LE MONDE CULTURE ET IDEES | 05.02.2015 à 11h44 • Mis à
jour le 09.02.2015 à 12h32
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Peur, attirance ou simple curiosité,
les grands attentats islamistes, à New York, Londres, Madrid ou Paris ont été
suivis d’une ruée dans les librairies, où les exemplaires du Coran s’arrachent
Quel contraste avec ce qu’évoque le Coran chez la plupart des non-musulmans
! Toute une palette d’émotions négatives – la méfiance, l’incompréhension, le
sarcasme, le mépris, la peur – se déploie sous un vaste manteau d’ignorance. Ce
rejet a une actualité, indexée sur les actions terroristes commises au nom de
l’islam, justifiées au nom du Coran, et ce bien avant les attentats du
11 septembre 2001 aux Etats-Unis et ceux des 7, 8 et 9 janvier à
Paris. Mais ce rejet a surtout une histoire. La conquête arabo-musulmane
d’immenses territoires au Moyen-Orient, en Afrique, en Asie et en Europe a
défini pendant de longs siècles la frontière entre « nous » et « eux ». Dans
cette représentation encore très ancrée (son exact symétrique existe côté
musulman), les croisades, la Reconquista espagnole, l’endiguement des Turcs
ottomans aux batailles de Lépante (1571) et de Vienne (1683) forment un grand
feuilleton historique où l’Occident chrétien « gagne à la fin » mais déplore
pour toujours la « perte » de Byzance-Constantinople, devenue Istanbul
en 1453.Conséquence de cet affrontement séculaire entre la chrétienté et l’islam, l’Alcoran a été considéré jusqu’au XVIIe siècle comme un texte hérétique qui ne méritait pas d’être étudié ni même réfuté. Juste ridiculisé et anathématisé. Approximations, fantasmes orientalisants et peur du musulman cruel ont nourri les imaginaires jusqu’à nos jours. Pourtant, le livre sacré de l’islam fascine – plus de 3 000 traductions dans toutes les langues de la terre se sont sédimentées depuis quatre siècles. Peur, attirance ou simple curiosité, les grands attentats islamistes, à New York, Londres, Madrid ou Paris ont été suivis d’une ruée dans les librairies, où les exemplaires du Coran s’arrachent.
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En moins de trente ans, au milieu des luttes de pouvoir, se fixe le texte sacré de l’islam tel qu’il nous est parvenu, appelé « vulgate othmanienne ».
La plupart des musulmans ne connaissent du Coran que les « petites sourates » de la fin et, bien sûr, la toute première, « la Fatiha » (« l’ouverture », la « mère du Coran »). Ils les apprennent à l’école ou à la mosquée. Elles sont le support des cinq prières quotidiennes, à l’aube, au zénith, l’après-midi, au crépuscule et le soir.
« La Fatiha » figure dans chaque prière mais, même pour les non-pratiquants, elle rythme les moments importants de la vie (circoncision, mariage, décès). Les noms des sourates sont poétiques et évocateurs : la sourate II, dite « la Génisse » (ou « la Vache »), est la plus longue du Coran (les sourates sont classées des plus longues aux plus courtes) ; « la Caverne » (XVIII) est la médiane, celle qui sépare le Livre en deux moitiés égales ; « l’Unité de Dieu », l’antépénultième sourate, qui compte seulement quatre versets, est en quelque sorte le credo en un Dieu unique et indivisible ; les deux dernières, « l’Aube » et « les Hommes », sont les sourates dites « de protection » : quand on a peur, ou avant de dormir, on prononce ces versets : « Je cherche refuge dans le Seigneur de l’aube », ou « Je cherche refuge dans le Seigneur des hommes ». La rythmique de la récitation, parfois lente et langoureuse, parfois rapide et percutante, les répétitions si chères aux langues sémitiques, la puissance des mots et des images, c’est cela que les musulmans ressentent quand ils pensent au Coran.
Même dans les discussions les plus quotidiennes, en famille ou au travail, le texte coranique est convoqué à l’appui de l’argumentation – sous réserve de ne pas le banaliser : chaque citation est obligatoirement introduite par « au nom de Dieu, le clément, le miséricordieux » (la basmala) et conclue par « la vérité vient de Dieu ». En 2011, les jeunes révolutionnaires des « printemps arabes » se sont emparés de la sourate XIII, verset 11, qui dit : « Dieu ne modifie rien en un peuple avant que celui-ci ne change ce qui est en lui ».
La religion du Coran ne rompt pas avec
celles qui précédent, le judaïsme et le christianisme, elle veut en être le
parachèvement
Le non-initié qui se lance dans la lecture du Coran, lui, risque d’être
surpris. Il ne s’agit pas d’un récit linéaire ou chronologique. La pure
louange, les préceptes moraux, les épisodes édifiants, les imprécations, les
rappels historiques s’entremêlent. La religion du Coran ne rompt pas avec
celles qui précédent, le judaïsme et le christianisme, elle veut en être le
parachèvement. De nombreuses sourates reprennent les récits et les personnages
de la Bible (Adam, Noé, Abraham, Moïse) et du Nouveau Testament (Jésus,
considéré comme un prophète, Jean-Baptiste et surtout Marie).Il importe de savoir que le Coran n’est pas la seule source de la pensée islamique. Les musulmans peuvent aussi se référer aux hadiths, les « dits » du prophète, qui doivent être « authentifiés par la “chaîne de transmission”, une traçabilité permettant en principe de remonter jusqu’à Mahomet lui-même ». Il y en a des milliers, certains étant admis par toutes les branches de l’islam, d’autres seulement par certaines.
Actualité sanglante
Voilà pour la structure de ce texte religieux. Mais le Coran, qui s’est si souvent trouvé depuis vingt ans au centre d’une actualité sanglante, est aussi l’objet d’un grand mystère. Car après tout, aucun livre sacré n’est aujourd’hui aussi souvent invoqué à l’appui de la violence ou de l’oppression. Au point qu’il est légitime de se demander ce qui, dans ses versets ou dans son statut même, peut prêter à une telle instrumentalisation politique et religieuse.La première réponse relève du contenu même du Coran, où alternent l’explicite et l’ambigu. Au lecteur néophyte (un conseil : commencer par la fin, c’est plus facile), le Livre peut sembler touffu, décousu, répétitif et surtout contradictoire. L’un des versets les plus cités dit : « Point de violence en matière de religion ! La vérité se distingue assez de l’erreur » (sourate II, verset 256). Mais à la sourate IX, au verset 5, connu comme le « verset du sabre », il est dit : « Tuez les polythéistes partout où vous les trouverez, capturez-les, assiégez-les, dressez-leur des embuscades. » Et juste après, au verset 6 : « Si un polythéiste cherche asile auprès de toi, accueille-le pour lui permettre d’entendre la parole de Dieu. Fais-le ensuite parvenir dans son lieu sûr, car ce sont des gens qui ne savent pas. » Assez pour y perdre son latin ou alors, au contraire, pour mettre ce texte au service d’une cause, en le tirant dans un sens ou dans l’autre. Jacques Berque (1910-1995), à propos de la sourate XXIV, « la Lumière », note que les versets 2 et 3 sur le châtiment des adultères (cent coups de fouet) sont suivis d’une vingtaine de versets rappelant la miséricorde divine. Or, constate l’islamologue, les docteurs de la loi ont écarté la mansuétude et alourdi la peine, commuée en lapidation.
L’interprétation est une véritable passion dans l’islam
Peu claire aussi la prétendue obligation islamique du port du voile. Elle repose sur le verset 31 de cette même sourate XXIV : « Dis aux croyantes de baisser leur regard, d’être chastes, de ne montrer que l’extérieur de leurs atours, de rabattre leur voile sur leur poitrine. » Observons cependant que le Coran lui-même offre une ligne de conduite au lecteur désorienté : celui-ci doit s’en tenir à ce qui est clair. Le verset 7 de la sourate III dit ainsi : « C’est Lui qui t’a envoyé le Livre. On y trouve des versets explicites qui sont la mère du Livre, et d’autres ambigus. Ceux dont les cœurs sont enclins à l’erreur s’attachent à ce qui est ambigu car ils recherchent la discorde et sont avides d’interprétations. »L’interprétation, à vrai dire, est une véritable passion dans l’islam. Youssef Seddik, érudit aux talents multiples qui a réalisé en 2001 pour Arte un Mahomet en cinq épisodes, donne l’explication suivante : « Le Coran a aboli toute interprétation imposée par une Eglise. En islam, chacun peut interpréter selon ses moyens, même le plus simple des croyants. Seule compte l’intention. » Mais, dans l’histoire, cette prolixité interprétative a eu, et a encore, de lourdes conséquences.
« Se référer à la parole de Dieu à tout
bout de champ freine le développement des sociétés musulmanes »
Abdelmajid Charfi, réformateur tunisien
L’autre grande source de tensions tient dans les divergences sur la nature
du texte. Comment lire le Coran et quel statut lui donner ? Le débat d’idées a
eu son âge d’or dans l’islam entre le VIIIe et le XIe siècle.
Le calife Al-Mamoun, au début du IXe siècle, est resté célèbre pour
les joutes oratoires qu’il organisait à sa cour de Bagdad entre des théologiens
sunnites, chiites, juifs, chrétiens, zoroastriens… Il est aussi célèbre pour
avoir imposé aux oulémas de son temps l’idée du Coran créé, et non incréé.
Théologiquement, la différence est immense. Créé par Dieu, comme le ciel ou la
terre, le Coran peut être contextualisé, interprété, soumis à l’examen critique
de la raison – et aujourd’hui des sciences ; un point de vue défendu
inlassablement par le regretté Abdelwahab Meddeb, écrivain et poète disparu en
novembre 2014. Incréé, le Coran est en revanche intouchable, sacré à la
lettre près et non interprétable. Un texte d’ordre divin que nul ne peut
remettre en question.Abdelmajid Charfi, réformateur tunisien
Or la tradition sunnite, majoritaire, considère que le Coran est incréé, qu’il est la parole de Dieu matérialisée. A ceci près que l’ambiguïté du texte impose malgré tout certaines interprétations. Pour cela, le corpus interprétatif que sont les hadiths a beaucoup été utilisé à des fins politiques, notamment par les plus fondamentalistes des musulmans. Pour le réformateur tunisien Abdelmajid Charfi, le statut du Coran est le problème que doit résoudre l’islam aujourd’hui : « Se référer à la parole de Dieu à tout bout de champ, et dans un sens anthropomorphique inacceptable pour la rationalité moderne, freine le développement des sociétés musulmanes, empêchées d’assumer leurs responsabilités et d’organiser leur vie conformément aux exigences des temps modernes. »De son côté, le grand islamologue français Régis Blachère (1900-1973) juge que, s’il y a un « humanisme musulman », celui-ci procède « du Coran et du Coran seul ».
« Cancer islamiste »
Aujourd’hui, ces questions font couler le sang. Le penseur soudanais Mahmoud Mohamed Taha (1909-1985) a défendu l’idée que les sourates révélées à La Mecque (les plus anciennes) formaient le cœur de la religion musulmane, tandis que les sourates de Médine étaient contingentes, marquées par le contexte et donc vouées à être abrogées par l’effet du temps – l’esclavage pratiqué à l’époque de Mahomet, par exemple. Cette interprétation a valu à l’auteur de The Second Message of Islam (Syracuse University Press, 1996) d’être condamné à mort et exécuté en 1985. La fatwa lancée en 1989 contre l’écrivain d’origine indienne Salman Rushdie après la publication de son roman Les Versets sataniques (Viking Press, 1988) ou les violences extrêmes contre des dessinateurs ayant caricaturé le Prophète s’inscrivent dans la même ligne de terreur : des fondamentalistes s’arrogent le droit de tuer pour une interprétation qu’ils jugent blasphématoire.Est-ce à dire que la réflexion sur le texte saint de l’islam est à l’arrêt ? Pas du tout. D’un bout à l’autre du monde musulman, les relectures du Coran dans un sens libéral se multiplient au moins aussi vite que les groupes intégristes, « ces hommes barbus et ces femmes tout de noir vêtues qui terrorisent une société tout entière en diffusant la haine », selon les mots d’Abdelwahab Meddeb dans Sortir de la malédiction. L’islam entre civilisation et barbarie (Seuil, 2008). Ce que Meddeb appelle le « cancer islamiste », des hommes et des femmes ont décidé de le combattre.
L’imaginaire tribal de l’Arabie du VIIe siècle
Nées en Malaisie, les Sisters in Islam proposent par exemple une lecture féministe du Coran, aisément justifiable par l’égalité scrupuleuse qu’il établit entre croyants et croyantes sur terre et au paradis : l’égalité commence d’ailleurs entre Adam et Eve, solidaires dans le péché (et pardonnés par Dieu, contrairement à ce que dit la tradition biblique). L’un des défis est de replacer le Coran dans l’histoire de la pensée humaine. Youssef Seddik, dans Nous n’avons jamais lu le Coran (L’Aube, 2013), explore les apports intellectuels et linguistiques de la Grèce sans lesquels on comprend mal le Coran.L’époque contemporaine est aussi marquée par l’essor d’une islamologie non religieuse. Elle ne va pas de soi car, instinctivement, beaucoup accordent au Coran, comme à la Bible, une valeur sacrée : on ne les examine pas comme n’importe quel texte, « et si Deus non daretur » (« comme si Dieu n’existait pas »). Les nouvelles approches scientifiques du Coran sont néanmoins foisonnantes : archéologiques, épigraphiques, littéraires, psychanalytiques, anthropologiques… Ainsi, l’historienne Jacqueline Chabbi travaille sur l’imaginaire tribal de l’Arabie du VIIe siècle qui imprègne le Coran : le paradis y est une oasis verte, fraîche et ombragée, tandis que les damnés tourmentés par la soif sont soumis à un « feu solaire » perpétuel (Le Seigneur des tribus. L’islam de Mahomet, CNRS Editions, 2013).
Effort spirituel de relecture du Coran
Les chercheurs ne manquent pas de grain à moudre. Un trésor, environ 40 000 pages manuscrites du Coran datant pour beaucoup de l’époque omeyyade, a été découvert en 1972 derrière un mur de la Grande Mosquée de Sanaa, au Yémen. Tout récemment, un codex encore plus ancien, datant des années 20 à 40 de l’hégire (ère musulmane, commencée en 622), a été retrouvé dans les réserves de l’université de Tübingen, en Allemagne, où il dormait depuis 1864. Ce sont des témoignages inestimables de la mise par écrit du Coran à l’aube de l’islam. Un vaste projet européen, le Corpus Coranicum, associe des chercheurs allemands, français et moyen-orientaux dans les recherches les plus nouvelles.Cependant l’enjeu savant ne saurait se comparer à l’enjeu politique, au sens le plus large, que constitue le « nouvel ijtihad », effort spirituel de relecture du Coran promu par des générations d’intellectuels musulmans depuis le XIXe siècle. L’anthropologue et philosophe Malek Chebel le décrit ainsi : « Nos ancêtres ont cherché à adapter leur univers matériel aux préceptes de l’islam. Il nous incombe, à nous, de le faire pour la réalité d’aujourd’hui. »
Sophie Gherardi, journaliste, a fondé en 2012 le site
d’information Fait-religieux.com.
Faker Korchane est professeur de philosophie et journaliste.
Faker Korchane est professeur de philosophie et journaliste.
Une sélection des traductions du Coran
Pas moins de 19 traductions en français du Coran sont accessibles en ligne sur le site www.lenoblecoran.fr. Parmi elles, celle pleine d’élégance de Denise Masson (Gallimard, « La Pléiade » et Folio), celle bien équilibrée d’Edouard Montet (Payot), avec une magnifique préface de Malek Chebel, lui-même auteur d’une traduction plus récente (Fayard), la classique d’Albert Kasimirski (Points), ramassée et accessible, et celle très personnelle de Jacques Berque (Albin Michel).
Vos réactions (401) Réagir
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Un Suisse 15/02/2015 - 17h30
L'oeuvre d'interprétation que certains pseudos-sages font avec le coran est
réalisée tous les jours par les juges et autres avocats pour l'ensemble du
droit et notamment le code civil, conçu plus ou moins comme un livre destiné à
remplacer la bible. Aucun juge n'irait croire que ce livre est la vérité
absolue et que le texte est clair. En matière d'interprétation d'un texte /
d'exégèse, il semble que nombre de "savants" musulmans aient quelques
siècles de retards sur l'"occident corrompu".
Un Suisse 15/02/2015 - 17h20
Sauf erreur, y a déjà eu des traductions qui remettent les versets dans
l'ordre historique. Cette version laisse si je ne m'abuse fortement soupçonner
une influence des évènements extérieurs sur la rédaction du texte: pacifiste
quand les musulmans sont une minorité qui combats pour ses droits et beaucoup
moins tolérante lorsque la conquête musulmane commence. Un phénomène notoire,
observé également pour le christianisme (dont la période réprimée a cependant
été beaucoup plus longue).
Matteo S. 09/02/2015 - 15h41
La Bible, partie ancien Testament, comporte aussi ses passages violents
"tuez les amalécites, ...etc". Hormis quelques extrémistes, personne
ne nie qu'il s'agit là non pas de commandements divins ou religieux, mais d'une
trace des conflits tribaux locaux auxquels les tribus juives ont été
confrontées. Il est temps pour tous les musulmans de faire cette même exégèse.
Toute autre lecture du Coran est une abomination. Tout projet islamiste
totalitaire conduira au rejet et à la guerre civile.
Philibert Delorme 09/02/2015 - 14h57
Pour l'athée que je suis (comment peut-t-on croire à quelque chose qui
n'existe pas ?), point n'est besoin de texte "sacré" pour apprécier
les belles choses de l'univers, et tout ce que la vie nous offre.
Idriss 09/02/2015 - 16h04
Tout dépend de ce que vous appelez "quelque chose", Philibert, et
de ce que d'autres appellent "Dieu". Ce qui existe, en tout cas,
c'est le feeling qu'ont certains qu'il existe, sans savoir où ni comment,
quelque chose qui nous échappe et que l'on peut nommer "Dieu". Comme
dit le Coran, si Dieu avait voulu que tous les hommes croient en lui, il en
aurait fait ainsi. Mais rassurez-vous, même pour le croyant que je suis, point
n'est besoin de texte sacré pour apprécier ce que la vie nous offre.
@Idriss Blog 09/02/2015 - 13h20
Religion "miséricordieuse" et loi du Talion (Bible et Coran) ne
sont pas compatibles. Le "talion", c'est la loi de la vengeance
codifié. C'était une avancée juridique il y a 3.700 ans. Cette loi
"divinisée" par des textes prétendument sacrés a autorisé les pires
horreurs. En 2015 encore, elle permet au grand imam d'Al Hazar en 2015 de
proposer de couper les pieds et les mains des séides de l'EI. Avis religieux
pondéré et éclairé s'il en est.
Idriss 09/02/2015 - 14h24
Que croyez-vous que font les Rafales français en Irak ? Venger la France ?
Le Coran autorise, comme l'Ancien Testament, la loi du talion et la légitime
défense pour neutraliser les agresseurs, pas plus, et quand une punition est
envisagée, il est souvent précisé 1) que c'est à Dieu et à lui seul d'en juger,
pas aux hommes pris par l'émotion et l'envie de vengeance, et 2) qu'il est
"le plus miséricordieux", donc beaucoup plus clément que ne pourrait
l'être la justice des hommes. Ca va mieux ?
Idriss 09/02/2015 - 14h32
Dernière chose : il n'y a pas de clergé dans l'Islam. Le "grand imam
d'Al Hazar" ne représente donc que lui-même. Libre à vous de croire qu'il
parle au nom de l'ensemble des musulmans. En ce qui me concerne, l'envoi des
Rafales me convient mais si vous y réfléchissez deux secondes, est-ce une façon
tellement plus "pondérée et éclairée" de couper des pieds et des
mains ? Une dernière chose : croyez-bien que je suis le premier désolé d'avoir
à intervenir si souvent sur ces forums.
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