Vendredi 11 Octobre 2013
. . . TGV Vannes Paris-Montparnasse, 05 heures
27 + Prier Joël I 13 à 15 & II 1.1 ; psaume IX ;
évangile selon Luc XI 15 à 26 Leçon du Christ sur notre relation à Lui. Manière de
la leçon ? tout humaine, un raisonnement, les Grecs socratiques, les
« grands rhétoriqueurs » de notre Moyen-Age, personne n’est dépaysé.
L’essentiel est en incise, le bon sens et la logique sur la cohésion d’un
royaume, la sécurité d’une maison, les diverses possessions selon les croyances
médicales de l’époque ou d’autres cultures voire même nos fantasmes (quand l’esprit mauvais est sorti d’un homme…)et il est hors du commun. La prétention est
totale : celui qi n’est pas avec moi, est contre moi ; celui qui
ne rassemble pas avec moi disperse. D’œuvre
et de fécondité que dans le Christ. La réponse est très indirecte dans une
ambiance d’incrédulité : d’où vient l’autorité de Jésus, quel signe
donne-t-il ? comme si le présent prodige n’en était pas un. Les incrédules
balbutient. Sans doute l’athéisme peut-il être distraction plus qu’une
dénégation, mais les contemporains du Christ lui font face et très attentivement.
Le refus est frontal., alors que le règne est survenu pour vous. Rien de suave pourtant, selon le prophète
Joël : voici venir le jour du Seigneur, il est tout proche. Jour de
ténèbres et d’obscurité, jour de brouillard et de sombres nuées. Comme la nuit
qui envahit les montagnes, voici une multitude redoutable ; il n’y en eut
jamais de pareille et il n’y aura plus dans les générations à venir. Royaume et venue indicibles et
inimaginables, mais situé dans un temps et un pays, le nôtre, propre à chaque
génération pour elle-même, dans son ambiance, dans sa langue et selon ses
dialectiques. Un jour obscur ? les repères perdus. Le Christ central mais facultatif, selon le
texte. Etre avec Lui ou pas, rassembler avec Lui ou pas. Rassembler quoi ou
qui ? le royaume divisé ? par notre incroyance, nos inconséquences,
les conditions que nous posons à notre adhésion. Les dispersés, ce sont nous. Mais
il siège, le Seigneur, à jamais : pour juger, il affermit son trône ;
il juge le monde avec justice et gouverne les peuples avec droiture. Le repère, le môle, c’est Lui. Le
discernement, l’ouvrage, la création, l’amour, l’éternité, c’est Lui.
Un livre que
je vais acheter (Un jour, je partirai
sans avoir tout dit), alors qu’hors quelques lignes commençant un
éditorial ou le titre de celui qui l’a lancé Au plaisir de Dieu, je n’ai encore rien lu de d’Ormesson. Il
doit avoir largement passé quatre-vingt-dix ans. Sans doute, l‘écrivain le plus
métier, donc le plus universel et communicant qui soit dans sa génération et
surtout dans notre désert actuel (je ne sais pas encore qui a reçu le Nobel, c’était
hier en milieu de journée) et en même temps le plus narcissique et prétentieux,
ce qui m’avait écarté de lui.
Ce matin, je
regarde les gens comme d’habitude : tels que je les vois et se laissent
donc voir, mais généralement depuis quelque temps, je les regarde autrement.
Chez les enfants, notamment les sorties d’école de notre fille, je crois voir,
sans le chercher, ce qu’ils seront à l’âge mûr, dans leur vieillesse
particulière, et je vois. Chez mes contemporains, je cherche l’enfant qu’ils
ont été et je les aime ainsi. Gratuité du sérieux chez l’enfant, encore plus
présent, évanescence d’une présence si chargée de ses précédents et allant si
vite vers des fins, des amoindrissements. Le sens ? la rencontre entre
humains, entre âmes, même sans paroles ni gestes d’ici-bas, la rencontre au
moment suprême du grand Accueil.
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