre que
l’écriture d’un journal qui est dispense de
rétention.
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