Ecrasé par
les auto-gestions, mes dispersions, la culpabilisation par celles-ci. Attristé
quoique désormais habitué aux manques à gagner de réunions d’objets pourtant très
intéressants qu’il est d’autant plus grave de manquer : … cycle sur la participation
ds laïcs à la vie et au rayonnement d’une Eglise missionnaire au moins sur place
dans notre diocèse, l’excellent prêtre de la paroisse cathédrale commente
pendant une heure et demi des écrits dont il loue les perspectives ainsi
ouvertes, répond à quelques questions mais aura parlé presque tout le temps et
seul = cinquante adultes vieillissant certes et plus d’hommes qu de femmes, ce
qui en chrétienté française est rare… réunion sur les rythmes scolaires (notre
fille de neuf ans particulièrement concernée), mais le maire n’est pas là, la
harangue d’un représentant de la Ligue pour l’enseignement laïc, censé servir la loi Peillon, la
dessert au possible, nous la donne comme un texte peu concerté, avec des
validations locales autoritaires (la directrice d’Académie pour le département),
des adaptations demandées aux seuls enseignants et évidemment une élocution et
des tics d’expression étonnant pour les questions traitées… exposé de celui qui
dans la commune sera principal rsponsable : il n’a pas compétence pour
répondre à la plupart des questions, on parle goût et éveil de la curiosité de
l’enfant et tout tourne autour du « périscolaire » et des TAP, du
mercredi matin et des changements d’horaire, à aucun moment aucun des
intervenants ne parle d’apprendre aux enfants à lire, compter, écrire, parler et
très peu de l’initiation au numérique, et pas du tout à les démarrer en langue
étrangère, sauf… en breton si c’est choisi… réplique des parents (deux cent
personnes pour 540 enfants scolarisés dans la commune, privé et public cumulés),
le bouleversement, même pour une demi-heure des horaires complique pour beaucoup
la vie professionnelle et familiale… les activités proposées sont payantes…
bref, une réforme de plus, mal communiquée et propagandée et que nous ne savons
pas mener et qui ne durera pas au-delà de la prochaine élection présidentielle,
tandis que nous sommes passés à la traîne pour toutes les institutions
évaluantes. Quant au nivellement des inégalités sociales, dans un « bled »
comme le nôtre, il y a quelques dénuements vrais mais assez vite discernés et à
peu près palliés en sorte que la moyenne des niveaux de vie (modestes mais
viables), le genre de vie et les professions sont très homogènes : faire
payer les activités péri-scolaires va dans le sens contraire. La France qui
avait sur les bras sa question de régime, l’Allemagne, les conquêtes
coloniales, l’affaire Dreyfus et la séparation de l’Eglise et de l’Etat, a su
après le désastre de 1870, tout faire… nous ? et enfin le ridicule de la
politique fiscale : personne n’aime les impôts mais avoir communiqué,
projeté, reculé, insinué, commenté depuis dix-huit mois, avec comme chef d’œuvre la mise en application de la proposition 14 du candidat FH, inaperçue à sa
publication et pas du tout analysée en campagne de soutien
ou d’hostilité, dont on s’aperçoit qu’elle n’a pas été travaillée du tout, pas
même dégrossie… par un parti qui est considérable, a ses entrées partout et qui
avait du temps pendant dix ans d’opposition… et on aboutit au risque d’alourdir
la fiscalité de 14 millions de foyers et d’accroître encore les inégalités,
sans savoir exactement le nombre ni la caractéristique sociale et économique
des victimes… un régime millénaire a été renversé pour moins que çà, c’est dire
notre apathie, le manque d’autorités politiques et morales, l’absence de
synthèse sur nos maux et sur nos remèdes.
Entre les
astreintes personnelles et l’ambiance de maintenant, en tous domaines et toutes
orientations, il y a de quoi étouffer. Réflexion déjà de six semaines de mon
ami Chistian D. [1].
Mais il y a les roses pâles d’hiver, le soleil du froid et la communion des
saints et de celles et ceux qui s’entr’aiment, de celles et ceux pour qui la
pensée et le cœur d’autrui sont la respiration. Et
il y a, si tardivement aujourd’hui, la montée tranquille et pacifiante à l’autel
de la prière du matin… tout en portant en hotte souvent si énorme la mémoire et
la supplication de celles et ceux qui souffrent très précisément, maintenant et
tout le temps, seconde après seconde. Porter les autres allège, certes, mais
engage tant. Seule aide : ils et elles nous portent, j’en connais qui me
portent sans cesse. Bénies soient-elles. Bienheureuse version féminine de tout le
vivant et sans du mort aussi, en attente de vie continuée et aboutie
définitivement.
Tu construis solidement la paix, Seigneur, pour ceux
qui te craignent. [2] Tout homme qui écoute ce que je vous
dis là et le met en pratique est comparable à un homme prévoyant qui a bâti sa
maison sur le roc… Mettez toujours votre confiance dans le Seigneur, car le
Seigneur est le Rocher pour toujours. Il a rabaissé ceux qui siégeaient dans les
hauteurs, il a humilié la citadelle inaccessible, il l’a jetée à terre, il l’a
renversée dans la poussière … de la maison, du Seigneur, nous vous bénissons. Que prier selon ces textes. Il ne suffit
pas de me dire : « Seigneur, Seigneur ! » pour entrer
dans le Royaume des cieux ; mais il faut faire la volonté de mon Père qui est
aux cieux. Rarement, un texte pour la liturgie
du jour me laisse, me place ainsi, devant moi-même, dans la lumière de Dieu et
selon l’impératif d’une conduite précise. Le devoir et la possibilité d’être et
demeurer solide. De joie et de sécurité qu’être dans le chemin de Dieu, chemin de Dieu tracé, préparé, voulu,
conçu pour nous, chacun de nous et nous tous ensemble. Accompagné de tout le
créé dont, à notre propre apparition, nous avons été mis en responsabilité de le
développer et protéger.
Sent: Friday, November 01, 2013 10:31
PM
Subject: Re: actualité - gouverner
Je crois que
ça va bien plus loin. Je ressens comme une impression de fin d'un monde, tant
les gens autour de moi semblent exaspérés et avides d'un changement radical
dont ils attendent seulement qu'il les débarrasse de l'ancien monde des
politiciens affairistes et arrogants, quel que soit leur bord. Il n'est que de
lire les innombrables commentaires sur les sites de débat libre. La plupart des
commentateurs ne s'y expriment plus que sous forme vulgaire et imprécatoire.
Certains en viennent même à souhaiter la guerre civile, un coup d'Etat
militaire ou l'invasion des russes ! 'Le
sommeil de la raison engendre des monstres'. Le harcèlement fiscal,
le déferlement islamique, la corruption, l'insécurité, tout est motif ou
prétexte. Comme écrivait Henry Miller dès 1938 dans la préface d'un des
Tropiques : j'assiste ébloui au grandiose
écroulement du monde. En anglais bien sûr. L'avenir appartient pour
peu de temps à Marine Le Pen. Comme elle se pose non en révolutionnaire mais en
électoraliste et comme son programme économique défie le bon sens, elle finira
débordée par sa base. La nuit des longs couteaux, ce n'est pas le genre de la
maison !
Je dois à
cette attente du pire la chance de ne me point déconnecter tout à fait.
Fraternellement
à vous !
[2] - Isaïe XXVI 1 à 6 ; psaume CXVIII ; évangile selon saint
Matthieu VII 21 à 27 passim
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