Tandis
que le jour hésite, prévu par nos habitudes et selon les théories, tandis que
partout la vie hésite même à se battre, prier…[1] faisant taire ma voix
jusqu’à ce que ma bouche trouve ou reçoive celle de l’action de grâces et mes
mains, nos mains, comme en cette nuit celles du partage et de l’abandon. Quand ils virent l’étoile, ils éprouvèrent une très
grande joie. En entrant dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa
mère ; et, tombant à genoux, ils se prosternèrent devant lui. Ils
ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de
l’encens et de la myrrhe.
Nous suivons, nous pouvons suivre l’inspiration
de l’Esprit Saint : l’étoile, et nous pouvons nous-mêmes, sans en être
forcément conscients, prophétiser : les présents sont chacune des étapes
de la vie temporelle du Christ. Dialogue dans l’histoire humaine : Où
est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu se lever son
étoile et nous sommes venus nous prosterner devant lui. Les « mages », les « rois mages » venus
d’Orient, du soleil levant ne savent que
deux choses sur le Christ : il est roi et d’un peuple qui n’est pas le
leur, il est nouveau-né. Celui qu’ils découvrent est dans la pauvreté, le
dénuement, il est ignoré de tous et d’abord des pouvoirs publics. C’est
l’Ecriture, nos acquis, l’Eglise pour nous les « fidèles » qui donnent
les indications selon nos temps et circonstances : donc Bethléem en
Judée… un chef, qui sera le berger d’Israël.
Mais pour vraiment trouver, puis savoir que faire ensuite, l’Esprit Saint, le
baptême, la foi reçue personnellement. Ce mystère, Il ne l’avait pas fait
connaître aux hommes des générations passées, comme Il l’a révélé maintenant
par l’Esprit à ses saints Apôtres et à ses prophètes. Et quel est-il, celui dont les rois-mages ouvrent la chaine immense des
chronologies jusqu’aujourd’hui et surtout pour demain selon notre témoignage
puis celui de nos propres descendants dans la foi reçue des Apôtres… Ce
mystère, c’est que les païens sont associés au même héritage, au même corps, au
partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Evangile.
Pas seulement nous entretenir entre nous,
au chaud prétendu de nos habitudes et de l’Eglise telle qu’elle est, mais
ouverts à tous frémissements, à toutes rencontres, la touche de l’Esprit Saint
en tous. Roi des Juifs, certes, mais pour tous. Tous les rois se prosterneront
devant lui, tous les pays le serviront. Pas Hérode… en ces jours-là, fleurira la
justice, grande paix jusqu’à la fin des lunes. … Les nations marcheront vers ta lumière… tes fils reviennent de
loin, et tes filles sont portées sur les bras. Alors tu verras, tu seras
radieuse, ton cœur frémira et se
dilatera. Les trésors d’au-delà des mers afflueront vers toi avec les richesses
des nations. Leçon implicite d’économie
politique (Adam SMITH et son œuvre inaugurale de la discipline…), définir ce
qu’est la richesse, car nous ne vivons plus que selon les lois de la prédation,
un marché de la prédation qui ne discrimine plus entre richesse et puissance,
entre être intrinsèque et donc bien commun d’une part et la libido, la volonté
de puissance d’autre part… L’obscurité recouvre la terre, les ténèbres
couvrent les peuples, mais sur toi se lève le Seigneur, et sa gloire brille sur
toi.
[1] - Isaïe LX 1 à 6 ; psaum LXXII ; Paul aux Ephésiens III 2 à 6
passim ; évangile selon saint Matthieu II 1 à 1
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