Hier soir,
déjà au lit, ma chère femme éteignant ordinateur et autres, préparant l’enfermement
des chiens, galopade ébranlant le sol comme la course de notre brouette si elle
avait été chargée de sacs de ciment… mais qui la pousserait en milieu de nuit.
Un sanglier sans doute énorme, cris, terreur des chiens, sauf Finette tenant
tête. Me relevant, j’ai surtout pensé qu’affamé peut-être il entrerait dans la
maison. Ni l’aventure, ni l’incident, la vie et ses déroulements tout autres
que ce que l’on sait d’avance ou imagine. – Ce matin, silence et calme, la
messe paroissiale tout à l’heure, de réactions dans la semaine ni à ma lettre
au recteur sur le malentendu pour les lectures publiques
(notre fille...), ni à celle que j’ai écrite aux parents de Quentin, sa
première communion de fait sinon d’intention, mais sans doute encore plus elle.
Les vraies rencontres – expérience encore vendredi soir, dans le train de
retour vers Vannes – sont inopinées et inclassables. Celle de Dieu – vraiment –
quand ce l’est, n’est pas dicible sinon qu’elle est devenue intensément nôtre,
nous a rendus acteurs puisque la rencontre c’est toujours bien plus que nous et
peu notre fait.
Prier… alors Jésus demanda… (à la cantonade, il traversait la Samarie et la Galilée et comme il entrait dans un village, dix
lépreux vinrent à sa rencontre… Jésus lui dit : « Relève-toi et va :
ta foi t’a sauvé ». Il faut voir la
scène, elle est capitale dans la vie d’un homme, maudit et n’ayant plus de
compagnie et d’univers que des semblables, à la terrible malade de
dégénérescence (il y aurait encore une vingtaine de millions de lépreux de par
notre monde et à notre époque). 2ème livre des Rois V 14 à 17 ; psaume
CXVIII ; 2ème lettre de Paul à Timothée II 8 à 13 ; évangile
selon saint Luc XVII 11 à 19. Et voilà que cet homme se dissocie des autres, en
proie à un événement fantastique dont il semble être seul à le vivre et à le
percevoir. En cours de route, ils
furent purifiés. L’un d’eux voyant qu’il était guéri, revint sur ses pas en glorifiant
Dieu à pleine voix. Il se jeta la face contre terre aux pieds de Jésus en lui
rendant grâce. Attitude toute d’une
pièce, on ressent la puissance d’âme de cet homme sachant et vivant qu’il est
revenu à la vie. Le Christ ne s’attribue rien, l’évidence c’est le miraculé qui
la proclame par son retour vers le Sauveur. Celui-ci lui attribue tout le
mérite de la guérison. Ta foi t’a sauvé. L’antidote au péché et au mal, n’est pas « les bonnes actions »,
ni même la contrition, pas spécialement la prière ou la mortification. Elle est
la foi, comble de la liberté et comble de la relation (à Dieu). Or, c’était
un Samaritain… il n’y a que cet étranger ! Nous tous en Eglise, vis-à-vis du dehors. La réforme institutionnelle
de l’Eglise, soit ! je milite et écris pour, je vais aux réunions, toutes
atterrantes d’un enseignement sur la place, le rôle et la responsabilité des
laïcs sans le moindre exercice pratique : le clergé administrant parole,
doctrine sans aménager le temps du partage qui ne saurait être
questions-réponses renvoyant encore à la hiérarchie de celui qui ne sait pas à
celui qui sait. Prêtre, prophète et roi, peuple ? un troupeau de dévots, de plus en plus étiré dans une marche de
gens fatigués avec quelques groupes, faisant noyaux dans le cortège sans lui
donner consistance ni certitude, celles d’ exaltés ? réinventant le fil à
couper le beurre, le repos dans l’Esprit, les langues par grognements. L’étranger,
c’est tout autre, et c’est l’autre qui nous éprouve, nous enseigne et dont la
rencontre est un « plus » dans notre existence. Aventure du général
syrien Naaman et conclusion de miraculé :
je le sais désormais : il n’y a pas d’autre Dieu, sur toute la terre,
que celui d’Israël. Résumé d’un autre à
qui fut donnée la foi, Paul qui ne demandait rien que la destruction de l’Eglise
naissante : souviens-toi de Jésus Christ, le desendant de David. Il
est ressuscité d’entre les morts, voilà mon Evangile.
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