Hier
Trois petits quarts d’heure pour le quatrième
exercice sur la participaiton des laïcs dans la vie de l’Eglise, qu’organise la
paroisse-cathédrale à Vannes. Pour ne pas laisser notre fille seule, j’attends
le retour de ma chère femme et ne fais donc là-bas que la « fermeture ».
Animation-lecture par un prêtre que je ne connais pas. Présence physique et
mentale, assurance et charme des Jésuites, dont il n’est pourtant pas.
J’apprends-comprends quelque chose de fonamental, la charité, le souci surtout
du pauvre et du petit ne sont pas, d’abord pour le chrétien, une sociologie, une
psychologie, un altruisme. C’est d’abord une théologie, le Christ petit et
pauvre lui-même, répète qu’Il est venu précisément pour les pauvres et les
petits, les démunis. La disposition d’esprit certes, mais le fait-même de la
pauvreté qui peuvent nous enseigner. Texte du pape actuel. – Nous ne sommes plus
qu’une trentaine, vingt participants de moins, en comparaison de la première
réunion. Impossible de faire participer les gens. Le débat ouvert, probablement
aussi sur d’autres éléments avancés avant que je n’arrive, n’aboutit qu’à la
discussion des explications ou pas des rites liturgiques quand manifestement des
non-pratiquants s’y trouvent à entourer quelques-uns des leurs à une grande
occasion : baptême, mariage, funérailles. – Deux sensations. Le gaspillage de la
resource humaine, ds vocations, des docillités, de l’enthousiame et de
l’obéissance pour de l’endogamie. L’Egise et ses fidèles ne sont pas projetés
sur l’extérieur. Si l’on suit, comme on pose une équation, la développe,
l’inverse de moins, la maxime du cardinal MARTY, rappelée par le Père Pierre L.,
notre second animateur pour ce cycle : c’est le temps que je passe à genoux
devant Dieu qui me permet d’être debout parmi les hommes… il faudrait
constater que s’il y a si peu de mouvement vers le dehors et vers « le monde »,
c’est qu’il y doit y avoir bien peu de prière dans nos vies, de présence à
Dieu.
Courrier pris à notre boîte
postale en rentrant. Le Père Pascal VESIN, vœux et faire-part, un cancer depuis
Septembre. Une caricature, évêque et petit clerc admonesté. Le souci des hommes
pas compatible avec le sacerdoce … Interrogation tout autre : mon cher J.
ordonné prêtre après une profession monastique perpétuelle, mais vivant déjà
dans une rencontre féminine antérieure à ces consécrations : compatibilité ? Lui
et l’ancien curé de Megève, si rayonnant quoique très personnel posent des
questions, non de foi, mais de pratique : comment être au monde ? ce qui rejoint
ma sensation de gaspillage quand un prêtre est d’une évidente et exceptionnelle
qualité. Vivre autrement, d’autres structures : travail rémunéré, mariage, le
prêtre, le religieux, signes ! mais en pleine foule quotidienne. On le conçoit
pour le prêtre, administrateur vitalement des sacrements mais pour tout le reste
de sa vie missionnaire, au même étiage que les laïcs : profession, mariage, vie
de famille, engagements politiques et sociaux. Non plus l'uniforme ni la mise à
part. L’inventer pour le monachisme, qui ne serait plus qu’intérieur ? et sans
structures particulières ? La clé, certainement la vie de prière.
Ce matin
Questions-réflexions de
notre fille. Récurrente… Dieu est un homme ? ce qu’elle n’aime guère, alors
la femme.
Lui faire comprendre qu’Il n’est ni l’un ni l’autre, pur esprit
et englobant l’un et l’autre. Rappeler aussi Dieu fait homme, son Fils. La
trinité, ‘cest Dieu ou en Dieu, et si l’on est que deux. Evidence que je
constate que la dualité n’est pas du tout du même ordre sémantique
la trinité.
L’unité en revanxche l’est. Comment est fabriqué le feu ? Elle
sait déjà beaucoup sur la terre, le noyrau. Mais alors la terre est un fruit.
Lle n’a pas tort, l’écroce terrestre. Pourquoi cette qustion avant la classe de
neige : mouiller au lit, réglée ? pour éviter que les garçons ? géographie :
aujourd’hui, non plus les frontières et les Etats de l’Europe, mais la
population, au Moyen-Age les femmes et vingt-ciq enfants, mais de si petites
populations lui-fais-je observer, la morti-natalité et s‘y ajoute la faible
espérance de vie de l’ensemble de la population, sauf exceptions étonnantes. Les
médicaments pour ne pas avoir d’enfants, n’existaient pas, a-t-elle compris, je
lui dis que ce n’est pas tout à fait cela, la contraception que je n’évoque mais le drame de
l’avortement. Elle ne dit rien mais je sens qu’elle ne peut concevoir que des
parents… elle se félicite des adoptions et nous notons depuis longtemps qu chez
nos amis B. l’adoptée ressemble bien plus à ses parents que la fille biologique.
Nos dialogues ainsi, le soir,dans son lit, avant ou après la prière… le matin en
allant à l’école. Nous abordons même la sécession protestante, le pape :
pourquoi ? et il y a la question-réponse : Bouddha et l’autre (Mahomet), Dieu ?
aussi ? Moins facile que le rappel ds modes en conjugaison, quoique cela me
fasse découvrir que le présent est seul de son espèce, que nous avons quatre
passés et deux futurs… sychologie collective agttestée, signifiée oar une
langue, sa grammaire. L vocabnulaire donnant milieu et srit de vie : richesse
des mots pratiques, quotidiens, tendres et spéciaux de l’alsacien par rapport à
l’allemand, les multiples diminutifs de l’affection. Exubérance du vocabulaire
kazakh pour la nature, à peupler la steppe…
Prier…
on parlait de lui de plus en plus. De grandes
foules accouraient pour l’entendre et se faire guérir de leurs maladies. Mais
lui se retirait dans les endroits déserts, et il priait [1]
Dieu fait homme prie, très souvent, en ayant toutes les postures et les
nécessités humaines d’isolement (dans les endroits déserts) : Jésus est un homme. La prière, en tant
qu’il est homme, le rend à la vie trinitaire, lui donne la vie divine. Pour nous
qui sommes appelés à cette participation à la vie, la vie divine, la prière en
est bien plus qu’une anticipation ou le vœu ou l’accueil de quelques-uns des
« éléments » de cette vie éternelle si difficile à caractériser, aussi difficile
que Dieu-même… elle est déjà cette participation, qul que soit notre
« ressenti ». D’ailleurs, dans la prière, nous nous perdons de conscience
habituelle et avons un autre mode d’être mental, notre conscience de nous-mêmes
n’est pas même la conscience de prier. Nous sommes habités, envahis,
transformés, sans limite et notamment la limite de notre personne et de ses
paramètres, l’âme n’est plus qu’elle-même et tout entière et il priait. La guérison du lépreux, il est seul de son
affection si grave et en générale exclusive. Or, cela se passe en ville. Simplicité
sidérante : Seigneur, si tu le veux, tu peux me purifier. – Je le veux, sois
purifié. Episode plus dépouillé que celui
des dix lépreux, dont un seul, le non-Juif, revient dire sa reconnaissance. Même
recommandation d’accomplir les constatations d’usage. Ta guérison sera pour
les gens un témoignage. La foule devrait
être là, on ne la voit pas, la renommée semble abstraite, le miraculé ne dit
plus rien. Quel témoignage ? Jean qui est hanté par cette question : conclusion
de son évangile, donne une définition qui ne nous donne, comme rôle, que celui
de l’accueil et non celui de la propagation. Le lépreux non
plus n’a rien à dire, selon la recommandation du Christ : ne le dire à
personne. … Le témoignage de Dieu, c’est celui qu’il rend à son Fils. Celui qui
met sa foi dans le Fils de Dieu possède en lui-même ce témoignage. Effet du témoignage, ainsi reçu, que nous
sommes invités à nous approprier : je vous ai écrit tout cela pour vous
faire savoir que vous avez la vie éternelle, vous qui mettez votre foi dans le
nom du Fils de Dieu. Foi, prière nous
mettent dans la vie éternelle, nous confèrent notre nature, nous rendent celle
que nous avions perdue par hérédité humaine, par le péché originel. Péché dont
je ressens le poids chaque jour. Notre mortalité, nos limites, nos impuissances
fruits vénéneux de notre liberté mal appliquée : curiosité, prédation, non-satisfaction de ce qui nous est
prodigué ? théologie du péché…plus la Genèse que les observances mosaïques et
autres. – Habité presque quotidiennement par
certains : morts ou relativement à moi disparus des formes de vie, celles qui
furent de corps « miennes » et moi à elles, mes parents, ma fratie ans nos pages
et notre amour mutuel de toute petite enfance. Et ces prêtres et religieux,
intensément. Pascal V., J. grossissent
leur groupe sur la rive de ma prière. Ils sont mon urgence, ils sont l’urgence.
Et la maladie qui « surligne » la vie… c’est en marchant, seul, de Megève à Rome
que Pascal V. aura son diagnostic… c’est en étant ainsi exposé à tous vents de
la consistance humaine que J. commence d’esprit puis rataifie de corps et de
rupture une autre vie… et moi, toujours en premier commencement, mais soucieux
autant d’autrui, si nombreux dans ma vie de tous les jours ou de mémoire, que de
mes déclins, impuissances et indisponibilités. Ces jours-ci, même l’énergie de
l’écriture m’est ôtée. Tout se dépouille pour l’envie, le désir de prier. Je
vais obscurément bénir ces décapages que je prends si souvent pour de
l’amoindrissement : ils me mènent directement à
Dieu.
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