Noël…
pour tous, la submersion par les souvenirs, les nostalgies, la famille, la
fratrie, la fête qu’elle soit, qu’elle ait été, qu’elle manque. Noël, le plein
et le vide, toutes les dimensions de l’affectivité humaine, toute notre
dépendance aux sentiments et aux circonstances, fête de notre nature. Le
terreau avait été « l’Histoire sainte » d’un peuple qui nous figure
aujourd’hui et dont nous supplions les descendants de sang et de rite de ne pas
faire à leurs concitoyens de Palestine ceux qu’ils ont eux-même subis. Ambivalence
de tout dans les faits des hommes. – Hier soir et cette nuit, deux messes de
Noël, confiance et intimité de deux prêtres m’accueillant pour le simple
réveillon entre les deux liturgies. Celles-ci ne se sont pas répétées, l’Eglise
d’aujourd’hui a la sagesse de laisser au parterre toute la disposition et les
décors, les chants et musiques, elle ne propose que la Parole et l’Eucharistie,
et hier soir à Muzillac, Jean-Eudes fit faire l'homélie par les enfants
commentant à ses questions, la crèche – dont j’ai appris que la première
célébration fut le trait de génie de François (d’Assise) en 1223, la messe avec
pour autel une mangeoire. Il y en avait déjà une – crèche – à Jérusalem et une
autre à Rome, mais la dévotion populaire et l’image pour tous, ce fut lui. Pour
moi, cette messe était vraie, la vérité d’un homme très grand, seul, debout, à
ma gauche, ni beau ni laid, cinquante ans ou plus. Vous êtes seul ? il le
paraissait. Non ! ma famille, n’est pas loin, et vous ? J’ai dit, et
à ma droite, tête de profil posée sur ma cuisse de sa mère très BCBG avenue
Mozart et ouest-parisien, un garçonnet dormant. Toute la messe. Je n’ai pu
m’empêcher de dire à sa mère, des yeux grands beaux et calmes, assise donc
toute la messe, que Jésus avait dû dormir beaucoup cette première nuit-là. A
Arzal, après la route à la place du mort dans la voiture de mon ami prêtre et,
à ma demande, le récit et le cheminement de sa vocation sacerdotale, d’un
dépouillé et d’une totalité bouleversante au point de ne pas ressentir
d’émotion… la toute petite communauté paroissiale pour minuit. Les cloches
battantes, appelé la
fidèle Thérèse me donnant les mauvaises nouvelles de mes
aimées, ma femme terrassée fatigue et d’inquiétude au chevet de ses parents, en
tout, mais surtout en amour, le plus violent et le plus souffrant, c’est
l’impuissance, elle vis-à-vis des siens, et moi vis-à-vis d’elle, sans compter
notre cher petit chien, le quatrième tué par notre voisinage…mort faute que je
l’ai assez surveillé, trente hectares et nos chiens courants, en danger de mort
s’ils sont hors de la
maison. Petite communauté, avec en fond de chœur, un
éclairage cistercien pour une croix de calvaire breton ancien. Une famille qui
animé pour les chants, le frère avec béquille, homme de base au Mali, une mine,
réchappé de justesse. Un servant de messe, adolescent, la ceinture-cordon
battant le mollet comme d’autres portent le pantalon avec le fond entre les
genoux, la fatigue de mon ami célébrant, la fidélité à la lecture-récitation
intégrale, ma seconde communion à l’appel de mon prénom :Bertrand pour que je ne
dérange pas des voisins semi-handicapés, et au chocolat d’après la liturgie,
phénomène de l’acolyte, baptisé à ses treize ans selon le vœu de sa mère, née
à Lourdes dans l’eau bénite et l’imposant à son second mari, qui à son tour,
trois ans après demande le baptême, elle-même cherchant ses marques, pétulance
et présence d’une mangeuse d’homme – graphologie de Thérèse d’Avila, fille
publique – qui cherche ses marques, profession : sophrologue. J’étais si
enthousiaste de ces diversités que j’éclatais et dansais intérieurement. – Ma
belle-mère, le soutien d’une psychologue, et – je l’espère jour après jour – la
visite du curé de sa paroisse.. Et le monde… la guerre de religion en Afrique
centrale et la honte française des soutiens aux dictatures pourvu qu’elles
soient sécuritaires : la cécité absolue de gens politiques sans structures
mentales et n’ayant d’art, pas même communicatif, que l’art de parvenir selon
nos régimes qui s’appelaient républiques. La « mascarade » électorale
en Mauritanie est saluée, à Paris [1] après les Etats-Unis,
et le fils aîné de mon vénéré Moktar Ould Daddah est nommé ambassadeur représentant
permanent à Bruxelles par le putschiste de 2008, lui-même continuateur de la
prétention putschiste depuis 1978 qui avait eu raison de son père et de l’œuvre
fondatrice de celui-ci.
Vérifiant
qu’un ami cher mais souvent esseulé quoiqu’ayant ses filles et petits enfants
dans notre même village, est bien en famille pour déjeuner, je questionne sa
cadette : la messe aujourd’hui ? non, nous ce n’est pas la religion,
c’est la
spiritualité. Elle et sa sœur, sophrologies, arts de se
comprendre, de se trouver, art de la méditation… Noël, l’événement des pauvres. Le vide laissé par les
chrétiens, ritualisés ou indifférents dans nos pays dits riches comme le nôtre,
ramène les marabouts et les inventeurs du fil à couper le beurre comme le vide
dans lequel les « grands partis de gouvernement en France » ont
plongé le pays fait prospérer la
misère FN et les simplismes racistes…
Messes
d’hier soir : le peuple qui
marchait dans les ténèbres a vu se lever un grande lumière ; sur ceux qui
habitaient le pays de l’ombre, une lumière a resplendi. Tu as prodigué l’allégresse,
tu as fait grandir la joie [2] La grâce de Dieu s’est
manifesée pour le salut de tous les hommes. A
la racine de la déchristianisation moderne, la distraction sans doute plus
coupable et avilissante que la prétention de Prométéhé au très petit pied de se
faire dieu soi-même ou de s’en donner par ses propres moyens. Car il s’est
donné pour nous… le critère est là, non
la compréhension du monde et accessoirement des autres par tout un chacun à sa
manière et dans son coin de cerveau, mais se donner. Combien je le sens auprès
de ma chère femme et de notre fille… et combien j’en suis loin. Et cela c’est
toujours à reprendre mais l’exemple est venu de haut : Noël. Un peuple
ardent à faire le bien…. Et voilà le signe qui vous est donné : vous
trouverez un nouvau-né emmailloté et couché dans une mangeoire.
Messe
pour ce jour [3]
Il était dans le monde, lui par qui
le monde a été fait, mais le monde l’a pas reconnu. Il est venu chez les siens,
et le siens ne l’ont pas reçu. … Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi
nous… tous ceux qui l’ont reçu, ceux qui croient en son nom, il leur a donné le
pouvoir de devenir enfants de Dieu… Et le
témoin oculaire de la mort en croix et du linceul plié au tombeau vide, affirme …
nous avons vu sa gloire (le Mont
Thabor, nos cœurs), la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique,
plein de grâce et de vérité. Et pour
nous, maintenant, chaque jour en notre âme, chaque jour en nos amours
conjugaux, fraternels, maternels, paternels, en tout élan humaniste, en toute
contemplation d’interlligence ou de regard, nous pour qui tout est épéhmère et
limité quand nous ne sommes que nous, comme il est bau de voir courir sur
les montagnes le messager qui annonce la paix… Ecoutez la voix des guetteurs,
leur appel retentit, c’est un seul cri de joie : ils voient de leurs yeux le
Seigneur qui revient… Prions tous pour
tous et pour tout.
Et ma filleule, la plus jeune de notre fratrie, s'annonce improviste pour déjeuner... ce qui fera la joie de ma femme aimée, si inquiète de ma solitude, alors que... Prier, savoir (ce qu'est croire), espérer (ce qui est voir), aimer (cela nous vient de Dieu). A condition que nos chiens n'égratignent pas la carrosserie de sa voiture.
[1] - Paris, 24/12/2013 - Le
Gouvernement français a salué mardi le bon déroulement des élections législatives
et municipales en Mauritanie, attesté par les missions d'observation
électorale. Il a ajouté que la mise en place du nouveau parlement marque une
étape importante dans la consolidation du processus démocratique dans le pays.
Date de publication :
24/12/2013 20:24:46"
[2] - Isaïe IX 1 à 6 ; psaume XCVI ; Paul à Tite II 11 à 14 ;
évangile selon saint Luc II 1 à 14
[3] - Isaïe LII 7 à10 ; psaume XCVIII ; lettre aux Hébreux I 1 à 6 ;
évangile selon saint Jean . prologue I 1 à 18
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