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Willibrord fut annoncé à sa
pieuse mère par une éclatante lumière qui lui apparut en songe.
Dès sa plus tendre enfance il fut placé, pour son
éducation, dans un monastère de l'Angleterre, son pays. Après de brillantes
études, ordonné prêtre à trente-trois ans, il sentit le feu du zèle dévorer son
âme et résolut de porter l'Évangile en Frise.
Il s'embarqua donc avec douze compagnons et aborda sur
les rivages du Rhin, au pays des Frisons. La conversion de ces peuples farouches,
commandés par des chefs cruels, présentait des difficultés incroyables ;
aussi le zèle de l'ardent missionnaire ne fut-il ni toujours ni partout
couronné de succès. Plusieurs fois, Willibrord s'exposa au martyre en
combattant de front les superstitions des pays où il passait ; mais son
heure n'était pas venue ; Dieu le destinait à de plus longs travaux.
Il reçut la consécration épiscopale des mains du pape
saint Sergius I (687-701), et revint travailler avec une nouvelle ardeur à la
conquête des âmes. Poussant ses missions plus avant vers le nord, il eut le
bonheur de gagner à Jésus-Christ la plus grande partie des contrées connues
depuis sous le nom de Zélande et de Hollande. Le don des miracles ne contribua
pas peu à ses succès. Dans une course apostolique, le saint évêque et ses
compagnons entrèrent, harassés de fatigue, dans la maison d'un habitant du
pays, qui fut très honoré de les recevoir, mais n'avait pas une goutte de vin à
leur offrir. Les missionnaires en avaient un peu : leur chef le bénit, et
quarante personnes purent satisfaire leur soif.
Une autre fois un païen, lui voyant traverser sa
propriété, lui adressa des injures ; le lendemain, il fut frappé d'une
manière foudroyante par la main de Dieu. Tout pauvre qu'il était, le saint donnait
toujours. Douze mendiants vinrent un jour lui tendre la main ; il n'avait
qu'un petit flacon de vin, il les fit boire, et le flacon se trouva plein comme
auparavant. Ainsi Dieu favorisait l'œuvre de son serviteur. Souvent, l'eau
bénite et le signe de la Croix, l'apôtre mettait en fuite l'ennemi des âmes.
Dieu lui donna un puissant auxiliaire en son compatriote Winfrid, devenu saint
Boniface. À sa mort, son tombeau, trop petit, s'allongea pour le recevoir, et
son corps exhala un délicieux parfum.
©Evangelizo.org
SAN VILLIBRORDO
VESCOVO / B
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