D’expérience
très sensible ces derniers mois, pour bien vieillir, je veux dire : pour ne
pas vieillir triste et malheureux de soi, il est précieux (décisif ?) d’avoir
vécu heureux et d’avoir « eu » de grands moments de joie, d’enthousiasme,
de beauté dans les périodes précédentes.Et, c’est maintenant ce qui m’occupe et me fait un devoir : pour
bien mourir, il faut avoir bien vécu, vivre même au présent, même in articulo mortis, c’est toutes
les époques et faits de notre vie. L’âge soi-disant émancipé, je ne dis pas la maturité (c'est quand et comment ? la maturité), c'est-à-dire sorti du
cocon sinon de l’adolescence, a moins besoin du bonheur de l’époque précédente :
l’enfance (au moins dans mon expérience… car les psy. attachent tant d’importance
à l’enfance, quoiqu’aucun ne m’ait fait « travailler » sur mon
enfance, et que pour tous, c’est du moment que je vivais et qui m’étranglait à
pleurer qu’il s’agissait). Il est vrai (affaire de tempérament ? ou grâce
véritable ?) que je « fabrique » rétrospectivement du bonheur. Dans
le moment, tout me rend perplexe et est difficile, me rendait t était… et
ensuite, maintenant, tout me semble avoir réservoir et corne d’abondance en
bonheur de tous ordres, sans cependant que je regrette en rien ni le passé ni d’avoir
« fait » ce que j’ai fait. Je n’ai jamais senti d’ailleurs avoir
vraiment le choix dans les alternatives que la rétrospection peut distinguer de
ce qui allait de soi. Je n’ai pas non plus la sensation d’avoir été constamment
déterminé. Non, c’était mon chemin. Aujourd’hui, en partie grâce à ce passé que
de mémoire je revis avec bonheur et positivement, c’est au présent que m’est
donné le bonheur et non par examen… il m’est donné de l’intérieur, du plus
intime et source de moi. Les emm… angoisses, astreintes, tous soucis, pas
encore les drames (merci, Seigneur) me semblent épiphénomènes, même si… seul le
souci de mes proches, seule la tristesse pour notre pays sont vrais et mordent,
m‘incitent au combat, à la résistance, à l’emporter, à ce que nous l’emportions.
Prier d’action
de grâces… En m’endormant cette nuit, je
sentais que je ne… (quel mot ? mais le sentiment, la clarté étaient très
vifs) pas assez pour Dieu, avec Lui. Pas assez présent à Lui. Ce que tu as caché aux sags et aux savants, tu l’as
révélé aux tout-petits [1]. Quelle
révélation ? Lui-même. Tout m’a été confié par mon Père ; personne
ne connaît qui est le Fils, sinon le Père ; et personne ne connaît qui est
le Père, sinon le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler. A quoi il faudrait ajouter ces passages (le
Baptême dans le Jourdain, la Transfiguration au Thabor) où le Père témoigne du
Fils. Chacun reconnaît et « publie » Sa relation à l’autre. Il
faudrait d’ailleurs examiner (exégèse ? prière ?) ce que sont, en l’occurrence,
Père et Fils. Uniquement dans le processus d’engendrer ? la oarbole
humaine de la paternité et de la filiation est certainement insuffisante et
moindre. Eclairer aussi que ce n’est pas une prévalence du masculin et du
féminin. Sans aucun doute, Dieu est les deux ou plutôt Sa nature transcende le masculin/féminin
ce dont eut l’intuition (si moderne ?) Thérèse de Lisieux, de même que
Dieu transcende le temps et toutes dimensions, concevables ou non, par l’homme,
par l’humain. Privilège de la foi car les disciples, vivant quotidiennement
avec le Maître, avec le Fils de Dieu fait homme, n’en savent pas plus que nous
aujourd’hui. Les faits n’éclairent pas sans la foi. Et c’est cette foi
qui fait discerner : beaucoup de prophètes et de rois ont voulu voir
ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, entendre e que vous entendez, et ne l’ont
pas entendu. Mystérieusement mais
certainement, nous voyons et entendons, par grâce. Résultat et de notre foi et
de la venue du Fils incarné qui fonde cette foi, qui est « l’objet »
de notre foi : la connaissance du Seigneur (ce fameux arbre dont le fruit fut dérobé par Eve) remplira le pays
comme les eaux recouvrent le fond de la mer. Et c’est évidemment, un ré-établissement
social, de la société de tout le vivant, ces « petits » à l’honneur. Il ne jugera pas d’après les apparences,
il ne tranchera pas d’après ce qu’il entend dire. Il jugera les petits avec
justice, il tranchera avec droiture en faveur des pauvres du pays… il ne se
fera plus rien de mauvais ni de corrompu.
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