Téléphone hier en fin
de matinée de Georgette, inquiète de mon silence (le message du matin ne lui
parvenant plus) et me supposant malade. Je l’ai détrompée et dès hier soir, je
ne sais comment entre le contrôle technique pour notre voiture, le hall de la
piscine pour notre fille, un petit whisky chez Dédé C. pour son contentieux de
voisinage (la servitude de passage), j’ai attrapé je ne sais quoi, rhume, mal
de forge et surtout affreux mal à la tête, une barre au front, pratiquement pas
dormi de cette nuit, repris en main par ma chère femme et ingurgitant quantité
de médicaments, j’ai sommeillé toute la matinée, me reposerai tout à l’heure et
émerge d’une sorte d’expérience de la fin de vie, en tout cas… plus les forces
nécessaires pour quoi que ce soit d’autre que végéter. Ce qui arrive à tant de
gens maintenant entre chômage, vieillesse, enfants de familles recomposées :
qui vit dans la norme, et quelle est la norme ? Le bonheur, j’en suis sûr.
Léthargie ou pis pour notre pays, crise d’autorité politique après la crise de
crédibilité. Nous descendons, descendons. Mais nous ne sommes pas les seuls,
tout le monde y va… C’est hallucinant. Plus rien ne tient que par « la
peinture ». Sursaut de celle pour qui j’ai voté en 2007 : Ségolène
Royal, sa région et Heuliez, tandis que Siemens annonce la suppression de
15.000 emplois, Schneider celle d’une unité de production. Depuis dix-huit
mois, comme si cela avait été programme puis retardé depuis 2007-2008 en vue de
2012, tous les jours des suppressions d’emploi. Même rythme : les kamikazes,
les autos piégées en Irak, l’unité de compte étant de trente-quarante mots
chaque jour. Et sans doute ailleurs les morts de faim et de soif. Ou les camps
en Chine et en Russie, travail, rééducation comme aux belles époques
totalitaires. Beau titre du Monde après trois mois
de suspense sur les frappes et autre ligne rouge en Syrie : Bachar El
Assad, pas une égratignure. Je reste
convaincu que le sursaut est partout possible, à portée, que les dictatures les
pires peuvent s’effondrer si systématiquement les démocrates cessent de leur
complaire et aident à fond les démocrates partout, jusqu’au fond des goulag. Je
crois que le cœur et le corps de l’homme sont faits pour la démocratie qui est respect de l’autre
de son corps et de son cœur et de son âme, qui est chemin du bonheur et de l’équilibre
en collectivité, chemin d’efficacité pour les stratégies du renouveau. Les
peureux, les défiants, ce sont les totalitaires. Chaque époque les désigne de mieux
en mieux, surtout quand ils croient échapper à la caricature. Malheureux aux
yeux glauques, visages figés que les tenues de main puériles pour la photo. ne peuvent
dissimuler : pauvreté sans nom, celle du mal. Psychologies qui s’expliquent
mais à qui nous ne faisons pas rencontrer l’obstacle qui les convertiraient. L’obstacle
qu’est l’homme face au mal, à l’irrespect, à la torture (la petite « pussy
riot »).
Prier… texte à l’encontre
de ce que nous vivons ou proposition du réel qui n’est pas ce que nous voyons. Ainsi vous serez nourris et rassasiés
du lait de ses consolations et vous puiserez avec délices à l’abondance de sa
gloire.(Isaïe LXVI 10 à 14 ; psaume CXXXI ; évangile
selon saint Matthieu XVIII 1 à 5) L’accomplissement, le
bonheur, l’équilibre ne sont pas le résultat, le fruit de notre conquête, ils
sont un simple don, celui-ci caractérisé par la surabondance, par le dessein
résolu de du Créateur, demeuré – malgré tout, malgré nous – dans son bilan
positif à chaque fois des premiers jours de son œuvre et de ses mises au jour
et en place, selon la Genèse… Je dirigerai vers elle la paix comme un
fleuve et la gloire des nations comme un torrent qui déborde… Vous serez consolés.
Vous le verrez, et votre cœur se réjouira : vos membres, comme l’herbe
nouvelle, seront rajeunis (ce qui tombe
bien pour moi comme pour beaucoup…). Autre version de la démonstration du
Christ par l’enfance : Qui donc est le plus grand dans le Royaume des
cieux ? – Alors Jésus appela un petit enfant, il le plaça au milieu d’eux
et il déclara… la souveraineté exemplaire
de l’enfant, tout simplement parce que le plus proche de cette ressemblance
divine à Dieu, tout simplement parce que l’accueillir, le chérir, le regarder,
c’est Jésus lui-même que je regarde. Le petit Quentin D. qui e consola à la
messe des familles dimanche de ce qui avait été – par inorganisation – infligé à
notre fille, l’a (mystère de la Providence) imitée, puisqu’il a communié
spontanément, comme Marguerite l’avait fait par le partage de l’hostie de sa
mère, à la Saint-Benoît 2010. Je compte en écrire à ses parents et les engager
donc à emmener leur fils régulièrement à la messe dominicale, puis à accélérer
le cycle de « préparation catéchétique » pour une communion sans
entrave. Il y a eu là deux signes : ma consolation, l’évidence que cet
enfant cherchait à comprendre l’office et le sens de la plupart de ses moments,
et me le demandait. Celui qui accueillera un enfant comme celui-ci en mon
nom, c’est moi qu’il accueille. Amen. La « crève »,
le gris du jour, la tristesse de notre vie publique me semblent avoir leur
lumière, il n’y a que très peu à tirer du voile qui rend l’époque (notre époque
et l’âge de ma physiologie) opaque. Mon âme est en moi comme un enfant,
comme un petit enfant contre sa mère… Vous serez comme des nourrissons que l’on
porte sur son bras, que l’on caresse sur ses genoux. De même qu’une mère
console son enfant, moi-même je vous consolerai.
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