dimanche 14 février 2016

tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu - textes du jour

Dimanche 14 Février 2016

Ce matin



Prier… les textes pour ce premier dimanche de Carême, lus et commentés hier à Sainte-Anne. Les tentations, le désert, le désert « pour » les tentations. L’inspiration du Saint-Esprit pour aller au désert et y vivre. Cela après le baptême et non pour s’y préparer. Ce qui nous fait remarquer que la séquence commence par l’Incarnation : le baptême puis la tentation, Jésus vrai homme et comme nous. Les dialogues et répliques avec le diable. Des citations de l’Ecriture, crescendo : repoussant les deux premières tentations, le Christ ne se révèle pas mais enseigne la vie : l’homme ne vit pas seulement de pain, puis Dieu pour situer le diable à sa seule place : c’est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras, tandis qu’à la troisième Jésus affirme sa divinité, puisque c’est à Lui que directement s’appliquent l’acharnement et la prétention du Diviseur : tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. C’est souverain, y compris et surtout pour nous. La désespérance, l’égoisme, le doute – les antinomiques des vertus théologales – sont cette mise à l’épreuve. [1]

Une des plus grandes joies dans notre existence humaine – et c’est la forte parabole de la conjugalité pour nous maintenir en conscience de l’amour divin pour nous – c’est bien d’être possédé par l’autre, de lui appartenir, d’être donné à lui. Ma femme le donne ainsi. Pérenne. Mais en tout amour, il y a – je crois, en tout cas je l’ai vécu à quelques forts moment qui n’avaient rien de factuels ni de circonstanciels, qui étaient communion quoique nous n’étions (nous : les prénoms successifs… d’autrefois avec les douleurs de l’impuissance à maintenir ou continuer l’amour, le couple par RODIN amor fugit) – cette visitation de l’autre et cette autre perception de soi : je suis donné, je lui donne ainsi bonheur et valeur, elle me valorise tout autant, nous sommes… prescience d’éternité, d’universalité…
L’œuvre – en nous – de la foi : si de ta bouche, tu affirmes que Jésus est Seigneur, si, dans ton cœur, tu crois que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, alors tu es sauvé.  L’homélie d’hier soir de Didier M. : le choix de Dieu, chaque matin. Les œuvres ? soit. Les biographies de saints, chaque jour, que je prends de plus en plus comme un enseignement supplémentaire. Une radicalité, mais elle n’est pas forcément démonstrative. Elle est selon Dieu. Nous ne décidons pas des formes. L’affirmation, la nouvelle espérance, plus encore que la nouvelle évangélisation. Dieu travaille ce que, selon Lui, nous pouvons semer. La fécondité ne nous appartient pas. Plus intense et totale, la désespérance de mon beau-frère qui n’est que vide et atrophie de toutes facultés alors que physiquement et physiologie il est intact, complet… comment faire ? réponse : comment être. Malheureux, heureux, dépourvu plus ou moins, quoiqu’au spirituel nul n’est opulent. Tous ont le même Seigneur, généreux envers tous ceux qui l’invoquent. En effet, quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. Sans doute, l’objection terrible la shoah et des camps. Mais le Christ en croix n’était-Il pas encore plus enfermé, pris et désespéré. Le Fils de l’homme : mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? … Puisqu’il s’attache à moi, je le délivre ; je le défends, car il connaît mon nom. Il m’appelle, et moi, je lui réponds ; je suis avec lui dans son épreuve…. Il a entendu notre voix, il a vu que nous étions dans la misère, la peine et l’oppression… Textes si bien lus, hier. J’ai félicité celui qui nous avait donné le Deutéronome, mon âge ou plus, beau regard, mais un œil sans doute vulnérable. Lui disant que je ne suis sûrement pas le premier à le remercier, il hésite… personne en fait, mais… sa femme. Y a-t-il plus belle saint-Valentin ?
Plus que significatif : Cyrille et Méthode, traducteurs en slave de la Bible, et metteurs en forme de ces langues. L’Eglise les tient pour patrons, ensemble, de l’Europe. Deux éléments forts : importance des pays de l’Est, la langue commune du Vieux Monde Umberto ECO) c’est la traduction..


[1] - Deutéronome XXVI 4 à 10 ; Paul aux Romains X 8 à 13 ; psaume CXI ; évangile selon saint Luc IV 1 à 13



Hier après-midi



Journée passionnante : l’Allemagne, je suis tenté de mettre des guillemets, c’est le pays rhénan, le cours supérieur du Rhin et où la France avec l’Alsace a la belle part, une fois n’est pas coûtume. Offenbourg, les élections au Landtag à la mi-Mars. Die Linke et Alternativ, plusieurs partis écologiques, les visages. Le plus cynique est celui de la CDU, pas d’évocation de programme ni de MERKEL. Des panneaux de carton : un mètre sur cinquante centimètres, partout, mais pas d’affichage sauvage. Les tags tout différents de chez nous. Le pays a conservé ou réorganisé sa façon de vivre de toujours : l’urbanisme le manifeste, les commerces sur rue, pas de « grandes surfaces » en semi-tôle comme chez nous désertifiant les « centres-villes » (en pays de Loire, notre heureuse expression : cœur de ville). Un monument aux morts : 1870-1871, casque à pointe et aigle, mais en posture de veille au pied du guerrier soutenant le blessé. De la statuaire en bronze sur les trottoirs, mémoire ainsi d’un bourgmestre ou d’un grand médecin. Evocation de quelques monstres familiers, le serpent et la pomme gigantesques qu’interrogent ou chevauchent les enfants. La mendicité, belle et digne. Vaste couverture pour le chien, petite chose à choisir en échange de l’obole : une femme plutôt âgée mais au beau visage, caressant sans cesse son chien assis contre elle, un homme âgé, digne, un chien perspicace, museau entre les pattes, lisant tranquillement. Chacun séparément, le dos au mur d’un commerce. C’est bien, Marguerite donne, les chiens remercient, sont présents… La librairie Roth, j’y passe une heure tandis que mes aimées sont dans les grands magasins, Meyer, Karstadt. D’auteurs étrangers que la Nobel, quatre de ses  livres, Svletana ALEXEIEVITCH, le japonais Fuminori NAKAMURA que j’apprécie, Pearl BUCK, pas un Français ni actuel ni ancien. En histoire pour nous que Napoléon. Politique : SCHMIDT en mémoires, en biographie, auteurs collectifs, ou des spécialistes, parallèle entre lui et BRANDT. Rien sur HITLER, quelques dictionnaires historiques ou de l’ensemble allemand. Une thèse sur le « Lutherland », la Réformation expliquerait les performances censément record en travail et en épargne, caractérisant l’Allemagne de maintenant. Rien sur MERKEL. Prix marqués : un euro de plus pour le même livre en Autriche… La plupart des livres, reliés. Des chaises, des tables, des fauteuils. Des poèmes en prose de Gunther GRASS (dédiés à une Sarah WINTER : vonne Endlichkeit. Du monde mais sans plus, calme parlant. Nous avons pris la route du vignoble en début de Forêt noire. Ni la montagne de Reims, ni les collines de Grinzing. C’est fascinant comme une miniature-livre d’heures du duc de Berry. Au haut des collines, la frondaison des sapins, une ligne d’arbres seulement. Les vignes aux élongations et branches (termes techniques ?) très jeunes. Fermes en groupe de maisons, colombages… au creux des plis formés par les collines. Plan des vignes comme en éventail posé sur les bossellements, chemins qui rayonnent. Durbach, village, puis Bottenau : davantage lieudit. Redescendant en plaine, très peu large sur la rive droite : les fossés protégés le long des routes, presque des écluses et des contrôles de leur niveau, un cours d’eau traité de même manière, contrôle de la déclivité. C’est très prenant. Retour à Kehl, le pont sans charme, mais les arceaux blancs de très longue portée pour apporter le tramway depuis le centre de Strasbourg jusqu’au centre de Kehl. C’est beau. Policiers en sur-vestes jaunes de notre côté : terrorisme ? rien sur la rive allemande. Le terrorisme que nous promet VALLS de Munich, que nous aurons comme ambiance réglable selon le vote constitutionnel, puis les sondages jusqu’au premier tour de la présidentielle : « il » nous protège. Pas du tout ce qui se ressent en Bade-Wurtemberg.
La messe à Sainte-Anne. Les prêches et homélies de Didier M., une voix splendide qui lui fait trouver des variantes très belles pour les moindres répons de la liturgie ordinaire. Lectures très bien données. Un meneur de jeu et de chant à la voix également magnifique.
Je termine ma lecture des textes du jour, que j’illustre d’une évocation de ce que nous avons vu et appris hier à l’Oeuvre Notre Dame. Et me coucherai aussitôt ensuite. Oui, épuisé. J’accepte que ma vie soit à sa fin, qu’aucun de mes projets en dispositif si attrayant tels que je me les formulais depuis près d’un an ne se réalise… Mettre mes papiers en ordre, essayer que tout soit net pour mes aimées, y compris cette histoire de Reniac qui n’est supportable pour ma chère femme que si elle a les moyens, que si je lui donne les moyens d’investir où nous sommes, et dans cette ambiance tant alsacienne que strictement Robertsau où elle est connue, où elle connaît et où sa famille est estimée. Tout le contraire de ce que nous vivons en Bretagne : Surzur où je sais et vis que je ne suis pas accepté, à fortiori ni aimé ni connu, sans y ajouter les assassinats en série de nos chiens.

Aucun commentaire: