17
heures 45 + Prière nue, le silence vrai contexte.
18
heures 21 + Le jour tombe, un oiseau peut-être à notre porte.
Notre fille me
reprend quand je dis que le jour tombe : mais non, la nuit
tombe. – J’ai
photographié nos crèches, nos petites crèches chacun et
ensemble, et j’ai
cassé un plat de céramique brune en présentant une autre que
ma femme n’avait
pas choisie pour la disposition ce Noël-ci. Les fragments sont
évocateurs, six
morceaux, la trinité des plus petits, le support des autres
coincidant bien par
leurs blessures. – Disant manuscrits quelques mots de
constatation et
d’espérance amoureuse en page d’ouverture du second DELPECH
que Marguerite et
moi offrons à ma chère femme, je « tombe » sur un chapitre 8
(livre
acheté samedi soir) titré comme « l’hymne à la charité » lu
hier à la
messe, l’hymne de Paul : si je
n’ai pas l’amour, je ne suis rien, puis
sur des pages de début : pourtant, je n’ai jamais parlé
de religion.
Je n’ai jamais réussi à franchir ce pays, même avec mes proches,
mes enfants,
mes amis. Quand mon plus jeune fils était petit, j’avais essayé,
j’avais envie
de lui donner le goût de ces choses-là. J’avais même acheté des
livres. Mais il
n’était pas demandeur, et moi-même je ne suis pas doué pour
parler aux
enfants ; je ne sais pas le faire. J’ai assez vite laissé
tomber. Au fond,
je n’ai pas parlé de religion parce que je connais bien peu de
personnes qui
s’y intéressent. Des personnes qui partageraient ma quête, avec
lesquelles je
pourrais échanger, avec lesquelles la lumière jaillirait du
débat. Je comprends
que la théologie ennuie beaucoup de monde ! Du coup, quand
j’évoque ce
sujet, c’est toujours rapidement, en passant, l’air de rien. [1].
Situation différente
avec notre fille. Depuis sa conception, quoiqu’artificielle
(ou ? parce
qu’artificielle ?), j’éprouve sa liberté. Mais je sais aussi
que sa foi ne
grandira, ne se maintiendra, ainsi que j’en ai eu et ne reçois
chaque jour
l’insigne grâce, que par l’amour et le soin de Dieu pour elle,
en elle. Plus
que du goût, une appropriation des Ecritures et du mouvement
de la liturgie et des
sacrements, une attention
reconnaissante à instants où Dieu nous visite (le cantique de
Zacharie, quand
nous visite l’astre d’en-haut). Et nous
pouvons, en couple, parler de ce qui nous est dit, au collège
en réunion de
parents, de la catéchèse qu’elle reçoit et sur laquelle il y
aurait vraiment…
mais notre instruction religieuse, notre relation aux autres,
les luminosités,
les réconciliations, le ressort de la tendresse et de la paix
ne sont l’œuvre que
de Dieu venus à notre rencontre.
Mouvements
spasmodiques de nos politiques, et en fait des dirigeants dans
le monde entier.
Une incertitude générale, une crise en chacun des Etats, des
prises de
consciences et des envies de chaque peuple selon un esprit
propre qu’il
importerait de connaître bien davantage que des dispositions
stratégiques, des
récupérations de marché ou des analyses sur le terrorisme ou
le mondialisme.
J’ai confiance dans une bascule générale : trop de bon sens,
trop d’idéal
sont éludés ou méprisés par ceux qui « occupent » des
positions
qu’ils croient sur les hauteurs. Ce n’est ni une crise
économique, ni un moment
de relations internationales (il vaut mieux dire :
inter-étatiques). C’est
une crise des peuples, trop engoncés, trop ignorés. De tous
les peuples.
Oui,
prier… la nuit est tombée, les chèvres rentrées, ma chère
femme s’extirpant de
Nantes et d’heures de cours difficiles puisque, sans
préalable, toute
l’informatique de l’Ecole est en réfection ou réaffectation :
ce qu’elle
avait préparé tout ce matin a été impossible à projeter ou
diffuser. Nous nous
faisons un point d’honneur à tirer nos étudiants d’une vase
qui a plusieurs
années et fait gangue. Mais que de remous dans cette fondation
en cours, des
vidages d’enseignants et d’administratifs en chaîne.
David
et l’opinion publique à ses propres débuts, le sort de
Jérusalem en question. Debout, fuyons ! Images saisissantes, la retraite sous les insultes des
partisans du
défunt Saül… et – Jésus un millénaire plus tard – David montait par la montée des Oliviers ; il montait
en pleurant,
la tête voilée ; il marchait pieds nus. Tous ceux qui
l’accompagnaient
avaient la tête voilée ; et ils montaient en pleurant… La docilité au destin reçu,
même si
douloureux, la prophétie et l’accompagnement divins les plus
quotidiens et les
plus manifestes sont bien les circonstances, quand nous
recevons la grâce de
nous y arrêter, de leur prêter un sens, celui d’une parole qui
nous est
adressée et doit nous faire réfléchir. Comment ce chien
crevé peut-il
maudire mon roi ? laisse-moi passer, que je lui tranche la tête
(Jésus guérissant Malchus
et faisant
remettre à pied l’épée au fourreau)… Laisse-le maudire,
si le Seigneur le
lui a ordonné. Peut-être que le Seigneur considèrera ma misère
et me rendra le
bonheur au lieu de sa malédiction d’aujourd’hui. … David et ses hommes continuèrent leur chemin. [2] A défaut de la nôtre,
perspicacité des « démons »
quelle que soit l’acception de ce mot pour aujourd’hui : Que
me
veux-tu, Jésus, Fils de Dieu Très haut ? Je t’adjure par Dieu,
ne me
tourmente pas… Mon nom est Légion, car nous sommes beaucoup. Dialogue de Jésus avec lui,
supplication
entendue, le mal et le bien unis pour une issue, en l’espèce
ambivalente,
catastrophe économique mais conversion et salut d’un homme. A
Légion, Jésus
permet d’aller dans les porcs mais au possédé (qui) le suppliait de pouvoir être avec lui, il
n’y consentit pas,
mais il lui dit : « Rentre à la maison, auprès des tiens,
annonce
tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa miséricorde. »
Figure
magnifique de ce Bienheureux Benedikt, sud-africain noir.
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