Ce matin
Prier… les
textes pour ce premier dimanche de Carême, lus et commentés
hier à Sainte-Anne.
Les tentations, le désert, le désert « pour » les
tentations.
L’inspiration du Saint-Esprit pour aller au désert et y
vivre. Cela après le
baptême et non pour s’y préparer. Ce qui nous fait remarquer
que la séquence
commence par l’Incarnation : le baptême puis la tentation,
Jésus vrai
homme et comme nous. Les dialogues et répliques avec le
diable. Des citations
de l’Ecriture, crescendo : repoussant les deux premières
tentations, le
Christ ne se révèle pas mais enseigne la vie : l’homme ne vit pas seulement de pain,
puis Dieu pour situer le
diable à sa seule
place : c’est devant le Seigneur ton Dieu que tu te
prosterneras, tandis
qu’à la troisième Jésus affirme sa
divinité, puisque c’est à Lui que directement s’appliquent
l’acharnement et la
prétention du Diviseur : tu ne mettras pas à l’épreuve
le Seigneur ton
Dieu. C’est souverain,
y compris et
surtout pour nous. La désespérance, l’égoisme, le doute –
les antinomiques des
vertus théologales – sont cette mise à l’épreuve. [1]
Une des plus
grandes joies dans notre existence humaine – et c’est la
forte parabole de la
conjugalité pour nous maintenir en conscience de l’amour
divin pour nous –
c’est bien d’être possédé par l’autre, de lui appartenir,
d’être donné à lui.
Ma femme le donne ainsi. Pérenne. Mais en tout amour, il y a
– je crois, en
tout cas je l’ai vécu à quelques forts moment qui n’avaient
rien de factuels ni
de circonstanciels, qui étaient communion quoique nous
n’étions (nous :
les prénoms successifs… d’autrefois avec les douleurs de
l’impuissance à
maintenir ou continuer l’amour, le couple par RODIN amor fugit) –
cette visitation de l’autre et cette autre perception de
soi : je suis
donné, je lui donne ainsi bonheur et valeur, elle me
valorise tout autant, nous
sommes… prescience d’éternité, d’universalité…
L’œuvre – en
nous – de la foi : si de ta
bouche, tu affirmes que Jésus est Seigneur, si, dans ton cœur,
tu crois que
Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, alors tu es sauvé. L’homélie
d’hier soir de Didier
M. : le choix de Dieu, chaque matin. Les œuvres ? soit.
Les biographies de saints, chaque jour, que je prends de plus
en plus comme un
enseignement supplémentaire. Une radicalité, mais elle n’est
pas forcément
démonstrative. Elle est selon Dieu. Nous ne décidons pas des
formes.
L’affirmation, la nouvelle espérance, plus encore que la
nouvelle
évangélisation. Dieu travaille ce que, selon Lui, nous
pouvons semer. La
fécondité ne nous appartient pas. Plus intense et totale, la
désespérance de
mon beau-frère qui n’est que vide et atrophie de toutes
facultés alors que
physiquement et physiologie il est intact, complet… comment
faire ?
réponse : comment être. Malheureux, heureux, dépourvu plus
ou moins,
quoiqu’au spirituel nul n’est opulent. Tous ont le même
Seigneur, généreux
envers tous ceux qui l’invoquent. En effet, quiconque
invoquera le nom du
Seigneur sera sauvé. Sans
doute,
l’objection terrible la shoah et des camps. Mais le Christ
en croix n’était-Il
pas encore plus enfermé, pris et désespéré. Le Fils de
l’homme : mon
Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? … Puisqu’il
s’attache à moi,
je le délivre ; je le défends, car il connaît mon nom. Il
m’appelle, et
moi, je lui réponds ; je suis avec lui dans son épreuve…. Il a
entendu
notre voix, il a vu que nous étions dans la misère, la peine
et l’oppression… Textes
si bien lus, hier. J’ai félicité
celui qui nous avait donné le Deutéronome, mon âge ou plus,
beau regard, mais
un œil sans doute vulnérable. Lui disant que je ne suis
sûrement pas le premier
à le remercier, il hésite… personne en fait, mais… sa femme.
Y a-t-il plus
belle saint-Valentin ?
Plus que
significatif : Cyrille et Méthode, traducteurs en slave de
la Bible, et
metteurs en forme de ces langues. L’Eglise les tient pour
patrons, ensemble, de
l’Europe. Deux éléments forts : importance des pays de
l’Est, la langue
commune du Vieux Monde Umberto ECO) c’est la traduction..
[1]
- Deutéronome XXVI 4 à 10 ; Paul aux Romains X 8 à
13 ; psaume
CXI ; évangile selon saint Luc IV 1 à 13
Hier après-midi
Journée
passionnante : l’Allemagne, je suis tenté de mettre des
guillemets, c’est
le pays rhénan, le cours supérieur du Rhin et où la France
avec l’Alsace a la
belle part, une fois n’est pas coûtume. Offenbourg, les
élections au Landtag à
la mi-Mars. Die Linke et Alternativ, plusieurs partis
écologiques, les visages.
Le plus cynique est celui de la CDU, pas d’évocation de
programme ni de MERKEL.
Des panneaux de carton : un mètre sur cinquante centimètres,
partout, mais
pas d’affichage sauvage. Les tags tout différents de chez
nous. Le pays a
conservé ou réorganisé sa façon de vivre de toujours :
l’urbanisme le
manifeste, les commerces sur rue, pas de « grandes surfaces »
en
semi-tôle comme chez nous désertifiant les « centres-villes »
(en
pays de Loire, notre heureuse expression : cœur de ville). Un
monument aux
morts : 1870-1871, casque à pointe et aigle, mais en posture
de veille au
pied du guerrier soutenant le blessé. De la statuaire en bronze sur les trottoirs, mémoire ainsi d’un bourgmestre ou d’un grand
médecin. Evocation de
quelques monstres familiers, le serpent et la pomme
gigantesques qu’interrogent
ou chevauchent les enfants. La mendicité, belle et digne.
Vaste couverture
pour le chien, petite chose à choisir en échange de l’obole :
une femme
plutôt âgée mais au beau visage, caressant sans cesse son
chien assis contre
elle, un homme âgé, digne, un chien perspicace, museau entre
les pattes, lisant
tranquillement. Chacun séparément, le dos au mur d’un
commerce. C’est bien,
Marguerite donne, les chiens remercient, sont présents… La
librairie Roth, j’y passe
une heure tandis que mes aimées sont dans les grands magasins,
Meyer, Karstadt.
D’auteurs étrangers que la Nobel,
quatre de ses livres,
Svletana ALEXEIEVITCH,
le japonais Fuminori NAKAMURA que j’apprécie, Pearl BUCK, pas un Français
ni actuel ni
ancien. En histoire pour nous que Napoléon. Politique :
SCHMIDT en
mémoires, en biographie, auteurs collectifs, ou des
spécialistes, parallèle
entre lui et BRANDT. Rien sur HITLER, quelques dictionnaires
historiques ou de
l’ensemble allemand. Une thèse sur le « Lutherland », la
Réformation expliquerait les performances censément record en
travail et en
épargne, caractérisant l’Allemagne de maintenant. Rien sur
MERKEL. Prix
marqués : un euro de plus pour le même livre en Autriche… La
plupart des
livres, reliés. Des chaises, des tables, des fauteuils. Des
poèmes en prose de
Gunther GRASS (dédiés à une Sarah WINTER : vonne
Endlichkeit. Du monde mais
sans plus, calme parlant.
Nous avons pris la route du vignoble en début de Forêt noire.
Ni la montagne de
Reims, ni les collines de Grinzing. C’est fascinant comme une
miniature-livre
d’heures du duc de Berry. Au haut des collines, la frondaison
des sapins, une
ligne d’arbres seulement. Les vignes aux élongations et
branches (termes
techniques ?) très jeunes. Fermes en groupe de maisons,
colombages… au
creux des plis formés par les collines. Plan des vignes comme
en éventail posé
sur les bossellements, chemins qui rayonnent. Durbach,
village, puis
Bottenau : davantage lieudit. Redescendant en plaine, très peu
large sur
la rive droite : les fossés protégés le long des routes,
presque des
écluses et des contrôles de leur niveau, un cours d’eau traité
de même manière,
contrôle de la déclivité. C’est très prenant. Retour à Kehl,
le pont sans
charme, mais les arceaux blancs de très longue portée pour
apporter le tramway
depuis le centre de Strasbourg jusqu’au centre de Kehl. C’est
beau. Policiers
en sur-vestes jaunes de notre côté : terrorisme ? rien sur la
rive
allemande. Le terrorisme que nous promet VALLS de Munich, que
nous aurons comme
ambiance réglable selon le vote constitutionnel, puis les
sondages jusqu’au premier
tour de la présidentielle : « il » nous protège. Pas du tout
ce
qui se ressent en Bade-Wurtemberg.
La messe à
Sainte-Anne. Les prêches et homélies de Didier M., une voix
splendide qui lui
fait trouver des variantes très belles pour les moindres
répons de la liturgie
ordinaire. Lectures très bien données. Un meneur de jeu et de
chant à la voix
également magnifique.
Je termine ma
lecture des textes du jour, que j’illustre d’une évocation de
ce que nous avons
vu et appris hier à l’Oeuvre Notre Dame. Et me coucherai
aussitôt ensuite. Oui,
épuisé. J’accepte que ma vie soit à sa fin, qu’aucun de mes
projets en
dispositif si attrayant tels que je me les formulais depuis
près d’un an ne se
réalise… Mettre mes papiers en ordre, essayer que tout soit
net pour mes
aimées, y compris cette histoire de Reniac qui n’est
supportable pour ma chère
femme que si elle a les moyens, que si je lui donne les moyens
d’investir où
nous sommes, et dans cette ambiance tant alsacienne que
strictement Robertsau
où elle est connue, où elle connaît et où sa famille est
estimée. Tout le
contraire de ce que nous vivons en Bretagne : Surzur où je
sais et vis que
je ne suis pas accepté, à fortiori ni aimé ni connu, sans y
ajouter les
assassinats en série de nos chiens.
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