La
lune décroissante, dernier quartier, était au zénith ou presque, elle vient de
disparaître. Notre fille, hier soir, que je peux voir en cœur et pensée, debout
devant la fenêtre du salon, le documentaire sur Louis XI terminé, elle encore
habillée, silencieuse, regardant le banc dans l’enceinte réservée aux enfants
du petit parc public, en bas de l’immeuble. Et c’est elle qui me le dit comme
activité jour à l’égal de ses emplettes dans les boutiques pour son âge. –
Résolu, je crois, mes problèmes pour les deux récits que je veux mener à bien. Sans
plus de question sur leur intérêt. Aboutir ce projet. L’édition répondra ou
pas. – Une jeune fille, déclarée bienheureuse par l’Eglise, il y a juste trois
ans, morte à dix-neuf ans et qui vivait il y a une vingtaine-trentaine d’années :
c’est insolite. A ce que je lis, la sainte patronne des enfants malades,
atteints d’un mal incurable et la manière dont elle l’apprend, le prend, le
vivra. Bien entendu, la présentation est comme souvent mièvre. Mais
sous-jacente plus qu’une force, le sourire et l’ouverture autant aux autres qu’à
Dieu, la relation aux siens, à la famille, à un mouvement assez connu :
les Focolari. Sa fête aujourd’hui. Je compte pour la Toussaint, écrire et
penser quelques lignes et moments sur le fait des saints, sur ce mode aussi de
mémorisation et d’édification qu’a depuis toujours adopté et vécu l’Eglise :
communion, solidarité, accompagnement dans nos propres efforts pour coincider
avec le dessein amoureux de Dieu sur nous. J’en ferai autant pour la
commémoration des fidèles défunts » : nos morts proches ou inconnus,
mais dont l’évocation peut nous venir, font vraiment partie de notre habitation
mentale, de nos mouvements affectifs, de notre existence donc à leur suite. Chacun
exceptionnel et irremplaçable dans son individualité, sa personnalité, son
parcours : certes, mais que de précédents, d’exemples, de compagnons d’âme
et de débats, d’efforts nous avons.
Prier… la création aspire de toutes ses forces à voir cette
révélation des fils de Dieu… elle a gardé l’espérance d’être, elle aussi,
libérée de l’esclavage, de la dégradation inévitable, pour connaître la
liberté, la gloire des enfants de Dieu. [1] Quel en
est le chemin ? A quoi vais-je comparer le règne de Dieu ? Il est
comparable à du levain qu’une femme enfouit dans trois grandes mesures d
farine, jusqu’à ce que toute la pâte ait levé. Un mouvement, non un état… une graine de moutarde qu’un homme a jeté
dans son jardin. Elle a poussé, elle est devenue un arbre et les oiseaux du
ciel ont fait leur nid dans ses branches. L’espérance
n’est pas une anticipation ou la vision de quelque « chose », elle
est, par son mouvement, son propre objet, elle est vie car elle signifie et
mobilise nos facultés les plus unifiantes et fortifiantes, intimement et si
propres à la communion universelle : attente et persévérance. Ce que l’on
voit, comment peut-on encore l’espérer ? Mais nous qui espérons ce que
nous n voyons pas, nous l’attendons avec persévérance. L’évangile ne nous incite pas à la passivité, le Royaume a son origine :
le geste du semeur, le geste de la maîtresse de maison, homme et femme ne
différant que par le geste et le matériau qu’ils servent, même enfouissement, même
mort et résurrection, même attente. La graine, le levain sont en nous : nous
avons commencé par recevoir l’Esprit-Saint… nous attendons notre adoption et la
délivrance de notre corps. La Trinité, la
personne divine de l’Esprit Saint, l’humanité dans ses individus, la création
entière :quatrième côté du « carré » de la vie, de la réalité
intégrale, de Dieu-même ? je le crois, mais je le dis mal. Ce qui est bon
signe, le mystère, la difficulté, la souffrance, l’assomption et la mort, la
résurrection, la libération ne se disent pas mais se vivent.
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