Grégoire de
Nazianze commentant les textes du jour continue ce que nous confiait ce matin
Patrice S., notre ébéniste et tapissier. Son beau-frère dans un semi-coma
depuis huit jours, plus alimenté, cette tumeur (nom que je ne retiens pas) une
pomme de terre au mikieu du cerveau. Un homme remarquable qui va leur manquer.
Sa femme va dormir près de lui, lit placé le long du sien, chaque soir, lui
tenir la main, prier. Mais il n’est pas encore prêt à partir, et donc à le
vouloir. Mercredi : je ne sais pas si j’ai réussi dans la vie, mais j’ai
réussi ma vie. Il nous dit qu’aux vacances de Noël, faute d’un cadeau d’anniversaire,
l’emmener à Lourdes. Ils y vont en couple et propose au grand malade de l’emmener
avec eux : c’est la présentation donnée. L’autre acquiesce. Un jour, dans
la basilique après être passé à la grotte et y avoir bu : notre ami
regarde les sculptures et mobilier en professionnel, dernière œuvre ou
exposition… Soudain, il ressent dans le ventre puis remontant une douleur de
plus en plus forte et irrépressible, il parvient à l’expulser. Mais se ressent
soudainement très bien. En fait, ce qui
avait été providentiel, les deux époux ne se parlant pas, c’est tout aussi
brusquement , la vision qu’a sa femme de sa propre grand-mère venant regarder
et soutenir le frère mourant. Mention alors d’un livre non encore traduit de l’américain :
un neurologue très considéré et médecin. Un coma de huit jours pendant lequel
il est parfaitement conscient et témoin de tout ce qu’il se passe dans la chambre :
son livre relate cette expérience, mais vécue en chrétien, donc indiscernable pour
les tiers, sa pleine conscience, sa mémoire de ce qu’il a observé pendant ces
dix jours. Les approches maintenant bien connues de la mort, l’être divin qui
accueille avec humour, le tunnel préalable mais particulièrement lui apparaît
une jeune fille qui se penche sur lui pour l’accueillir et l’accompagner. Revenu
à lui, il se souvient qu’on lui a dit dans sa petite enfance, qu’il avait une sœur,
disparue du fait de la séparation de leurs parents. Il réclame des photos :
c’est bien sa sœur disparue et qu’il n’a pas connue, qui lui est apparue. Sens
et force de la mort, le mot de Thérèse de Lisieux : j’entre dans la vie
a un écho dans la biographie [1]que je viens d’acheter,
d’un pasteur protestant allemand, théologien, espion et participant à la
tentative de Juillet 1944 : exécuté par pendaison le 9 Avril 1945. C’est
la fin pour moi, le début de la vie. Biographie
repérée dans le rayon, très bien fait chez Leclerc à Vannes, « espace culturel », beaucoup
sur l’histoire des deux guerres et le régime hitlérien. Personnage qui semble
avoir été hors du commun… Edith STEIN, Anna HARENDT… de lui encore : Se
taire, c’est déjà parler. Ne rien faire, c’est déjà agir. Notre ébéniste, belle tête à l’ancienne, moustache, teint très brun. Il
lit donc l’anglais couramment, il prie, il croit.
Prier donc… [2] commentaire par Jésus de
la parabole sur l’intendant malhonnête mais habile : faites-vous des amis avec l’argent malhonnête (d’autres traductions, l’argent trompeur) mais le propos s’élargit, et rejoint la parabole
des talents : celui qui est digne de confiance ans la moindre chose
est digne de confiance aussi dans une grande. Pour arriver à la conclusion : un choix à opérer. Vous ne
pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent. Et de nouveau toujours la provocation : vous êtes de ceux qui
se font passer pour justes aux yeux des gens , mais Dieu connaît vos cœurs. Les apparences, la qualité qu’on a ou que l’on
se donne. Journée aujourd’hui de décompression pour chacun de nous trois. Pause
aussi dans l’épître aux Romains, l’énumération de ses amis et compagnons dans
son propre ministère.
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