vendredi 12 février 2016

devant toi marchera ta justice, et la gloire du Seigneur fermera la marche - textes du jour

Vendredi 12 Février 2016

La prière si aisée et qui n’est ni distraite ni machinale : penser à autrui, à son projet, ce religieux affectionné depuis un dialogue fortuit à l’issue de sa célébration au Val-de-Grâce, l’église de notre mariage… penser à autrui, la strangulation par une banque abusive, la générosité de ses parents, les erreurs commises par solitude et une solitude causée sans doute par un manque de confiance encore plus en soi qu’en ses proches…  Hier, la brève homélie dans la chapelle latérale de Saint-Louis : on n’est pas chrétien, on le devient, cela se choisit chaque matin. Mon ami religieux m’inspirait hier soir  une définition : expatriés dans le monde. Et Ignace d’Antioche que cite Benoît XVI à son premier congrès eucharistique comme pape (les manifestations constantes de son affection pour son prédécesseur…) : ceux qui sont parvenus à la nouvelle espérance. Prière et eucharistie, la multiplication des pains et des poissons, prémisse de l’eucharistie : elle naît de la compassion du Christ. Notre pensée d’autrui en demande ou en souffrance nous met en prière. L’amour nous fait prier pour qui nous aimons. Notre grandeur humaine – pourtant bien secondaire relativement à Qui nous la confère en nous faisant nous tourner vers Lui – c’est la prière, la prière d’amour. Est-ce là le jeûne qui me plaît, un jour où l’homme se rabaisse ? S’agit-il de courber la tête comme un roseau, de coucher sur le sac et la cendre ?  Le jeûne qui me plaît, n’est-ce pas ceci :faire tomber les chaînes injustes, délier les attaches du joug pour rendre la liberté aux opprimés, briser tous les jougs ? N’est-ce pas partager ton pain avec celui qui a faim, accueillir chez toi les pauvres sans abri, couvrir celui que tu verras sans vêtement, ne pas te dérober à ton semblable ? [1]Le concret, tellement évoqué et si rarement ou jamais pratiqué ! Rétribution de la charité, la grâce d’être en situation, en possibilité de donner. Alors ta lumière jaillira comme l’aurore, et tes forces reviendront vite. Devant toi marchera ta justice, et la gloire du Seigneur fermera la marche. Toi, moi, nous, les mains ouvertes et le cœur en prière d’effusion et de demande pour autrui, pour le monde… alors, si tu appelles, le Seigneur répondra, si tu cries, il dira : «  Me voici ». Retournement complet : Samuel répondant au mystérieux appel… réponse qui conclut l’Apocalypse. Ou mouvement de Dieu et de nous, ne faisant qu’un, plus qu’un.


[1] -  Isaïe LVIII 1 à 9 ; psaume LI ; évangile selon saint Matthieu IX 14.15

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