La prière si aisée et qui n’est ni
distraite ni machinale : penser à autrui, à son projet, ce
religieux affectionné depuis un dialogue fortuit à l’issue
de sa célébration au Val-de-Grâce, l’église de notre
mariage… penser à autrui, la strangulation par une banque
abusive, la générosité de ses parents, les erreurs commises
par solitude et une solitude causée sans doute par un manque
de confiance encore plus en soi qu’en ses proches… Hier, la brève homélie
dans la chapelle latérale de Saint-Louis : on n’est pas
chrétien, on le devient, cela se choisit chaque matin. Mon
ami religieux m’inspirait hier soir une définition : expatriés dans le monde. Et Ignace d’Antioche
que cite Benoît XVI à son premier congrès eucharistique
comme pape (les manifestations constantes de son affection
pour son prédécesseur…) : ceux qui sont parvenus à la
nouvelle espérance.
Prière et eucharistie, la multiplication des pains et des
poissons, prémisse de l’eucharistie : elle naît de la
compassion du Christ. Notre pensée d’autrui en demande ou en
souffrance nous met en prière. L’amour nous fait prier pour
qui nous aimons. Notre grandeur humaine – pourtant bien
secondaire relativement à Qui nous la confère en nous
faisant nous tourner vers Lui – c’est la prière, la prière
d’amour. Est-ce là le jeûne qui me plaît, un jour où
l’homme se rabaisse ? S’agit-il de courber la tête comme un
roseau, de coucher sur le sac et la cendre ? Le jeûne qui me plaît,
n’est-ce pas ceci :faire tomber les chaînes injustes, délier
les attaches du joug pour rendre la liberté aux opprimés,
briser tous les jougs ? N’est-ce pas partager ton pain avec
celui qui a faim, accueillir chez toi les pauvres sans abri,
couvrir celui que tu verras sans vêtement, ne pas te dérober à
ton semblable ? [1]Le concret, tellement
évoqué et si rarement ou jamais pratiqué ! Rétribution de la
charité, la grâce d’être en situation, en possibilité de
donner. Alors ta lumière jaillira comme l’aurore, et
tes forces reviendront vite. Devant toi marchera ta justice,
et la gloire du Seigneur fermera la marche. Toi, moi, nous, les mains
ouvertes et le cœur en prière d’effusion et de demande pour
autrui, pour le monde… alors, si tu appelles, le
Seigneur répondra, si tu cries, il dira : « Me voici ». Retournement complet :
Samuel répondant au mystérieux appel… réponse qui conclut l’Apocalypse. Ou mouvement de Dieu et
de nous, ne faisant qu’un, plus qu’un.
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