Martin, né en Pannonie, suivit en Italie son père, qui était tribun
militaire au service de Rome. Bien qu'élevé dans le paganisme, il en
méprisait le culte, et comme s'il eût été naturellement chrétien, il ne se
plaisait que dans l'assemblée des fidèles, où il se rendait souvent malgré
l'opposition de sa famille.
Dès
l'âge de quinze ans, il fut enrôlé dans les armées romaines, et alla servir
dans les Gaules, pays prédestiné qu'il devait évangéliser un jour. Le fait
le plus célèbre de cette époque de sa vie, c'est la rencontre d'un pauvre
grelottant de froid, presque nu, par un hiver rigoureux. Martin n'a pas une
obole ; mais il se rappelle la parole de l'Évangile : J'étais nu, et vous
m'avez couvert. « Mon ami,
dit-il, je n'ai que mes armes et mes vêtements. » Et en même
temps, taillant avec son épée son manteau en deux parts, il en donna une au
mendiant. La nuit suivante il vit en songe Jésus-Christ vêtu de cette
moitié de manteau et disant à ses anges : « C'est Martin, encore simple catéchumène, qui
m'a ainsi couvert. » Peu de temps après il recevait le Baptême.
Charité,
désintéressement, pureté, bravoure, telle fut, en peu de mots, la vie de
Martin sous les drapeaux. Il obtint son congé à l'âge d'environ vingt ans.
La Providence le conduisit bientôt près de saint Hilaire, évêque de
Poitiers. Après avoir converti sa mère et donné des preuves éclatantes de
son attachement à la foi de Nicée, il fonda près de Poitiers, le célèbre
monastère de Ligugé, le premier des Gaules. L'éclat de sa sainteté et de
ses miracles le fit élever sur le siège de Tours, malgré sa vive
résistance.
Sa
vie ne fut plus qu'une suite de prodiges et de travaux apostoliques. Sa
puissance sur les démons était extraordinaire. Il porta à l'idolâtrie des
coups dont elle ne se releva pas. Après avoir visité et renouvelé son
diocèse, l'homme de Dieu se sentit pressé d'étendre au dehors ses courses
et ses travaux. Vêtu d'une pauvre tunique et d'un grossier manteau, assis
sur un âne, accompagné de quelques religieux, le voilà qui part en pauvre
missionnaire pour évangéliser les campagnes. Il parcourt presque toutes les
provinces gauloises : ni les montagnes, ni les fleuves, ni les dangers
d'aucune sorte ne l'arrêtent ; partout sa marche est victorieuse, et il
mérite par excellence le nom de Lumière et d'Apôtre des Gaules.
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