En
France, le lien est d’expérience historique et se vérifie une nouvelle fois. Quand
nous sommes en déclin, quand les gouvernants ne traitent pas ce qui est à l’évidence
attendue : la guerre et la résistance à l’occupant sous Vichy, le
redressement économique et le retour à l’emploi depuis des années et surtout
quand c’est un gouvernement élu pour cela, on a le racisme et le simplisme. Torts
partagés quoique dans la vie publique, c’est toujours le pouvoir qui a tort et
pas le peuple, si celui-ci a des excès d’inertie ou de violence, c’est bien
parce qu’on n’a pas su l’animer. Le vide fait par le gouvernement est empli par
les extrêmismes à référence soi-disant chrétienne à la fois par ce que l’U.M.P.
en querelle de chefs jusqu’à la prochaine élection présidentielle, et parce que
le pouvoir est d’une rare maladresse en focalisant l’attention sur ce qui
devrait être fait sans thème, ni théorie, ni papier d’ensemble mais pratiquement
et patiemment : le mariage pour tous et maintenant ces propositions au
Premier ministre sur « la refondation de nos politiques d’intégration »,
et demain sans doute un panier plein sur la bioéthique, les fins et les débuts
de vie, alors que tout y est cas particulier. Il est atterrant que nous soyons
ainsi dispersés. Sur un fond où les repères ont disparu, on accumule des
questions et des débats, déjà difficiles, si nous avions des repères et un
consensus national. Or, nous n’avons plus ceux-ci, et nous ne les retrouvons
que dans un élan de reconstitution des instruments publics, et de leur
application intensive à notre redressement, le tout dans un cadre européen,
fortement inspiré par nous, car sans doute l’Europe subit et est en chacun pour
soi. – Je m’évertue par mon projet de livre et par mes correspondances courriel
à cette prise de conscience « au sommet ». Je ne désespère pas. –
Constatation : Ségolène ROYAL que j’appelais comme ses affiches « France
présidente » devient, sans pose, la conscience de la République, bien plus
encore que de la gauche. La
relève, ce peut bien être elle. En tout cas, les idées et réactions : le
rétablissement du « service militaire », les jurys populaires pour
évaluer les élus à mesure, et maintenant pis que l’imprudence la naïveté de
mettre en ligne sur le site du Premier ministre, un rapport qui n’est que
propositions à étudier puis à débattre… c’est bien elle.
Vie
de la France, vie des miens, espérance du mieux-être, étape apaisée mais
travaillée vers le bonheur pour lequel – pays, famille, moi-même, celles que j’aime
et qui m’aime, toutes celles et ceux que je porte dans le cœur – nous sommes
faits.
Prier…[1] pour une Eglise, la
mienne que je chéris, avec ses travers et ses époques, puisqu’elle est
incarnée, puisqu’elle parle, quoique parfois avec du bois la langue des moments
et des gens, mais une Eglise qui aujourd’hui ne soit pas rituelle ni enfermée
sur une culture et une « population » résiduelle, qu’elle faite comme
elle est appelée à l’être, faite d’âmes vibrantes et aimantes, non récitatives,
pas religieuses au sens étroit du terme, mais consacrée à la recherche de son
Seigneur, Amant et Maître. Le Christ à naître : mon fils est un jeune lion. Il est revenu de la chasse. Il s’est
accroupi. Il s’est couché comme un lion. Ce fauve qui le fera lever ? En pénitence de ce grand moment du sacrement
de la réconciliation, vécu à la suite de notre fille, dans la petite église,
quasi-monastique et à la chalandise si familiale et chaleureuse, naturelle, qui
est celle, à la Wantzenau, de son baptême, il m’a été demandé tout simplement
une prière de confiance. Les noms de ceux qui espérèrent et ainsi engendrèrent
jusqu’au Christ. Montagnes, portez au peuple la paix. Collines,
portez-lui la justice ! … En ces jours-là, fleurira la justice, grande
paix jusqu’à la fin des lunes !
Si
puériles que paraissent aujourd’hui à certains – et à moi – des dévotions et
autres, je vais pour cette attente de Noël, l’y adonner, tout simplement par
respect d’autrui, et aussi pour me joindre au peuple qui le fait avec bonne
volonté. Cette dialectique intime de l’humilité m’est venue il y a très
longtemps en prenant la queue pour aller baiser le soubassement de « la
Vierge au pilier », à Chartres. Je crains le rite, les dévotions quand s’y
forme le terreau de la haine : ces attitudes « chrétiennes » depuis
bientôt deux ans pour la défense de « valeurs » qu’en réalité on veut
imposer à d’autres, qui n’en ont pas la motivation et que, ce faisant, on
éloigne, même d’un début de compréhension de cette motivation. Oui, prier de
confiance, de confiance absolue. Et conseil au prince, puisque je m’y évertue
depuis quarante ans : Dieu,
donne au roi tes pouvoirs, à ce fils de roi ta justice. Qu’il gouverne ton
peuple avec justice, qu’il fasse droit aux malheureux… Qu’il fasse droit aux
malheureux de son peuple, qu’il sauve les pauvres gens, qu’il écrase l’oppresseur.
Et pour moi, Seigneur, pour celles qui me
sont confiées par Toi, exauce ma supplication en ma faiblesse et en ma ferveur.
Feu
de bois, silence, nos chiens survivants : calmes. Eux qu’on tire à vue au
fusil si nous manquons un instant de vigilance. Ravages dans l’âme de ma chère
femme, accueil à venir par notre fille si aimante quand il faudra lui dire que
Vanille, depuis le 6 Décembre… et je ne peux que laisser se serrer,
physiquement, mon coeur qui passera, je le sais, sans transition de la petite
enfance que je n’ai jamais quittée à la mort que j’espère subite, presqu’heureuse
et fière pour mes aimées. C’est une grâce à ne pas demander tant elle est
gratuite. Faites de moi, Seigneur, un
instrument de votre paix !
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