Dimanche 26 Janvier 2014
09 heures 20 + Cloches que l’on pourrait croire joyeuses, d’appel
à la messe dite du dimanche, insistantes mais lointaines et discrètes. Elles ne
sont pas joyeuses, elles sont simples, réelles, vivantes, quoique mûes de main
d’homme, parce que mûes… Cadeau de ceux que nous aimons, dont nous pouvons
témoigner qu’ils ont vécu, mais qui se rendant à leur propre témoignage de plus en plus isolés, pas
hésitants, mais isolés sur l’itinéraire dans les dernières étapes, courtes ou
longues vers la mort, témoignage de ce qu’ils viven conscimment ou
inconscimment surtout bien plus que pour nous signifier désormais qu’ils vivent
encore mais dans une seule perspective et sans plus aucun choix, ni le leur, ni
le nôtre, nous font un magnifique cadeau : ils nous rendent à la vie, au
sens de celle-ci d’autant plus fort que nous apprenons d’eux notre sort et notre fraternité de sort
à tous, les limites du corps et aussi de l’esprit, en nos conditions actuelles…
tandis qu’ils s’éloignent ne nous laissant que corps, sourire, front encore
intact, mains admirables de mon adorable belle-mère, front beau, bombé, lisse,
apaisé hier soir, apaisan à notr aboutissement de mille kilomètres de route
sans paysage que le silence mutuel et la pensée ensemble. – Inoubliable dès le
débtu de l’instant, l’hôpital civil, époque allemande, architecture
autrichienne, grès de Vosges, encadrement de fenêtres, bancs des murs, séries
de cours et patios, proches à colonnes doriques, pannneau : unité de soins
palliatifs, Dr. Laurent CALVEL. Sonnerie… tout est éclairé pas a giorno, pas en
pénombre, luminosité plutôt qu umière. Le sosie de LONSDALE, comme une
apparition, en blanc, vient nous ouvrir, la resemblance hallucine et empoigne,
introduit. La chambre dans la pénombre, ma femme se penche comme pour ces
salutations entre femmes, entre saintes femmes en icônes de Byzanc, et les
hommes doivent prendre modèle sur cette disponibilité et cette souplesse de
silhouettes amplement vêtues. Ma femme, en silence absolu, penché sur le visage
de sa mère, la main à la joue de celle-ci. De face le visage de la mourant,
émacié mais détendu, l front est beau, bombé, celui de sa propre mère me dit
Edith, les yeux clos, les sourcis bien dessinés, mais la respiration dit … la
mort prochaine ? non ! il y a encore bataille, menée sans autre
présence que physique. Ma chère souffrante dort, mais la resporation est
difficile, le cou gonflé, dissymétrique. Dos au mur, au pied du lit, le Seigneur est avec vous… maintenant et à
l’heure de notre mort… Je comprends ce
que je n’avais jamais saisi. Au toucher, la fièvre. Marguerite
à ses visites ans la journée, s’étendait le long de sa grand-mère et siestait,
heureuses toutes les deux. Christian LONSDALE, aide-soignant, pas loin de la
soixantaine peut-être (carrière… comparée à celle des puissants et des réussis,
elle est solaire de présence, d’autorité spirituelle, de nécessité… ma chère
femme ce matin à qui je deandais le prénom, hésitant pour Jean-Jacques me
répondait Jean-Marie, c’est le retour à ce que nous avons vécu quelques quarts
d’heures cette nuit et qui ne s’effacera jamais,nous introduit : pas la
mémoire d’une vie, mais ce qui a sculpté et a fait prise) nous présente l’infirmière,
caricature des lèvres plus rouges que des cerises parfates, pas une ride sur un
visage copieux rond, la tenue vestimentaire est verte, il y a les écrans et
compteurs pour veiller dix lits. Prelère parole, il n’y en aura presque pas
d’autres : ils nous apaportent beaucoup. Elle respire la santé physique,
la santé morale, une opulence de corps pour recevoir à fond de toute son âme.
Sa solidité m’èmerveille, le coupl formé avec son collègue me semble le modèle
de tout couple adonné à une tâche longue et très difficile, minutieuse,
réclamant autant l’adresse, la justesse qu’une sorte d’ampleur du regard,
définition de la prière, définition du compagnonnage pour l’animation et la
responsabilité… parabole pour la politique qui en a tant besoin : l’inanité
des propos recueillis par les médias en conseil national de l’U.M.P. ou
communiqué qui, même lapidaire est fastidieux d’un président publiant une
rupture de quii, car qu’y a-t-il eu ? sinon prédation mutuelle et évident
malentendu, communiqué prétendant faire distinguer à un peuple en train de
jouer son histoire bi-millénaire et le sachant très doulourusement (ce qui est
bien plus que : fiscalement) la vie privée et la vie publique du premier
magistrat… La mort d’une personne – au surplus d’une personne qui donné goutte
à goutte, minute par minute, vingt ans de sa vie, les vingt dernières annés de
sa vie, cinq-six ans de plus que moi, à son mari grabataire à force d’AVC,
incontinent, aphasique maintenant… donné tout en ne le « plaçant »
périodiquement pour elle-même respirer, se distraire, avoir quelques projets et
perspectives en propre… la mort de qui s’est donné, se donne est plus belle que
la mort d’une société et peut-être d’un pays telle que nous la ressentons et la
vivons… Leçon, indication, la prière… Leçon, évidence, lentement le corps se
réduit au visage, puis le visage au souffle, déjà ce matin je sens le
gonflement de l’âme que j’aime, des âmes que j’aime dans ma propre âm. Nous
sommes tous reçus de Dieu… ma femme penchée de tout son corps, son propre corps
qu’elle me montre et m’ouvre à ses heures, à nos moments, penchée sur le visage
de sa mère, et l’ombre sans lumière, sans source ni d’ombre ni de lumière.
Etat… Autre personnage de la journée, la boîte à lettres inacessible de notre
avocat, y déposer pourtant à notre passage le pli volumineux de mon travail
pour… chance, une échoppe à ne pas allonhgerun brancrad, à peine un tapis de
prière, mais ici l’oraison est olfactive, l’Indien vit dans une boîte à peine
plus grande que lui colorée, parfumée de centaines de petites choses, d’objets,
de bijoux d’un pays autre. Peut-être la clé du vestibule et donc l’accès aux
dépôts à lettres ? Oui, il me la place en mains. Il est décisif,
remerciements, reconnaissance. Quand vous êtes entré il y a eu une telle
lumière. Il y a en vous une bonté… j’ai entendu à défaillir. C’est lui qui
s’appelle Jean-Marie, comme tout le monde. Il ajoute que presque tout est
écrit, définitif. Je répond que c’est nous qui mettons dans les roues des
bâtons, que ce qui ests écrit est bienveillant. Nous nous regardons, et ma
promesse de revenir avec notre fille acheter ce qui… et ce que… Il me demande
le prénom de ma belle-mère, j’ajoute ces curieuses assonnances, c’est le même
que celui de ma propre mère, et pour ma femm et moi, nos grands-mères
paternelles ont, elles aussi, le même prénom. Il préparera et choisira pour
nous, pour moi, certainement quelque chose qui importe. Il évoque la synchronicité. Ma
femme a à peine entendu, l’échoppe si petite, elle est restée de hors. Une
femme se présente, plus grande, sans doute plus jeune que mon apparition plus
intense et vraie que cette simple
serviabilité qui nous aide. Ni son épouse ni sa fille… Au courrier, e même
effluve, de même essence de vie, d’amour, un mot de mon si cher médecin traitant
Jean-Pierre D., carrière prestigieuse, nomenklatura mondiale, sécurité en base
arrière pour FM (son admiration sans borne pour le Dr. GUBLER).
Les cloches… [1], les
textes d’hier, les messages de quelques-uns e mes destinataires quotidiens, ce
qu’ils me confirment de vérité et de fraternité, la mort quand elle se présente
rassemble, unit, appelle, celle que nous aimons, ne pleurons pas et qui
désormais va nous accompagner, aider, habiter est une extraordinaire chef de
file. Elle appelle de ses mains de ses gestes, de sa vie d’autres de
« mes » morts, foule précise, chacun connu et connaissant. Les morts
irrémdiables, diminuantes sans doute avec injustice et condamnant plus des
relations balbutiées ou manquées, par ma faute ou par la faute de… les morts
irrémédiables dont subistsent les protagonistes survivants pour aller à des
tiers, puis rendre tiers celles/ceux qui étaient tout – je fus tout t ce me fut
dit, et je n’avais pas su en quinze ans, ou à l’instant d’une décision…
pourtant pardonnée ? cs mots sont
celles de l’amour humain, morts pour n’avoir été que partiels en chacun ou en
l’un des deux, retenus, limités, se limitant. La mort du corps au contraire
fait éclater toute limite. Nous y serons à notre tour. Tout à l’heure,
visitation, peut-être le regard et des mots. J’écouterai ma femme, je
regarderai sa mère. Voici
les signes qui accompagneront ceux qui deviendront croyants… Paroles d’universalité qui nous touchent, ma
femme et moi, nos chiens… Proclamez la Bonne Nouvelle à
toute la création. Il y a deux jours, Marguerite, alors à la fin
du monde, Jésus revient, un autre Jésus ? et Dieu recommence à créer le
monde. Tant de matière et d’intuition juste, mais à mettre un peu en ordre. Je
suis, depuis ls prises de parole et les questions de notre fille, en nouvelle
évangalisation toute personnelle et tellement profonde, décapante, paisible.
Puis elle est à ses qustions habituelles mais de formulation chaque ingénieuse
et déroutante souvent. Dieu a eu un fils, pourquoi pas une fille ? Ni
« eu », ni fille. Garçons/filles c’est une autre… elle reçoit,
accepte peu : toujours les hommes, dit-elle en conclusion. Ce ne sera pas
le féminisme, mais ce sera la conscience très vraie de la condition humaine et
donc de sa version féminine. Par nature et selon toute société ou presque bien
plus que l’homme, la femme est amenée à s’interroger sur elle-même en général,
en « espèce », la féminité interroge la femme, les filles, les fait
grandir, la clé de leur évidente maturité plus forte et plus précoce que celle
des garçons est sans doute en partie là. L’homme, le masculin, ne se réfléchit
pas, n s’interroge pas sur le masculin et fait de la virilité une vulgarité à
la RUQUIE tout hier après-midi pour Europe 1, propos de café pour tables douteuses avec ballons de rouge :
lamentables, à présenter à l’Académie française ensuite certains commentateurs de
match de foot à l’élocution, la précision et la variété de vocabulaire qui hier
nous ont enchantés. Ils imposeront ls mains aux malade et les malades s’en
trouveront bien. J’édite le « chapelet de
la divine
Miséricorde », Faustine, Jean Paul II, Sophie L. que ma chère femme trouve très jolie. Le
Seigneur est avec vous, d’emblée avant
même que l’Esprit Saint… Saul, mon frère, recouvre la vue. Le « tout est écrit » de mon
accueillant d’hier… Pas une abstraction de décision, du vécu. Il ajoute d’ailleurs
que ce n’est pas de la
fatalité. Nous le savons et le vivons l’un et l’autre. Tout
est…mais avec cette bienveillance, cette dilection, cette personnalisation
autant du Créateur que de la créature dont nous assure la Révélation.. Comme je n’y voyais plus, à cause de l’éclat de la lumière, mes compagnons
me prirent par la main… C’est Dieu qui commence les catéchèses et qui
convertit. La suite, oui, des femmes, des hommes, des enfants sont là. Et
maintenant, pourquoi hésiter ? Devenu
Paul, Saul sait ce qu’est un sacrement, le sacrement… Lève-toi et reçois le
baptême, sois lavé de tes péchés en invoquant le nom de Jésus.
Et puis, tu
as prodigué l’allégresse, tu as fait grandir la joie [1]
La joie des baptêmes, la joie des
commencements, Marguerite dans les bras de sa grand-mère, baptisée dans la
paroisse de celle-ci, naissance bretonne et alsacienne…Allégresse pour la
perspective, pour le passage ouvert et même la convergence des témoignages de
ces revenants de l’orée… le détail d’un tableau de Jérôme BOSCH et tous les
recueils d’expériences-limites (cf. mon ami Patrick SBALCHIERO et
sa synthèse), la reprise assez récente par l’Eglise d’une préférence pour le
mort passage, plutôt que mort qu n’est qu’un état vu de nous, mais pas de
celle/celui qui passe.. la
lumière. Le peuple qui habitait dans les ténèbres a vu se lever
une grande lumière. Sur ceux qui habitaient dans le pays de l’ombre et de la
mort, une grande lumière s’est levée. Vivants physiquement,
biologiquement, mentalement, nous éprouvons la mort sans cesse, parfois
terrassante. Passant à Dieu-même, nous entrons dans la vie, avec justesse et
simplicité, Thérèse de Lisieux, dans le noir spirituel, devant le mur
spirituel, les trois dernières de sa vie, a reçu simplement de dire ce qui
n’avait pas encore été dit si clairement. J’entre dans la vie. C’est factuel, ce n’est ni l’espérance, suprême consistance, chemin de
cohérence, ni la foi reçue et base de toute prière, réceptacle. C’est un
constat, contagieux et il me semble que tout mourant nous le dit. Jésus organise
toute sa vie terrestre la contagion de cette perspective, qu’Il garantit par
Son incarnation et par Son accompagnement. Venez derrière moi, et je vous
ferai pêcheurs d’hommes… Il les appela. Les
uns : pêcheurs, l’autre : bourreau, et ainsi pour nous, de la
banalité au destin, et à la véritable utilité. Ils se réjouissent devant
toi… car le joug qui pesait sur eux… et
voilà ce matin pour annoncer l’Evangile, et sans avoir recours à la sagesse
du langage humain, ce qui viderait de son sens la croix du Christ.
Et me voici, heureux d’être tous ces jours et
nuits à l’arrière plan, simplement muet. Et le rôle de l’époux, du père, en
humanité, n’est-il pas celui, muet mais nécessaire, de Joseph, une sécurité
prodiguée par écoute de Dieu, ce dont je suis encore si loin. Mais Dieu fait
avec nous et pour les autres peut transcender nos limites, nos inefficiences.
Prier... + 10 heures 36
[1] - Isaïe VIII 23 à IX 3 ; psaume XXVII ; 1ère lettre
de Paul aux Conrinthiens I 10 à 17 ; évangile selon saint Matthieu IV 12 à
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